Katherine - You're on your own kid

|| Sa mère qui la regarde avec un sourire triste. Ce même sourire que la fillette voit tous les soirs avant d'aller dormir, cette étincelle de regret dans les yeux d'une femme qu'elle admire. Il ne faut pas si méprendre, Kate sait que sa mère ne regrette pas sa présence, l'enfant est aimée par cette femme, d'un amour immense et elle n'en doute pas une seconde. Mais parfois, elle a cette étincelle que sa vie aurait du être toute autre. Demain, son cousin va passer à la maison. Demain, son père risque d'encore se fâcher contre elle. Et sa mère qui tentera de la défendre, car la gamine n'a rien fait de mal, elle ne voulait que tenter de lui faire un cadeau. Kate de comprend pas , d'ailleurs, pourquoi elle n'est jamais assez bien pour ce père qui est le sien. Elle aimerait tellement être aimée, mais il n'a que trop d'attentes envers elle. Attentes qu'elle n'arrive pas à comprendre. Attentes qui la poussent à bout, alors qu'elle se roule en boule le soir, pour pleurer dans son lit. Elle ne sait pas quoi faire, comment lui prouver qu'elle est à la hauteur. Sanglots qui vont redoubler d'efforts alors qu'elle entendra la dispute qui éclate entre ses parents - une autre - suivi des coups. C'est routinier. Elle se sent impuissante. Et Kate finira par trouver le sommeil, moment de répis avant que la vie ne reprenne. Demain, son cousin va venir à la maison et peut-être, pour un instant, pourrait-il lui faire oublier cette famille. Cette mère qui espérait autre chose pour elle. Ce père pour qui elle n'est pas à la hauteur. Et elle. Qui ne comprend pas cette étincelle de couleur et de satisfaction qu'elle voit dans leur regard. Comme si elle était le reflet de quelqu'un d'autre.

|| L'école n'est pas une partie de plaisir non plus. Depuis les premiers jours de classe, on se moque d'elle, de ses habits, de ses habitudes. Elle n'est pas très douée à l'école, mais elle n'est pas stupide non plus. Juste, dans la moyenne. Kate aurait cru que ce serait suffisant pour ne pas attirer l'attention, mais non. Ils rient d'elle. La poussent dans les couloirs. Certains l'ont déjà même fait tomber dans les escaliers. Elle n'était pas la seule non plus, un petit groupe de gamins (ils était 5 ou 6) s'en prenaient à beaucoup d'autres. Jusqu'au jour où l'une des victime avait eu un cocard. Voulant que s'arrête cette violence, elle avait parlé.  Quand on lui a demandé qui avait fait le coup, elle avait parlé. Les représailles avaient été encore pire... Elle se réveilla à l'urgence et prétendit ne rien se souvenir. Après ce moment, elle fit profil bas jusqu'à la fin de ses études.

|| Elle en avait assez. Elle voulait que cela cesse. Alors elle avait commencé à s'entrainer (pour avoir un meilleur cardio) et à tirer à l'arc. Ce fut le coup de foudre instantané. Alors elle passait ses soirées avec son arc, dans le centre de tir. Les responsables avaient eu un coup de coeur pour la gamine et la laissait trainer dans le centre après les heures de fermeture, quand ils étaient encore sur place. Elle était douée. Mais ne comptait jamais utiliser ce talent contre quelqu'un. Après tout, elle l'avait promis au responsable quand il avait commencé à l'entrainer. Son père n'a jamais voulu la laisser compétitionner. Il lui avait même interdit de continuer la pratique du tir. Mais Kate en avait assez de se faire marcher sur les pieds, alors elle poursuivit quand même.

|| 18 ans, la fin du lycée. Le début de la vie. Mais elle est perdue, Kate, elle ne sait pas trop ce qu'elle veut faire. Et la vérité qui éclate. Le choc. Les larmes. Sa mère n'est pas sienne et c'est ce qu'elle avait toujours perçu dans le regard de la femme. Cette femme qui aimait la fillette comme la sienne, mais qui n'était pas sa mère biologique. Le drame. Elle était en colère. En colère contre cet homme, car elle savait qu'elle n'aurait pas dû être là. Qu'elle était le résultat de ce drame. En colère contre cette femme qui - bien qu'elle puisse en comprendre les raisons - avait laissé son enfant avec ce monstre. 18 ans, le début de la vie. Le début de cette famille. Car de cette nouvelle provenant d'un cousin qui n'en était pas un, elle gagnait un frère. Un qu'elle allait chérir autant qu'elle le pouvait, comprenant maintenant pourquoi elle avait toujours été si bien en sa présence.

|| Le besoin de s'éloigner. Elle ne pouvait plus rester à Seattle, pas après cette nouvelle. Mais sa mère, sa tante, elle ne sait plus comment l'appeler à présent, se refusait à quitter avec elle. Kate tenait de plus en plus tête à son père, si bien que la femme la supplia de quitter avant que ce dernier ne se fâche trop. La brunette se sentait coupable de laisser cette mère qu'elle avait connue dans cet endroit infernal, mais elle insistait et surtout, refusait de partir avec elle. Donc Katherine prit son envol. Elle fila jusqu'à Malden, pour y retrouver son frère et débuter le Community college.

|| Elle enfile les petits boulots pour payer les études. Études qui ne l'intéresse pas vraiment, elle ne sait pas trop où la vie va la mener. Elle cherche. Elle se cherche. Son frère est militaire, il quitte souvent Malden pour ses déploiement, alors elle occupe la maison de celui-ci. Katherine estime que c'est un peu son moyen de s'occuper d'elle. Et elle lui en est reconnaissante.

|| La pluie, les cris la peur. Les policier qui la pousse un peu plus vers le fond du café. Le reste s'enchaîne comme dans un film hollywoodien. Elle perd un peu le fil des événements et atterrit à la Colline, cette base militaire aménagée en zone de quarantaine. Cette base militaire reconvertie pour accueillir ceux qui ont survécu à cette averse meurtrière. Au moment où elle a pu sortir de la zone de quarantaine, elle se mit à la recherche de Noah. Soulagement visible. Il allait bien. Inadaptée. Katherine n'arrivait pas à se tailler une place au sein de la Colline, trop têtue. Elle qui ne se laissait plus marcher sur les pieds, avait donc du mal avec la structure encadrante de l'endroit. Et quand son frère quitta pour d'autres contrées de la ville, elle le suivi sans hésiter. Pas question d'être séparés, elle allait le supporter dans ses décisions.

|| tw : chasse. La corde se tend. Elle prend une inspiration et relâche celle-ci. Sifflement dans le vent et l'oiseau tombe. Elle sort alors de sa cachette pour aller le récupérer. C'est une bien maigre prise, mais c'est mieux que l'idée de rentrer les mains vides. Elle espère que les autres auront eu plus de chance avec leurs prises. Responsable de la chasse. Elle convoitait le titre, non pas parce qu'elle voulait le prestige d'un titre, mais surtout parce qu'elle critiquait un peu les derniers à avoir gérer. Elle ne respectait que rarement leurs idées d'ailleurs, préférant ses propres méthodes. Mais pour le moment, il y avait quelqu'un d'autre. C'était sans doute mieux ainsi, leurs chefs avaient d'autres préoccupations. D'autant plus que la Tanière grandissait.

|| De nouveau survivants. De nouvelles familles. Katherine regarde les parents et leurs enfants, encore tous réunis malgré la catastrophe. Cette pensée d'une famille unie qui tire un sourire. Mais aucune chambre assez grande pour accueillir toute la famille. Elle s'interpose. Elle leur laissera la sienne, elle n'a pas de colocataire, alors il lui semble préférable de laisser l'espace pour éviter de séparer les gens. Elle pousse la porte de ses nouveaux quartiers. Son coeur ratte un battement alors que ses yeux se pose sur elle. Cette femme qu'elle a vu à de multiples reprises maintenant. Cette femme qui soulève cette incertitude en elle. Cette femme qui, maintenant, est sa nouvelle colocataire.