Rough day // Hanaë

Il était loin de s’être tenu tranquille ces derniers jours -s’attirant quelques problèmes au passage-. Revoir un ancien collègue des forces armées américaines, devoir dealer avec une gamine un tantinet trop curieuse et même -et de loin la pire idée qu’il ait eue- aller à la rencontre des chefs de cette maudite Tanière, mais qu’en chemin, il ait croisé ce Javik qui lui hérisse les poils sans que le militaire puisse l’expliquer. Ce dernier alarmait ses sens aussitôt qu’il le sentait dans les environs. Il y avait quelque chose… Il ne saurait dire quoi exactement, mais il ne le sentait pas cet homme.
Bref, sans compter que ces incidents n’ont pas été sans dégâts sur son corps. S’il a pu s’en sortir pour les deux premiers, le troisième ne s’est pas avéré plus clément. Et comme il s’y attendait, dès son retour les remontrances n’ont pas tardé à lui tomber sur la tête. Les chefs, Oliver s’est tout simplement excusé. Pour Eliott et son meilleur ami, la pilule n’a pas passé du tout. Au point que le responsable des expéditions passe sous silence la blessure qui longe ses côtes. Chaque respiration l’élance, mais il maintient son armoire de glace. Il a assez inquiété ses camarades qu’ils ont probablement qu’une seule envie; lui refaire le portrait pour faire taire sa témérité un peu.

Sa main se porte sur sa veste typique de militaire. À travers le tissu, il sent son pansement imbibé de son sang. Le brun s’était improvisé un bandage du mieux qu’il pouvait avec les moyens du bord. Mais remettre le tout entre les mains de quelqu’un qui connaissait les soins ne serait pas un luxe. Empêcher que sa plaie s’infecte ou que sa blessure se complique.
Le premier réflexe… un prénom survole ses pensées. Il en avait l’habitude de se remettre à son meilleur ami. Il était celui en qui le militaire pouvait lui octroyer une confiance aveugle. Mais les circonstances poussent Oliver à l’écarter des possibilités. Eliott également -même si ce petit s’améliore dans cette discipline-. Si ces deux finissent par avoir vent de son état, il y passera encore.

Ses pas le mènent vers l’infirmerie. La porte entrouverte, l’ancien membre de l’armée américaine pénètre dans la pièce. Ses iris bleutés balayent la salle avant de s’arrêter sur la silhouette d’une jeune femme d’une chevelure dorée. L’homme cogne contre la porte métallique. Une fois l’attention sur sa personne, il se dirige vers un banc.

— J’aurai besoin de faire changer mon bandage. Et probablement de désinfecter aussi.

En réalité, il redoutait l’état qu’il révèlerait. Il n’avait pas osé jeter un oeil depuis qu’il s’en était occupé pour la première fois.
Il retire sa veste qu’il envoie valser sur un des lits non loin. Il se dévêtit de son chandail tâché par son propre sang. Le matériel de premiers soins n’absorbait plus convenablement depuis un moment. Le simple fait de s’étirer lui arrache une plainte de douleur qu’il s’efforce de camoufler. Bordel, il n’allait pas passer un bon moment…

Une matinée entière dédié à l’inventaire du matériel médical. Je n’avais pas vraiment prévu de le faire aujourd’hui mais comme les gars des expéditions étaient partis depuis un moment, valaient mieux prévoir le coup avant leurs retours, de quoi s’assurer avoir assez de matos pour réparer les pots cassés. J’avais replacé le tout dans un ménage méthodique, ajoutant des petites notes écrites aux abords des armoires pour que le tout soit ranger aux endroits indiqués. J’avais presqu’un toc quant à la qualité de l’organisation des lieux et comme je n’avais généralement jamais le temps pour le faire, valait mieux profiter de l’accalmie.

Je refais un peu la déco et profite également pour désinfecter divers instruments. Je fais un topo aux infirmiers présents afin d’indiquer où sont ranger les trucs, question que personne ne se cherche le moment venu. Finalement une jeune femme entre enfin dans la salle, une douleur au pied la fais souffrir, à voir l’enflure je soupçonne une entorse. Je pose quelques questions avant de finalement lui offrir des antis-douleurs et des antis-inflammatoires pour l’aider à soufflée un peu et se reposer. Je l’invite gentiment à venir me revoir si l’enflure persiste. Elle quitte donc un faciès un peu plus soulagé. Je prends quelques notes dans son dossier quand de nouveaux pas résonnes dans l’entrée puis un toc à la porte m’indique la visite d’un nouveau patient. Je tourne doucement le regard vers l’homme qui prend place vers un banc et qui m’indique devoir faire changer son pansement et désinfecter une blessure. J’hoche doucement de la tête en fermant le dossier entre mes mains puis m’approche de lui, affichant un sourire en guise de salutation.

Plus j’avance plus je plisse les yeux en le dévisageant un moment, tâchant de me souvenir de la dernière fois que je l’ai vue. Son visage m'est familier mais je ne me souviens pas l’avoir ausculté dans cette infirmerie. Il se dévêtit finalement me prenant un brin au dépourvu, me sortant rapidement de mes pensées puis je lorgne sur ledit pansements déjà souillés.

Et bien… je vais dire comme vous… faut changer ça! Dis-je en remontant mes yeux clairs sur les siens. Bon voyons voir l’ampleur des dégâts. Je m’éloigne un moment avant d’aller laver mes mains et enfiler rapidement des gants.

Je me rapproche de nouveau de lui en arborant mon expression joviale, anglant la tête doucement sur le côté, une mine analytique. Je vais vous faire installés ici, s'il vous plait, m'exclamais-je en tapotant de la main le lit de l'infirmerie déjà protégé par un tissu de protection, je l'invite à venir s'y asseoir. Je peux? Demandais-je avant d’entamé le retirement du bandage en question. Je n'attend pas vraiment la réponse en vérité, je pose la question par politesse en supposant que je pouvais bien mettre les mains sur lui. N’était-il pas venue se faire soigner après tout?
Je déroule le tout et fou le bandages ensanglantés dans une poubelle prévue à cet effet. Je fronce les sourcils devant la plaie qui suinte de liquide rougeâtre.

Humm... vous avez bien fait de venir, c'est pas jolie à voir! Je vais vous demandez de vous allongez. Dis-je une mine un peu plus sérieuse cette fois. C'est une bonne entaille, je vais devoir désinfecter et recoudre le tout, j'espère que vous êtes patient on auras pour quelques minutes. Ajoutais-je en arborant de nouveau un sourire enjoué. Quelques minutes étaient peu dire on en avaient pour au moins une heure. Avec le matériel que j'avais sous la main, je ne pouvais pas faire des miracles. Je tâchai néanmoins de garder le sourire pour le mettre en confiance et tenter de le rassuré. Il était plutôt inexpressif pour sa part ce qui me remémora soudainement où je l'avais vue la dernière fois, une éclair passa dans mon regard cette fois lorsque je posa les yeux sur lui, tel une illumination. 

Le sourire qui lui est adressé trouve comme simple réponse un hochement de tête. Oliver se dirige vers le banc, mais il aperçoit du coin de l’œil la gente dame l’observer d’un drôle de regard. Il n’était pas le plus sympathique, mais il n’avait en rien fait quelque chose de déplacer. Il passe néanmoins sous silence ce côté malaisant.
Il s’installe tout en dégageant les épaisseurs de tissu gênant. Dès que le médecin s’y attarde, elle voit l’urgence de virer ce pansement avant que ça ne s’infecte. Elle s’active. Le militaire l’observe en silence. Il n’y a que l’eau qui coule et l’élasticité des gants chirurgicaux qui contrastent. Elle a l’air niaise un tantinet. Mais trouve cependant que le perchoir n’est pas le bon endroit pour exécuter l’analyse de la blessure.
Les iris bleutés traversent la pièce pour s’affairer sur le lit en question. Il déteste s’allonger. Toutes les fois que son meilleur ami l’a mis dans cette position, c’était mauvais signe. Un soupire franchit ses lèvres tandis qu’il se lève pour se rendre au point désigné à contrecœur.

– Allez-y.

Il n’avait pas l’habitude de souligner un accord, même si en réalité, elle n’avait à peine attendu sa réponse. Ses expériences se résumaient à se faire soigner sans qu’il ait son mot à dire pendant que les remontrances pleuvaient sur sa tête.
Néanmoins, le poing froisse le recouvrement du lit. Ses sourcils froncent sous la douleur, mais tous sons s’éteignent au fond de sa gorge ainsi qu’un juron.
Elle tente de faire la conversation? Mais voilà qu’elle concrétise ses peurs. Il doit étendre son corps sur le lit. Il ne s’en tirera pas qu’avec un bandage tout neuf. Oliver secoue la tête alors qu’elle poursuit ses explications. Elle cherche à l’encourager, la blondinette? Quelques minutes? Soyons honnêtes! Puis, l’ancien membre du corps armé avait l’habitude de ces plaies désastreuses ou encore des aiguilles qui transperçaient sa peau pour la raccorder. Une énième réparation qui y laissera assurément une cicatrice le long de ses côtes.

Il s’efforce de faire comme si tout lui passait six pieds au-dessus de la tête. Il s’exécute. Prends place et lève le bras pour laisser le champ libre à l’opératrice. Il ne peut s’empêcher de se répéter à quel point il est chanceux en fait de tomber sur elle. Aucune question indiscrète. Aucun compte à rendre sur son état. Juste le soin puis il pourra déserter.
Le traitement tardant à s’en suivre, Oliver tourne la tête pour comprendre pourquoi l’alcool n’avait toujours pas enflammé la blessure ouverte -le menaçant de hurler face à cette sensation de brûlure vive-. Il y croise son regard ahuri. Elle avait cette expression comme si elle venait de déchiffrer le plus grand des mystères de l’humanité ou encore la recette miracle qui ferait évaporer ce fléau qui s’abat depuis des mois sur leurs têtes.

– Quand vous voulez…

Était-elle perdue dans le néant de ses pensées? Dans tous les cas, il espère, le militaire, qu’elle saura se ressaisir et de s’affairer à la tâche. De ne pas rester figé à le contempler.

– Autrement, je peux m’arranger.

Bon, ça ne sera pas aussi efficace, mais il a bien réussi à se démerder jusqu’à présent. Suffit de désinfecter et qu’il bouge le moins possible afin que sa plaie se referme. Même si c’était synonyme de faire les cent pas.

Je m’étais remémorer de qui il s’agissait et de l’endroit où je l’avais rencontré la dernière fois, mes pensées partir l’espace d’un instant vers mon ancienne infirmerie où je lui avais autrefois, fais quelques soins. J’esquisse un sourire alors qu’il semble vouloir que j’en finisse le plus tôt possible, ce qui me rappelle une nouvelle fois que son caractère ne s’était pas améliorer avec le temps.

La blessure qui fait office de prochaine mission en ce qui me concerne est plutôt primordial, j’analyse le tout avec une certaine minutie avant de m’attaquer en tout premier lieu à une désinfection rapide de la plaie. Je prends donc ce qui nous sert actuellement de désinfectant soit un peu d’eau savonneuse simplement.

Décidément les temps n’ont pas changé vous êtes toujours aussi patient… soufflais-je un ton sarcastique en lui mettant la solution désinfectante sur la plaie, dans un geste presque mécanique.
Le ton orgueilleux qu’il a de tout vouloir faire par lui-même me fais tilter un clignement d’œil, je redresse doucement la tête.

Si vous souhaitez avoir une mince cicatrice ou presque rien, je vous conseille d’être un brin patient et d’avoir confiance en moi pour ce travail. A moins que vous souhaitiez vraiment vous charcutez, libre à vous, c’est votre corps après tout. Dis-je en affichant un mince sourire poli.
J’enfile doucement un masque par précaution puis hoche la tête pour signaler que nous allons débuter sous peu.  

L’infirmier qui m’assiste vient rapidement près de nous en apportant ce dont j’ai besoin pour le travail, mon cabaret tout installés avec les instruments adéquats, je m’installe confortablement sur le banc à roulette et prend en main ce que j’ai de besoin. J’applique rapidement une crème analgésique sur la plaie afin qu’elle fasse effet dans quelques instants et qu’il ressente le moins possible la douleur directe.

Je croyais que vous auriez opter pour la colline vue votre ancien poste de Sergent. Osais-je lancer en guise de remarque, laissant la crème faire son travail un temps soit peu, reposant de nouveau le regard sur lui. Un regard rempli de toute attention, curieuse d’avoir une réponse de la part de celui-ci ou pas selon son humeur. Je me remémorais les derniers échanges auprès de lui, qui soi-disant ne comprenait que rarement de très longues conversations.  

J’installai pendant ce temps le fil sur l’aiguille et touchai la plaie à quelques reprises pour voir l’efficacité de la crème jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant, j’entamai de coudre l’ouverture de la blessure. Prenant le temps pour éponger le surplus de sang qui s’écoulait lentement tout à la fois. Transperçant la peau en douceur, je fis la première jonction avec une délicatesse palpable, tâchant de faire un travail soigner afin qu’il est une cicatrice mince ou quasi absente lors de sa guérison.

Ça ne sera pas une partie de plaisir. Il le sent, le sait. Les instruments sont devenus bancals. Si seulement il avait su se montrer plus convaincant. La Colline aurait été le paradis pour son meilleur ami. Le choix de matériel, les soins qu’on lui prodiguerait seraient le reflet de la vie d’avant. Mais non.
L’ironie de la jeune demoiselle soulève un questionnement au militaire. Elle le connait? Ça expliquerait l’illumination qu’elle avait été victime. Pourtant, il a beau farfouiller dans sa mémoire, le portrait ne lui dit rien. Au lieu de poser une interrogation, ses traits se déforment sur son visage au contact de sa plaie ouverte. Moins douloureux qu’avec l’alcool à friction, mais la réaction toujours aussi désagréable.

Un soupire lui échappe. Il avait des connaissances basiques, mais avouons-le, l’emplacement était pour le moins pratique pour qu’il se démerde de lui-même. Sans quoi, il l’aurait fait à coup sûr. Mais il ravale ses commentaires, restant simplement silencieux et faisant preuve de patience -ce dont l’infirmière attendait de sa part-. Plus vite qu’il guérit cette fichue blessure, moins de chance il aura à se justifier envers les autres.
Il voit le hochement de tête du coin de l’œil. Il prend une grande inspiration. Un autre membre s’incruste. Il n’a pas demandé une chirurgie, juste qu’on lui ferme la plaie qui menace de s’élargir si rien n’est fait et de lui pourrir la vie.
Mais soit. Tant que ce n’est pas son meilleur ami qui débarque ou encore Eliott.
Sa tête se repose contre l’oreiller dégarni. Il reste immobile, malgré la remarque lancée. Elle connait ses anciennes fonctions. Son rang au sein de l’armée américaine. Leurs chemins doivent s’être croisés pendant l’une de ses missions. Autrement, il se rappelle à la perfection de tous ceux qui étaient sous ses ordres ainsi que de ses supérieurs immédiats.

— Ce n’est pas faute de l’avoir souhaité.

Jamais il ne réprimandera une personne de l’associer à ce camp. C’est d’une logique indéniable -considérant qu’il n’a jamais jeté son uniforme au fond d’un tiroir-. Il le porte constamment, incapable de s’en départir. Pour le meilleur et pour le pire.

— C’est trop tard de toute manière.

Jamais ils ne le laisseront les rejoindre à présent. Le compte à rebours s’est achevé depuis des mois. La porte lui est fermée. Il a abandonné l’armée pour sauver son meilleur ami. Il ne le regrette pas, sachant que ce dernier sera sa priorité. Il est toujours prêt à se sacrifier pour s’assurer qu’il soit en sécurité, même si parfois ses actions peuvent rendre fou son meilleur ami.

Il le sent qu’elle s’affaire à ses obligations d’infirmière. Oliver évite cependant de détourner son regard du mur qui lui fait face. La vue de blessures ne l’a jamais dérangé -même si ce n’est jamais plaisant à poser ses iris sur ces situations délicates-, mais il ne fera néanmoins pas exprès de s’infliger le paysage de sa peau meurtri transpercer par une aiguille.
Sa respiration reste stable. Les minutes s’enchaînent. On lui dictera à coup sûr de se tenir tranquille. Chose qu’il devra respecter, mais qui soulèvera des questions. Mais ceci est un problème pour le Oliver du futur. Pour celui du présent, il serre les dents pour étouffer la douleur qui émerge avec l’effet du gel qui s’amenuise.

— Continuez, pas la peine de remettre du gel.

Autant le garder pour une autre personne qui aura moins tendance à supporter la douleur. Pour sa part, il peut en prendre.

N’importe qui dans le monde, même le plus fort de tous éprouverait une douleur face à une telle charcuterie, d’autant plus que les outils de fortune qui constitue mon chariot pour l’heure sont très basique et feront le travail de leurs mieux. Heureusement pour lui j’ai des doigts de fée et une patience à toute épreuve pour faire le travail sans bavure. Je ne souhaite pas être celle qui causerais une cicatrice affreuse sur le corps d’un de ses patients après tout, j'avais une réputation à maintenir sous mes qualités de médecin.  Je sais très bien qu’en plus il a besoin de moi, l’emplacement de sa blessure n’est certes pas évident et même s’il souhaitait le faire lui-même il aurait sans doute eu un mal fou à se rafistolé. La crème faisant son effet, j’avais entamé les premières percées et enfilés l'aiguille dans sa chair.

Alors on est deux dans ce cas... Mais... J’imagine que quelques choses ou quelqu’un vous a retenu ici ? J’angle la tête doucement en poursuivant mon travail minutieusement sans vraiment m’attendre de sa part à une réponse clair. Je parlais aussi pour moi après tout.

L’infirmier qui m’assiste observe simplement l’état du Sergent le temps que je débute les soins puis satisfait s’en retourne à ses occupations. Quant à moi mes pensées divergent sur le fait que nous avions toujours le choix dans la vie. Je ne connais pas assez la colline pour supposer qu’il nous prendrait dès lors mais plaider sa cause en sa propre faveur a toujours des chances d’aider à changer cette situation, du moins c’est ce que je crois. Quoiqu’il en soit, pour ma part, ma décision avait été prise. J’avais rejoint Kai-lee, mon amie, de mon plein gré et n’avait pas l’intention d’outre-passé mes nouvelles responsabilités assignées à ce jour à l’infirmerie, je m’y plaisais bien.

Me signalant qu’il souhaitait que je garde la crème analgésique me semble courageux ou tout à fait masochiste. J’hoche simplement de la tête en poursuivant ce que j’avais commencé avec une certaine précision. J’ose pourtant lancer la conversation voyant qu’il serre les dents pour contrôler la douleur ressentis, question de lui changer les idées.

L’armée vous manques dites ou suis-je la seule à avoir des remords pour le monde d’avant?
Je posais la question tout bonnement tâchant d’accéléré un peu la cadence pour ne pas y passer toute la journée. J’épongeais de temps à autres la plaie qui se couvrait parfois d’hémoglobine obstruant le travail que je tâchais d’accomplir mais rien de majeur et pas une perte trop impressionnante, heureusement. J’avais posé la question de façon cordiale, curieuse d’en savoir d’avantages sur les pensées du Sergent qui se trouvais en face de moi. Pour ma part ce qui me manquais le plus était les excursions en hélicoptère. Je n’avais pas fait de tour dans un engin volant depuis l’arrivée du fléau. Je rêvais parfois d’en trouver un en pleine nature pour le remonter et le faire fonctionner de quoi me donner l’espoir de jour nouveau.

Au fait... vous êtes dans les explorateurs si ? Vous basez votre équipe sur quel qualificatif ? J’avais posé la question non pas pour un ami mais bien pour moi, par curiosité. Question de voir qu’est ce qui s’offrait à moi et si jumelé mes talents aux leurs seraient avantageux ou complètement absurde. Serais-ce possible de toute manière, je n'était pas au refuge depuis super longtemps, j'avais même été surprise quand l'on m'a demandé de prendre en charge l'infirmerie, bien que flatté, je ne souhaitait pas passé mes journées entres ses quatre murs de toiles blanchâtres.

L’opération s’entame. Autant pour le soulagement que pour l’irritabilité du militaire. Un moment désagréable à passer, mais obligatoire pour se remettre sur pied. Les minutes seront longues. La douleur toquera à la porte à de nombreuses reprises, mais il la ravalera à tous les coups. Mine de rien, tout ça le projeté dans ses souvenirs sur le terrain -bien qu’ils n’avaient pas ce luxe de reposer sur la table-. Il fallait faire avec les moyens du bord -un peu comme maintenant-. Cette époque cauchemardesque dont on ne se réveillera jamais. Mais il avait l’expérience de la situation, le transformant en un patient facile pour Hanaë qui s’affaire à la tâche.
Seulement, ses paroles piquent la curiosité de l’ancien sergent. Même si elle vise dans le mille, Oliver ne sait quoi répondre. La seule raison pourquoi il s’attardait au Refuge était pour son meilleur ami. Son imbécile préféré qui n’aurait su s’adapter réellement à la base militaire -plus communément appeler la Colline-. Ironique puisque Samuel avait pour meilleur ami un ancien militaire.

— Pourquoi ne pas avoir été là-bas alors?

Il retourne la question, évitant d’y répondre lui-même. Peut-être oubliera-t-elle qu’elle est celle avoir émis cette question en premier lieu. Même si elle insiste, le brun ne fera pas exprès de détourner le questionnement à nouveau. Mais il était sincèrement curieux d’entendre sa réponse. De savoir ce qui l’avait empêché de rejoindre ce camp dont elle serait bien plus heureuse en termes d’équipement médical.
Une plainte franchit le seuil de ses lèvres lorsque l’aiguille transperce sa peau. Il l’étouffe comme il peut, le militaire. Et ça ne passe pas inaperçu de toute évidence.
La blonde lance un nouveau sujet de conversation. De quoi faire diversion l’espace de quelques secondes pour son cerveau, mais l’opération en cours le ramène rapidement à la réalité.

— Définis « avoir des remords »?

Peut-être est-ce qu’une simple maladresse? Mais Oliver n’arrive pas à saisir tout à fait le sens de ses paroles. Pour sa part -et si c’est réellement de remords qu’elle parle-, il n’en a aucun. Si par contre c’est la vie d’autrefois qui lui manque; alors là, à cent pour-cent!

— Ce n’était pas toujours une partie de plaisir, mais certes, ça me manque. Le plus dur était de toujours être loin de tout.

À ne pas se méprendre! Il avait aussi une famille au sein de ses rangs et de ses hommes. Mais ses pensées déviaient sans cesse sur les véritables membres de sa famille. Ceux partageant son sang. Mais cette tradition familiale qu’il avait instaurée permettait d’atténuer cette souffrance. Sans compter que l’impatience le démangeait à chaque retour en ville pour y revoir son meilleur ami.

— Mais pour les remords, non. Puis… Argh!

La douleur s’intensifie au point de le couper -dans tous les sens du terme-. Il inspire. Retiens son souffle. Et expire enfin de longues secondes. Une pause s’impose, mais il reprend vite.

— Puis ça ne vaut pas la peine de se voiler la face. La nature humaine se reflète aussi très bien dans cette nouvelle époque.

L’être humain est avide et sans pitié. Il l’a toujours su, l’a vu de ses propres yeux trop souvent. Seulement, plus quasi personne ne se cache et tous les survivants y sont confrontés, que ça leur plaise ou non. Ça ne date pas d’hier que différents peuples avec différentes visions s’entre-tuent. Sinon son ancien métier n’existerait pas.
L’opération avance de bon train. À force de parler, les grains du sablier s’écoulent plus rapidement. Son esprit s’occupe ailleurs même s’il n’arrive pas à oublier par les élancements qui lui agrippe les chevilles.

— Je m’occupe des expéditions oui.

Il arque un sourcil, curieux de cet interrogatoire. Mais il ne gagne rien à éviter la question.

— Il faut être un minimum débrouillard et surtout ne pas être une personne qui se fige devant les imprévus et les atrocités sur lesquels on peut tomber. Savoir manier les armes, autant lame de tout type que arme à feu. Et savoir se défendre au corps à corps. Oh et avoir une bonne endurance. Autant physique que psychologique.

Il décrit brièvement ce que lui attend de ceux qui veulent s’engager dans les expéditions et s’aventurer hors de la sécurité du camp. On pourrait croire qu’il demande à ce qu’on réussisse un parcours du combattant -et on en est pas très loin en réalité-.
Mais il espère tout de même avoir bien répondu à la question.

Je m’applique au mieux et rapidement malgré tout sur ce que je suis entrain de faire. Oliver a besoin d’un bon rafistolage malgré tout. Je prends la peine de discuter avec lui pour l’aider a faire passer le temps plus vite, pour lui faire oublier la douleur ne serait-ce qu’un peu. Je sais quand il a mal, il se raidit et respire différemment. Évitant une nouvelle fois de réponse a mon questionnement je prends toutefois la peine de répondre lorsqu’il me rend la question.

Je ne pouvais pas abandonner la seule famille qu’il me reste dans ce monde non? Bien que je sois attachée à ma carrière médicale, je le suis davantage à mon amie.

Je l’entends se plaindre et j’éponge la plaie pour essuyer et mettre un peu de fraîcheur sur le travail bien entamer. Je poursuis ensuite lorsque je le sens de nouveau détendu et près à poursuivre. Me concentrant sur ce que j’ai à faire il me demande alors de définir remords…

Mmouais … c’est enfin. Je soupir un bref instant, ouvrant pour une rare fois une conversation plus personnelle. Pourquoi avec lui? Aucune idée… Malgré son faciès inexpressif ou désintéresser, je me sens un peu plus en confiance et me disant qu’au fond je l’ennuie peut-être et que toute cette conversation sera peut-être tomber dans les oubliettes rapidement ce qui est préférable.

J’ai le sentiment profond de ne pas avoir finis d’accomplir ce que je voulais faire… J’ai des remords ou plutôt des regrets sur ce qui est arrivés si je puis mieux dire. Même si je complète un métier similaire, on dirait qu’il me manque quelques choses pour agrémenter tout cela. Mais je n’arrive pas à trouver quoi pour donner un meilleur sens à ma vie... Je suis désolé pour ce gros vomie de sentiment refoulé Dis-je dans un rire franc.

Puis je le laisse finalement répondre et acquiesce à ses dires en accords avec lui, quoique pour ma part être loin de tout signifiais une certaine liberté. Je n’avais jamais vraiment eu de famille pour ma part, trimballer dans le système judiciaire. Je ne m’étais jamais vraiment sentis chez moi nulle part… jusqu’à ce que je fasse partie de l’armée. Quand il parla de la nature humaine, je ne pouvais qu’être d’accords malheureusement. Les humains peuvent tellement être bestiaux et sans scrupule s’était affreusement épeurant de voir les gens changer ou dévoilé leurs vrais visages dans la nature où le monde n’est plus.

J’ai cette cruelle impression que les êtres les plus méchants ou avides de pouvoir son resté en vie comme si on nous mettait une épreuve supplémentaire à surmonter tu vois?  Question de mettre un clou de plus à notre cercueil. Bon heureusement ici je n’ai pas eu le malheur de voir ça dans le refuge.

Les soins avancent rapidement, je profite des derniers blitz de couture pour poursuivre la conversation sur les expéditions. J’écoute le tout avec attention, prenant note mentalement de ce qui venait de m’être donné comme information.

Et est-ce que vous allez dans les autres camps pour des échanges? Demandais-je le plus sérieusement du monde, finalisant presque le travail.

Ils avaient peut-être plus de point commun ce que le militaire croyait au départ. Il ne pouvait que comprendre ce dilemme auquel il a également été confronté et dont il n’a jamais douté une seule seconde. Il a tout laissé derrière lui pour aller récupérer son meilleur ami à son boulot -lui éviter ce chaos qui allait éclater au sein de l’hôpital-. Et c’est par la même situation que l’accès à la Colline lui ait maintenant interdite -ou du moins, il doit se faire des plus discrets s’il souhaite en sortir vivant-.
Au lieu d’enchaîner sur le sujet, ses dents se serrent sous la douleur et ses muscles se contractent instantanément malgré sa volonté de rester le plus zen possible. Puis déblatérer sur Samuel, l’envie n’y était pas trop. La simple pensée de ce médecin qui viendrait l’engueuler à la seconde où il sera au courant de son état lui fait ravaler le moindre désir d’évoquer son prénom.
L’occasion de rebondir s’offre à lui sur un tiers sujet; la vie d’antan. Mais les paroles de la jeune blonde restent vagues pour l’explorateur en chef qui demande d’éclaircir ses propos. Il l’écoute. Parvient à régulariser sa respiration qui doit aider la soignante à poursuivre l’opération à sec.

— Tu es jeune.

Le réconfort n’est pas son fort, ce n’est un secret pour personne. Néanmoins, il tente.

— Personne n’a vu venir cette première pluie. On a tous réagi au mieux que l’on pouvait sans y succomber à notre tour. Avoir du personnel comme toi qui permet de rafistoler, c’est une denrée précieuse aujourd’hui. Ne cherche pas trop. Survie. C’est la base fondamentale maintenant. Et c’est déjà énorme.

On ne se le cachera pas, l’espérance de vie est bien moindre qu’il y a deux ans. Avoir la peur de ne pas avoir de lendemain est tristement -impitoyablement- vrai à présent. Tout peut arriver. Notre vie peut passer le trépas à n’importe quelle minute qui s’écoule.

— Les plus ratoureux et les plus mesquins parviennent plus aisément à trouver des échappatoires que d’autres n’auraient jamais pensé au vu de la cruauté engagée.

Il restait insensible face à ce sujet. Dans ses années au sein de l’armée américaine, il a vu tellement de choses horribles. Au front, plus rien de compte que de survivre. D’éliminer la menace planante sur votre tête telle une épée de Damoclès. Il faut savoir se départir d’une certaine façon et ça, ça fait belle lurette que Oliver l’a appliqué. Ce qui ne l’empêchait pas de ressentir la peur de finir parmi les brûlés. Il y a toujours une part de crainte qui reste profondément ancrée dans son sang à chaque fois qu’il sort du stade. Mais il a une raison de revenir. Mya, Eva, Eliott et Samuel. Ils sont là. Et le brun fera toujours tout pour eux -quitte à se sacrifier lui-même-.

Mine de rien, la méthode fonctionne. Il parvient à oublier la douleur qui le transperce -bien qu’elle lui rappel son existence à des endroits plus sensibles-. Il détourne son regard vers l’infirmière en chef. Son sourcil s’arque en la dévisageant.

— Ça arrive, oui. Pourquoi?

Elle posait étrangement plus de questions sur ce sujet par rapport aux autres qu’ils ont survolé.

Oliver et moi avons une conversation plus profonde, je ressens l’ouverture d’écoute malgré les airs renfrogner qu’il a démontré plus tôt. Était-ce la vulnérabilité de sa blessure qui me permet de le soigner longuement, qui me pousse à croire que je peux discuter avec lui? Je ne sais pas. Je considère le refuge comme une seule et belle grande famille, aussi bien m’ouvrir aux gens qui y vie après tout.

Alors que je lui fais part de mon ressentiment sur la vie d’autrefois, sa première réponse me fais arquer un sourcil comme si j’attendais une suite. Je suis jeune, oui... mais encore? Je suis soulagée lorsqu’il ajoute du contenu à sa réponse, comme si j’avais eu peur qu’il se ferme rapidement et que notre conversation en reste là. J’acquiesce finalement à ses dires, ouais il a raison ! Vos mieux que je me concentre sur ma survie principalement. Je donne finalement mon avis sur la survie des gens méchants, à sa réponse, j’hoche la tête de nouveau en passant les derniers points de suture dans la blessure.

Pas faux! Lançais-je avant de l’interroger une nouvelle fois sur les explorateurs, il me demande finalement pourquoi.

Et bien, je serais peut-être intéressé à participer moi-même à un échange si l’occasion se présentais, je veux dire le matériel médical manque et même si je serais ravie de pouvoir dire qu’on a tout ce qu’il faut, si je peux aller faire moi-même des échanges sur ce que je connais ça irais plus rapidement étant donner mes connaissances. Ce pourrait-il être un projet envisageable de vous accompagnez à une prochaine échange ‘’commercial’’ ? J’imagine que la Colline serait la plus propice à ce genre de commerce?

J’avais vraiment envie d’aider notre camp mais je ne pouvais pas en faire d’avantages si j’attendais que la chance nous sourit et que les matériaux apparaissent comme par magie. J’aurais certainement pu m’aventurer vers des hôpitaux de la région, mais sans doute ont-elles déjà été piller et sont possiblement pleine à craquer d’infectés grouillants. Je ne pouvais me résoudre à cette solution, du moins pas seule. Sinon la Colline avait sans doute ce qu’il fallait pour commercer… Mais a quel prix? Il fallait que je voie leurs labos, ou leur équipement de mes propres yeux. Si notre camp voulait avancer et s’auto suffire en soin et en médicament. C'était pour le moment la seule solution plausible à mes yeux.

Sa réponse semble suffire -ou bien satisfaire- Hanaë puisqu’elle ne surenchérit pas. Il se sent soulagé dans un sens. Ce n’est pas sa force, il le sait bien, mais si ça a tout de même permis à ce que ses regrets cessent de germer, c’est une victoire en soi. Il y a déjà trop de paramètres qui viennent alourdir la vie d’aujourd’hui. Si l’on commence à comparer avec ce que c’était il y a deux ans, c’est les ténèbres qui finiront par nous engouffrer et la lumière ne sera jamais assez éclatante pour faire déserter la pénombre.
Puis, avouons-le, la médecin a la chance de rester entre les murs fortifiés du stade. Une stabilité et un périmètre de sécurité ne sont certainement jamais de trop à présent. Mais rapidement, la sujet dévie. Se tourne vers les occupations principales de l’ancien soldat des forces armées américaines. Étouffant une plainte entre ses lèvres, il hausse un sourcil. Il bifurque néanmoins ses pralines vers le mur pour éviter que la personne soignante n’observe la douleur sur ses traits.
Cependant, les questions sur les périples à l’extérieur, il en comprend l’essence à présent. Elle cherche à briser sa routine? Déjà il faut s’assurer de se rendre à un camp sans se faire mordre le derrière, mais aussi à éviter l’animosité qui peut se cacher dans le cœur de certains individus. Les valeurs et les visions divergent, et même si les membres du Refuge ne sont pas impliqués dans la joute entre les deux autres camps, il n’y a aucune garantie qu’on ne se fasse pas cracher au visage.

Il réfléchit, néanmoins, Oliver. Il est préférable de garder le corps soignant en sécurité, mais il serait très mal placé pour l’en interdir. Samuel lui a déjà cassé les couilles avec ses discours qu’il refuse de rester enfermé dans l’enceinte du stade. Alors après quelques disputes, le chef des expéditions l’avait accepté dans certaines missions -du moins, son meilleur ami ne lui avait pas eu la gentillesse de lui donner le choix-.
Mais la Colline… Le militaire l’évitait comme la peste. Depuis qu’il a tiré un trait sur ce camp -ce qui lui vaut à présent de se faire abattre si jamais il s’en approche trop-. La Tanière était une valeur sûre. Puis ce n’est un secret pour personne; le marché regorge de trouvailles intéressantes aux plus offrants. Il sera sûrement plus facile d’y négocier qu’avec la Colline.
Mais dans une autre main, le camp militaire avait quasi le monopole sur tout ce qui touchait au domaine médical.

— Tu marques un point. Mais ce n’est pas aussi facile que ça. Surtout la Colline qui est impitoyable. Ce n’est pas parce que tu es médecin qu’ils te feront une faveur.

Un étouffe un grognement, mais qui résonne malgré tout au fond de sa gorge. L’aiguille qui lui transperce la chair commence à réellement le piquer.
Il voudrait bien lui dire qu’il n’y avait aucun problème, qu’il l’y amènerait. Mais étrangement, Oliver n’avait pas spécialement envie de se faire mitrailler à la simple vue de sa personne.

— Eliott pourra t’accompagner.

Il lui fait confiance à ce jeune homme. Bon, il est une pile électrique et il faudra bien lui dire de ne pas toucher à tout ce qu’il voit, mais il a certitude que tout ira bien en sa compagnie.

— Ça achève?

Parce que mine de rien, cette opération n’avait rien d’agréable.

Oliver et moi discutons un moment, je lui ai fais part de mon envie de sortir. Lorsqu’il me parle de la Colline je reste un moment pensive a ce qu’il me dit. Je suis plutôt surprise par ses paroles.

Pourquoi diable tout le monde me dit que la Colline est impitoyable? Qu’est-ce qu’ils font ou ont fait pour avoir ce titre? Tu les as vues de tes propres yeux ? Je veux dire on nous interdit de nous y approchés mais... Je ne comprends pas, ce sont des gens comme toi et moi non ? Explique-moi ce qu’il se passe, je t’en prie.

Je ne fis pas mention de mes escapades près de la colline et tût se détail qui risquerait d’attirer la foudre du refuge ou la sienne. Je n’étais pas consciente de ce qui se passais en dehors du refuge en vérité. Plutôt consacré à l’ambiance interne, je m’y intéressais cela dit et l’idée de faire des échanges éventuels me tentais mais les paroles d’Oliver m’avaient refroidi un tant soit peu. Je terminai le travail puis posa doucement un bandage sur la plaie rafistolé.

Quand il me dit que Elliot pourrait m’y accompagner, j’hocha de la tête satisfaite et afficha une mine souriante. Puis il fini par me demander si j’avais terminé.

Oh humm oui j’ai terminé, tu vas quand même devoir être patient avant de pouvoir te mouver comme autrefois. Il ne faudrait pas que la plaie se réouvre tu vois sinon retour à la case départ! Reviens me voir dans deux semaines afin de voir comment va la guérison et si je pourrai enlever tes points.

J’allai me nettoyer les mains après tout et désinfecter la place de travail.

Tu vas écouter mes consignes si ? Dis-je en croisant les bras, un faciès sérieux apparaissant à mon visage. Tu devrais prendre congé pour quelques jours avant de t’aventurer dans une nouvelle exploration. Conseillais-je avec un peu trop d’autorité. Je ne le connaissais pas beaucoup mais je savais pertinemment qu’il ne serais pas du genre a rester les bras croisés a attendre que sa guérison se termine en bonne et dû forme.

Je parlerai a Elliot pour prévoir une prochaine sortie. Merci pour tout! Dis-je doucement.

Les sourcils haussent sur le patient du moment. Il ne s’attendait aucunement à une réaction de ce genre de la part de Hanaë. Il la laisse néanmoins terminer, l’invitant à éclairer sa lanterne au passage. Était-il réellement le meilleur placé pour répondre et expliquer la réputation de ce camp? Son passif de militaire -ainsi que celle de la blonde- les poussait inévitablement à avoir une certaine estime envers eux.  À savoir que la sécurité doit être au top au vu de ceux qui le régissent.
Il mentirait, Oliver, s’il disait qu’il n’avait pas tenté dans un premier lieu d’élire domicile à ce camp. Son meilleur ami lui ayant forcé un autre refuge. Il laisse échapper un soupir qui se voit interrompu par une douleur vive qui lui transperce la peau. Il parvient à retenir une plainte, mais ses poumons avaient cessé de fonctionner d’emblée.
Il s’octroie un moment pour récupérer son calme. Dicter à son corps de se détendre que malgré l’absence d’analgésique, ça sera vite réglé.

— Je ne les ai pas constatés de mes propres yeux… avoue-t-il en inspirant lentement. Mais j’ai une source sûre.

Son ancien camarade de l’armée n’aura aucun intérêt à lui avoir menti. Certes, il est un peu spécial et ne rentre pas parfaitement dans une case, mais il n’avait pas une réputation de propager de fausses nouvelles.
Puis le Refuge ne sera pas non plus épargné. Si seulement Oliver avait pu anticiper ce qui se préparait d’arrivée. Il n’aura jamais quitté son meilleur ami.

— Oui c’est des êtres humains, mais ça ne veut pas nécessairement dire que nous sommes les bienvenues pour autant. Pour ma part, je sais que si j’ose mettre les pieds à présent, ça ne sera pas une étreinte qui m’attend là-bas. Plutôt une balle traversant mon crâne.

Et encore, ça sera doux comme accueil. De ce qu’on lui a soufflé à l’oreille, son sort pourra vite se transformer en un véritable enfer. Dans tous les cas, il tâche d’en rester loin.

— Dans tous les cas, je ne peux que te conseiller de ne pas trop t’y mêler.

En aucun cas Oliver ne désire que la responsable de l’infirmerie se mette les pieds dans les plats et qu’il lui arrive quelque chose. Bien qu’il ne pourra pas l’empêcher de s’y rende si réellement tel est son souhait.
Son souffle lui revient enfin lorsque l’étape du pansement arrive. Un soulagement même si la plaie l’élance encore, mais la manipulation de sa chaire était maintenant achevée. Le patient hoche la tête. Autrement, il ne pourra pas quitter la pièce, mais elle insiste.

— Je ne garantis rien, mais j’essaierai.

Rester les bras croisés n’était pas pour lui. Être calme, il savait faire, mais inactif… Autant l’achever sur le champ.

— C’est bon, je te laisse voir avec lui.

Il regarde le bandage. Ça devrait bien tenir. Il replace son t-shirt, camouflant ainsi la blessure. Personne ne s’en rendra compte comme ça.
Ses pas le mènent vers la sortie. Sa main tapote le cadre de porte et il remercie Hanaë avant de s’éclipser.