Oh, hi there. Not the best place to sneak around // Aurora Lane

Quelques jours de repos depuis l’expédition à la grande galerie -et surtout l’opportunité de faire le tri dans ses pensées-. Après les retrouvailles… impromptues, avoir croisé un ancien camarade de combat a eu raison de son anxiété qui, normalement, restait cloitrée au fond de lui. Il ignore ce qui en est réellement, mais une chose lui était claire à présent; il ne doit en aucun cas s’approcher du camp de La Colline. Peu importe si Evans décide de rendre publique cette info sur sa personne. Dans tous les cas, Oliver n’a d’autre choix que de faire profil bas. Il n’a encore jamais expérimenté l’accueil que lui réserverait La Colline et le militaire est convaincu qu’il vaut mieux laisser son tour. Il est préférable de justement rester sur son propre territoire, néanmoins impossible de rester les bras croisés sur place.
C’est donc d’un naturel qu’il décide de donner un coup de main à l’extérieur. Le ciel dégagé, il peut se permettre de faire une ronde aux limites de la zone sous la gouverne du Refuge. Les patrouilleurs s’en chargent certes, mais ne s’aventurent pas nécessairement jusqu’aux frontières. C’est vaste et la sécurité est de mise au sein du stade prioritairement. Mais un petit tour pour rafraîchir l’état des lieux n’est pas de trop.
Si à son habitude, un acolyte lui collait au cul, c’est avec comme simple compagnie son ombre qu’il rôde dans les délimitations du parc. Il secoue la tête, essayant de faire taire ses inquiétudes. Déjà que les réprimandes ne se feront pas attendre dès son retour par ses camarades, autant il souhaite avoir la clémence d’un instant de paix intérieure avant que ses pas le rapatrient. Le soleil illumine le ciel. L’espoir pourtant d’y voir les étoiles aurait su apaiser son âme l’espace d’un court moment. Oli devra se contenter des vitamines D.

Les attractions depuis bien trop longtemps immobiles, le vent s’anime et caresse von visage tout en lui fournissant des frissons par les temps refroidissant. Son pistolet à la ceinture, il erre nonchalant; la zone étant sécurisée depuis que le chef a décrété s’en servir pour quelques cultures -pas très offrandes cela dit-. Il passe, le militaire, aux abords et il n’oserait guère se risquer à avaler le moindre truc qui s’y trouve en ce moment. Leurs vivres leur permettent encore de substenir à ce niveau… pour un mois, ce n’est qu’un compte à rebours infini. Ces champs délaissés devront être repris en main dès le printemps. Aussitôt que les cultivateurs seront remis sur pied. L’hiver ne leur fera aucun cadeau et les serres sont encore incertaines. Tout le monde fait de leur mieux pour mettre à l’oeuvre les explications des spécialistes, seulement les aptitudes manquent.
Cependant, il n’a jamais compris la logique de renforcer si peu le parc. Beaucoup trop accessible à son goût. Les pancartes qui indiquent l’appartenance de ses terres, mais rien pour dissuader le moindre passant d’y pénétrer.
Il aurait dû aller à La Colline. Bordel qu’il aurait dû se montrer plus persuasif face à Arès. Ils n’auraient pas eu ce problème de sécurité boiteuse. Mais son meilleur ami avait eu raison de lui. L’avait convaincu qu’il valait mieux être ici. Néanmoins, il y a toujours cette voix qui lui rappelle que son esprit ne se tourmenterait pas ainsi s’il le savait avec protection supérieure.

Le militaire relève la tête. Les sourcils froncés, il scrute les alentours, persuadé d’avoir entendu un bruit. Il était seul pourtant. Si Eliott l’avait suivi, il l’aurait su bien avant que ce moment. La main glisse dans son dos et extirpe l’arme à feu. Enlevant le cran de sécurité, il se laisse tomber de l’un des rails d’attraction.
Avec prudence, il réduit sa respiration et porte une attention plus particulière au moindre son. S’il s’agit d’un rôdeur, il devra à coup sûr retourner au stade et prévenir de la situation. Il est rare qu’un seul parvienne à arriver jusqu’ici. La compagnie était malheureusement souvent un prérequis.
Mais avant de sonner l’alarme, il devait s’en assurer. Éviter la panique ainsi que le déploiement d’effectifs inutiles puisqu’on n’est jamais à l’abri d’une croisée -parce que si la menace serait que les rôdeurs, la vie serait synonyme de paradis-. L’humain n’arrêtera jamais de le surprendre -et pas dans le bon sens du terme-.

Un an. Une longue année pendant laquelle je n’ai pas foulé le goudron de cette ville maudite. Ces deux dernières semaines depuis mon arrivée à la Tanière ont été une totale redécouverte de ces rues, de ces quartiers, que je foulais autrefois avec une bien plus grande insouciance qu’aujourd’hui. La pierre, le béton et la brique sont toujours là, mais plus grand chose ne respire la vie par ici. Tout ce qui apportait une quelconque valeur à ces lieux à disparu, et les vies qui s’y abritaient avec. C’était plus facile d’affronter l’apocalypse sans les souvenirs qui s’en mêlent, à chaque détour d’une rue, devant le moindre commerce ou même si près de son ancien chez soi. Je ne l’ai pas pensé dans ce but, mais finalement, avec le recul, ce n’était pas plus mal d’avoir quitté la ville. Et pourtant, me revoilà à arpenter ces avenues autrefois bondées de monde et de circulation, sans autre bruit que celui de mes bottes qui foulent le sol et les oiseaux qui chantent encore. Mon binôme reste silencieux et je n’ose pas rompre ce calme. Il est plus prudent de rester à l'affût du moindre bruit, surtout dans un axe aussi ouvert et exposé que celui que l’on traverse. Les enseignes sont éteintes, les vitres absentes, brisées ou salies. De l’intérieur, il ne reste que les étalages en métal, quelques objets qui jonchent le sol et rien d’intéressant à rapporter. La plupart de ces commerces ont sûrement été pillés dès les premières semaines. Ils n’ont plus grand chose de leur brillance d’antan et pourtant, dans ma mémoire, j’ai encore le souvenir vivace de ce qu’étaient ces devantures.

Nous contournons le centre ville sur notre parcours, dont l’atmosphère est devenue bien différente de ce que j’ai connu. Les rues assombries par les hauts gratte-ciels, les bureaux totalement à l’abandon et les milles et un bruits qui s’y font entendre vous plongent rapidement dans un scénario de film d’horreur sur fond de ville hantée. Depuis les quais qui bordent l’hypercentre, j’observe l’ambiance sinistre qui s’en dégage et je suis bien contente de ne pas m’y aventurer davantage pour aujourd’hui. Nous marquons tout de même quelques arrêts pour fouiller aux endroits qui nous semblent intéressants ou dont l’accès a pu freiner d’autres explorateurs. Je n’ai pas peur de prendre des risques et mon binôme non plus alors on saisit la chance là où on peut la trouver. Souvent, c’est pour un maigre butin, mais avec le temps, on apprend à se satisfaire d’un rien.

Cette ville est devenue un énorme terrain hostile et je ne sais pas qui est-ce qu’il faut craindre le plus : les infectés ou les survivants ? Au fond, il vaut mieux ne croiser ni l’un ni l’autre. C’est arrivé quelques fois, que mon groupe et moi nous fassions attaquer par d’autres personnes, certaines par opportunisme et d’autres par pure agressivité. Au départ, j’avais beaucoup de mal à comprendre cet esprit alors qu’au fond, on était tous dans le même pétrin. Seulement la bonté et la générosité n’apportent plus rien aujourd’hui, à part se faire tuer. La pluie a ravivé l’instinct de survie et avec lui il n’y a ni compassion ni pitié, juste de l’égoïsme à l’état pur. On peut dire qu’elle a réveillé le pire côté en beaucoup de monde. Les camps apportent une certaine sécurité et travaillent à subvenir à tous, alors j’imagine que c’est ce qui empêche ceux qui y habitent de s’entretuer. On m’a expliqué le principal à leur sujet, bien que succinctement, et je sais surtout l’amour qu’ils nous portent. Je me fie davantage aux connaissances de mon coéquipier sur le terrain, car bien que je connaisse très bien la ville, les nouvelles frontières me sont encore inconnues.

Après plusieurs heures de marche, les suburbs nous ouvrent la voie. Je suggère volontairement une direction à l’opposée de celle qui mène droit vers l’ancienne maison de mes tuteurs. Je préfère m’épargner ces souvenirs-là. Mon binôme ne bronche pas et nous fouillons quelques maisons sur notre route. Dans l’une d’elle, il trouve une porte qui mène à un sous-sol, complètement bloquée. Pendant qu’il entreprend de la dégager, je tâche de maximiser notre temps et décide d’aller explorer seule les maisons d’à côté. Une exploration aussi rapide que futile. Au bout de la rue, je finis par tomber sur le vieux parc. Un endroit où j’ai passé beaucoup de temps plus jeune. De bons souvenirs pour la plupart. Je ne sais pas si c’est une réelle bonne idée de m’y aventurer. La nostalgie pourrait me coûter cher. Mais je n’ai jamais été très douée pour les bonnes idées. Je n’ai pas le temps de m’enfoncer bien loin. Je m’arrête à quelques mètres seulement, interpellée par un jouet au sol. Une petite figurine, couverte de boue, mais que j’ai immédiatement reconnu à sa couleur vive qui dénote avec le reste. Mon frère en avait une similaire quand nous étions jeunes. Un super-héros comme modèle de l’insouciance enfantine. Accroupie, je l’essuie brièvement de mes doigts, quand des bruits suspects me parviennent aux oreilles. Du bruit qui ne vient pas de moi. Je me tourne alors dans la direction de mes pas, au cas où ce serait mon coéquipier qui me rejoindrais, mais rien. J’attrape mon arme, au cas où ce serait un infecté; ou simplement quelqu’un et recule pour trouver refuge près d’un arbre. « Je sais qu’il y a quelqu’un. Sortez. »

La voix succincte affirme qu’il ne s’agit pas d’un rôdeur. Ces derniers sont incapables d’énoncer des phrases concrètes et ce n’est que des grognements sourd et rauque qui immergent à présent d’eux. En se fiant au timbre de cette voix, il a peu de chance de tomber face à face avec un mec pesant trois tonnes et dont les biceps seraient plus gros que la tête -de quoi booster sa confiance pour le coup-. Mais jamais trop prudent, le militaire n’ose guère baisser sa garde. Les femmes savent se montrer sournoises. Néanmoins, il s’immobilise un instant, identifier la direction globale de la voix qui lui intime de s’exposer.
Pourtant il farfouille dans sa mémoire, mais rien ne lui vient. L’intruse serait donc un membre errante ou bien une insouciante de la Colline ou de la Tanière. Oliver a toutefois déjà ramené d’autres survivants jusqu’à cette élimination, mais pour être honnête, ça serait bien la première fois qu’il voie un être débarqué comme ça sur le territoire -quoi qu’en y pensant, il n’aurait rien qui peut interdire un tel événement-.
Il reprend sa route, tranquillement, sans poser de geste brusque. Il baisse cependant son arme. Autant éviter de se montrer imposant ou agressif. Si ça se trouve, c’est simplement une égarée qui tarde à retrouver son chemin.

— Ce n’est pas comme si je tentais réellement de me cacher.

Sa voix neutre porte pour se faire entendre. Il énumère qu’un fait et ne cherche aucunement à faire le malin dans sa réponse. Il ose espérer que l’intruse se montre tout aussi coopérative que lui.

— Vous devriez en faire autant. Ça sera plus simple. Autant pour vous que pour moi.

Son timbre de voix se dépeint d'une fermeté cette fois. Frôlant la directive militaire. Mais quant à se mettre à découvert, autant que sa compagnie impromptue s’y attèle.
Son arme à la main pointant le sol reste prête à l’emploi. Ses iris bleutés scrutent les horizons, mais le membre des forces américaines loge près de l’installation de l’ancien manège à présent recouvert de rouille par le manque d’entretien et dont la végétation l’engloutit.
Il passe sous silence le fait qu’il s’est déplacé sans compagnie. Ne pas dévoiler les faiblesses et les enjeux qui l’incomberait. Heureusement, il excellait dans l’apparence d’une armoire de glace. Rien ne transparaît sur son visage. Un stresse s’immisce et se faufile à travers ses veines. Lui qui avait eu la merveilleuse idée d’errer sur le territoire en solitaire, il doutait que sa voisine ait eu la même pensée ingénieuse.

— Je peux peut-être vous aider?

Il lance l’idée, espérant qu’en effet, l’inconnue requiert une assistance qu’il pourra lui offrir. Éliminez les risques d’animosité, bien qu’il ne peut s’en assurer. Son uniforme peut le confondre avec un membre de la Colline -ce qui peut jouer autant en sa faveur puisque leur réputation n’est plus à faire-. La sécurité. La médication. Un repère et un bien précieux que tous cherchent en ces temps hostiles.
Mais soyons réalistes, ils sont loin des délimitations de ce camp.
Oliver reste silencieux, guettant toujours les alentours. Prêt à réagir au moindre acte menaçant. Au fond, il regrette s’être dévoilé ainsi. C’est risqué, même si démontrer une approche ne souciant aucune malveillance ne reste selon lui la meilleure méthode pour engendrer une communication sans débordement. Combien de temps ça fera son effet?

Tant que l’on ne lui tire pas une balle en pleine tête. Bordel ça serait une mort totalement stupide sous son propre territoire.
L’aide est un bien rare et précieux.

J’ai avancé sans vraiment réfléchir. Cette ville est remplie de souvenirs ambulants et ça fait si longtemps que je n’ai pas foulé ces rues qu’ils ne peuvent s’empêcher de revenir. Inconsciemment, je suis moins prudente, parce que je connais ce quartier par cœur et ça vient chercher quelque chose de rassurant en moi. Pourtant, j’ai beau connaître le terrain, ça fait bien trop longtemps que je n’y ai pas mis les pieds et je ne sais pas ce qui a changé. De derrière mon arbre, j’observe le grillage entre lequel j’ai réussi à me faufiler sans trop réfléchir. La ville est pleine de ce genre de barrière de métal, surement du temps de la quarantaine, pour délimiter des zones, alors je n’y ai pas prêté spécialement attention. Seulement maintenant que je prends le temps d’observer, tout le parc en est encerclé. Le Refuge est dans le stade, d’après ce qu’on m’a expliqué, et c’est tout proche d’ici. Ce serait bien ma veine si j’avais pénétré ici par erreur et qu’il s’agirait d’un autre camp. Si c’est le cas, je n’ai pas particulièrement envie de m’attarder ici. Ce qui va poser problème, c’est cette voix masculine qui s’élève à ma sommation. Si j’ai franchi une barrière, il y a de fortes chances pour que j’ai affaire à un patrouilleur. Et s’il y en a un, il y en a d’autres.

Je soupire, retranchée derrière ce tronc, et prends quelques secondes pour réfléchir. J’observe l’endroit par lequel je suis passée, la distance qui m’en sépare, et la difficulté avec laquelle j’ai réussi à me faxer entre les deux barrières, tout ça prendrait trop de temps. J’ai le temps de me faire abattre mille fois si j’essaie de fuir. Autre possibilité : tirer en espérant toucher la première. Ça attirerait du monde mais ça me laisserait peut-être le temps de m’enfuir. Ou alors : négocier. Personne ne tire, chacun rentre chez soi, et on oublie même que cette rencontre a existé. Je choisis de commencer par là, si ça me permet de m’en sortir sans accrocs, et si ça ne fonctionne pas, il faudra reconsidérer la première et seconde option.

Je me décide alors à sortir, après un bref coup d'œil pour m’assurer qu’il s’agit bien là d’un homme seul. S’il ne me braque pas encore, je ne m'embarrasse pas de le faire. Je me mets donc à découvert, fusil à l’épaule, prête à tirer au moindre mouvement suspect. J’aurais pu jouer la carte de la femme fragile et esseulée pour m’en sortir, mais dès que je vois les vêtements qu’il porte, je perds toute envie de jouer la comédie. Ma mâchoire se crispe et mon pouls s’accélère. Je ne le connais pas et pourtant il éveille une colère en moi que je peine à réprimer. Je me sens aussitôt comme un taureau dans l’arène devant lequel on brandit le drapeau rouge. J’ai envie de le descendre. Une vie pour une autre, une vengeance accomplie, c’est une idée séduisante. C’est tout ce que mérite cette supercherie en uniforme. Leur rendre la monnaie de leur pièce, tout simplement. Si ma position n’était pas aussi délicate, je n’y aurais peut-être pas réfléchi à deux fois.

« Ouais, me montrer l'arrière de ta tête et repartir d’où tu viens, ça serait pas mal. » Aucune politesse, aucune manière, aucun vouvoiement de courtoisie. Je me moque bien des formalités. Mon objectif c’est de m’éloigner d’ici et retrouver mon coéquipier. « Je te propose un deal honnête l’oncle Sam. On repart chacun de notre côté, je canarde pas ton bel uniforme de traître et on oublie qu’on s’est croisé. Ça te va ? » Je doute que ce soit l’approche la plus intelligente pour aborder cette rencontre. J’aurais dû garder mon arme basse, expliquer que je m’étais égarée, montrer pâte blanche pour pouvoir rebrousser chemin. Seulement l’acting n’aurait pas fonctionné. Pas avec ce treillis devant mes yeux. J’ai supplié une fois, plus jamais.

La balade tourne bien vite en un terrain miné. Chaque pas, chaque mouvement doit être calculé à la perfection au risque de voir sa vie s’écourter après une pression que la gâchette. Pourtant, il devrait être celui qui défend le territoire, qui menace l’intrusion. Il respire néanmoins lorsque la voix se porte à nouveau. Il y décèle une onze de colère qu’il pourrait interpréter de personnel. Il farfouille sa mémoire, mais rien. Cette voix revêt l’inconnu.
Ses muscles se contractent tandis que ses pieds s’enracinent au sol. Malgré l’animosité qui parsème les paroles, on ne peut pas lui reprocher qu’elle vogue vers des horizons flous cette gente demoiselle qui sème avoir le pouvoir décisionnel de vie ou de mort sur sa personne. Si le militaire n’avait jamais croisé la mort autant de fois dans sa vie, il céderait à la panique. Toutefois, son expérience lui intime de respirer. D’analyser la direction de la voix et ainsi balayer les alentours à la recherche de lesquels se réfugier si la situation tournait à la catastrophe.

— J’ignore si tu le sais, mais je suis sur mon territoire.

Et ce qui est certain, c’est qu’elle ne l’est pas. Autrement, les délimitations du Refuge sont connues des résidents du stade même s’ils n’ont jamais mis les pieds aussi loin. Ce parc d’attractions leur appartient -au second degré- puisqu’il n’est clairement pas exploité par le camp. Pourtant, les matériaux peuvent être d’une grande utilité. Certains ingénieurs ont même fait des requêtes, mais de toute évidence, ce lieu est loin d’avoir exprimé son plein potentiel.
Si les mains de Oliver se trouvaient lever vers le ciel, tranquillement elles regagnent leur position allongée contre son corps. Il comprend que peu importe ce qu’il dira, l’opinion de sa compagne d’infortune risque de rester sur ses positions. Son uniforme engendrait une haine hallucinante qui le dépassait. Habituellement, c’était un tout autre accueil qu’on lui réservait lorsque déambulait dans ces vêtements. Or, peu importe le venin qu’elle crachera, elle ne parviendra jamais à chasser la fierté qu’il orne avec ce treillis. Personne ne le pourra.

— Pourquoi dire que l’uniforme de l’armée est traitre?

Elle avait piqué sa curiosité. Peut-être était la Colline qui l’avait traumatisé et ainsi elle vouait une hargne sans équivoque à tous ceux osant arborer cet ensemble. Et si elle le confond avec un membre du camp à base militaire, avec l’information qui lui a transmis un peu plus tôt, elle devrait pouvoir faire le lien qu’il est attaché au Refuge. Ce qui peut jouer en sa faveur -quoique sa veste kaki lui tire dans le pied de toute évidence-.
Tant d’hypothèse que seul son prédateur peut éclaircir sa lanterne.

En attendant, les options qui se présentent devant lui restent limitées. La fuite lui est impossible -il n’est pas Flash et à coup sûr la balle le transpercera avant qu’il n’ait pu se mettre à l’abri-. À moins qu’un moment d’inattention, mais il n’a pas de vue sur celle qui le menace d’une arme à feu. Il a la direction vague d’où elle se trouve, mais c’est le seul info qu’il a à sa disposition.
Il patiente, l’ancien soldat des forces armées américaines.