Avant on se rechauffait autour d'un un poêle a bois maintenant on se retrouve avec une poele a frire
Ses allers-retours à la Tanière se montrent beaucoup plus fréquents de ce qu’il aurait aimé, le militaire. Il en fallait, c’était un fait. Surtout avec le froid hivernal qui pointait déjà le bout de son nez, ça ne sera qu’une question de temps avant dont la neige saupoudre la ville et qui rende quasi tout non fonctionnel. Si seulement cette poudre blanche ne paralysait pas autant que la pluie. Les gouttes d’eau finissent par s’évaporer, éliminant ainsi le virus. Tandis que la neige, elle ne disparaît pas tant que la température reste en dessous du zéro. Plus d’équipement. Des combinaisons pour moindrement que tu souhaites t’aventurer à l’extérieur dans ces conditions. En somme; une vraie plaie!
Alors il en profite du mieux qu’il peut, Oliver. S’assurer que les réserves arrivent -par un quelconque miracle- de tenir jusqu’au printemps. Mais les commerçants à la Tanière sont rudes en affaires. Avares, ils ne te laissent pas repartir avec ce qui t’intéresse sans que tu aies quelque chose à offrir en échange d’alléchant. Mais si ce camp établi à l’aéroport possédait l’eau purifiée, au Refuge, ils avaient l’alimentaire comme atout. Deux ressources beaucoup trop précieuses pour la survie et -ironiquement- extrêmement liées l’un à l’autre. Si seulement l’humanité pouvait s’unir plutôt que se diviser, mais c’était utopique d’y croire!
Mais il y avait une autre raison qui poussait Oliver à rendre visite au marché de la Tanière; trouver des cordes pour le violoncelle de Mya. Pour qu’elle soit en mesure d’en jouer. Pouvoir retrouver sur ses iris des étincelles tels un milliard d’étoiles dans le ciel dégagé la nuit. L’entendre faire vibrer les cordes de cet instrument -le berçant par la même occasion-. Il paierait cher pour ça. Quand est-ce que la dernière fois qu’il a pu écouter sa petite sœur volatilisant tous ses soucis, tous ses tracas? Depuis beaucoup -trop- longtemps…
Sa destination n’est plus trop loin, mais il ne peut cacher la fatigue qui l’accable. Enchaîner les distances finit tôt ou tard par vous rattraper et votre corps -tout aussi sadique qu’il soit- vous le fait sacrément réaliser. Pourtant, il le voit l’aéroport. Cet énorme bâtiment. Mais il ne se sent pas d’attaque pour y arriver d’ici la nuit. Il traîne de la patte. Ses rencontres avec les rôdeurs l’ont lessivé.
Il y a des maisons -en piteux état-, mais qui pourra certainement lui offrir un toit pour l’espace de quelques heures. Reprendre des forces puis retourner faire le lèche-vitrine. Vraiment, si ça pourrait être que le moindre de ses soucis… Mais dès qu’il met un pied dans la demeure, il scrute tout. Les débris rendent quasi l’environnement insalubre, mais il ne peut pas s’octroyer un luxe. Il devra s’y faire. Néanmoins, il y a quelque chose qui jure dans le décor. Un sac arborant une bien meilleure constitution que le reste laisser à l’abandon.
Dès ce signe, la main du militaire se pose sur son revolver qu’il ne tarde à sortir par mesure de sécurité. Il avance, doucement. Réduis sa respiration, mais le plancher trahit sa présence au vu du manque d’entretien. Pour la subtilité on repassera. Puis, l’espoir de dénicher quelques denrées s’était déjà volatilisé à la seconde où son regard s’est apposé sur l’état des lieux. C’est d’une évidence même que la maison a au préalable été farfouillé dans tous les recoins.
Il balaie un chemin, file vers un angle lui permettant d’avoir une bonne vue sur les différentes entrées du salon. Jusqu’à ce qu’une voix parvienne à ses oreilles. Aussitôt son arme braque dans sa direction. Il s’immobilise dans son coin, qui n’est pas un désavantage en soi.
— Et pourquoi pas discuter plutôt?
Les dernières menaces n’avaient guère trouvé leur effet. Ils pourront probablement trouver un terrain d’entente. Ou bien s’entretueront dans une marre de sang. Quitte ou double, c’était souvent la triste réalité de cette époque où tout se montre hostile avec sa personne.
Malgré que Oliver préférait tendre la main honnêtement que de descendre un individu -même s’il n’hésitera jamais à appuyer sur la détente si sa vie se retrouve à un fil-. Alors il patiente, que cette jeune dame sorte de sa cachette. Son arme toujours à la main -il faut bien que l’échange soit équitable si elle est armée-.
— En face à face.