Unspoken // Skylar

Il y est.
La Colline qui s’était dessinée devant ses pralines cernées.

L’infirmier n’avait aucune idée de ce que ses compagnons d’exploration étaient advenus dans ce blizzard qui avait engouffré tout Malden. Ce qui lui importait plus que tout; être de retour au bercail. Ce camp qui a dû bien réagir face à la couche blanche envahissante. Et surtout braver cette intempérie autre que de se faufiler dans un centre commercial empli de cadavres nauséabonds ambulants qui souhaitaient se mettre de la chaire fraîche sous la dent.
Ses oreilles sifflaient toujours. Son audition n’était pas encore revenue à son retour -et il ignorait si cette faculté essentielle à la survie de l’être humain finirait par lui être octroyée à nouveau-. Il n’y avait que ses vœux silencieux qui le souhaitaient. Bien que même si vous ne retourniez pas la tête lorsqu’on vous adresse la parole, si vos compétences sont utiles, on vous ramène sur les bancs de l’infirmerie.
C’est ce qui l’attend, il le sait. Et pourtant, ses pas continuent d’arpenter ce chemin vers le camp militarisé. Cette sécurité qui le berce malgré tout.

On le contrôle, bien évidemment, dès qu’il s’approche trop de l’entrée principale. Il bras pendouillant sur les côtés de son corps, il s’y plie sans même dire le moindre mot. Les échanges se compliquent avec sa faculté perdue et le jeune brun prend peur qu’on lui refuse l’accès, jusqu’à ce qu’un soldat s’en mêle -un tantinet trop heureux de le revoir-.
Il s’affaire, mais au milieu de sa route pour rejoindre cette chambre partagée, son regard s’accroche sur une boule de poils. Locke ne peut s’empêcher de s’accroupir et espérer que la bête veuille bien l’approcher. Il fait quelques gestes pour attirer l’attention -et peut-être même piquer la curiosité de ce dernier-. Si aux premiers abords, la compagnie canine reste indifférente à l’humain, au bout de quelques secondes elle décide de se laisser tenter.
Ses doigts caressent le pelage touffu et un large sourire se dessine sur les lèvres de l’infirmier -faisant volatilisé l’encombrement lourd du manque de sommeil-. Il chuchote à cette boule de poils, mais aussitôt, l’animal dresse la tête et part en une direction. Sans réfléchir, Locke le suit, curieux d’où le canin s’enfonce. Il tourne un coin et il voit la bête aux côtés d’un jeune homme. Il s’approche, quelque peu gêné, mais tente la conversation.

— Il est à vous, le chien?

Il a murmuré ces mots, de peur par son manque d’audition temporaire le pousse à l’opposé.
Si la bestiole à quatre pattes s’était posée près de lui, c’est qu’il y avait un lien qui les unissait, c’était une évidence même. Malgré tout, il n’avait rien trouvé de mieux pour entamer une première approche.
Ou du moins, l’avait-on entendu?