It's been a while, where should we begin?

Jordan ferma son livre dans un soupir, c’était le deuxième tome d’une encyclopédie sur les énergies renouvelables. Son insomnie l'emmenait souvent à s’instruire sur des sujets sensibles à la survie. Se redressant, elle s’était dirigée vers la petite bibliothèque de fortune du camp et n’y trouva pas la suite. C’était souvent le cas, il lui arrivait souvent de commencer un roman et ne pas pouvoir avoir la suite, car le stock était limité. Glissant ses doigts sur les dos des livres, elle avait déjà tout lu, et même si elle aimait une histoire en particulier, elle n’aimait pas la relire, elle préférait découvrir une autre œuvre.

Rangeant le livre qu’elle avait terminé, une idée lui vint en tête. L’université de Malden était à quelques kilomètres du camp et si elle partait maintenant, elle pourrait peut-être rentrer dans la soirée en passant par les grands axes, sinon, elle barricardrait une pièce de l’université pour y passer la nuit, ce n’était pas la première fois qu’elle survivrait seule en dehors d’un camp, elle avait bien réussi à le faire pendant plusieurs mois après le début de l’épidémie.

Retournant à sa chambre, elle avait levé la tête vers le ciel étoilé, bien dégagé, pas de nuage à l’horizon, mais elle savait que la météo pouvait très vite changer alors comme à son habitude, elle avancerait toujours à distance d’un abri au cas où le ciel commencerait à se couvrir. Préparant son sac, elle y déposa une deuxième lampe torche, un feutre et un plan de la ville, là où il y avait plusieurs annotations, de ses balades précédentes, sa bouteille en aluminium d’eau et une barre de céréale périmée depuis quelques mois. Elle connaissait la faim, alors pour une nuit à l’extérieur cela lui suffirait amplement. Refermant la fermeture éclair de son sac, elle se redressa et attrapa un sweat à capuche qu’elle enfila et s’équipa d’une veste en cuir noir par-dessus, de rangers et d’une paire de gants.

Jordan glissa son arme dans son holster à la jambe et son couteau à sa hanche. Son glock était là pour prévenir, mais en général elle n’en faisait pas usage, elle préférait la discrétion et le corps-à-corps. Un coup de feu en pleine ville, était un bon moyen de se retrouver bloqué avec une horde. Sac sur le dos, elle tira sur les lanières pour le resserrer et éviter que celui-ci ne bouge de trop pendant sa marche.

La blonde s’était dirigée vers la sortie en silence, prenant bien soin d’éviter de croiser Noah ou Aurora, car elle savait que tout deux voudrait l’accompagner et elle ne voulait pas, car, elle préférait être seule, elle ne supporterait pas de perdre un proche en sortant pour une chose aussi futile que des livres, puis, elle avait besoin de se retrouver. La vie en communauté était bien, mais cela l’étouffait un peu.

Elle s’enregistra à la sortie et y déposa un mot, qui disait que si jamais elle n’était pas revenue dans les trois jours, alors, il pouvait considérer qu’elle était morte et qu’elle interdisait qui que ce soit de venir à sa recherche.

Il faisait encore nuit quand elle dépassa les murs de la tanière. Son regard se perdit un instant sur le camp, puis se tourna en enfilant sa capuche et alluma la lampe torche qu’elle avait à la main. Avançant, elle savait par où passer, elle avait étudié la carte, Jordan avait un bon sens de l’orientation qui lui évitait souvent de se sortir de situation délicate. Le faisceau de lumière dirigé vers sa montre, les aiguilles indiquaient 4:15, si elle marchait d’un pas rapide et qu’il n’y avait pas trop d’embûche sur le chemin, elle arriverait sans doute vers les environs de 8:00.

Soupirant un bon coup pour se donner du courage, Jordan se dirigea vers l’université en silence. En chemin, elle croisa des ruines de ce qui fut autrefois une ville florissante. Les bâtiments étaient délabrés, les rues jonchées de débris et d’objets abandonnés. Chaque coin de rue était une énigme, chaque bâtiment une histoire triste de la civilisation passée.

Arrivant devant le grand bâtiment, sa lampe torche avait été abandonnée et glissée dans sa poche au lever du soleil. Il y avait quelques rôdeurs, mais elle pouvait passer en silence pour éviter tout danger. Une griffure ou une morsure étaient très vite arrivées, alors autant jouer la sûreté. Faisant attention où elle marchait pour faire le moins de bruit possible, Jordan arriva dans la bibliothèque. Elle parcourait les rayons délabrés, elle réalisa que d’autres survivants avant elle avaient eu la même idée. Les étagères étaient partiellement vides, de nombreux livres manquaient, témoignant du passage frénétique de ceux qui cherchaient la sagesse dans les pages écrites ou pour un bon combustible pour faire un feu.

Elle se pencha sur des étagères éventrées, glissant ses doigts entre les interstices poussiéreux à la recherche de quelque chose qui pourrait lui être utile à elle et au camp. Les ouvrages restants semblaient avoir été choisis au hasard, certains abandonnés au sol, d'autres dispersés comme des feuilles emportées par le vent.

Sa déception initiale en voyant l’état de la bibliothèque se transforma rapidement en détermination. Elle comprit que même avec les ressources limitées qui lui restaient, il y avait encore des connaissances à tirer de ces étagères éparses. Elle rassembla soigneusement des livres qui semblaient avoir été négligés par les précédents chercheurs.

Les pages des ouvrages récupérés étaient jaunies et fragiles, mais elles contenaient encore une richesse de savoir. Jordan réalisa que, dans ce monde déchu, chaque fragment d’information était une étincelle d’espoir. Elle rangea les livres dans son sac à dos avec précaution, consciente que chaque connaissance nouvellement acquise renforçait sa résilience face à l’adversité.

Un bruit, à peine perceptible, se fit entendre derrière elle. Un craquement léger, comme le froissement de feuilles sous un pied prudent. Son cœur s’accéléra alors qu’elle se retournait vivement, la main instinctivement saisissant la poignée de l’arme qui pendait à sa cuisse.

Un besoin de sortir, une envie de quitter les murs du refuge. Les ruines qui s'imposaient à ma vue, vestige d’une vie désormais passée. Une vague de nostalgie qui m’enserre la poitrine, une vie qui ne reviendra sûrement jamais. Un périple qui ne s’était fait sans embûche, mais la destination en valait la peine. Un bâtiment que j’avais vu que trop de fois sans pour autant en arpenter les couloirs, des flash d’attente, un visage qui se fait flou, les traits que je ne distingue aucunement. Un soupir que je laisse fuire la barrière de mes lèvres avant de pénétrer dans la bâtisse en ruine.

Des pas lent pour ne pas me faire entendre, l’esprit à l'affût, mon regard qui se posait sur chaque endroit qui lui était accessible. Une imagination qui s’impose à moi, les cris, les rires des personnes qui arpentaient les couloirs quête d’un savoir pour un futur qu’ils avaient déjà imaginer, futur aujourd’hui incertain et bien loin de leur idéaux. Une révision d’un avenir qu’ils pensaient déjà tout tracé.

La bibliothèque, endroit qui pourrais toujours observer un semblant d'intérêt pour ma personne. Une silhouette qui s’impose à ma vue, des pas lents alors que je mets en joue la jeune femme qui est de dos. Être qui se retourne rapidement, ma présence ayant sûrement été détectée. Un visage qui s’impose à mon regard, une surprise qui s’imprime dans mon regard. Jordan Un murmure à peine audible, avant que ma voix ne se fasse un peu plus forte, baissant mon arme levant les main en signe de paix Jordan Lewis ? Une vie si proche et pourtant si lointaine, l’ombre d’un sourire qui se peint sur mes lèvres Dis moi que tu me reconnais sinon j’aurais l’air d’une idiote Un simple fait


Elle était un être du passé, un être auquel je n’avais pas pensé depuis un long moment maintenant et si je devais être honnête je n'étais pas sûr de la revoir en vie. Une surprise de la revoir en de tels lieux et après tout ce temps, un ravissement que je ne cache aucunement mon visage affichant un semblant de joie le plus dont j’étais actuellement capable ce qui veut dire à peine perceptible. Sentiment que je ne pensais plus être capable de ressentir un jour Que fais tu ici ? une question pertinente qui à mon sens méritait tout de même réponse et surement exigerait-elle de même de ma  personne.

Les yeux de Jordan s'ouvrirent grand, révélant sa surprise, sa main toujours fermement agrippée à la crosse de son arme. Avait-elle succombé à l'insomnie, ou était-ce une illusion de son esprit fatigué ? Rien de logique ne justifiait sa présence ici. Quel était le pourcentage de probabilité pour qu'une telle rencontre se produise ? Non, cela ne pouvait être qu'un rêve éveillé ; elle devait sûrement s'être endormie quelque part au fin fond de la bibliothèque. Pour tester la réalité de la situation, elle se pinça la cuisse, provoquant une grimace accompagnée d'un léger "aïe". Une pincée brutale pour exclure toute possibilité de rêverie.

Elle restait là, en chair et en os, et la blonde peinait à en croire ses propres yeux. Alors que la brune tentait d'établir un contact, Jordan gardait un silence assourdissant. Incrédule, elle s'interrogeait encore sur la fiabilité de son propre cerveau, se pinçant cette fois le bras pour s'assurer de la réalité.

"Haley?" articula-t-elle en s'approchant, la dévisageant. L'épidémie avait laissé son empreinte sur les traits de son amie, les rendant plus durs et fatigués, mais sa beauté demeurait intacte. "Bien sûr que je te reconnais, imbécile..." Le mot était peut-être un peu fort, mais il exprimait la joie sincère de Jordan. Elle venait de retrouver une amie qu'elle croyait perdue, et même si l'espoir persistait pour ses proches, elle reconnaissait désormais la réalité cruelle de la situation.

À la dernière question d'Haley, Jordan ne répondit pas immédiatement. Au lieu de cela, elle s'approcha, enveloppant la brune dans une étreinte chaleureuse. La réalité de la présence de son amie la submergea, et la blonde ferma brièvement les yeux pour savourer ce moment de retrouvailles avant de se reculer, laissant à Haley l'espace nécessaire pour respirer.

"Je suis ici pour chercher des livres. j'ai un peu fait le tour des ouvrages dans mon camp et j'ai pensé que venir ici m'apporterait un peu de fraîcheur", expliqua t'elle. La tanière pouvait parfois étouffer Jordan, peut-être en raison de ses mois passés en solitaire à l'extérieur ou simplement du poids de la présence constante des autres.

"Et toi ? Es-tu seule?" interrogea-t-elle, avant de reprendre rapidement. "Putain...Je n'arrive toujours pas à y croire... quel était le pourcentage de chance ?" Se rendant compte qu'elle venait peut-être d'interrompre Haley, Jordan passa une main à l'arrière de sa nuque, s'excusant avec une grimace. La situation la dépassait à un tel point qu'elle perdait momentanément le sens du respect.

Un sourire au coin des lèvres qui s’impose après un silence qui alourdit ma poitrine. Une approche que je la laisse entreprendre pour s’approcher de ma personn, un simple signe de la tête positif lorsque mon prénom s'échappe de ses lèvres, un rire que je laisse entendre chose qui n’était pas arrivé depuis bien trop longtemps On sait jamais je te manquerais tellement que tu aurais pu m’oublier Une phrase trop longue, un moment que je ne laissais plus entendre autant de mots cela étant devenue un exercice mentalement épuisant. Mais bien que je ne le laisse  que trop peu paraître retrouver la blonde apportait à mon être une douceur qui ne pouvait qu’être accueillie avec joie plus que je ne saurais l’expliquer.

Une question pour connaître la raison de sa présence, mais aucune réponse ne s’impose. Des bras qui m'entourent et une surprise que je ne cache pas me laissant sans réaction le temps de quelque instant avant que mes bras ne se referment autour d’elle a mon tour. Une étreinte qui était également la bienvenue. Tout autre personne aurait eu le droit à un stoïcisme de ma part, laissant l’autre se laisser aller à un moment d'émotion, mais s’était Jordan, une âme qui avait mon amitié et je ne pouvais me résoudre à ne pas lui offrir la pareil bien que je ne me forçais aucunement. Une étreinte qui se termine doucement dans le même silence dans laquelle elle avait commencé.

Les lèvres de la blonde qui finissent pas se mouver pour laisser entendre la raison de sa présence en ces lieux. Simplement le besoin de fraîcheur dans les ouvrages, je ne pouvais que comprendre l'ennui de lire encore et encore les mêmes livres qui finiront surement par perdre de leur saveur en s'imprimant dans l’esprit avant d’être synonyme de lassitude et d'ennui. J’imagine bien Un regard autour de nous des pages, des livres éventrer autour de nous, mais quelques uns étaient dans un état plus qu’acceptable diront nous Ici tu pourras sûrement trouver ton bonheur une certitude même en cherchant bien.

La question qui m’est retourner, j’hausse les épaules avant d’entrouvrire les lèvres Eh bien je.. Des mots qui se mêlent lorsque Jordan reprend ce qui me fait doucement sourire une nouvelle fois, les gens qui me côtoient depuis  plus d’un an seraient sûrement surpris de voir qu’une telle expression pourrait se peindre sur mon visage. Une faible chance en effet Je me pose sur une table qui avait l’air stable avant de poser de nouveau mon regard sur sa personne de nouveau Pour répondre à ta première question oui je suis venue seule et surement je vais me faire passer un savon, j’avais besoin de me balader et je me suis retrouver ici Quelques noms me viennent en tête pour cela. Un pourcentage de chance inouï que je sois toujours…là ? J’ai oublié une petite partie des choses suite à un choc à la tête Une des raisons de l'oubli de ma présence au refuge, comment je m’y suis retrouvée.Une chance que tu ne fasse pas partie des personnes possiblement oublier, possible qu’on se tiendrait encore en jout à évaluer la menace Une phrase encore beaucoup trop longue à mon sens, mais une explication que je lui offre tout de même, j’étais quelque peu rassurer tout de même de ne pas l’avoir oublier cela aurait pu être des retrouvailles bien moin joyeuse.

Jordan écouta attentivement son amie, secouant la tête par négation tout en fronçant les sourcils. Pour elle, l'idée d'imaginer que ses proches n'avaient pas survécu était insupportable. Sans preuve concrète de leur mort, elle préférait entretenir l'espoir, refusant de sombrer dans la folie qui guettait ceux qui abandonnaient toute perspective positive. Haley, de son côté, avait trouvé refuge au sein d'un groupe de survivants à Malden, bien qu'elle n'ait jamais manifesté un grand intérêt pour les nombreux camps disséminés dans la ville. Les retrouvailles avec la brune semblaient cependant changer la donne.

"Faire partie d'un groupe, c'est rassurant, mais la solitude n'a pas de prix," souligna Jordan, son regard reflétant une certaine vitalité qu'elle semblait ne retrouver qu'à l'extérieur de leur repaire. Elle envisageait même de troquer son rôle de professeur de combat pour celui d'exploratrice, convaincue de ses capacités à survivre en solitaire. Les mois passés avant de rejoindre le groupe d'Aurora et la tanière l'avaient déjà prouvé.

"Décider de faire cavalier seul peut être libérateur," ajouta-t-elle avec une pointe de mélancolie.

"Te faire passer un savon?" plaisanta-t-elle, avant de revenir à des interrogations plus sérieuses. "Ton groupe est loin d'ici?"

L'amnésie de Haley suscita une inquiétude sincère chez la blonde. Elle se demandait quels étaient ces souvenirs potentiellement oubliés. "Je suis inoubliable, c'est pour ça," plaisanta Jordan, mais son expression devint plus sérieuse. “Ça aurait été effectivement une situation délicate, si tu n’avais pas réussi à mettre un nom sur mon visage mais j'aurais tout fait pour éviter que la situation dégénère, je pense que le sang a assez coulé comme ça.”

Jordan, confrontée à ses propres démons du passé, savait trop bien les conséquences tragiques d'une escalade de violence inutile. L'épidémie avait déjà pris trop de vies, et elle cherchait toujours des moyens de désamorcer les conflits. La dernière fois qu'elle avait dû tuer un être humain, c'était pour venger la mort de ses parents, une action qui continuait de hanter ses nuits.

"Dis-moi, ta perte de mémoire, c'est récent ou ça fait longtemps?" interrogea-t-elle, se rapprochant d'une fenêtre poussiéreuse pour observer les mouvements à l'extérieur avant de reporter son attention sur Haley. Jordan restait sur ses gardes, consciente que les retrouvailles pouvaient être interrompues brusquement par des survivants ou des morts-vivants. Les bras croisés sur sa poitrine, elle s'adossa au mur, prête à réagir à tout moment.