S.O.S I need Google Translate!

Elias déambule dans les couloirs. Il sait pertinemment où il se dirige. Les numéros des dortoirs défilent à toute vitesse dans le périphérique de sa vue.

Numéro 18.
Celui normalement il devrait s’arrêter.
Il continue.

Numéro 19.
Celui dont son regard se détourne pour y apercevoir la moindre trace d’activité.
Il continue.

Numéro 47.
Bingo!
Il s’arrête.

Il toque. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois.
On ne pourra jamais lui reprocher d’abandonner à la première tentative au blond. Ses coups contre cette porte s’accentuent proportionnellement au nombre de fois que ses phalanges se heurtent contre le bois. Le vacarme augmente au même rythme que l’ébullition dans son sang.

— Mais tu vas l’ouvrir cette putain de porte?!

Il explose. Ce n’est plus le revers de sa main qui fracasse la porte, mais ses poings. Seulement, le résultat reste inchangé. Aucune réponse, ce n’est que le vide et les quelques regards des passants le dévisageant dans leur route qu’il récolte.
Un juron franchit le seuil de ses lèvres tandis qu’il retire sa casquette afin de rabattre ses mèches blondes vers l’arrière de son crâne.
Il était où ce Aiden lorsqu’il en avait besoin au juste? Il sent la colère l’envahir et bordel, il a besoin de ce dinosaure borgne pour une fois. Il a beau avoir tenter de calmer sa respiration comme il lui avait déjà dit, mais rien à faire! Il a juste de sortir dehors et aller fracasser tous les rôdeurs dont il croisera la route.

— Je te maudis!

Comme si le dire à voix haute allait apaiser cette frustration montante. L’envie d’asséner un coup de pied le grugeait, mais ce n’était pas qu’une simple tape derrière la tête qui l’attendait s’il laissait libre cours à ses impulsions du moment.
Son dos s’accoste sur la pauvre porte devenue son nouveau punching bag. Sa casquette toujours en main, il se laisse glisser le long du bois jusqu’à ce que ses fesses atterrissent au sol. Il commence à donner des coups de tête comme si ça allait magiquement le faire apparaître.

— Ré-pond fou-tou di-no-sau-re.

La journée a été longue. Très longue. Les enfants étaient pour beaucoup assez insupportable et elle-même l’était, ayant passé une mauvaise nuit. Enchaînant cauchemars sur cauchemars, elle était fatiguée, ayant eu beaucoup de mal à se rendormir par la suite. Elle a donc qu’une seule hâte, retrouver son lit ce soir, avec l’espoir que Morphée sera plus doux avec elle cette nuit.

Après avoir mangé, elle se dirige sous la douche et retourne dans sa chambre, séchant bien ses cheveux pour éviter qu’ils soient trop mouillés pour dormir, enfilant un débardeur et un short en tant que pyjama pour rejoindre son lit. Se glissant dans celui-ci, elle remonte les draps sur son corps et sa tête se pose sur l’oreiller, attendant que le sommeil la gagne.

Alors que ses yeux commencent à se fermer doucement, elle entend alors du bruit dans le couloir. Des coups qui sont donnés sur la porte en face de la sienne et une voix qui se fait entendre. Son voisin de chambre n’étant surement pas là, elle espère qu’il va abandonner et repartir d’où il vient. Mettant ses bras sous son oreiller, attendant de se rendormir, elle entend à nouveau la voix et elle commence à pester. Ne voit-il donc pas que c’est la nuit et que les autres aimeraient dormir ? Elle râle alors, essayant de se rendormir mais elle entend à nouveau la voix du jeune homme et décide de sortir de son lit, ouvrant la porte en pyjama, mais n’ayant clairement pas pensé à cela, trop remonté.

- Mais ce n’est pas bientôt fini ce vacarme ? Il y a des gens qui aimeraient dormir ! Aiden n’est pas là ce soir, ça sert à rien de t’acharner contre la porte ! Repasse demain.

La porte s’ouvre, mais clairement pas celle dont le blondinet espérait.

Son regard s’appose sur la demoiselle qui lui gueule dessus. Seulement, elle prononce le prénom de l’homme brillant par son absence, ce qui lui assure qu’elle le connaît. Oh, il l’avait bien remarqué par le manque de réactivité instantané que le propriétaire de la chambre manque à l’appel, mais il avait ce besoin de dépenser cette frustration qui le consume.

— J’ai pas envie de revenir demain, c’était là que je voulais lui parler, peste-t-il.

Néanmoins, il use de la porte comme appui pour se redresser sur ses jambes. Sa casquette toujours entre les mains, il s’amuse à la lancer dans les aires et la rattraper tandis que ses pas l'emmènent jusqu’à la brunette rabat-joie de service.
Son épaule s'accote sur le cadre de la porte et un sourire se dessine sur ses lèvres. Elle est mignonne la petite. Sauf qu’il manque un élément indispensable! Elias pose sa casquette, la visière à l’arrière. Voilà qui était mieux!

— Ça te va bien!

Il acquiesce, comme si la pauvre attendait sa bénédiction.
Sans même demander la moindre permission, l’homme pousse la porte et s’immisce à l’intérieur de la chambre. Tout ce que ce dont son regard guette c’est ça; le lit. Il ne se préoccupe guère de la réaction de la propriétaire et se laisse tomber sur le matelas dans un long soupir.

— C’est bien mieux que le plancher! Tu peux me faire signe quand tu verras le dinosaure passer?

Il sent ses muscles se détendre, un tantinet. Il chasse une mèche qui a profité de sa chute pour se loger dans son visage. Il adresse un hochement de reconnaissance à la demoiselle qui devait regretter d’avoir ouvert sa porte au vendeur.
Ses coudes le redressent, observe la bonne samaritaine qui lui offre son lit pour qu’il se repose. Puis un déclic se fait.

— Je t’ai pas déjà vendu un truc, non?

Entendant un homme râler dans le couloir depuis plusieurs minutes à présent, elle finit par ouvrir la porte de sa chambre, râlant contre le jeune homme qui est assis devant la porte de son voisin d’en face. Il faudra qu’elle parle à Aiden de ce jeune homme qui a toqué à sa porte. Lui indiquant de revenir demain car son voisin n’est pas présent, le jeune homme lui indique que c’est maintenant qu’il veut parler et pas demain.

- Mais il n’est pas là. Tu as qu’à aller le chercher si tu veux tant lui parler, mais il n’est pas là et les autres autour veulent dormir.

Elle le regarde alors se lever, dans l’espoir qu’il finisse par s’en aller. Mais cela ne semble être nullement le cas, jouant alors avec sa casquette avant de se rapprocher d’elle, se posant contre la porte, lui mettant sa casquette sur sa tête avant de lui faire un compliment, lui disant que cela lui va bien. Elle l’enlève alors mais n’a pas le temps de réagir que l’homme entre dans sa chambre sans lui demander son avis. Elle reste le fixer avec des grands yeux, alors qu’il prend possession de son lit. Mais qui est donc cet homme sans aucunes gênes ?

- Je ne vous ferai aucun signe. Vous allez sortir de ma chambre et aller dans la vôtre pour revenir le voir demain.

Elle s’avance vers lui, la colère pouvant se lire sur son visage. Il lui demande alors s’il lui a déjà vendu quelque chose et son visage ne lui revient vraiment pas. Si elle l’avait déjà croisé, elle s’en serait forcément souvenu.

- Non vous ne m’avez rien vendu. Mais maintenant vous allez rapidement sortir de ma chambre. Sinon je crie pour que quelqu’un vienne m’aider à vous sortir de là.

Elle n’aide en rien l’énervement qui fourmille dans ces veines. Il la dévisage un instant. L’ignorer frôle alors ses pensées, mais il se ravise, le blond. Il peut se distraire avec cette jeune demoiselle tout en restant dans les parages pour attraper monsieur le dinosaure s’il advenait à se pointer le bout de son nez.
Ainsi il se lève, s’approche de cette dernière -visiblement trop empressé de rejoindre les bras de Morphée par son accoutrement-. Il lui confie la garde de sa casquette, une tâche de la plus haute importance! Il y tient à cette casquette, mais elle s’en débarrasse comme un vieux chiffon tandis qu’il intègre le lit douillet de la chambre.

— Hey! Attention, je l’aime bien moi cette casquette, ne l’abîme pas.

Elias hausse les sourcils lorsqu’elle s’avance d’un pas déterminé, les sourcils froncés. Il est tombé sur une ayant la mèche courte? Et voilà que les menaces fusent d’entre ses lèvres. Il se relève, le blondinet, pour attraper sa casquette froissée par la prise de la jeune femme. La casquette retrouve sa place sur sa tête, ses mèches hors de son visage ainsi.
S’il laisse croire une seconde qu’il obtempère, il agrippe le bras de la brune et la tire dans le lit à ses côtés.

— Évitons de hurler, ça me casserait les oreilles, tu veux?

Il se cale vers le mur pour lui offrir plus d’espace.

— Tu vois, on se calme. Je ne t’empêcherai pas de dormir.

Leurs visages sont proches. Un tantinet trop proche? Il parvient à sentir la respiration de la propriétaire de la chambre. Si cet aspect pouvait gêner plus d’un, c’est un sourire sur ses lèvres qui s’esquissent. Un clin d’œil s’enchaîne.
Étrange tout de même, son visage lui sonne réellement une cloche. Il est convaincu qu’ils se sont déjà croisés quelque part. Il a plutôt bonne mémoire pour ce qui a attrait au  visuel.

— Merci d’avoir laissé la porte ouverte, comme ça j’entendrai quand il rentrera le vieux dinosaure!

Observant le jeune homme s’énerver dans le couloir, elle s’énerve contre lui, lui demandant de faire moins de bruit et qu’il devrait repasser demain car son voisin est absent pour la soirée. Mais il ne paraît pas de cet avis puisqu’il dépose sa casquette sur la tête de Naomi avant d’entrer dans sa chambre sans permission, la surprenant. Il prend place sur son lit, faisant comme chez lui et elle déteste ça. Elle lui dit de sortir de là et de rejoindre sa propre chambre, pouvant attendre Aiden là-bas. Elle souhaite simplement dormir et la fatigue commence à se faire ressentir, la rendant davantage énervée de la situation qui se trouve sous ses yeux.

L’homme lui demande alors s’il ne lui a pas déjà vendu des choses et elle n’a pas souvenir de l’avoir déjà croisé auparavant. Mais là ce qu’il l’énerve le plus c’est que le jeune homme prend ses aises et ça ne convient pas. Lui indiquant qu’il devrait sortir sinon elle hurle pour qu’on vienne l’aider. Mais il lui tire alors le bras pour qu’elle se retrouve sur le lit à ses côtés. Elle reste le regarder, essayant de comprendre la situation, avant de l’entendre dire qu’il ne veut pas qu’on crie, ça va lui casser les oreilles. C’est l’hôpital qui se fout de la charité ou quoi ?

- C’est toi qui oses me dire ça !? Alors que tu hurlais dans le couloir ?

Elle lève les yeux vers le plafond avant de se rendre compte que le visage de l’homme à ses côtés est bien trop proche du sien, ce qui la fait légèrement rougir.

- Si tu m’en empêches, je ne partage pas mon lit avec des inconnus. Donc sort d’ici.

Elle se tourne alors pour éviter de le regarder, alors qu’il la remercie d’avoir laisser la porte ouverte. Se levant rapidement pour la fermer, ne voulant pas qu’on découvre qu’ils sont dans le même lit par hasard, elle tient alors la porte et le regarde alors.

- S’il te plaît, sors de ma chambre maintenant…

Les plans du blond ne semblent guère plaire à la demoiselle dont il tire pour que cette dernière puisse jouir de son lit également. Il lui intime de bien lui préserver ses oreilles. Elle se retrouve à quelques centimètres de lui. Si elle s’en donne à cœur joie avec ses cordes vocales, ses tympans n’en sortiront pas vivant -bon, plutôt indemne-.
Il se cale plus amplement sur le matelas, faisant bien sûr de la place à la propriétaire.

— Y’avait personne autour, ce n’est pas la même chose.

Il s’en joue, néanmoins, de cette teinte qui empourpre le visage de Naomi. Un détail qu’il passe sous silence pour le moment, mais dont il ne se gênera pas de ramener sur le tapis si elle lui casse trop les pieds.

— Enchanté, Elias. Vendeur au marché. Voilà, je ne suis plus un inconnu maintenant.

Tourner la situation au ridicule? Complètement!
Seulement, il s’ennuyait, Elias. Et comme le premier intéressé brillait par son absence, c’est la charmante brunette qui s’est retrouvée à avoir sa totale attention braquée sur elle.
Elle s’extirpe. À croire qu’elle déteste tant sa présence? Très impoli!

— Je suis fatigué et ton lit est plus confortable que le mien, ma belle, prononce-t-il dans sa langue natale.

Danemark, pays nordique dont il a parfois le mal du pays. Il ne peut s’empêcher de se questionner de temps à autre si là-bas, c’est le même foutu merdier qu’au sol américain. S’ils se débrouillent mieux.
Ses traits s’assombrissent, laissent place à un élan mélancolique empli d’incertitude et d’un voile de tristesse. Jusqu’à ce que son visage se déforme en un bâillement de plusieurs secondes -appuyant ses paroles danoises-.
Sa tête tombe sur l’oreille, son regard se fige sur le plafond. Son humeur virevolte un tantinet trop ce soir. Bordel qu’il déteste ça. Il n’est pas capable de gérer trop d’émotions, laissant à chacun libre recours de sa personne.

Une bonne nuit de sommeil devrait régler tout ça.

— Tu peux me rendre ma casquette?