Find hope in the hopeless

Si au début Skylar faisait des pieds et des mains pour essayer d'avoir des tâches au sein du camp et d'aider, à force de se faire jeter, de voir les regards qui n'avaient pas envie, de lire sur les lèvres qu'on avait pas besoin de lui, il avait renoncé. A quoi bon essayer de donner de sa personne si personne ne veut de son aide. Il a beau être altruiste, il a aussi des limites. Alors, il passe ses journées à jouer avec Kirk, a essayer de faire rire les quelques enfants qu'il peut croiser et après il dessine et il écrit. C'est son talent premier, une chose pour laquelle il a toujours été doué. C'est un artiste dans l'âme, une créatif, il adore ça. Ceci lui fait penser qu'il n'avait pas un travail utile. Être auteur et dessinateur ça ne vous sauve pas lors de la fin du monde. De même pour son métier principale, le journalisme, c'est pas ça qui allait lui donner une super compétence de fous furieux pour survivre seul dans la nature. Quoi que... le journalisme lui permet de pouvoir mener à sa manière sa petite enquête sur tout le monde, sur ce qu'il se passe et l'avantage d'être sourd, c'est qu'il sait lire sur les lèvres, autant dire qu'il sait pas mal de chose sur un peu tout le monde ici.

Aujourd'hui, il s'était posé dans un coin, il avait trouvé une table libre, c'était parfait. Sur son cahier de dessin, il était en train de faire une illustration d'un personnage d'une BD qu'il avait déjà fait. Ce personnage venait d'une œuvre de science fiction ou le héros devait sauver l'univers. Une sorte de Dark Space Opera, très sombre et chaotique, une œuvre plutôt apprécié des fans du genre. Avec de forte inspiration manga comme Berserk par exemple ou même du Ghost in the Shell. Son style de dessin lui était entre du manga et du comics, assez travaillé et détaillé également, il aimait ça, le souci du détail. C'était bien pour ça que son histoire n'avait pas beaucoup de Tome, mais il ne voulait pas écrire une longue série pour ne pas perdre les gens et surtout aller à l'essentiel.

Les traits de son personnage était dessiné avec sa tenue de combat, une sorte d'armure ultra stylé et une épée style laser néon qu'on pourrait croire sortit d'une œuvre cyberpunk. A présent, il faisait sa mise en couleur, encore heureux, il avait réussi à trouver des feutres de qualités, bon, il était sortit avec Kirk pour fouiller un magasin d'art, le genre de chose qui n'est pas pillé pour la fin du monde. Il avait même récupéré de la peinture et plein d'autres choses. Quitte à passer pour un mec inutile, autant y aller jusqu'au bout.

Très absorbé parce qu'il faisait, il ne s'était pas rendu compte que quelqu'un regardait pas dessus son épaule. En fait, il faisait abstraction ici, ça arrivait de temps en temps et comme personne ne lui adressait la parole, à quoi bon s'intéresser. Même sa chienne n'avait pas bougé, bien endormie à ses pieds, signe qu'il n'y avait pas de danger. Puis, la personne se décala sur le côté, ce qui le fit tourner la tête pour l'observer. Qu'est-ce qu'il veut lui ? Et là, sa bouche se mit à remuer. What ? Quelqu'un qui vient lui parler ? Si ça se trouve, il fait le type sympa par devant, mais il va lui faire un sale coup. C'est déjà arrivé que quelqu'un vienne comme ça et lui pique son dessin pour le déchirer ou ses affaires pour les jeter. Son premier réflexe fut de protéger ce qu'il y avait sur la table et de froncer un peu les sourcils. "Tou veux quouah ?" prononce t'il rapidement et donc de manière moins compréhensible que s'il avait pris son temps. Kirk se réveilla et se mis assise à coté de lui, fixant l'inconnu. Est-ce qu'il l'avait déjà croisé ? Surement, mais pas beaucoup, c'est qu'il ne doit pas trainer dans le même endroit que lui ici au camp. Sa méfiance était réel. Pourvu qu'il ne vienne pas en mode "bizutage" ou pour relever un défi à la con.

Méfiant, il jouait les farouches et pas forcément sympathique. Normalement, il n'est pas comme ça, mais depuis la fin du monde, il a bien vu à quel point on le méprise. Qu'est-ce qu'un putain d'handicapé fait encore en vie alors que des gens "complétements valides" ont crevé comme de la merde. Eh bien pourquoi pas, hein ? Pourquoi un type sourd comme lui n'aurait pas pu survivre ou même une personne ne fauteuil roulant ? La survie, c'est avant tout une question d'intelligence et peut-être aussi un peu de chance. Faut croire qu'il avait eu un gros dosage des deux. Bon, on ajoute un soupçon... non bien plus que ça, une énorme dose de trouillardise (oui, oui, Sky aime bien inventer des mots comme ça) et on survit plutôt bien à la fin du monde ! Alors, quand ce grand type sortit de nulle part vient en mode "et si on était ami" forcément, il ne fait pas confiance. Des gens qui le regardent de travers, qui ont refusé de parler avec lui et pire encore, ça cours les couloirs de cet endroit. Suffit d'un énième dépressif qui a envie de passer son temps à taper sur quelqu'un pour se sentir exister et ça sera encore pour sa gueule. Mais non. Il dit qu'il vient un paix, comme s'il se prenait pour Buzz l'éclair qui débarque là où se trouve les jouets pour chien attendant le "Grappin" dans l'espoir d'un salut ultime. Son regard se fait suspicieux, peut-être qu'il cherche à noyer le poisson pour mieux l'amadouer, ça aussi, ça c'est déjà vu. On va pas apprendre au sourd à se faire endormir avec de belles paroles, hein !

L'inconnu tente de caresser Kirk, qui se laisse faire. D'ordinaire, elle est plutôt douée pour renifler les connards et les faire fuir en montrant ses jolis crocs bien blancs. Mais là, elle se laisse caresser. Soit le type est vraiment doué pour cacher ses mauvaises intentions, soit c'est vraiment un mec qui vient en paix pour discuter avec un ovnis comme lui. Ceci apaise un peu le sourd, mais une part de lui reste quelque peu tendu comme un string, juste au cas où.

Puis, le grand type lui parle de son dessins et d'une fameuse BD qu'il aurait lu. Quoi ? Ce mec là, il aurait lu sa BD ? C'est vrai, ça ? C’est possible ? Bizarre, il ne trouve pas qu'il a la tronche d'un geek, du moins, pas le style de ses lecteurs qui sont des fans hardcore de SF pour la plupart, même si dans le lot, ils ne sont pas tous comme ça. Combien de chance que la fin du monde lui livre un mec ayant lu son œuvre ? Là, il lui résume l'histoire et ça colle parfaitement à ce qu'il avait écrit. Bah merde alors, ce type à vraiment lu sa série de Bande dessiné, ça lui en bouche un coin. Lui qu l'imaginait plus à jouer au baseball tel un débile sans cervelle, il se trompait. C'est vrai, avec sa gueule de beau gosse, ça devait être la star de son lycée, le genre à se la couler douce, genre capitaine de son équipe et à se taper toutes les nanas. Oui, c'est un préjugé, mais on le juge aussi, alors, il a apprit à faire de même pour s'amuser, même si souvent ça ne colle pas. Voyez ça comme une déformation professionnelle de son rôle d'écrivain et illustrateur. Ce genre de réflexion à la con, ça lui a souvent aidé à créer des personnages dans ses histoires. Il prend donc son carnet et y écrit rapidement quelques mots : Tech Noir. C'est le titre de sa BD dont le héros qu'il a dessiné en est le héros. Puis, il récrit quelque chose dessus : Commander Kennedy, c'est le nom de son héros, influencé d'un de ses personnages préférés provenant d'une autre œuvre bien connu. Skylar aimait bien faire ça, faire des clins d’œils à d'autres œuvres à travers les siennes pour leur rendre hommage. "Tou a vraiment lu cha ?" demande t'il intrigué sans pour autant indiquer qu'il en est l'auteur. Si ça se trouve, dans deux secondes, il va lui dire que c'était de la merde et qu'il a détesté...  

Cet homme ne serait donc pas là pour l'embêter, mais bien pour discuter. Eh bien, c'est une première ce genre de chose. En général, la plupart des gens qui savent qu'il est sourd ne prennent même plus la peine de l'approcher. Ceux qui ont le malheur de le faire prennent la fuite en voyant son handicap ne sachant pas trop comment communiquer avec lui. Ça finit toujours de manière gênante, le sourire forcé et désolé pour ensuite tourner les talons et prendre la fuite. A force, Sky avait l'habitude, il essayait même d'en rire plutôt que d'en pleurer. Alors, cet homme qui ne trouve même pas un prétexte pour se barrer illico, ça le surprend. Au contraire, il semble s'intéresser au dessin qu'il est en train de faire, comme si quelqu'un en avait quelque chose à foutre de l'art aujourd'hui... A croire que ça arrive encore à faire rêver. C'est une journée spéciale où quoi ? Est-ce qu'il va tomber quelque chose du ciel ? Car une personne qui lui parle et qui s'intéresse... Wow, il est jamais vu ça depuis qu'il est dans le camp.

Le dessin du personnage lui disait quelque chose, visiblement, il avait lu l’œuvre en question Tech Noir. Ceci lui faisait toujours plaisir de savoir que quelqu'un avait lu ce qu'il avait fait. Ce n'était pas l'autant le plus connu du monde, surtout que ce n'était pas son job principal. A la base, il était journaliste. Il avait trouvé l'intrigue captivante, un admirateur de Tech noir, voilà qui était intéressant. Mais l'histoire avait bien eu une suite et même une fin avant l'épidémie. C'est vrai qu'il aurait pu écrire une suite, mais bon... maintenant qui ira lire les histoires du Commander Kennedy ? Personne ! "Qui est ton perchonnage préféré ?" demande t'il histoire de intéresser. Est-ce que comme beaucoup, il était fan du Commander avec son charisme légendaire, à moins qu'il ne préfère son bras droit, la séduisante Triss Ackerman, à moins qu'il ne préfère le Martien Drake Lazarevitch ou ce bon timonier Delta Dewitt, ou un autre perso. Faut dire qu'il y avait pas mal de personnage que ce soit dans l'équipage, les ennemis ou ceux croisés au cours d'une quête. Forcément, Skylar les aime tous, mais il a une préférence pour son héros.

L'homme sembla dans la lune, ne répondant pas à la question de Sky. Le choix était peut-être trop difficile à faire. Faut dire que c'est cornélien quand même. Lui même sur d'autres œuvres qu'il adore, il ne sait pas qui il pourrait choisir comme favoris. L'homme s'excuse, s'était visiblement rendu compte de sa soudaine absence, c'est peut-être l'âge qui fait ça ? "On parlait de Tech Noir," dit-il en articulant le mieux possible pour essayer de remémorer les souvenirs de son interlocuteur.

Au passage, l'homme se présenta, un certain Ian, mouais, il peut être sympa. Il accepta là main tendu pour la serrer amicalement, à l'ancienne, comme on le faisait dans un monde ou on ne se souciait pas de la pluie, ni de se faire croquer par un zombie. La question qu'il pose le fait tiquer un peu. Longtemps qu'il dessine ? On dirait bien qu'il ignore totalement qu'il est devant l'auteur de l'histoire qu'il avait apprécié. C'était amusant, est-ce qu'il doit le faire marcher un peu pour s'amuser ou lui dire la vérité ? Autant jouer un peu. "Che dechine depuis que ch'uis petit," indique t'il. Gamin, il aimait bien faire des dessins, mais c'est plus vers ses dix ans qu'il s'est vraiment mis dedans après avoir découvert les mangas et les comics. Dragon Ball Z l'a beaucoup influencé, une œuvre marquante pour lui, bien que celle qu'il l'a vraiment le plus touché et bouleversé reste Fullmetal Alchemist avec l'histoire de ses deux frères. Bien sûr, après, il y en a eu d'autre, comme Berserk, un grand classique de la dark fantasy qui l'avait fait vibrer et qu'il avait lu encore et encore. Ou bien Gantz, un manga unique en son genre avec une histoire prenant une direction qu'il n'aurait jamais deviné. Ouais, il voulait être comme les mangaka, écrire des histoires marquantes et étonnantes. "Moi, ché Skylar," finit-il par dire en retour, pour un peu, il allait oublier de se présenter. Ce n'est pas comme s'il parlait tous les jours avec quelqu'un, c'est une chose plutôt rare. "Tu déchine toi ?" demande t'il à tout hasard, des fois que lui aussi ce soit un artiste, ceci expliquerait pourquoi il a été sensible à son dessin.

Le jeune homme comprenait la complexité de sa question quant à trouver son personnage préféré dans la fiction, du moins celle qu'il a écrite. Mais, il y a forcément l'un d'entre eux qui est plus cher à notre cœur. Soit parce qu'il nous fait vibrer, parce qu'on se reconnait en lui, parce qu'on aimerait être comme lui... En fait, il y a un tas de raisons. Ceci n'empêche pas que les autres ne sont pas moins intéressants, mais avoir une préférence est réelle. Pour lui qui en est l'auteur, c'est un peu différent, ils sont en quelque sorte, tous ses bébés. Même si Kennedy a un petit quelque chose en plus. Quoi que les héros ne sont pas toujours les plus intéressants dans les œuvres. Contrairement à beaucoup, il n'a jamais été fan de Goku dans Dragon Ball Z, lui sont petit chouchou c'est Vegeta avec son caractère si différent et la complicité qu'il représente. Au début méchant, pour devenir un allier, mais toujours avec ce petit côté borderline qui peut faire douter qu'il soit vraiment un gentil. Au final, Ian indiqua qu'il aimait tous les perso, mais qu'il avait tout de même une préférence pour le Commander. Ceci ne l'étonnait pas, il faut dire que Skylar avait soigné le personnage et que le pauvre en bavait à chaque fois. Oui... ce n'est pas un auteur qui épargne ses personnages et en plus de ça, il aime les torturer. "C'est un bon choix," articule t'il en guise de réponse.

Une bref présentation des deux hommes, c'est toujours mieux de connaitre le nom de son interlocuteur pour lui parler. Une question un peu plus "personnelle", il demanda à Ian si ce dernier dessinait. Après tout, il venait s'intéresser, peut-être que lui aussi avait une âme d'artiste. Visiblement, non, le dessin n'était pas vraiment la tasse de thé de ce dernier. Tout s'apprend, en prenant des cours, quelqu'un qui dit ne pas être doué peut réussir à avoir un niveau correct. Certes, ça ne sera peut-être pas comme quelqu'un qui a ça dans le sang et pour qui c'est inné, mais il sera possible de sortir des œuvres acceptables. L'homme était donc un sportif, joueur de baseball. Le sport n'a jamais été la tasse de thé de Sky par exemple. Après, les sports collectifs ne l'ont jamais attiré et du fait qu'il soit sourd, ça n'aidait pas non plus. "Tou veux dire que t'étais une Star du Baseball ?" demande t'il un peu étonné. Peut-être qu'il était dans une grande équipe. Ne regardant pas trop le sport, il ne connaissait pas du tout les joueurs, il se peut qu'il passe à côté d'un grand nom de ce sport. Du coup, il avait presque honte de pas le connaitre ou du moins le reconnaitre. "Ch'était pas vraiment mon métier, enfin en partie. J'étais journaliste. Durant mon temps libre, je dechinais et écrivais." La encore, il ne disait pas qu'il était auteur. Ce n'était pas son activité principale, un petit plus à côté, sa passion, mais ça ne le faisait pas spécialement vivre. Certes, ça faisait un bon complément de revenir, mais il était loin d'être Stephen King. "Pendant un temps, ché bossé pour le Washington Post," Après, il avait déménagé au Kansas et était plutôt freelance à écrire des articles pour ceux qui le payaient ça pouvait être pour le post comme pour le times par exemple et il pouvait aussi se déplacer si besoin. Bien sûr, il ne s'attend pas à ce que Ian ait lu un de ses articles. On lit, mais on ne se souvient pas des journalistes. Les vedettes se sont les journalistes télé, pas ceux qui écrivent.

Son personnage préféré ? Forcément, Tech noir étant son bébé, il aime particulièrement chaque perso à qui il avait apporté une personnalité et une vie ainsi qu'un background les rendant unique. Mais son héros avait ce petit truc qui faisait qu'il s'attachait à lui. Ce n'était pas un héros lambda qu'on voit partout. Ce dernier était sombre, parfois sans scrupule, il n'hésitait pas à faire ce qu'il fallait pour le bien de tous, même au détriment de quelques vies. C'était une personne intègre avec de nombreux choix difficile à faire. "Kennedy !" répond t'il simplement en observant son dessin. Quelque part, il était le genre de personne qu'il aimerait être, courageux, sans peur, sans reproche. Sauf qu'il était tout l'inverse, bien que courageux, pas sûr qu'il reste pour affronter une horde de zombie. La peur était une chose qu'il connaissait et il n'était pas capable de prendre des décisions importantes pour le bien de tous. Bref, tout l'inverse de son héros idéal. Ça lui faisait plaisir de voir que son héros était apprécié du public, ça montrait qu'il était bien écrit.

Ian n'avait rien d'un dessinateur, un joueur de baseball, c'était surprenant. Faut dire qu'il n'a jamais rencontré de sportif et qu'il ne sait jamais vraiment intéressé au sport. Sky, c'était pas le genre de type très fort en sport. Une vraie catastrophe en sport d'équipe, faute à sa surdité, personne ne voulait lui faire confiance, lui passer la balle... Bref, le plaisir de faire du sport à l'école ! Mais il aimait bien les sports individuel comme la course d'orientation ou l'athlétisme. La course était un domaine où il était doué, à croire qu'un sens en moins le rendait meilleur sur l'orientation. C'est bête, il ne pouvait même pas se renseigner sur internet pour voir à quel point Ian était un joueur connu et doué. Contrairement à lui, il devait être vachement connu. "T'as croisé des fan ichi ?" demande t'il avec sa prononciation foirant la fin de sa phrase.

Forcément, son sport lui manquait, chose que Sky comprenait. Son PC lui manquait, ne serait-ce que pour utiliser les logiciels de graphisme lui servant pour le dessin ou simplement jouer les geek. Car les jeux vidéos étaient quelque chose sur lesquels il passait beaucoup de temps. Joueur de LOL, il pouvait y passer des heures par exemple, ou même sur des jeux solo. Le sourd ne put que hausser les épaules pour dire qu'il était d'accord avec Ian. Au moins, le dessin restait possible à condition d'avoir un support et de quoi dessiner, un bel avantage pour le dessinateur.

Quelque peu impressionné de savoir que McReady avait bossé pour le poste, Sky trouvait ça plutôt basique. Certes c'était un nom bien connu des journaux, mais rare sont les journalistes dont on se souvient. On lit l'article, rarement le nom de son hauteur et il n'a jamais gagné de prix, ça n'a jamais été son but. Ian n'était pas visiblement pas un lecteur de journaux et sa raison le fit sourire. "Peur des commentaires ?" s'amuse t'il à dire. Lui les lisait. Il regardait ce qu'on disait de son comics ou de ses romans. Parfois c'était bien, parfois horriblement méchant. L'important c'était de faire la part des choses et de ne pas prendre ça trop personnellement. "Des gens méchants, pas contents ou qui veulent chimplement faire du mal, il y a en toujours. Faut les laicher !" Un sage conseil qui de toute manière n'a plus vraiment lieu d'être à présent, les réseaux sociaux étant morts. "Chui d'accord, les réseaux sociaux, ché toxique." Si Ian se trouvait vieux, non ce n'était pas le cas, il avait raison de se préserver au final.

Viens une question qu'il ne pensait pas voir tomber. Est-ce qu'il avait fait quelque dans le dessin en dehors de son boulot de journaliste. Oh que oui. Son regard se porta sur son dessin de Kennedy avec un léger sourire. Est-ce qu'il dit la vérité ? Dans un premier temps, il hoche positivement la tête et tend son dessin à Ian. Certes, c'est quelque peu incompréhensible de la sorte, mais il veut voir s'il sera assez fort pour deviner qu'il est l'auteur de Tech Noir. De plus près, peut être qu'il verra mieux la justesse des traits, à quel point c'est précis et similaire à l’œuvre vu qu'il en est l'auteur, bien que recopier n'est pas spécialement difficile pour certain.

Skylar avait un peu du mal à imaginer une vie de star. Il avait des idées via la télévision, les articles des tabloïds, les réseaux sociaux… ca devait être ne vie pas facile, toujours suivi par des connards de paparazzi espérant avoir la photo choc pour la vendre aux meilleurs prix aux journaux et magazine. Une vie où le moindre faux pas devait être scruté pour faire la une des journées et des sites internet aux articles pute à clic. Ouais, ça devait pas être facile. Lui, même si c’était un auteur, il était un illustre inconnu, on se fiche pas mal du petit sourd qui écrit des comics de science fiction et quelques romans d’horreur. Pour tout le monde, il était personne et quelque part ça lui allait bien comme ça. Seul les fans, ceux qui lisaient ce qu’il écrivait été plus ou moins capable de le reconnaître et encore, fallait venir à un salon du livre ou à une convention geek pour le rencontrer et voir sa petite tête de petit bébou tout mignon ! Sincèrement, il n’enviait pas du tout le passé de star du baseball de Ian. Le sportif avait dû apprendre à vivre avec ça et encore les sportifs ne sont pas les plus touchés par ça. S’il aurait été chanteur ou acteur, ça vie aurait été un peu moins facile à ce niveau. Sky hochait donc la tête pour montrer qu’il comprenait.

Son interlocuteur était d’accord avec lui sur le fait qu’internet pouvait être toxique et peuplé de personne mal intentionnée ne cherchant qu’à blessé et faire du mal. Sky ne comprendra jamais ce besoin de faire ça. Mais bon, comment un garçon gentil et discret comme lui pourrait comprendre des gens qui font ça ? N’empêche, ça fait toujours du mal de voir des critiques horribles sur soi ou sur son œuvre. Sans être hyper connu, il avait lu des choses sur ses œuvres, des commentaires qui n’avaient rien de constructif, dans le seul but de descendre ce qu’il avait fait. C’était douloureux, sur le moment c’était même énervant. Mais il y en aura toujours, c’est ainsi ! Au moins, comme le disait Ian, avec l’apocalypse ceci était fini, mais le monde avait changé d’une autre manière et ce n’était peut être pas mieux…

Le jeune homme regardait le carnet de dessin du sourd. Sa tête changea un peu d’expression comme s’il se rendait compte de sa boulette. L’auteur ne disait rien, observant le jeune homme qui finit par se trouver con et demander si Sky n’était pas l’auteur de Tech Noir. Un sourire amusé sur son visage apparu. Enfin, il comprenait donc tout. Difficile de lui en vouloir, il a toujours été discret et ne l’a pas dit ouvertement. ‘‘Ché bien moi ! affirme t’il en laissant un petit rire amusé lui échapper. ‘‘Pas ta faute. Ché rien dit. Me demandait chi tu allais comprendre. C’était presque un jeu pour Skylar de voir si les gens finissaient par comprendre où pas. ‘‘Ichi j’ai jamais croisé de personne qui connaissent ce que ché fais, alors, che parle rarement de cha,’’ explique t’il avec une prononciation pas toujours top. Il fait de son mieux à chaque fois pour parler, normalement il reste compréhensible et Ian ne semblait pas s’offusquer ou être gêné par une prononciation un peu bancale. ‘‘Le dessin de Kennedy, che te le donne !’’ dit-il généreusement et de bon coeur. Il en a de la chance, un dessin original de l’auteur lui même. Bon c’était pas grand chose dans ce monde, il aurait surement préféré des vivres, une arme ou des munitions. Mais faut fair avec !