You're in, or you're out.

Plus tôt durant l’apocalypse.

Cela fait plusieurs semaines que le Créateur est mort. Rapidement, les loups ont su rebondir. Un nouveau chef a été couronné autour d’un tournoi. Depuis, le groupe essaye de se reconstruire, plus ou moins bien, avec une structure un peu plus moderne et dynamique. Mais les bases restent les mêmes. La situation semble, pour le moment, trouvait son équilibre.

Aujourd’hui, chacun trouve sa place dans la hiérarchie et dans la communauté. Chacun sa tâche. Chacun son rôle. Chacun sa position. Et même si les opinions divergent parfois, la Wolfpack 2.0 est en route, avec pour nouvel leader, l’Alpha, Lincoln.

Reinhardt est un homme respecté de tous, car il possède des valeurs saines. Cependant, être un chef de meute n’est pas simple. Être le chef, c’est avoir une cible dans le dos. Link le sait. C’est pourquoi, depuis son nouveau titre, il redouble de vigilance même à l’intérieur de son propre camp. Cela fait quelques semaines que le groupe s’est installé dans la forêt de la ville. C’est un endroit qui, parfois, peut être difficile d’accès. Mais c’est voulu, car Lincoln le sait ; les ennemis ne vont jamais là où il y a la difficulté.

C’est pourquoi, la meute s’est installée ici pour l’instant. Bientôt, ils changeront, car c’est toujours comme ça. Ils ne restent jamais très longtemps au même endroit. Trop dangereux. Les loups n’ont jamais eu l’habitude rester sur un « spot » fixe depuis le début de leur création.

Reinhardt est un homme de parole, un homme d’honneur, qui aime garder les valeurs de l’ancien temps. Pour lui, même si le Monde d’aujourd’hui est sans pitié, il pense que l’être-humain ne doit jamais oublier d’où il vient, et surtout, il pense qu’un jour, la lumière brillera face aux ténèbres. Dans cet univers, comme dans chaque récit, il y a les gentils et les méchants. Et bien qu’il soit facile de faire ressortir le plus sombre de nous-même, Link persiste à croire qu’il faut rester sur le droit chemin, quand bien même il soit difficile et périlleux, il faut rester dans la lumière. Être dans le noir signifie vendre son âme au diable, et pour lui, il est inconcevable de passer du côté obscur. Cependant, cette optique n’est pas du goût de tout le monde, incluant ses propres collègues.

La tradition l’oblige. Quand un nouveau membre est parmi eux, il doit, sous les 24h, faire un test, afin de déterminer s’il mérite, ou non, de faire partie de la meute. Et en tant qu’Alpha, Link dirige les opérations. Il est entouré par quelques membres du groupe. La nuit tombe doucement, mais sûrement. Bêta, Delta, Epsilon et d’autres membres sont en postes pour sécuriser le périmètre, tandis qu’Omicron accompagne la nouvelle recrue (peut-être) du groupe : une jeune femme au visage d’ange, semble-t-il.

Cependant, Lincoln sait par expérience que le diable peut se cacher sous n’importe quel visage. Alors, il se contente de lâcher un léger sourire pour détendre l’atmosphère. Malgré ça, l’ambiance reste assez collégiale, presque tendue. La jeune femme ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Pendant quelques secondes, Link la dévisage de la tête au pied. Il lance un regard vers Gamma, la seule femme qui assiste de près à cette « réunion ». En général, Gamma est assez intuitive, et elle sent très vite si la personne en face d’elle correspond aux attentes de la meute.

« Tu as fait comprendre que tu voulais rejoindre le groupe. Comme la tradition l’exige, tu vas devoir passer un test, afin de savoir si tu corresponds aux attentes. Pour cela, tu devras répondre à quelques questions cruciales. Ce test sera en deux parties : mental, puis physique. Mais avant ça, tu peux te présenter en quelques mots. »

Assis sur un banc en bois, Link fixe la nouvelle, puis fait comprendre à Omicron qu’il peut aller rejoindre Bêta dans la surveillance de périmètre. Ce dernier soupire légèrement, puis part. Près de la jeune femme se trouve un feu de camp. Elle peut apercevoir qu’il y a quelques personnes autour d’elle, à quelques mètres. En fait, elle est encerclée. Reinhardt sait que la situation peut être difficile à gérer, alors il se lève, puis se dirige vers la jeune femme.

« Tu n’as pas besoin de craindre quelque chose venant de nous. Tout se passera bien. Nous ne sommes pas les méchants, nous. Au contraire. Si nous faisons ça, c’est pour notre sécurité… et la tienne. »

Maintenant face à face, Lincoln peut croiser le regard de la jeune femme. Ses yeux bleus reflètent dans les pupilles de la nouvelle. D’un air rassurant, Link recule un peu. Au fond de lui, il sait déjà si la demoiselle va échouer, ou non, au test. Il lui tourne le dos à présent, puis lance un sourire à Gamma ; son seul repère protecteur ici.

« Vas-y. Nous t’écoutons. » dit-il, avant de se retourner pour faire face à la jeune femme.

Que le jeu commence, wolves.

you're in, or you're out

Charlie&Link&Mellie

Tandis que la nuit s’installait tranquillement sur le Massachussetts, un groupe de survivants s’affairait au coeur de la forêt. Cette mécanique était bien huilée, au sein de la meute. Un schéma répété maintes fois, chacun avait son rôle à jouer, chacun savait ce qu’il avait à faire, et ce peu importe où ils décidaient d’établir leurs quartiers. Nomade, ils avaient vécu dans des endroits divers et variés depuis la catastrophe, si bien qu’ils savaient s’adapter. Vu de l’extérieur, leur fonctionnement pouvait sembler étrange. Ils ne s’étaient jamais posés, n’avaient jamais établi de camp fixe, ne se mêlaient pas vraiment à d’autres communautés déjà établies. Et pourtant, c’est ainsi qu’ils avaient survécu, depuis la pluie. Charlie avait elle-même fait sa part du travail, avant de venir rejoindre Link auprès du feu de camp qu’ils avaient préparé. Cette soirée serait particulière : pour la première fois depuis la mort du céateur de la Meute, ils envisageaient d’accueillir une nouvelle recrue. Pour la première fois, Link serait seul aux commandes de ce test, qu’ils avaient tous passé avant de pouvoir intégrer ce petit groupe de survivants si particulier.

En effet, l’équilibre dans ce genre de groupe pouvait vite devenir précaire. Le chaos qui avait régné après le décès du Créateur en était la preuve, et ce même s’ils étaient tous au fait de comment réagir face à une telle situation. Charlie, aussi connue sous le pseudonyme de Gamma, était là depuis assez longtemps pour savoir comment tout cela fonctionnait, même si jamais elle n’avait envisagé de tenir un jour une place de leader - et encore moins en ce moment, alors que ses préoccupations personnelles empiétaient déjà sur ses devoirs. Mais ce soir, Link avait besoin de sa présence et sachant ô combien se retrouver face à un groupe déjà formé, et constitué en grande partie par une bande d’ours mal lêchés, pouvait être intimidant, elle se disait que sa présence pourrait, peut-être, apaiser un peu la jeune femme qui voulait rejoindre leurs rangs.

Observatrice, la jeune femme avait bien remarqué que Béta ne semblait pas apprécier d’avoir été ainsi écarté et relégué à la surveillance du camp, pas plus qu’Omicron qui avait été le dernier à s’éloigner du feu de camp pour monter la garde, laissant ainsi Link, Charlie et la peut-être nouvelle recrue autour du feu.

Charlie se souvenait encore du moment où elle et sa soeur s’étaient tenues à la place de la jeune brune. La meute était plus petite à l’époque, mais se sentir ainsi jugé par une bande d'inconnus pouvait être intimidant, voire presque dérangeant. Laissant ses soucis personnels de côté, comme elle avait si bien appris à le faire durant sa carrière de pompier, elle esquissa un léger sourire qui se voulait rassurant, tandis que Lincoln se lançait dans des premières explications. Charlie demeura assise, le laissant terminer. Quand il se retourna vers elle, Charlie lui rendit son sourire, comme pour l’encourager lui aussi dans ce nouveau rôle de chef qu’il avait dû se battre pour obtenir. Un bref échange silencieux, comme pour lui signifier qu’elle était là, toujours, et qu’il pouvait compter sur elle. Ne sachant pas encore s’ils avaient affaire à une personne de confiance ou non, ils s’étaient bien gardés de ce comporter comme un couple face à la nouvelle, et ce même s’ils étaient ensemble depuis longtemps, maintenant. Inutile de révéler trop de choses à une personne en qui ils ne savaient pas s’ils pouvaient avoir confiance.

Cette méfiance n’empêchait pas la nature avenante de Charlie de prendre le dessus, cependant, et reportant son attention sur la jeune femme, elle prit la parole à son tour. Si ça peut te rassurer, on est tous passés par là. Je sais que ça peut paraître étrange comme façon de procéder, mais par les temps qui courent, tu imagines bien qu’on ne peut pas faire confiance à n’importe qui. Et encore moins à de parfaits inconnus. Avant la meute, la seule personne en qui Charlie avait une confiance aveugle dans ce monde de fous, c’était sa sœur, et il lui avait fallu longtemps pour réussir à faire confiance à ce groupe pour le moins éclectique qu’elles avaient rejoint. On a besoin de savoir qui tu es, et ce que tu peux nous apporter. A leur manière, ils apportaient tous leur pierre à l’édifice et les qualités physiques n’étaient pas les seules choses à prendre en compte, contrairement à ce que pourrait dire Béta. Charlie savait que Lincoln voyait les choses différemment de son meilleur ami devenu rival, et c’est en partie pour cela qu’elle avait toujours estimé qu’il ferait un bien meilleur leader.

redpanda | @Lincoln Reinhardt @Amelia Novak

Charlie Duncan

Look in the mirror, she looks like me
But half alive and twice as weak

You're in, or you're out.

@Charlotte Duncan

@Lincoln Reinhardt

Plus tôt durant l’apocalypse.

Terrifiée. Elle n’avait jamais vraiment eu cette peur de parler en public, celle qui paralyse les enfants lors des présentations orales devant la classe, celle qui tord l’estomac quand vient le temps d’avoir les regards posés sur soi. Cette peur irrationnelle de parler devant les gens, de prendre la parole, de sentir la critique. Certes, elle n’était pas non plus de celle qui allait délibérément prendre la parole, le centre d’attention, le feu de la scène. Mais Amelia savait tout de même s’exprimer, se tenir devant public, être à la hauteur. On le lui avait toujours exigé. Elle avait appris à relever la tête et à soutenir les regards. Mais jamais, en grandissant, elle n’aurait cru que cette exigence intransigeante que ses parents avaient eu envers elle allait être ce qui allait lui sauver la vie. Ce qui lui permettrait d’avancer dans ce monde délabré. Ce qui pourrait lui donner une chance à la vie. Elle avait toujours su faire valoir ses points, sourire et être ce qu’on attendait d’elle. Elle n’avait jamais eu cette peur…

Jusqu’à cet instant.

Celui où elle était terrifiée à l’idée de prendre la parole. Non pas parce qu’elle craignait les regards posés sur elle. L’analyse, les critiques, elle en avait l’habitude. Non, elle était terrifiée car elle ne savait pas ce qu’on attendait d’elle. Alors comment jouer la comédie ? Comment prouver qu’elle était à la hauteur si elle ne connaissait pas les attentes ? Comment pouvait-elle jouer le jeu quand elle n’en connaissait pas les règles. Réfléchi. Réfléchi…. Elle entend la voix de son père dans son esprit, qui lui dit qu’elle doit usé de ruse, de persuasion pour comprendre leurs motivations, que c’est la meilleure clé du succès.

Et malgré la tempête qui fait rage dans son esprit, elle tente de garder un air confiant. Elle n’hésite pas une seule seconde à plonger son regard dans les prunelles azur de l’homme qui prend la parole. Pour sa sécurité… Et la leur. Amelia fait signe de comprendre l’idée. La femme à côté de lui semble plus froide, plus stricte, malgré des paroles que Mellie estime se vouloir encourageante. Elle lui offre un sourire sincère. « Je ne crois pas que me présenter soit ce qui vous permettra réellement de me connaître. Ni même d’évaluer l’apport qu’une personne peut représenter dans un groupe. » Elle hausse les épaules dans un geste désinvolte, accompagnant sa réponse pour la femme. Et elle y croit fermement, car après tout, tout ce qu’elle pourrait dire pourrait s’avérer réel. Comme elle pouvait mentir sur toutes les pages, comment pouvaient-ils le savoir ? C’était bien là le propre de la politique, mais Amelia se doutait que le chef de ce groupe, de cette meute, en avait conscience, quelque part au fond de lui.

« Je m’appelle Amelia. Amelia Novak, mais vous pouvez m’appeler Mellie. Et en termes de présentation, je peux parler de qui j’étais, journaliste, fille d’un couple uni, investie dans mon travail… Mais ça n’a plus d’importance non ? Je ne crois pas que ce soit ce que vous voulez entendre. Présentement, je ne suis qu’une personne cherchant à survivre. »

Et c’était là toute la vérité. Elle ne voyait pas l‘intérêt de partager qui était cette petite fille de bonne famille qui avait grandi sous la loupe des rapaces qui espéraient qu’un faux pas de la gamine ne fasse tomber l’empire politique d’Archibald Novak. Si quelqu’un avait un penchant pour ce domaine, peut-être reconnaîtrait-il la jeune femme, mais elle n’allait pas soulever ce point. De plus, elle n’était pas là pour parler d’elle, mais bien d’eux.

« Je comprend que vous vouliez protéger votre groupe.. Mais ne croyez vous pas qu’en ces temps, il est préférable de se serrer les coudes et de s’allier pour naviguer les tempêtes ? Pour trouver une façon de non seulement survivre, mais aussi vivre ?! » Autrement dit, pourquoi rejeter les gens qui vous tendent la main dans le but de vous aider à créer une communauté plus forte, plus soudée ? Elle relève la tête, comme pour dire qu’elle avait la capacité de créer cette communauté unie, car elle connaissait les tenants et aboutissants de la communication. Et elle leur sourit, attendant la suite.