When the morning comes

Il était tôt, le soleil émergeait à peine à l'horizon, jetant des lueurs douces sur la serre. Chaque aube lui rappelait inévitablement son ancienne vie avant que l'apocalypse ne vienne tout bouleverser. Les souvenirs de ses champs, de son bétail, et de sa ferme lui revenaient comme des éclairs dans l'obscurité de sa mémoire. La sensation de la terre sous ses mains, le bruit paisible des animaux, tout cela lui manquait cruellement, comme un vide béant dans son âme.

August n'était pas du genre feignant, même si son corps avait été malmené par des survivants qui avaient tenté de lui soutirer des informations sur le camp. Malgré les séquelles physiques, il refusait de rester inactif. Chaque mouvement lui rappelait les souffrances endurées, mais il était déterminé à ne pas se laisser abattre. Il savait que la guérison serait plus longue, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir appelé par le travail.

Dans un élan de résilience, l’homme avait trouvé refuge dans la serre. Là, entre les rangées de plantes et de légumes, il trouvait une sorte de paix. Il s'occupait à bosser, comme il disait, prenant soin des plantes avec une attention méticuleuse. Récolter, rempoter, déplacer les cagettes, chaque tâche était une distraction bienvenue. Il voyait dans chaque plante qu'il soignait un symbole de renouveau, une métaphore de sa propre guérison.

Les journées passaient lentement, mais le fermier se sentait revivre à mesure que la serre reprenait vie sous ses soins diligents. Chaque geste était un pas vers la réhabilitation, une affirmation silencieuse de sa force intérieure. Et lorsqu'il livrait ses récoltes à la cuisine, il savourait le sentiment de contribuer, même modestement, au bien-être de la communauté. En ces temps difficiles, chaque acte de solidarité prenait une importance particulière, et il était fier d'y jouer sa part.

Concentré sur sa tâche, ses côtes meurtries lui coupaient parfois la respiration, chaque mouvement était un rappel brutal de la douleur qui pulsait dans tout son corps. Pourtant, malgré la sensation lancinante et oppressante, il refusait de céder à la tentation de se reposer. Chaque expiration était un défi, mais sa détermination était plus forte que la douleur physique qui le tourmentait. Rien ne pouvait le dissuader de poursuivre son objectif. Rien ne pouvait l'empêcher de relever ce défi, même pas la voix raisonnante de la raison qui lui disait de rester au lit pour récupérer. Son esprit était en guerre avec son corps, mais sa volonté de fer était inébranlable.

August passa son avant-bras sur son front pour y essuyer la sueur qui perlait, laissant une fine pellicule d'effort sur sa peau. Le simple geste déclencha une pointe de douleur aiguë dans ses côtes déjà meurtries, lui arrachant un léger grognement étouffé. Il posa alors sa main sur son flanc, comme pour tenter de masquer la douleur qui pulsait à chaque mouvement. Ses doigts serrèrent le tissu de son tee-shirt, tentant en vain de trouver un soulagement dans la pression, mais la douleur persistait, insidieuse et lancinante, un rappel constant de la bataille que son corps menait contre lui-même.

"Putain," murmura-t-il entre ses dents serrées, les mots s'échappant à peine de sa bouche dans un souffle rauque et chargé d'exaspération. Ses yeux se plissèrent légèrement sous l'effet de la douleur, sa mâchoire se contractant involontairement alors qu'il lutta contre la vague de frustration qui menaçait de l'engloutir.

Lui qui avait décidé d'aller ensuite s'occuper du bétail, il allait devoir se faire à l'idée que cela ne serait pas possible, du moins pour l'instant. La simple pensée de devoir renoncer à ses tâches habituelles lui pesait comme un fardeau sur les épaules. Son esprit s'égara un instant ne prêtant pas attention au monde autour de lui.

Le soleil se levait lentement à l’horizon, j’avais eu du mal à me sortir la carcasse de mon lit mais la journée devait commencer un moment donné et c’était maintenant malheureusement. J’avais fait halte à la machine à café encore fonctionnelle par soulagement puis m’étais rendu à l’infirmerie pour compléter quelques dossiers inachevés, je devais remplir quelques notes et puis faire un compte rendu des derniers jours. Mes bilans étaient presque terminés lorsque j’arrêtai mon dévolu sur le dossier Marshall, encore en piteux états le pauvre n’avait pas été béni par la vie.

Souffrant et blessé amèrement par des malotrues, son histoire était emplie de courage et peu de gens s’en serait sortie à sa place. Il avait protégé le refuge au périple de sa propre vie, tuant dans le silence complet toutes informations qui auraient pu compromette la sécurité des lieux. La communauté était fière de pouvoir compter sur un homme tel que lui dans ses rangs et c’était fort honorable.

Malgré ces bels éloges, je n’en avais pas autant pour lui ces jours-ci, puisque je devais le surveiller comme une mère avec son enfant. Ça devenait presque une habitude ces derniers temps et je le savais fort bien entêter pour admettre trop vite qu’il n’était pas prêt pour des efforts physiques. Il était généralement autour de la serre et des bétails malgré mes recommandations plutôt autoritaire sur le fait de prendre congé et de reposer son corps avant de travailler.

Quoiqu’il en soit j’avais pris une longue gorgée de mon café puis des gélules d’antidouleur dans la pharmacie et m’étais rendu d’un pas rapide vers les serres. Je l’observais plus loin travailler observant ses efforts physiques, ses mouvements et son faciès crispés. J’avais croisé les bras sous ma poitrine et secoua la tête négativement alors que je le vis se tenir les côtes un moment de trop, qui m’indiqua une certaine douleur ou épuisement. August n’était pas revenu me voir depuis ses derniers soins, je devais remédier à cela. Mes pas me rapprochèrent de lui lentement.

Bon je vais devoir jouer la mère envers toi Marshall… Dis-je en me mettant à ses côtés. Comme il était grand je dû lever le regard vers lui plongeant mes yeux clairs dans les siens avec une mine faussement fâchée, je n’étais absolument pas capable de rester en colère malgré le sérieux de la situation. Après tout ce n’était pas moi qui étais blessée et en y réfléchissant, je ferais sans doute à ma tête moi aussi.

Sérieusement? Que fais-tu encore ici? Tu devrais être allongé dans ton lit et te reposer… Ça fait à peine 1 semaine que je t’ai raffistolés, je suppose que si tu n’es pas revenu me voir c’est que tes points de sutures ne se sont pas ouverts... hmm?

Je pris un moment pour l’observer sans gêne de la tête au pied, on aurait dit que j’analysais les blessures à travers les tissus de ses vêtements. Je n'attendis pas vraiment de réponse à ma précédente question et poursuivit. Sur une échelle de 1 à 10 ton seuil de douleur ressemble à quoi? Demandais-je simplement, les bras toujours croisés, je l’observais avec une expression faciale plus sérieuse cette fois qui ne duras pas longtemps.

Bon alors, je t’en prie, prend ça! Lui lançais-je en sortant de ma poche un récipient contenant quelques gélules d’antidouleurs. Ce n’est pas pour que tu continue ta journée mais pour que tu puisses bien te reposer, 2 avant de te coucher feras l’affaire. J’avais hoché de la tête comme pour approuver ce que je venais de dire avec une conviction certaine.

Promis ce n’est pas un tranquillisant pour chevaux! Mentionnais-je en croquant un sourire amusé et lui offrant le petit pot en question. Quoique… ça me donne des idées si tu continues à ne pas m’écouter ! Ajoutais-je en souriant presque sadiquement.

Tu veux un coup de main pour terminer cette rangée? Question que tu n’es pas l’impression de ne pas avoir terminé ton travail de la journée... J’ai un peu de temps libres! J’attendis doucement qu’il me répondre avant de prendre une quelconque initiative. Je n’étais pas là pour jouer le rôle de sa mère au bout du compte, je m’inquiétais réellement de son état de santé physique mais surtout mental. Ce qu’il avait vécu allait au-delà des apparences et c’était aussi mon rôle en tant que médecin de déceler une anomalie, aussi minime qu’elle soit. J’étais là pour lui en cas de besoin et je me montrais disponible. J’avais à cœur son rétablissement. C'était mon travail mais mon coté empathique et humaine restait toujours présent malgré le chaos que devenait ce monde de fou.

August avait remarqué l'arrivée de quelqu'un dès que Loki, son fidèle compagnon à quatre pattes, s'était levé pour accueillir cette personne qui s'avéra être Hanaë. C'était une scène familière pour August, qui connaissait bien les subtilités du comportement de son chien. Contrairement à certains chiens plus enclins à l'excitation, comme les golden retrievers, Loki n'était pas du genre à quémander de l'attention de manière impétueuse. Il se comportait plutôt comme une énorme peluche animée, douce et tranquille. Son tempérament paisible se manifestait même parfois par une certaine paresse lorsqu'il était à l'intérieur. C'était cette tranquillité qui avait attiré August vers Loki lorsqu'il l'avait adopté, et il n'aurait pas souhaité avoir un autre compagnon.

Il ne pouvait pas nier la justesse des paroles d'Hanaë lorsqu'elle était venue pour le réprimander. Les blessures le contraignaient au repos, mais pour lui, rester inactif n'était tout simplement pas envisageable. Depuis aussi loin qu'il se souvenait, il avait été immergé dans le travail acharné à la ferme, et cette éthique avait profondément enraciné en lui la conviction que l'oisiveté était une faiblesse.

August ne put s'empêcher de laisser échapper un rire, parce qu'elle tentait de feindre être en colère. "Je sais... Tu as raison," admit-il finalement, conscient de la justesse des mots d'Hanaë. "Mais je ne peux pas rester dans mon lit à ne rien faire. Blessé ou non, je vais devenir fou si je ne fais pas quelque chose, et ne me demande même pas de lire un livre..." Son impatience était palpable alors qu'il exprimait son besoin incessant de mouvement et d'action, même face à la nécessité de se reposer.

Le fermier se mit à réfléchir à son seuil de douleur sur une échelle de 1 à 10, comme le lui demandait la blonde. Pour une personne normale, il aurait pu juger la douleur à un bon 7, mais pour lui, c'était un 4, peut-être un 5 au maximum. Il savait qu'il était mal en point, qu'il aurait probablement dû se rendre compte que plusieurs sutures avaient peut-être sauté, mais il se considérait comme un buffle, habitué à encaisser les coups et à aller de l'avant malgré les difficultés.

"4,5 ?" Dit-il avec une pointe d'interrogation, une légère grimace déformant son visage alors qu'il tentait d'évaluer sa douleur avec précision.

Hanaë sortit de sa poche un récipient contenant probablement des antidouleurs. August n'était pas fan de ce genre de médicaments. Il était de l'ancienne école, préférant se soigner seul ou avec des remèdes à base de plantes. Les substances chimiques lui étaient peu familières et peu attrayantes. Par politesse, il accepterait peut-être le flacon, mais il doutait de l'utiliser. Il le mettrait probablement de côté, prévoyant de le rendre à Hanaë une fois qu'il serait guéri, afin qu'elle puisse le donner à quelqu'un d'autre qui en aurait vraiment besoin.

Écoutant attentivement la posologie des médicaments, August hocha la tête avec sérieux. Cependant, un sourire amusé naquit sur ses lèvres lorsqu'elle mentionna que ce n'était pas un tranquillisant pour les chevaux. Il laissa échapper un léger rire, mais sa réaction fut rapidement interrompue par une menace taquine de la part d'Hanaë, qui le prévint qu'elle pourrait bien lui administrer un tranquillisant s'il ne suivait pas ses instructions.

"Pas de problème docteur ! Message reçu 5 sur 5," répondit August avec un clin d'œil complice, signifiant ainsi qu'il avait bien pris note de ses instructions. Il attrapa le flacon avec un geste assuré et le glissa dans sa poche de pantalon, prêt à jouer le jeu de la coopération tout en gardant secrètement ses propres méthodes de guérison en tête.

"Un coup de main ne serait pas de refus," acquiesça-t-il, conscient de l'utilité de l'aide proposée. "Plus vite on aura fini, plus vite je pourrai aller voir le bétail..." ajouta-t-il avec un brin d'impatience, l'envie de retourner à ses tâches habituelles déjà palpables

La petite pause lui avait fait un peu de bien, et August se reconcentra sur la tâche de rempotage des plantes. Puis, après un moment, il leva les yeux vers Hanaë et lui dit : "Je te vois souvent sortir du camp seule, un sac bien rempli pour au final revenir avec celui-ci vide. Tu sais, c'est dangereux dehors et les médecins de nos jours ça manque un peu..." Il exprima ainsi son souci pour la sécurité d'Hanaë, conscient des dangers qui pouvaient guetter au-delà des limites du camp.

"Regarde un grand gaillard comme moi dans quel état j'ai fini," commenta August, désignant du regard ses blessures encore visibles. "Alors, je n'ose pas imaginer si tu tombais sur ce genre d'individu." Il préférait ne pas y penser, conscient que le monde extérieur pouvait être impitoyable, surtout pour une femme. Les risques et les sévices potentiels étaient des réalités auxquelles il préférait éviter de penser.

Mon arrivée à ses côtés était flagrante et prévisible, c’est comme-ci August savait que ma venue serait éminente auprès de lui en cet instant précis. J’aimais bien qu’il embarque dans mes plaisanteries et dans mon petit côté humoristique. Il avait ris à ma fausse rumination et me donna raison toutefois en ajoutant de ne pas lui demander de lire un livre.

Je comprends oui, je serais pareil après tout avouais-je à mon tour alors qu’il me faisait mention qu’il ne souhaitait en rien rester dans son lit à rien faire. Je rigolai aux restes de ses dires, Oh! dommage moi qui voulait te proposer l’histoire du ‘’Comment bien se reposer même quand on n’en a pas envie’’ Dis-je dans un rire.

Lorsque je lui demandai son échelle de douleur, j’avais anglé la tête de côté, une mine sceptique à son résultat, mes lèvres se pinçant dans une moue intriguée, j’avais plissé les yeux arborant un faciès incertain. Difficile à dire s’il me disait la vérité, de un, je ne le connaissais pas encore assez pour déceler s’il me menait en bateau et de deux avec la carrure qu’il avait, cela se pouvait très bien aussi qu’il soit capable d’encaisser. Je lui offris néanmoins des antidouleurs juste au cas en lui expliquant la marche à suivre pour les prendre. C’était surtout pour lui permettre de réussir à dormir cette nuit sans ressentir le mal qui l’infligeais, surtout après une journée de travail comme celle-ci. Peut-être que pour l’heure il avait 4 ou 5 en douleur mais cette nuit il aurait sans doute une récidive de ses efforts du jour, je le craignais.

J’avais souris à sa réponse puis lui proposa de prendre un peu de sa charge et de l’aider dans ses tâches, je fus heureuse qu’il ne me rejette pas poliment et qu’il accepte que je reste avec lui. J’aimais bien venir offrir mon aide dans les champs après tout. J’avais tendu la main vers Loki question de me faire sentir en bonne et dû forme avant de lui offrir une caresse sur la tête.

Le bétail hein ? Tu ne t’arrête jamais toi! Dis-je en posant de nouveau le regard vers lui, relevant les manches de mon chandail affichant une mine amusé. Je vins me mettre à genou dans les allées de terre, enfilant des gants de jardinage pour désherber et l’aider à rempoter quelques plants.

Je me sens épier devrais-je m’inquiéter ?  Dis-je en prenant l’information avec un brin d’humour, alors que je venais de lui faire la même chose quelques minutes plus tôt en le surveillant travailler. Tu me relances la balle donc ? Rancunier va!  Ajoutais-je en croquant un nouveau sourire secouant les mains ensembles retirant un peu de terre qui s’accumulait sur mes gants.

C’est gentil de t’inquiéter, avouais-je avec sincérité, je me sentais choyée en vérité que quelqu’un s’inquiète de ma sécurité après tout. Il avait tout à fait raison cependant et c’est vrai que l’aide soignante n’étaient pas des plus nombreux. Tu as raison, mais quelqu’un avait besoin de mon aide autre part. J’ai un ami à la colline qui présente des troubles auditifs, il ne peut donc pas sortir de son camp, enfin pas très loin disons. Il a une chienne et il a demander des traitements anti tiques et de la nourriture… Ça me tenait à cœur de lui offrir ce qu’il avait de besoin et je lui devais, on a fait un échange! Ajoutais-je en poursuivant quelques transferts de plantes dans les pots. Je ne sais pas si je vais y retourner, c’est surtout risqué... Mais rien ne t’empêche de m’y accompagner la prochaine fois que je compte y aller,  quand tu seras remis bien entendu!

August, les côtes encore meurtries et l'air de fatigue pesant sur ses épaules, était bien conscient que sa décision de rejoindre le troupeau de bétail susciterait probablement une remarque espiègle de la part d'Hanaë. Mais peu lui importait. Malgré ses blessures encore fraîches, il se sentait irrésistiblement attiré par la compagnie des animaux. Même s'il ne pouvait pas accomplir les tâches habituelles avec autant de vigueur, il trouvait une paix et une sérénité incomparables parmi eux. Il était convaincu que quelques instants passés près des bêtes suffiraient à apaiser son esprit tourmenté.

"Il en faut plus pour m'arrêter," répliqua August d'un ton déterminé. "Je me suis déjà occupé de ma ferme avec une grippe carabinée, un bras dans le plâtre, des coupures diverses. Rien ne m'empêchera de continuer. Et puis, passer du temps avec les animaux, c'est bien plus qu'apaisant, c'est vital pour moi."

Passer du temps avec le bétail, à écouter le doux murmure de leurs mouvements paisibles, lui procurait parfois un répit bienvenu, comme une évasion loin du tumulte de l'humanité. Dans ces moments-là, il pouvait presque oublier les tourments infligés par ses semblables, les horreurs gravées dans les mémoires et les cicatrices de l'histoire. Le contact avec ces êtres innocents lui offrait une pause, une trêve où les tensions s'apaisaient et où la nature reprenait ses droits, loin des tumultes et des cruautés de la civilisation.

"Je suis quelqu'un de rancunier, oui, mais j'ai appris à embrasser le pardon", confia-t-il à voix basse, son esprit revenant aux jumelles, en particulier à Mya. Elle avait été la seule des deux à faire le pas de s'excuser de l'avoir abandonné, de l'avoir laissé pour mort. Son geste avait été une bouée dans l'océan tumultueux de ses sentiments blessés. Quant à Eva, c'était un tout autre caractère. Plus il se tenait loin d'elle, mieux il se sentait. Ses interactions avec elle étaient comme des précipices à éviter à tout prix.

Les mains dans la terre, August avait troqué ses gants depuis des années maintenant. Les callosités qui ornaient sa peau étaient le témoignage de son dur labeur, mais se salir les mains ne l'effrayait pas. Avec une concentration visible, il poursuivait son travail, modelant le sol avec une patience infatigable. Un rayon de soleil perçait à travers les nuages, faisant briller les gouttes de sueur sur son front. D'un geste habituel, il passa son avant-bras pour essuyer la moiteur, puis hocha légèrement la tête avec un sourire lorsque Hanaë remarqua sa gentillesse à s'inquiéter pour elle.

"C'est naturel, après tout", répondit August avec modestie, une lueur de reconnaissance dans ses yeux. "Tu as gardé Loki pendant mon absence, et tu as fait un sacré travail pour les soins." Il lui adressa un sourire reconnaissant, reconnaissant du dévouement qu'elle avait montré envers Loki et envers lui-même pendant son absence. La gratitude emplissait sa voix.

Le fermier écoutait attentivement les explications de la blonde, son regard empreint de curiosité mêlée d'admiration. Pourquoi risquait-elle sa vie en sortant du camp ? Les mots qu'elle prononçait résonnaient avec une sincérité palpable. Elle avait entrepris ce périple périlleux pour apporter des soins au chien d'un réfugié d'un autre camp. August trouvait ce geste admirable, touché par la compassion et la générosité de cette jeune femme. En tant que propriétaire de chien lui-même, il comprenait l'importance de prendre soin des animaux.

Cependant, malgré son admiration pour son altruisme, August n'était pas très chaud à l'idée qu'elle fasse l'aller-retour seule. Les dangers qui guettaient au-delà des frontières du camp étaient bien réels, et il se souciait sincèrement de sa sécurité.

August acquiesça avec sérieux. "C'est très risqué dehors... La météo, les zombies et surtout les humains..." Les dangers étaient variés et omniprésents. La météo pouvait rendre les conditions de déplacement extrêmement difficiles, voire dangereuses. Les zombies, bien sûr, étaient une menace constante, toujours à l'affût de nouvelles proies. Mais c'étaient les humains qui représentaient souvent le plus grand danger. Dans ce monde post-apocalyptique où les ressources étaient rares, la lutte pour la survie pouvait pousser certains individus à des actes impensables.

"Je pourrais t'accompagner avec plaisir la prochaine fois, quand effectivement je serais d'attaque pour faire la route." Son ton était empreint de sincérité, exprimant sa volonté d'être là pour elle et de partager les risques du voyage. C'était une promesse d'amitié et de soutien dans un monde où chaque compagnon de confiance était précieux.

Ayant fini de rempoter les plantes, August tapota soigneusement ses mains pour en retirer le plus de terre possible, puis les essuya sur son pantalon. Un sourire satisfait étira ses lèvres alors qu'il contemplait son travail accompli. "On va prendre l'air ?"

August avait clairement fait comprendre qu’il avait besoin de travailler pour s’en remettre. Qu’il était plus que passionné par ce qu’il faisait, le mot vital était fort mais je comprenais son ressentis. Il en serait sans doute de même pour moi dans ce genre de situation, la médecine étant ma source de réconfort, l’endroit où je me sentais le mieux, je ne m’imaginais pas devoir arrêter de travailler. Ce qu’il me dit était sincère et s’il voulait survivre dans ce monde, poursuivre sa passion était le pilier de sa guérison. J’avais hoché simplement de la tête à ses mots.

Il avait murmuré quelques paroles mais cette fois, le regard brouillé dans son esprit, je ne cru pas voir l’ombre d’un sourire mais des mémoires qu’il ne sembla pas porté dans son cœur.  Je ne m’immisçai pas dans ses pensées, le laissant un moment, ne posant pas de question pour l’instant. Nous avions de toute évidence changer de sujet rapidement par la suite.

Nous avions bien avancé le rempotage des plants, la chaleur de l’endroit me rappelait parfois que je devais boire de l’eau. Ce que j’avais parfois tendance à oublier même dans des journées comme celle-ci. Je pris une gorgée d’eau puis le remercia de s’inquiéter pour moi. Il en profita pour me remercier à son tour d’avoir pris soin de Loki durant son absence.

Oh je t’en prie ça me fais plaisir, il est super!  Dis-je en portant mon regard sur Loki. August me fit part de ses inquiétudes face à mes sorties en douce. J’avais hoché la tête à ses dires, alors qu’il me rappelait les dangers qui rôdaient. C’était le mieux placer pour comprendre ce qui pourrait arrivés face aux humains cruels qui peuplaient encore la terre, Lui qui avait tant subit et qui récupérais encore avec peine et misère. J’étais curieuse d’en savoir plus, mais je trouvais le moment trop précipité pour pouvoir poser quelconque question.  

Lui proposant de m’accompagner la prochaine fois lorsque je ferai une nouvelle sortie, il accepta à mon grand soulagement. J’aurais eu peur qu’il refuse ou me dénonce à quelqu’un. Quoiqu’il en soit je savais que mes visites vers la colline pour voir Skylar se ferais plus rares. Je devais me mettre à l’évidence que le danger était trop grand pour moi, la distance n’était pas des plus courte après tout et quand je quittais c’était pour quelques heures voire jours. La chance m’avait souri jusqu’à présent cela dit, mais ne serait peut-être pas éternellement présente à mes côtés. Merci dis-je dans un sourire sincère. Merci de vouloir m’accompagner, ça compte beaucoup pour moi. Et pour Skylar et Captain Kirk. Pensais-je.  

August tapota ses mains pour enlever l’excès de terre puis me demanda si j’avais envie de prendre l’air. Je souris doucement en tapant aussi dans mes mains, retirant les gants par la même occasion. Je pris une nouvelle gorgée d’eau et lui tendis la bouteille l’invitant à s’hydrater à son tour, réflexe de médecin qui se souciait de son prochain dans toutes les situations. Cela devenait naturelle et instinctif.

Oh que oui! M’exclamais-je en me redressant pour le suivre.

Nous avions entamé quelques pas, profitant de l’air ambiant.
Alors si tu me racontais quel genre de ferme vous aviez autrefois? Demandais-je en posant les yeux sur lui tout en avançant. Si tu le veut bien sûr.. ajoutais-je ne voulant pas paraître trop indiscrète après tout.

"De rien," répondit August avec un sourire sincère, reconnaissant envers son amie pour son geste altruiste. Elle prenait le risque de ne pas revenir pour apporter de quoi nourrir le chien d'une personne mal entendante, et August admirait sa générosité. En tant que propriétaire d'un chien lui aussi, il comprenait parfaitement l'attachement profond qu'on pouvait éprouver pour ces boules de poils fidèles. August considérait Loki, son compagnon à quatre pattes, comme un membre de sa famille à part entière. Bien que non humain, Loki occupait une place spéciale dans son cœur, et August ne pouvait imaginer sa vie sans lui. Chaque regard échangé, chaque étreinte partagée renforçait le lien indéfectible entre l'homme et l'animal, rappelant à August la richesse et la diversité des formes d'amour dans ce monde.

“Parfois, il m’arrive de me demander si l’humanité existe encore et c’est grâce à des gens comme toi que ça m’enlève le doute.”

Il lui arrivait souvent de faire des cauchemars, de revivre inlassablement la torture physique et psychologique qu'il avait endurée. Les souvenirs de ces moments sombres s'immisçaient dans ses rêves, les transformant en terreurs nocturnes insoutenables. Pourtant, malgré la douleur persistante et les cicatrices invisibles qui marquaient son âme, jamais il n'avait cédé aux demandes de ses tortionnaires. Gardant le silence, il avait enduré l'impensable, sachant pertinemment que révéler ne serait-ce qu'une parcelle d'information sur le camp signifierait condamner des vies innocentes. Il avait conscience que son destin était scellé, mais il avait choisi de préserver l'intégrité des familles, même au prix de sa propre vie.

August attendit avec patience qu'Hanaë atteigne sa hauteur dans la serre, ses yeux scannant doucement l'espace verdoyant qui les entourait. Ensemble, ils franchirent les portes de la serre, accueillis par une douce brise et les chants des oiseaux. Loki, fidèle compagnon à la fourrure luisante, les suivit d'un pas silencieux, son regard attentif parcourant les alentours.

"Bien sûr," répondit August, un éclat de fierté illuminant son regard. "Avec mon oncle et ma tante, nous tenions une ferme où nous cultivions une grande variété de légumes, en plus de notre élevage de bovins laitiers et de volailles. Notre quotidien était rythmé par le travail de la terre et le soin apporté à nos animaux. Bien que nos revenus ne nous placent pas parmi les plus aisés, cela n'avait aucune importance pour nous. Pour moi, ce n'était pas simplement un travail, mais plutôt une passion qui animait chaque jour de ma vie." Sa voix trahissait une profonde affection pour cette vie simple mais gratifiante, où chaque tâche était accomplie avec amour et dévouement.

"A la mort de mon oncle, j'ai dû prendre la lourde responsabilité de tout gérer seul," confia August, son expression se teintant d'une pointe de nostalgie mêlée à une fierté résiliente. "Nous n'avions pas les moyens d'embaucher qui que ce soit, alors, tu imagines bien pourquoi je suis toujours en mouvement," ajouta-t-il avec un sourire taquin, comme pour dédramatiser la situation. C'était une manière pour lui de plaisanter, mais derrière ses mots se cachait la vérité d'un fardeau assumé avec courage.

“Et toi ? Tu étais quel genre de médecin ?”

August avança vers un bovin avec une assurance tranquille, son regard empreint d'une connexion profonde avec l'animal. D'un geste doux, il déposa sa main sur le haut de sa tête, sentant la chaleur de la peau sous ses doigts. Le bovin inclina légèrement la tête, appréciant les caresses qui lui étaient offertes. August sourit en voyant la réaction de l'animal, ses gestes empreints d'une affection sincère pour ces créatures qui faisaient partie intégrante de sa vie.

August avait accepté une escapade dans les bois et vers la colline sans me donner quelconque représailles, au contraire, acceptant de m’y accompagner pour une prochaine visite avec gentillesse. Lorsqu’il me parla de la foi en l’humanité je souris doucement, choyée par ses paroles. Il avait raison toutefois, faire confiance en la race humaine restante était quelques choses de difficile à accomplir de nos jours.

Ça me fait chaud au cœur ce que tu dis, je peu en dire autant de toi tu sais. Lui dis-je avec une grande sincérité, l’observant un moment en silence en affichant un mince sourire timide. Bien que je ne connaissais pas toute l’histoire sur sa mésaventure en dehors des murs du refuge, on avait venter sa force de caractère et son exploit à mainte reprises. Offrant aussi son aide sur les terres pour l’élevage et le jardin, il avait entrepris beaucoup pour le refuge et cela était tout autant valeureux.

Nous étions finalement sortit de la serre, la journée était splendide et aucun nuage à l’horizon prévoyait une pluie à venir. Les oiseaux chantonnant, je suivais les pas de Gus jusqu’au pâturages des bovins alors qu’il me racontait tel un livre ouvert son passé, sa charge mentale et physique dont il avait fait preuve. J’était impressionnée par son parcours et heureuse qu’il me partage son passé sans se poser de question.

C’est super tout ça! Il y avait de quoi vous tenir occupés tous et chacun en effet. Dis-je dans un rire franc. Je repris rapidement mon sérieux et le fixa un moment alors qu’il confia le décès de son oncle avec une pointe d’émotion.

Je suis navré pour ton oncle cela dit, cela n’a pas dû être évident pour ta tante et toi. Tu as cependant été bien préparé à cette éventualité, j’imagine que ton oncle t’a légué tout son savoir? C’est un héritage qui vaut plus que tout l’or du monde. Avouais-je en lui offrant un sourire chaleureux et compatissant. Je comprends mieux ton besoin de te tenir occupée maintenant oui. Dis-je en suivant son rire plaisantin.

Malgré le manque de ressource financier qu’il semblait avoir eu dans son enfance, il avait eu la chance d’être entouré d’une famille aimante, lui inculquant les bonnes valeurs de la vie et surtout les durs labeurs d’un travail de ferme. J’enviais néanmoins cet aspect de sa vie. Nous n'avions pas tous la chance de vivre entouré d'amour et d'un foyer chaleureux.  Je me rendit compte qu’il n’avait pas parler de ses parents non plus et ne posa pas la question, prise au dépourvu par celle qu’il venait de me demander.

Je l’observais un moment caresser le bovin, enviant la facilité qu’il avait de faire confiance à ses grosses bêtes.

Oh hmm têtue? Dis-je dans un rire. Non plus sérieusement, j’étais une très jeune médecin de l’armée, je m’occupais principalement des cas isolés comme des soldats perdues et blessés en forêts par exemple que l’on devait secourir par hélicoptère. Je devais pratiquer les soins à même l’hélico pour les garder en vie entres autres. Ce genre de chose quoi. Et quand je n’étais pas à la base, je me tenais occupée à l’hôpital de la région où je me trouvais. J’était un peu comme toi après tout, je n’arrêtais que rarement. Dis-je en lui souriant avant d'ajouté. Je suis déçu de ne pas avoir pratiqué le métier plus longtemps, j'aspire encore à apprendre. avouais-je avec un demi-sourire avant de regarder un moment l’animal à nos cotés, avec une curiosité visible. Je retourna le regard vers August une mine enjouée.  

Bon hmm,  je veux bien t’aider mais je ne m’y connais absolument pas! Qu’est-ce qu’on dois faire exactement? Demandais-je en croquant un sourire intrigué pour la suite, un faciès interrogatif sur le visage. J’étais prête à toute éventualité, claquant des mains en affichant une mine motivée, n’ayant visiblement pas peur de me salir les mains. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre après tout et espérait qu’il pourrait m’apprendre.

Et je t’en prie, Interdiction de rire de moi! Dis-je dans un rire amusé.

"Merci," répondit-il avec sincérité, un sourire humble étirant ses lèvres. Il savait reconnaître les gens bons, surtout après l'épreuve récente qu'il venait de traverser. Mais malgré sa gratitude, une lueur de méfiance persistait dans son regard. Il avait appris à ses dépens que les apparences pouvaient être trompeuses. Les cicatrices de la trahison étaient encore fraîches dans sa mémoire, les mots doux dissimulant parfois les intentions les plus sombres, mais avec Hanaë, il était certain qu’elle était authentique.

August écoutait attentivement, laissant ses pensées vagabonder dans les méandres du passé. À l'évocation de ses jours à la ferme, une étincelle de nostalgie traversa son regard. Les souvenirs affluaient, comme une fresque vivante de son ancienne vie. À l'époque où les journées étaient rythmées par le travail acharné des champs, le soin des animaux, et l'entretien incessant des véhicules agricoles. Les premières lueurs de l'aube le trouvaient déjà en mouvement, et il ne s'arrêtait que lorsque la nuit sombre enveloppait les terres. Pourtant, jamais August ne s'était plaint de cette charge. Au contraire, il en avait tiré une profonde satisfaction, une connexion indéfectible avec la terre et ses cycles. C'était son mode de vie, inscrit dans son ADN, une passion qui avait sculpté son existence depuis toujours.

"Il m'a légué son savoir et bien plus," murmura August, un sourire empreint de reconnaissance illuminant son visage. Ces mots résumaient à eux seuls l'ampleur de l'héritage que son oncle lui avait transmis. Bien au-delà des connaissances agricoles et des compétences pratiques, il lui avait offert un héritage immatériel, une sagesse profonde qui guidait chacun de ses pas. C'était un legs de valeurs, de résilience, de compassion. Chaque jour, August portait cette richesse intérieure comme un fardeau sacré, conscient de la responsabilité qui lui incombait de perpétuer cet héritage, de le faire fleurir dans les cœurs des générations futures.

"Effectivement, c'est pour ça que je ne tiens pas une minute en place," ajouta-t-il en laissant échapper un rire chaleureux.

Le fermier, passait doucement sa main calleuse sur le flanc de la vache, tandis que Hanaë se tenait à côté de lui, racontant son passé de médecin. August l'écoutait attentivement, sa main suspendue dans l'air à mi-chemin de la vache, tandis que ses yeux bleus étaient rivés sur Hanaë, absorbant chaque détail de son récit. Le regard d'August brillait d'admiration pour la jeune femme qui se tenait devant lui, décrivant avec passion les défis qu'elle avait surmontés. Et lorsqu’elle mentionna son travail à l'hôpital de la région, August hocha lentement la tête, reconnaissant la dévotion et le dévouement qu'elle avait investis dans sa profession.

"Je ne doute pas que tu apprendras davantage", répondit August avec un léger sourire, ses yeux exprimant une confiance en Hanaë. "Après tout, dans le monde dans lequel nous vivons actuellement, les blessures sont monnaie courante."

Il posa sa main sur l'épaule de Hanaë, lui transmettant ainsi son soutien silencieux. Les mots d'August résonnaient avec une vérité incontestable, rappelant les défis constants auxquels ils étaient confrontés dans leur réalité mouvementée.

Retirant doucement sa main de l'épaule de Hanaë, August recula légèrement et frappa ses mains ensemble, avec un léger sourire. "Je vais t'apprendre l'art de la traite", déclara-t-il d'une voix ferme mais chaleureuse. "Ça va, nous n'avons pas un énorme troupeau, mais à la main, ça va être physique. J’espère que tu es prête."

August demanda à Hanaë de patienter un instant, souhaitant qu'elle puisse prendre le temps de se familiariser avec la vache majestueuse qui se tenait fièrement à leurs côtés. Il lui recommanda de garder une distance respectueuse, le temps qu'il s'absente brièvement pour chercher un tabouret stable. Il glissa ensuite vers la cabane, où il récupéra plusieurs seaux, y compris un rempli d'une eau claire étincelante, destinée à nettoyer les sabots de l'animal.

Avec tout ce dont il avait besoin sous le bras, August revint rapidement au côté de la blonde, un sourire radieux étirant ses lèvres. "Alors, avez-vous réussi à devenir amie ?" interrogea-t-il, observant avec curiosité la dynamique entre Hanaë et l'animal.

Avec précaution, August déposa le tabouret à côté de la vache, veillant à ce qu'il soit bien positionné pour Hanaë. Puis, il se pencha pour lui montrer les gestes à adopter, guidant doucement ses mains dans les mouvements nécessaires. Une fois qu'il fut satisfait de sa démonstration, il se redressa et lui offrit sa place, l'encourageant d'une voix rassurante : "C'est simple, ne t'inquiète pas de pincer, mais pas trop fort non plus. Sinon, elle risque de ne pas apprécier.”

J’avais bien saisi le sens de ses dires et constaté que parfois, l’héritage et la richesse n’était pas nécessairement offert de façon monétaire. J’avais vu juste lorsqu’il le confirma de ses dires alors qu’il m’avoua avoir reçu des connaissances et d’avantages.

Nous n’avons pas tous cette chance, chérie ce présent avec beaucoup de fierté. Avouais-je en lui souriant avec une certaine nostalgie dans la voix sans rajouter de détail cependant. Je n’étais pas auprès de lui pour parler de mon passé amer. J’avais suivi son rire contagieux, chassant les précédents dires dans l'espoir qu'ils soient juste oublier. Il m'avoua ne jamais tenir en place. Personne ne pourrait lui en vouloir après tout, surtout pas moi qui étais énergiquement inarrêtable pour ne pas dire hyperactive. J’avais cependant ouvert la conversation sur une étincelle de passé, lui dévoilant la dévotion que j’ai pour ce qui est de mes études et de mon ancien travail.

J’avais hoché de la tête en le fixant un moment alors qu’il me rappelait la fragilité de ce nouveau monde. Il n’avait pas tort sur ce point, les blessures étaient même plus que probable lors de sortie, quand ce n’étaient pas les rôdeurs, ce pouvait être d’autres humains, des catastrophes naturelles ou de simple accident de parcours. Nous n’étions pas à l’abri hors des murs et parfois même en dedans, cela pouvait s’avérer dangereux.

Sa main sur mon épaule me fit l’effet d’une caresse de réconfort, de soutien. Nul besoin de parler, je sentais une transmission de sensation et de proximité que je n’avais pas ressentis depuis extrêmement longtemps. Ce geste anodin sans doute pour sa part, remplis de sincérité et de sympathie à mon égard était gentil. C’était presque trop intime pour mes joues qui s’embrasaient subtilement. Je m’étais raclé la gorge pour me reprendre lorsqu’il enleva sa main finalement.

Oui, je sais, malheureusement trop fréquentes ses blessures. Dis-je alors qu’il frappait dans ses mains pour me ramener à la réalité. Je souris devant son enthousiasme alors que moi, je regardais la bête avec une certaine réticence. Les voir de loin était une chose, mais de près ainsi, à devoir les traire en était une autre. Je sentis mon cœur s’emballer entre vouloir apprendre ou découvrir une nouvelle chose et l’angoisse qui me tenaillait lentement, naissant tranquillement dans mes tripes.

Je vais essayer, lui avais-je répondu lorsqu’il me demanda si j’étais prête. Je déglutis presque lorsqu’il me dit qu’il reviendrait dans moins de deux. Je l’avais regardé partir un peu plus loin en me mordant la lèvre inférieure. Fixant l’animal avec un regard nerveux.

Garder une distance respectueuse, me répétais-je à moi-même en souvenir des directives d’August. Mouais, alors ma vieille ? Tout va ? Dis-je vers la vache en posant une main sur elle. Elle meugla plus fortement que je ne l’aurais cru, me faisant sursauter en reculant d’un pas.

Putain de merde… Okay respire Hana… Respire... Ce n’est qu’une vache après tout ! M’encourageais-je au mieux alors que je voyais Gus revenir, me faisant prendre une grande bouffée d’air pour me ressaisir, en espérant qu'il n'est pas vue ma première tentative d'approche.  

Devenir amie ? Humm presque… Y a de l’avancement, on a eu le temps de prendre le thé et de manger des biscuits au beurre ! Dis-je en riant, me passant une main au visage. Non sérieusement, je n’ai jamais vu de vache d’aussi près, je me sens minuscule à côté. Avouais-je en dévoilant un brin mes craintes face à la créature.

Je l’observe installer le tabouret et prendre ses aises beaucoup trop facilement. J’analyse sa technique en hochant de la tête particulièrement impressionnée par sa dextérité et son habileté à faire cela. J’écoute ces directives et prends une grande respiration en prenant note mentalement de tout ce qu'il vient de me dire.

D’accord, je vais faire gaffe. Dis-je en prenant place doucement, observant la vache avec une certaine curiosité. Je place finalement mes mains comme il me l’indique, massant les pis doucement craignant de blesser la créature sans doute. Le filament de lait s’écoulant n’étant que minime, remplir le sceau prendrais sans doute une éternité à cette vitesse.

J’imagine que je dois pincer plus fort ? Demandais-je osant un regard par-dessus mon épaule pour le regarder un bref instant. Je pris mon courage à deux mains et vins pincer un peu plus fort, faisant jaillir un peu plus de liquide cette fois, je répétai quelques coups supplémentaires fièrement, le seau se remplissant un peu plus rapidement cette fois.

OUAIS ! M’exclamais-je plus fortement que je ne l’aurais cru. Alors que la vache sursaute et s’agite par mon trop-plein d’enthousiaste sans doute. Elle bouge légèrement alors que je continuais de pincer par réflexe, le jet de lait éclaboussant dans tous les sens m’envoyant le liquide en plein visage.

Je relâche le tout et tombe même en bas du banc, me retrouvant sur le derrière en recrachant le tout. Pouah! Un silence envahis la prairie. J’éclate finalement de rire en fixant August à mes côtés, je ris à m’en époumoner, me laissant tomber sur le dos le mains sur le ventre. Riant de plus belles quand Loki s'approche pour me lécher le visage. Les larmes ruisselants sur mes joues alors que je tends la main vers August pour qu’il m’aide à me relever finalement, continuant de rigoler par ma bêtise.

August se retrouva submergé par un rire à la remarque d'Hanaë. Son imagination s'emballa, lui offrant un tableau vivant où la demoiselle élégante sirotait le thé en compagnie d'une vache, leur échange se déroulant dans un décor digne d'une carte postale anglaise. Cette vision, bien que totalement absurde, résonna avec une étrange clarté dans son esprit, comme si l'absurdité même ajoutait une touche de charme à la scène. Les coins de ses lèvres s'étirèrent dans un sourire irrépressible alors qu'il s'imaginait les péripéties loufoques qui pourraient découler d'une telle rencontre. “Très Anglais tout ça”

Quand elle lui révéla qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'approcher une vache d'aussi près, August comprit instantanément que pour certains, cette expérience pouvait sembler à la fois intimidante et fascinante.

Alors qu'il lui décrivait avec attention les gestes à effectuer pour traire une vache avec toute la délicatesse requise, August se recula légèrement pour laisser à la blonde l'espace nécessaire pour s'essayer à la tâche. Il observa avec bienveillance ses premiers pas hésitants, un sourire chaleureux éclairant son visage à mesure qu'elle gagnait en confiance. La lueur de satisfaction dans les yeux de la jeune femme réchauffa le cœur d'August, heureux de partager avec elle cette expérience simple mais significative. Il se remémora brièvement sa propre initiation à l'art de la traite, un souvenir lointain imprégné de la douce innocence de l'enfance.

Le fermier fut pris au dépourvu lorsque Hanaë lâcha soudain un cri de satisfaction, suivie d'un mouvement brusque de la vache qui fut prise de surprise à son tour. Il eut à peine le temps de réagir que la jeune femme, déséquilibrée par le mouvement inattendu, lâcha le tabouret et fut arrosée par un jet de lait, avant de chuter au sol dans un rire franc et spontané. Heureusement, elle ne semblait pas blessée, ce qui soulagea August qui se joignit à elle dans son hilarité, incapable de résister à la contagion de sa bonne humeur.

Pendant ce temps, Loki, le fidèle compagnon à quatre pattes d'August, curieux de la scène, s'approcha d'Hanaë et lui lécha le visage, profitant du lait comme s'il avait toujours fait partie du plan. August ne put s'empêcher de rire encore plus devant l'attitude de son chien, qui semblait déterminé à participer à la situation

Le brun claqua sur sa cuisse avec sa main pour décaler Loki. Puis, sans hésitation, il attrapa la main tendue d'Hanaë et lui offrit son soutien pour l'aider à se relever avec aisance. Sa prise était ferme mais douce, transmettant à la jeune femme un sentiment de sécurité et de réconfort dans ce moment quelque peu chaotique.

"J'aurais dû te prévenir qu'elles sont un peu peureuses dans l'âme, mais tu as de la chance," plaisanta-t-il, "Au moins, celle-ci n'a pas pris la fuite en courant." Son regard se tourna brièvement vers la vache qui, visiblement rassurée, reprenait sa tranquille activité de broutage.

"Alors ? Facile, non ?" demanda-t-il, un brin taquin. "Il n'y a rien de sorcier dans la traite, juste un peu épuisant si tu en fais dix d'affilée." Son ton était léger, empreint de cette familiarité qui naissait des expériences partagées. Il savait bien que la tâche pouvait sembler simple en apparence, mais qu'elle demandait en réalité une certaine dextérité et une endurance à toute épreuve.
August s'installa confortablement sur le tabouret, reprenant ses gestes familiers avec aisance. Il replaça le seau sous les mamelles de la vache et entama la traite avec une assurance tranquille. Pour lui, cet exercice n'avait plus aucun secret, même s'il se rappelait avec nostalgie que dans sa ferme d'autrefois, tout était automatisé, confié aux machines modernes.

Malgré cela, il appréciait la simplicité et l'authenticité de cette méthode traditionnelle. Chaque mouvement de ses mains était empreint d'une certaine grâce, acquise au fil des années passées à côtoyer les animaux et à travailler la terre. C'était comme un retour aux sources, une connexion profonde avec la nature et ses rythmes intemporels.

Avec précaution, August se leva du tabouret une fois le seau rempli, veillant à ne pas perturber la tranquillité de la vache. Il décala habilement le récipient pour éviter tout risque de renversement, conscient de l'importance de protéger le fruit de leur travail. "Et de un,"

Il prit soin d'essuyer délicatement les pis de la vache avec de l'eau et un chiffon, veillant à leur propreté et leur confort. Une fois la tâche terminée, il se redressa lentement, se tenant légèrement les côtes, sentant une légère douleur. "Je sais, doc, j'ai besoin de repos, mais on passe un bon moment là, non ?" lança-t-il avec un léger rire, essayant de convaincre Hanaë de rester un peu plus longtemps.

C’était une expérience nouvelle entre crainte et curiosité. J’avais toujours soif de connaissances et je ne me laissai pas intimider par la bête en question. J’étais déterminé à réussir et aider la communauté du refuge. Je me disais qu’en brisant la glace une première fois, je pourrais sans doute revenir à l’occasion pour donner un coup de main.

Ça devait être bien moins épuisant avec les appareils technologiques d’autrefois, mais le contact avec la nature étant moins présent, j’étais heureuse en ce moment de pouvoir vivre cette expérience unique comme d’antan.

Bon outre l’épopée rocambolesque qui mettait en avant mon côté plutôt maladroit dans une scène absurde et totalement humoristique digne d’un film. Après des éclats de rires en union et une lécher dans le visage par Loki qui accentua ce moment cocasse. Je finis par me relever avec l’aide d’August et essuya l’excédent de lait dans mon visage.

Je pointai August du doigt d’un air faussement sévère, l’autre main sur les hanches.
Ne parle pas de cela à personne c’est interdit! Jamais! c’est compris? Dis-je en riant de nouveau en replaçant le tabouret à sa place. Quelle chance oui! Tu imagines la scène? Moi derrière à essayer de la ramener pour finir mon travail, en courant comme une forcenée. Je souris à nouveau en le fixant un moment.

Je n’ai jamais eu un travail si facile, ouf ! Dis-je dans une ironie humoristique palpable, un large sourire se dessina sur mes lèvres alors que je repris ma place en prenant une grande respiration. Admirant comment lui faisait tout cela avec autant d’assurance et d’aisance. Une moue de détermination pris place et je me concentrai pour recommencer le remplissage de mon seau avec une volonté de fer. August avait pratiquement terminé le sien alors que moi j’arrivais à peine à la moitié. La langue sortit par l’effort, comme si cela allait véritablement aider mes compétences à s’accentuer.  

Je lui fis un thumb up encourageant alors qu’il indiqua avoir terminé de remplir son premier seau. Je l’observais du coin de l’œil admirant sa silhouette, bon quoi, j’avais bien le droit de me rincer l’œil après tout. Je fus sortie de ma contemplation bien rapidement lorsqu’il se tint les côtes. J’avais plissé les yeux en deux fentes étroites alors que ses paroles flottèrent en l’air un moment.

Hmm hmm… J’ai envie de te dire de rengainer tes belles ambitions et de te reposer mais je vais te dire que je n’ai rien vu pour les 30 prochaines minutes, c’est le mieux que tu devrais faire. Ne pousse pas trop s’il te plaît, je n’aurais pas envie que tu recommences les soins à zéro et tu t’en voudras d’être encore plus mal qu’au début. Tu ne voudrais pas que je te dise d'être aliter pendant les deux prochaines semaines, si? Dis-je dans un sourire discret. Orgueilleux toussotais-je pour camoufler le mot sans subtilité aucune.

Un rire suivit néanmoins alors que je continuais à remplir mon tout premier seau. J’avais enfin terminé le mien et me retins cette fois d’extirper ma joie trop fortement pour ne pas stresser la vache. Je me redressai avec douceur, venant porter mon seau à coté du premier d’August un air satisfait sur le visage qui s’apprêtait sans doute a terminé son second. Je m’essuyai le front par tous les efforts effectués. Traire une vache n’avait rien d’extravagant mais la chaleur ambiante et la nouveauté de ce défi faisaient ruisseler mon front un tantinet.

Et je plussoie, on passe un bon moment, mon amie a été très productive, c’est grâce à notre pause-thé et aux biscuits au beurre j’en suis certaine! Dis-je en riant doucement.

August leva lentement les mains, un sourire taquin dansant sur ses lèvres, alors que Hanaë pointait un doigt dans sa direction, lui faisant mine de le menacer. Il joua le jeu, ajoutant un léger frisson dramatique à son expression. Ses yeux brillants, il posa une main sur son cœur, feignant l'offense. "Oh, vous me menacez ?" déclara-t-il avec un soupçon de théâtralité. "Tu me diras, tu peux, j'ai toutes les raisons de me retrouver dans une sacrée galère si je me mets à te froisser," répondit-il avec un sourire en coin, échangeant un regard complice avec Hanaë. Après tout, il n'avait pas encore terminé son traitement, et la blonde avait vraiment fait des merveilles avec ses soins.

August esquissa un sourire en coin, imaginant la scène cocasse d'Hanaë courant derrière la vache pour finir de la traire. Cette vision lui arracha un léger rire amusé. Il lui souhaita silencieusement beaucoup de courage pour la rattraper, sachant à quel point les vaches pouvaient être têtues. "Ça pourrait presque être le début d'une comédie," ajouta-t-il, trouvant l'idée plutôt divertissante.

Installé confortablement, August jetait de temps en temps un coup d'œil discret vers son amie pour observer ses progrès. Elle n'avançait pas très rapidement, mais pour une première fois, elle se débrouillait plutôt bien. August remarqua avec étonnement que contrairement à la plupart des gens, Hanaë ne semblait pas du tout réticente à traire les vaches. Il sentait une douleur lancinante à ses côtes, coupant par moments sa respiration, mais il s'efforçait de la dissimuler, ne voulant pas inquiéter Hanaë. Il reprit plusieurs fois son souffle dans le silence, espérant que la douleur se calme.

"Seulement 30 minutes ?" s'exclama-t-il d'un ton faussement désolé, affichant un sourire en coin. Il se sentait chanceux qu'elle ne lui crie pas dessus ou ne sorte pas une seringue d'une poche quelconque pour l'endormir. Malgré sa santé fragile, son corps lui hurlait de se reposer, mais il était têtu. "Tu as raison, j'exagère un peu," admit-il finalement, "mais rester inactif n'est pas vraiment dans mes cordes. Je suppose que je dois apprendre," ajouta-t-il avec un petit soupir.

August laissa échapper un léger rire quand Hanaë le traita d'orgueilleux, dissimulant son mot derrière une toux. Secouant la tête avec un sourire taquin, il se réinstalla pour s'attaquer à remplir un troisième seau. "J'espère que tu as prévu une grande réserve de thé et une tonne de biscuits alors, parce qu'on va devoir faire connaissance avec toutes celles-là," déclara-t-il en désignant le reste du troupeau de vaches d'un geste de la main.

"Je vais devoir te laisser travailler bientôt seule alors, puisque tu m'as laissé seulement 30 minutes," répondit-il avec un sourire espiègle, taquinant légèrement son amie. "Je te rassure," dit-il en jetant un coup d'œil à sa montre, "de l'aide ne devrait pas tarder à arriver." Vu l'heure qu'il était, il était fort probable que des renforts arrivent pour donner un coup de main.

Puis, son expression se fit plus sérieuse."Combien de temps vais-je en avoir pour les côtes ?" demanda-t-il, se frottant légèrement l'endroit douloureux. "Est-ce que c'est quelque chose qui se remet assez rapidement ou est-ce que je vais en baver pendant des mois ?" Son regard était empreint d'une légère inquiétude, craignant une convalescence prolongée.

J’avais souri à son coup de théâtre de fausse expression apeurée. Vous menacez ? Je ne fais que commencer mon cher, je suis une femme im-pi-to-ya-ble. Dis-je en croquant un sourire peu convaincant cela dit, d'une voix exagérément anglaise.  

En vrai c’est toi qui choisis le temps de ta convalescence, tu es un grand garçon et à vrai dire. Je ferais sans doute comme toi, impossible de rester au lit à ne rien faire. Dormir est presque une perte de temps. Avouais-je en le fixant longuement m’ouvrant un peu à lui, dévoilant mon incapacité à rester sage ou tranquille l’espace d’un instant, son regard se portant au mien, un sourire au coin des lèvres.

Après avoir fait part de la possibilité de courir après la vache, August sourit et mentionna que ça pourrait être amusant. Je ne te ferai pas le plaisir de me voir courir de la sorte, un moment ridicule par jour pas plus. Dis-je en riant doucement faisant référence à la chute du banc, garnis de lait précédemment arrivé.

30 minutes top chrono sinon je vais sortir l’attirail à chevaux, je te l’ai dit plus tôt ! Dis-je en croquant un sourire alors en acquiesçant à ses paroles comprenant son besoin de bouger, d’être actif lui aussi.

Tu sais quoi? Je m’engage à apprendre à ne rien faire en même temps que toi, puisque c’est une lacune commune. J’ai vu un livre dans l’étagère de notre petite bibliothèque. ‘’10 façons d’apprendre à se reposer pour les nuls’’, on devrait trouver quelques choses d’intéressants à ne pas faire là-dedans. Dis-je en souriant largement, une mine taquine au visage, me moquant légèrement.

Lorsque je le traitai d’orgueilleux dans une fausse toux peu subtile, mon rire se mêla au sien. Je l’imitai alors que nous reprenions place pour remplir un nouveau sceau. Je sifflai impressionnée par le nombre de vaches restantes à traire.

Tu vas pouvoir t’asseoir et admirer mon travail pendant ce temps alors. Dis-je en riant doucement faussement prétentieuse, alors qu’il me rassura en me disant que les renforts allaient bientôt venir à notre aide. Alors permet moi de t’offrir un premier moment de détente à la cafétéria quand la rescousse fera son entrée. Lui dis-je sur un ton invitant, le questionnant doucement du regard par la même occasion pour savoir si l’idée l’enchantait de casser la croûte.  

J’étais concentré dans ma tâche cette fois, nous avions repris notre sérieux pour nous consacrer aux dernières minutes qui nous restaient pour traire ces dernières vaches. Lorsqu’il me posa les questions à propos de sa guérison, je poursuivis mon travail en alternant mon regard entre mon travail et sa personne.

Eh bien, cela va dépendre de l’ampleur de ta blessure, dans ton cas je dirais que ça peut prendre entre 6 et 8 semaines. Et comme tu m’écoutes vraiment beaucoup et que tu continues tes activités, ajoutais-je de façon ironique, peut-être que ça serait plus 10 semaines.  Avouais-je avant de poursuivre sur un ton rassurant.

Personnellement cela dépend du métabolisme des gens. Je suis persuadée que ça se feras rapidement, mais tu vas devoir faire un peu d’effort… pour en faire moins disons. Si tu veux pouvoir reprendre tout ton train de vie habituel à 100%. Lui dis-je de façon franche en posant un regard de compassion sur lui et une main sur son épaule. Ça passera vite tu verras. Ajoutais-je pour le convaincre un peu, le soutenant silencieusement cette fois avant de poursuivre le remplissage du lait.