[FB] Art of probability

Lun 29 Jan 2024 - 18:36

Raffaela & Kay

Art of probability

Ils étaient arrivés à la Tanière depuis presque une heure, le temps d’échanger quelques politesses et surtout de recevoir les instructions pour la nuit. Ayden avait fait le choix d’aller à un point d’eau pour se décrasser, mais Kay n’avait qu’une envie : dormir. Tant pis si elle sentait le chien s’étant roulé dans ses propres excréments, elle n’aspirait qu’à s’écrouler sur un semblant de matelas à l’abri du ciel et de ses horreurs. De fait, elle suivit seule Riley dans un bâtiment un peu à l’écart du centre de l’aéroport. La chambre qu’ils avaient négociée pour la nuit ressemblait plus à un abri de SDF, mais ces temps-ci, on prenait ce qu’il y avait. En soulevant la tenture, elle remarqua qu’il y avait un deuxième lit. Super, comme si elle n’avait pas assez profité de la compagnie de Ayden ces dernières semaines… De toute façon, vu son état de fatigue, elle serait endormie avant le retour du jeune homme.

Hé Mariani !

L’espace d’une petite seconde, son cerveau lui indiqua qu’elle n’avait pas donné son nom de famille à Riley, qu’il y avait une incohérence. Pourtant, sa bouche avait déjà engagé une réponse :

Quoi ?

Kay se retourna vers l’origine de l’appel. Cependant l’homme ne regardait pas dans sa direction. Son regard suivant le sien, elle tomba sur… Non… Elle cligna des yeux quelques fois afin d’être sûre que ce n’était pas l’épuisement qui la faisait halluciner. Les yeux écarquillés, les sourcils relevés, il ne manquait plus que la bouche ouverte pour compléter cette facette de surprise. Son regard croisa celui de sa demi-sœur et le choc s’accentua. Quelque chose bougea dans son corps et autre chose se verrouilla. Comment la princesse avait réussi à survivre et surtout comment elle avait atterri à l’autre bout du pays ? Ici ? Un mot tenta de sortir, mais ce ne fut qu’un gargouillis. Sa gorge s’était bloquée. Si elle avait eu les ressources cognitives, Kay se serait étonnée elle-même de la réaction de son corps ou de son cerveau, ou des deux. Il se passa de longues secondes pendant qu’elle fixait Raffaela ainsi qu’à l’inspecter de haut en bas – parce que oui, non seulement c’était difficile d’admettre qu’elle était en vie, mais en plus, elle avait tout ses membres. Enfin, son expression redevint plus neutre et elle réduit la distance entre elles alors que Riley débitait des propos insignifiants. Même de près, elle semblait en forme. Kay était agitée, dansant quasiment d’un pied sur l’autre, incapable de savoir quoi dire ou quoi faire. Elle était contente de revoir sa demi-sœur comme toutes les fois où elle revenait en permission à la Nouvelle-Orléans. Ces dernières années avaient été différentes, la brune lui avait caché son éviction de la Navy. En outre, ses missions pour la SMP lui apportaient moins de flexibilité pour rentrer ou soit, elle n’avait pas suffisamment insisté… Dans tous les cas, ça devait faire deux ans qu’elle n’avait pas croisé ce regard. La satisfaction de la voir en vie se mélangeait avec un certain malaise. C’est sûrement pour cette raison qu’elle lui tendit la main afin de serrer celle de Raf’.

Je te pensais fondue dans le Bayou.

Dit-elle sans émotion. Non pas qu’il y en avait, mais l’intensité du choc contrecarrait l’amusement de son propos. Ce dernier n’était pas tout à fait juste parce que Kay n’aurait jamais pensé qu’elle puisse faire le chemin entre son logement et le Bayou sans y perdre la vie. Néanmoins, la preuve était là, devant elle, elle avait parcouru une bonne partie du pays. Fronçant légèrement les sourcils de perplexité, elle posa la question :

Comment ?

Question simple, vague et son interlocutrice devrait s’en contenter.

Code by Silver Lungs & Bibi

Lun 29 Jan 2024 - 21:23

Cette journée aurait dû être comme toutes les autres. Soit d’un ennui mortel. Tu t’étais même rendue du côté de l’infirmerie pour occuper ton temps. Pas que tu étais particulièrement douée pour aider les autres, mais tu avais des connaissances non négligeables qui te permettaient de filer un coup de main. Tu ne cherchais pas non plus à aider, mais tu voulais occuper ton temps. Ce n’était pas avec ton coin de fortune que tu pouvais vraiment être utile. Ce que c’était frustrant pour une femme comme toi qui désirait seulement être utile. Et uniquement pour son égo, pas à la recherche d’appréciation des gens.

« Hé Mariani ! » Un profond soupir t’échappa tandis que tu t’arrêtas brusquement dans le couloir que tu empruntais tous les jours afin de regagner ta chambre. Tu ne pris même pas la peine de tourner la tête alors que tu soufflais : « Pour toi, c’est Docteur Mariani. » Tu lui répétais chaque fois et chaque fois, il continuait de te provoquer. Au fond, tu te doutais que ça l’amusait et… Si tu lui répondais encore c’est que vos échanges t’amusaient aussi. Tu n’étais pas la femme la plus gentille du monde, bien au contraire, mais tu y arrivais – étrangement – bien avec les gens. Tant mieux. Lorsque tu avais besoin d’eux, ils étaient là. « Même pour ça… ? » Riley te tendit quelque chose, mais ton attention était déjà ailleurs. Ton regard venait de se poser sur une personne qui t’était beaucoup trop familière. Tu figeas. Complètement. Pendant de longues secondes, tu restas immobile à te demander si ton imagination ne te jouait pas des tours. Ou si tu n’avais pas besoin de lunettes, car ta vision n’était plus claire. « Come on Mariani. Je me suis fait chier à… » Le brun finit par s’arrêter alors qu’il commençait à comprendre que la situation n’avait rien de normal. Il se recula d’un pas afin de permettre aux deux sœurs de pouvoir s’observer.

Kay fut la première à avancer dans ta direction. Toi, tu étais immobile. Et sans mot. Il fallait le faire pour réussir à te faire fermer. Plus elle avançait vers toi et plus tu sentais ton cœur battre rapidement. Tu avais l’impression qu’il allait te lâcher. Avoir été de nature expressive, tu aurais sûrement tout envoyé balader pour la prendre dans tes bras… Et… Fuck it. Elle te tendit une main délicate que tu saisies fermement. Tu t’agrippas à cette main que tu n’avais pas l’intention de relâcher avant de faire un mouvement brusque pour attirer ta petite sœur vers toi afin de la serrer de ton bras libre. Elle détestait quand tu faisais ça, mais tu détestais ce serrage de main trop formelle, c’était ta sœur!!

Tu ne prolongeas pas, mais tu ne lâchas pas sa main tandis que tu t’éloignas d'un pas pour l’observer de haut en bas. Encore une fois, elle fut la première à parler et sa remarque t’arracha un demi-sourire. « Tu devrais pourtant savoir depuis le temps que j’ai toujours une porte de sortie. » Tu n’avais pas d’instinct de survie, certes, mais tu étais débrouillarde. « Je te retourne la question. Qu’est-ce que tu fais ici…? Et où étais-tu tout ce temps ? » Les doigts de ta main libre glissèrent sur le col du haut de ta demi-sœur avant qu’une grimace ne prenne place sur ton visage. « À quand remonte ta dernière douche ? Et ces vêtements ? Une horreur. » Ah oui, du Raffie tout craché. L’apparence avant les réponses aux questions essentielles, comme le fait d’expliquer comment tu pouvais être encore debout. « Viens, j’ai sûrement des trucs pour toi. » C’était un prétexte aussi pour ne pas poursuivre cette discussion dans le couloir, aux yeux de tous, mais surtout devant ceux de Riley qui attendait toujours d’avoir l’attention avec la jupe qu’il t’avait ramené entre les mains.

@Kay Mariani

Mar 30 Jan 2024 - 18:45

Raffaela & Kay

Art of probability

Elle aurait dû prévoir, s’y attendre, mais son esprit était bien trop occupé à accuser le coup. La voilà, complètement crispée dans les bras de sa demi-sœur. C’était… Bizarre. Elle lui rendit légèrement son étreinte avec sa main libre. L’autre était toujours prisonnière et elle allait le rester longtemps manifestement. Kay arqua un sourcil en entendant le son de sa voix. Non seulement, ça sonnait à la fois très familier, mais aussi très étranger. De plus, cette histoire de porte de sortie la laissait perplexe. Si un temps de parole lui avait été accordée, elle l’aurait mis à contribution pour développer sur les probabilités de Raffaela de réussir à rester en vie. Hélas, une fois que sa demi-sœur avait ouvert la bouche, les paroles se débitaient et la brune n’avait pas le temps de formuler une réponse cohérente. Son regard se porta sur sa main toujours emprisonnée tandis qu’elle nota l’évitement de sa question. Son attention revint à son interlocutrice lorsqu’elle s’approcha d’elle pour toucher ses vêtements, Kay se tendit légèrement en prévision d’une autre embrassade violente. Rien ne vint si ce n’est un commentaire mal déguisé sur son hygiène. À peine le temps de faire une moue réprobatrice, elle était déjà entrainée à la suite de Raffaela. Un petit cri de surprise et aussi un peu plaintif retentit. Tout en marchant, elle se retourna pour lancer un regard piteux à ce lit qu’elle espérait tant rejoindre. Oui, elle était contente de revoir sa demi-sœur, mais dans sa hiérarchie de priorités, dormir passait avant ces retrouvailles qui viraient à une fashion-week. Riley et sa jupe passèrent dans son champ de vision. Face à ça, elle ne put s’empêcher de se demander où elle avait atterri. Qui s’amusait avec des jupes alors que le chaos régnait dehors ? Pas la peine de chercher bien loin, la réponse était accrochée au bout de sa main. Kay garda le silence durant cette balade forcée jusqu’à ce qu’elles ralentissent.

D’autres questions ou je peux en placer une ?

Son ton était plat et n’avait rien de sévère, juste une réelle interrogation face à l’avalanche sous laquelle elle s’était noyée quelques secondes plus tôt. Kay examina son nouvel environnement… qui n’avait rien de bien nouveau. Raffaela devait loger là, c’est tout. De la part de la Princesse Mariani, elle s’était attendue à autre chose.

Déjà, garde tes jupes, je préfère puer le raton laveur écrasé depuis 2 semaines que porter ça ! Ensuite, je suis là parce que… c’est pas plus mal qu’ailleurs ? Un collègue avait de la famille ici et on a décidé de le suivre. Ici ou ailleurs, c’est du pareil au même.

Dit-elle en haussant les épaules. Après tout, où est-ce que Raffaela attendait qu’elle soit ? Kay planta ses pieds dans le sol montrant bien qu’elle ne voulait plus se faire trainer avant d’avoir ce qu’elle voulait.

Et toi, tu m’as pas répondu… Je t’imaginais plutôt dans un penthouse d’un hôtel de luxe plutôt que…. « ici ».

Son « ici » fut accompagné d’une petite grimace qui marquait le contraste entre l’hôtel de luxe et les conditions de vie à l’aéroport. Pour Kay, c’était mieux que la plupart des camps qu’elle avait visités, mais elle n’était pas Raf’.

Non c’est faux. Je t’imaginais réellement fondue dans le Bayou. Après un temps : Contente que ce ne soit pas le cas cela dit.

Un léger sourire en coin montra la sincérité de cette déclaration parce que oui, c’était une déclaration ! Elle fit un mouvement de sa main libre pour évacuer toute possibilité de réponse ou autres effusions qui pourraient venir à l’esprit de Raffaela. Revenons à l’essentiel, pas la peine de s’attarder là-dessus.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

Cette fois la formulation de la question était claire et de toute façon, la brune ne bougerait pas tant qu’on n’aurait pas satisfait ses interrogations. Enfin… Vu son état de fatigue, sa demi-sœur avait le minimum de force physique pour la trainer sur quelques mètres sans trop de résistance.

Code by Silver Lungs & Bibi

Les démonstrations d’affection n’avaient jamais été votre point fort dans votre famille, mais peu importe. Le soulagement et la joie avaient pris possession de toi à cet instant précis. Même si jamais tu n’aurais osé l’avouer, tu t’étais fait un sang d’encre pour Kay. Tu pensais régulièrement à elle, te demandant ce qui lui avait pu lui arriver, où elle était et surtout, si elle était vivante. Aujourd’hui, tu pourrais lui poser toi-même ces questions et c’était inespéré. - Enfin sauf le fait qu'elle était vivante, tu avais la réponse. - Mais pas ici, tu ne voulais pas rester au beau milieu du couloir. Les vêtements abimés de ta sœur allaient te servir d’excuses pour l’attirer un peu plus loin. Peu importe sa moue, pour importe sa complainte. Lorsque tu avais une idée en tête Raffie, tu ne l’avais pas ailleurs. « Pas maintenant. » Kay aurait l’occasion de parler plus tard. Dès que vous auriez atteint cette chambre qui te servait d’habitation. C’était petit, ce n’était pas l’idéal, mais tu avais appris à l’apprécier. Presqu’au point de te sentir comme chez toi ici.

Finalement un petit rire s’échappa de tes lèvres avant que tu ne secoues négativement la tête. « T’as vraiment cru que j’allais te donner mes jupes ? Mes chères et précieuses dans tes… mains indélicates ? Jamais de la vie. » Malgré ton ton taquin, elle te connaissait suffisamment pour savoir que tu étais sérieuse. Tu n’allais jamais lui partager tes précieux vêtements. Tu avais autre chose qu’elle allait préférer et que toi, tu détestais. « C’est comme cela partout..? Tu étais où quand c’est arrivé ? » Avec le temps, que tu t’étais fait à l’idée que la vie ne serait plus jamais pareil, mais… tu ne pouvais pas t’empêcher de garder un maigre espoir que tout n’avait pas été ravagé.

« Je m’imaginais aussi dans un hôtel de luxe, mais ai-je vraiment le choix ? » Tu soupiras tandis que tu observais autour de toi. Vous étiez très loin de résultat souhaité, non ? Ta survie semblait tellement improbable que Kay insista sur le comment du pourquoi. Tu t’approchas d’une armoire présente dans ton bureau que tu ouvris pour lui pointer ta valise qui s’y trouvait. « Au bon endroit, au bon moment. Je me rendais à Londres pour un séminaire, j’avais une escale ici et je n’y suis jamais repartie. Rien de plus compliqué que ça. » C’était une évidence. Rien d’incroyable qui méritait qu’on s’y attarde vraiment. « Mais j’ai pas de nouvelles de… » Tu soufflas. Tu n’en parlais jamais. C’était plus facile pour toi de faire très peu mention de ton fils. Comme ce fut le cas avec Kay au préalable. Moins tu y pensais et mieux tu te portais.

Rapidement tu chassas cette pensée de ton esprit pour ton concentrer sur ton armoire. Tu commenças par sortir un t-shirt tout simple. Foncé. Un peu trop grand pour toi, il le serait sûrement pour ta frangine aussi, mais elle risquait de mieux l’apprécier que toi. Tu sortis un pantalon ample style camouflage que tu lui tendis également. « Ils m’ont donné ça quand ils ont cru que j’allais sortir dehors pour explorer. » Tu grimaças. Comme si une femme comme toi allait vraiment sortir d’ici pour aller explorer autour. Tu en avais tellement rien à faire de ce qui se passait autour. Et ce n’était pas toi qui allait commencer à aller chercher des ressources pour aider les autres.

@Kay Mariani

Raffaela & Kay

Art of probability

Décidément… On se demandait pourquoi Raffaela n’avait pas fini PDG d’une entreprise ou officier dans l’armée juste pour le plaisir de donner des ordres. Ce n’était pas un problème pour elle en temps normal, mais là, elle aurait aimé pouvoir se poser quelque part – de préférence sur un lit, afin de pouvoir obtenir les réponses qu’elle désirait. En entrant dans le « logement », son regard passa en revue les alentours, notant quelques petits détails et aussi, retrouvant une certaine familiarité. Raf’ était quelqu’un d’organisé et ça se sentait. Ce qui poussait encore plus sa question du pourquoi elle était ici et non dans un endroit plus raffiné, si tant soit peu, cela existait encore. L’histoire des jupes permit à son attention de revenir à la blonde. Pour la forme, Kay fit une grimace se partageant entre le dédain et la logique. Il était difficile de contre-argumenter sur ce point.

Córdoba, à 300 km de Mexico.

Répondit-elle du tac au tac. Concernant le reste du monde, elle haussa les épaules. Prenant la question au premier degré, comme souvent, elle ne pouvait pas honnêtement répondre que la situation était aussi désastreuse qu’ici partout. Elle n’avait pas été partout dans le monde. Quant à l’hôtel de luxe rêvé par son interlocutrice, il y avait de sérieux doutes sur la probabilité de son existence, mais qui sait… Le ton avec lequel elle aborda cette pseudo-lamentation fit arquer un sourcil amusé à la brune. Princesse un jour, princesse toujours. Bientôt, il serait question de l’état pitoyable de sa manucure. Un peu exagéré ? Pas trop. Au moins, les conditions de survie de Raffaela furent éclaircies. Tout était limpide maintenant : elle n’avait pas bougé d’un pouce depuis plus d’un an, voilà comment elle avait réussi à survivre.

Sacrée chance.

C’était peu dire. Cependant, elle n’eut pas le temps de faire un commentaire supplémentaire que la phrase de sa demi-sœur retentit et une alarme se mit à sonner dans son cerveau. Au moins, elle avait anticipé sur une de ses prochaines questions : qu’est ce qu’il était arrivé à son fils ? Kay se frotta le bras mal à l’aise de la tournure que prenait la conversation. Son neveu était sûrement mort et la jeune femme n’avait strictement aucune idée de comment elle pourrait réconforter cette mère éplorée… Néanmoins, l’autre femme s’était déjà attelée à une activité voulant manifestement éviter le sujet. Si elle poussa un soupir de dépit, de son côté, Kay poussa un petit soupir de soulagement face à ce changement d’ambiance. Ca n’enlevait pas la douleur qui devait languir chez Raf’, mais ça lui évitait d’y faire face. Par contre, elle dut faire face à cette nouvelle tenue. Oui, quand celle-ci avait une idée en tête, on ne pouvait pas lui déloger. Elle grogna et attrapa les vêtements, entendant son explication avec un vague sourire.

Ça serait te condamner à mort.

Annonça-t-elle sans emphase alors qu’elle commençait à se déshabiller. Après tout, si ça pouvait lui faire plaisir. Ca ne vaudrait pas un bain, mais ça allégerait l’odeur… Normalement.

En parlant de condamnation, comment t’as réussi à te rendre utile ici ?

Ben oui, une spécialiste de la virologie n’avait pas une grande utilité par les temps qui couraient. Du moins, Kay le pensait.

T’as découvert un moyen de transformer la pluie en un arc-en-ciel qui guérissait le cancer ?

En réalité, ça ne serait pas si étonnant que Raf’ lui réponde oui. Son ego prenait tout autant de place que ces deux personnes réunies dans cette faible portion d’espace. Cela dit, on n’avait plus grand-chose à foutre du cancer ces temps-ci.

Cela dit, je note que les hommes essayent de te soudoyer en t’offrant des vêtements. C’est que t’as réussi à te faire apprécier.

Le monde n’était vraiment plus ce qu’il était. Kay l’appréciait, mais pour des raisons bien personnelles et cela avait mis beaucoup de temps avant que cela se produise.

Ils essayent d’acheter quelques faveurs particulières. Et... ça marche ?

Pour Kay, tout se monnayer de nos jours. Et son sourire en coin ne laissait aucun doute sur l’aspect un peu grivois de sa question ou était-ce simplement le plaisir d’avoir des vêtements totalement propres sur soi ? Peut-être un peu des deux.

Code by Silver Lungs & Bibi

Vous vous informiez l’une sur l’autre. Curieuses de savoir comment vous aviez survécu dans la dernière année. Ton histoire était courte et plutôt simple. Tu avais eu la chance de te retrouver au bon endroit, au bon moment, il n’y avait rien de plus à dire. Quitter cet endroit aurait été un suicide pour quelqu’un comme toi, donc tu n’avais pas bougé et tu avais fait ce que tu pouvais. Tu ne pouvais palier à l’ennui tous les jours, mais on ne pourrait pas te reprocher l’effort. Du côté de ta frangine, son histoire serait plus intéressante à raconter. Elle avait dû traverser un nombre incalculable d’obstacles pour arriver ici. Et d’ailleurs pourquoi ici ? Tu aurais du temps pour lui demander, mais pas ce soir. Tu la voyais épuisée, tu n’allais pas insister. Là, tu voulais qu’elle se change et qu’elle se sente un minimum confortable dans les vêtements qu’elle allait porter. « Tu ne t’aies pas fait la réflexion que la mort serait plus agréable que… ce monde ? » Oh, il ne fallait pas croire que tu étais suicidaire ~~(c’est une autre Lara ça.)~~. Tu ne voulais pas mourir, mais tu t’étais faite la réflexion. Votre enfer n’avait rien d’agréable. Peut-être que tu aurais dû être condamnée à mort en sortant dehors ? Tu allais voir un autre jour, pour le moment, tu étais ici et bien vivante.

« Arrête de te moquer de mon boulot, tu veux ? » Tu avais levé les yeux au ciel sans aucun ménagement. Tu savais qu’elle te taquinait, mais ton boulot était un sujet plus sensible. « Et franchement, si j’avais voulu faire quoi que ce soit, ce n’est pas ici que je ne pourrai le faire. On est dans un aéroport, ils n’ont aucun matériel scientifique. Ils tentent de m’apporter des trucs, mais c’est pas comme cela que je vais sauver le monde. » Sauver le monde… Tu avais des grandes ambitions Raffie et pourtant, tu le disais très sérieusement. Tu te voyais encore comme la personne essentielle pour redonner des couleurs à votre monde. « En attendant, j’aide surtout du côté de l’infirmerie. Je savais bien que les cours supplémentaires en médecine que j’ai suivi allaient me servir un jour. » Pas en pratique, mais surtout en théorie. Tu avais cette chance de pouvoir utiliser les connaissances que tu avais étudié. Et cela, même si tu ne les avais entendus qu’une unique fois dans ta vie. À l'époque, tu avais décidé de prendre des cours de plus afin d’avoir des crédits supplémentaires – et pour ton plaisir personnel – et pas question pour toi d’aller vers la facilité. Tu avais choisi la branche de la médecine.

Kay réussit à te faire rire avec sa question remplie de sous-entendus. Tu secouas négativement la tête. « Tu parles d’une drôle de façon de faire. M’offrir des vêtements pour me les enlever ensuite. Pourquoi pas après tout. » Tu haussas les épaules avant qu’un demi-sourire ne prenne place sur tes lèvres. Tu n’avais pas l’intention de répondre davantage à cette question. C’était ta vie intime après tout, non ? « Disons seulement que ça serait dommage de laisser à l’abandon ces magnifiques vêtements qu’ils trouvent pendant leurs expéditions. Je me suis portée volontaire. » Tu observas ta frangine un instant avant de faire un signe de la tête vers le second lit qui se trouvait dans cette chambre que tu devrais partager. « Allonge-toi un peu. Je ne veux pas te dire que tu as une sale gueule, mais… Je ne veux pas te mentir non plus. Ça fait combien de temps que tu n’as pas eu une nuit complète ? Un repas correct ? » Bien vite, le naturel était revenu au galop envers Kay. Elle était ta sœur, oui, mais tu l’avais élevé comme une fille dès qu’elle avait rejoint ta demeure. « Je te ferai visiter plus tard. » Tu ne lui laissais pas vraiment le choix. Tu étais peut-être égocentrique, mais pas totalement pour ne pas remarquer les cernes qui avaient adopté son regard. « Parce que tu n’as pas l’intention de repartir, n’est-ce pas ? » Ton ton se rapprochait presque de la menace. Tu n’étais pas certaine de réussir à la laisser repartir si c’était son désir.

@Kay Mariani

Raffaela & Kay

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La surprise face à cette remarque s’afficha sur le visage de Kay. Ses sourcils laissaient voir la perplexité qui l’habitait actuellement. L’idée ne lui avait même pas effleuré l’esprit et elle ne comprenait même pas que sa demi-sœur aborde ce sujet.

Non !

Qu’est-ce qui poussait quelqu’un à former ce genre de pensées alors que le mot d’ordre était la survie justement ? Sa seule conclusion : la flemme. La vie pouvait être usante à force… Certes, il y en avait une autre. Une dont elle avait été témoin. Cette seconde explication qui concernait le changement de condition d’un être humain, la perte de sa liberté et la domination de sa volonté par autrui. Cependant, elle repoussa la réflexion dans un coin isolé de son esprit, ne voulant pas s’y plonger devant Raf’. Sans réellement savoir pourquoi cet évitement. Kay eut tout de même un instant de suspicion envers son interlocutrice. La façon d’être de Raffaela ne reflétait aucune tendance dans ce sens même après l’avoir détaillée longuement.
Comment pouvait-elle lui demander de ne pas se moquer de son travail alors qu’elle avait l’audace de prétendre pouvoir sauver le monde. Même Kay voyait à quel point c’était arrogant. Penchant légèrement la tête et regardant son interlocutrice avec un léger sourire en coin, elle laissa filer toute remarque possible au travers de ce silence. En attendant, elle comprit enfin comme elle avait réussi à gagner sa place dans le camp et ce n’était pas grâce à son amour pour la mode.

Faute de sauver le monde, tu sauves des vies, c’est déjà ça.

Enfin, fallait-il voir encore de quelle vie il s’agissait. Un autre problème. En tout cas, elle avait senti la frustration de Raf’ et avait essayé d’y amener un peu de réconfort.

Quel sacrifice de ta part. Je reconnais bien là ton altruisme.

Dit-elle en levant les yeux au ciel - alors que franchement Kay était mal placée pour parler d’altruisme. C’est sûr que les vêtements étaient très importants par les temps qui couraient… On avait l’impression que sa demi-sœur était hors du temps, s’affichant comme si rien ne s’était passé. Elle nota tout de même qu’elle n’avait pas directement répondu à sa question et Kay se contenta d’un demi-sourire pour elle-même plutôt que tenter de creuser le sujet. Demi-sourire qui ne dura pas longtemps au vu de la remarque sur son physique. Son regard se porta sur le second lit et elle se massa la nuque, indécise.

J’ai l’habitude et je ne suis pas à plaindre.

Dehors, d’autres étaient dans un plus sale état qu’elle. Elle sentit plus qu’elle ne vit quelque chose se tendre chez Raffaela. Son regard revint à elle, la dévisageant et cherchant une menace dans son attitude. Se rappelant de qui il s’agissait, Kay relâcha ses muscles aussitôt. La fatigue était bien là et ses réflexes prenaient le pas sur sa réflexion.

Je… Je n’en sais rien. On a seulement négocié pour rester qu’une nuit histoire de se reposer avant de repartir. Peut-être quelques jours de plus si quelque chose d’intéressant se présentait.

Mais il n’avait jamais été question de poser son sac à Malden pour y rester. Kay comprenait que maintenant avec la présence de sa demi-sœur, c’était un peu différent. Et clairement, cette dernière attendait que ce le soit. La brune regarda autour d’elle comme si elle cherchait à obtenir des indices sur la valeur de cet endroit. Si Raf’ y était, c’est que ça devait être bien et de fait, elle passa outre ses interrogations. Finissant par s’asseoir dans un soupir d’aise, elle reprit :

J’imagine que je dois avoir quelques compétences dont ils pourraient avoir besoin… Et ton matériel scientifique, ça doit être possible d’en récupérer quelque part. On n’est pas au milieu du Nevada non plus.

Comme elle lui avait dit, ce n’était pas pire qu’ailleurs alors pourquoi ne pas rester. Quant au matériel, Kay comprenait difficilement que Raf’ n’ait pas encore réussi à se le procurer.

Je suppose que tu es installée ici pour de bon ? Surtout au vu de tes échanges vestimentaires florissants. Et La Nouvelle-Orléans… ?

C’était plus facile de faire de l’humour que de réfléchir au réassemblage de son plan initial concernant Malden. Néanmoins, son sérieux revint avec cette question en suspens. Kay y était passée et elle ne voulait certainement pas que Raf’ y mette les pieds. Cela ne l’empêchait pas d’essayer de savoir ce qui se passait dans la tête de la blonde.

Code by Silver Lungs & Bibi

Un « non » déterminé, si franc qu’il t’en fit hausser les épaules. Ce n’était pas étonnant que tu sois la plus rationnelle d’entre vous deux, celle qui se posait le plus de questions. Tu étais la scientifique, elle était le soldat. Vous ne pensiez pas de la même façon et ça ne t’étonnait pas plus que cela.

Faute de sauver le monde, tu sauvais des vies. Encore une fois, tu haussas les épaules avec nonchalance. Il était évident que tu n’aimais pas suffisant l’être-humain pour sauver des vies par choix. Ironique quand tu disais quelques instants plus tôt vouloir sauver le monde. Pour toi, il y avait une différence très importante entre les deux. Et surtout un très fort égo à nourrir. Sauver une vie, ça ne t’apportait rien. Mais sauver toute la race humaine… Tu allais devenir une Reine. Et cette pensée, loin du rationnel, te faisait sourire. Te faisais persévérer dans ce monde qui n’avait plus aucune valeur. « Altruisme… Bien sûr… » Tu avais murmuré avec un léger rire. Vous saviez toutes les deux que ce n’était pas ta qualité principale. Du moins, toi, tu le savais. Est-ce que Kay avait une autre vision ? Après tout, elle avait eu le droit toute sa vie à la sœur présente, protectrice, aimante… Rien à voir avec la scientifique que tu pouvais être dans le cadre de ton travail. Et cette seconde mère revint rapidement au galop lorsque tu pensas au fait que Kay pouvait repartir dès demain matin. Ça tu n’étais pas d’accord et tout ton langage corporel parla pour toi. « Ils ne vous mettront pas à la porte. Vous pouvez prendre le temps dont vous avez besoin ici et… avoir l’esprit un peu tranquille ? Ne me fais pas croire que vous avez quelque chose de mieux à faire dehors ? » Qu’est-ce qui pouvait la pousser à vouloir partir aussi vite ? Pour toi, il n’y avait pas de raisons. La survie dans ce monde passait par la stabilité. L’aéroport était un bon point de départ pour ça. Après tout, tu étais toujours en vie une année plus tard. Bon, en même temps, tu n’étais pas celle qui était sortie le plus souvent. Tu ne prenais pas réellement de risques à côté d’autres membres de ce camp.

« Juste pour le matériel scientifique, je t’engage. Tu peux rester autant de temps dont tu as besoin, mais peut-être pas dans cette chambre. Je t’aime beaucoup, mais j’ai besoin d’intimité. » Tu pouvais bien l’héberger quelques jours, le temps qu’elle prenne ses marques, mais c’était qu’une mesure temporaire. Tu n’étais pas seule dans cette chambre pour rien. Néanmoins, tu avais fini ta phrase avec un léger sourire. Tu avais conscience que tu n’étais pas du tout maitre de la situation. Que ce n’était pas toi qui allais décider. « Et si Noah n’est pas d’accord. Il va m’entendre. » Tu en doutais également. Noah avait besoin de bons éléments dans son campement. Kay entrait facilement dans cette case. « Pour de bon, je ne sais pas. Il y a un autre campement près d’ici. La Colline. Ils sont sur la base militaire. Celle où Paolo était affecté. Si j’ai l’occasion de m’y rendre un jour, je vais y aller. » Tu n’avais pas besoin d’en dire davantage. Ton instinct maternel reprenait le dessus. Tu étais ici pour le moment, tant que tu n’aurais pas l’opportunité de retrouver ton garçon, sans mettre ta propre vie en danger. Tu voulais le retrouver, certes, mais tu n’étais pas prête à sacrifier ta propre vie pour tes suppositions. Tu ne savais pas où Paolo se trouvait réellement. « Pour le moment, c’est ici chez moi. Je n’ai pas l’intention de quitter Malden. Ça serait suicidaire. Je n’ai jamais été à la Nouvelle-Orléans par intérêt tu sais… J’y étais car ma famille était là-bas. Maintenant… La moitié se trouve ici. Pourquoi aller risquer sa vie pour des marécages ? » La moitié dont tu faisais référence se trouvait juste devant toi. Après tout, ça faisait des années maintenant qu’il n’y avait que Kay et Paolo qui comptaient. « Et j’espère qu’une bonne nuit de sommeil te permettra d’être aussi raisonnable que moi à ton réveil. Tu ne comptais pas retourner là-bas ? Si ? » Pourquoi partir après tout ? Qu’est-ce que ça lui donnait ? Qu'est-ce qui se trouvait là-bas ?

@Kay Mariani

Raffaela & Kay

Art of probability

En dépit du temps écoulé, il semblait qu’elles réussissaient toujours à se comprendre. Si Kay n’était pas douée pour les interactions sociales, Raf’ l’était un peu plus sans pour autant être un exemple. Son absence de filtre laissait souvent les gens pantois alors que pour la brune c’était un avantage. Sans sous-entendu, la compréhension était meilleure. Néanmoins, ça ne les empêchait pas de faire de l’ironie et la réaction de son interlocutrice, ce simple rire lui réchauffa un peu ce qui lui servait de cœur. La familiarité de ce sentiment la réchauffa, comme la perturba quelque peu. Concernant le camp et l’extérieur, elle n’avait pas tout à fait tort. En signe d’assentiment ; ou peut-être était-ce de la contrariété, elle grogna.

J’imagine que non.

Kay se gratta la joue en réfléchissant réellement à cette question. Rester dans un endroit inconnu, plein de gens inconnus ne lui plaisait guère. Le facteur de la présence de sa demi-sœur pesait maintenant dans la balance… Un soupir silencieux se bloqua dans sa gorge et elle haussa les épaules.

La vie sédentaire peut être ennuyante.

Dit-elle avec honnêteté. Certes, elle ne connaissait pas la dynamique de la Tanière mais elle savait ce que c’était de vivre à un endroit et se rappelait de La Nouvelle-Orléans. La vie dans un camp et sur la route n’apportait pas les mêmes avantages et la jeune femme était plus attirée par l’extérieur. Cependant, elle nota la proposition de sa demi-sœur et arqua un sourcil. Avait-elle autant de pouvoir pour décider si elle pouvait rester ou non ? Kay la détailla un instant avant de se rappeler que ça ne serait pas étonnant. Que ce soit officiel ou non, Raffaela aimait tenir les rênes.

Tes gémissements la nuit, je m’en passe.

Un demi-sourire se forma sur ses lèvres lors de cette provocation. Au-delà de cet argument peu recevable, les deux femmes avaient vécu ensemble sans jamais être collées l’une sur l’autre et il était probable que Kay finisse par étouffer la blonde sous un oreiller si elles finissaient dans la même chambre.

Cela dit, ta proposition peut fonctionner quelque temps.

Ca lui donnerait une ligne à suivre pour un temps mais après ? Aucune idée. Après serait après et la jeune femme aviserait à ce moment-là. Et comme elle l’avait songé, Raf’ avait une espèce d’influence dans le camp. Elle ne savait pas qui était ce Noah mais elle se doutait qu’il était une des têtes dirigeantes de la Tanière.

Noah… ?

Kay n’eut pas le temps d’en demander plus que la phrase suivante la bloqua. Son regard devint plus vif et son cerveau eut une décharge suffisante pour que toute son attention soit opérationnelle. Son neveu se trouvait pas loin ? Elle avait beau chercher dans sa mémoire, elle ne savait rien d’une base militaire à Malden. C’était plutôt normal considérant que Paolo était dans l’armée et non la Navy. Laissant son interlocutrice déblatérait, son esprit fonctionnait à plein régime, soulevant des questions et d’autres hypothèses. Les dernières questions de la blonde l’ancrèrent de force dans le moment présent. Kay leva la tête pour la dévisager sans comprendre où elle voulait en venir.

Je…

Bonne question. Elle qui ne décidait jamais et qui n’avait pas posé la question à Raffaela pour cette raison…

Je ne crois pas. Je n’en sais rien. Le…

Un instant, elle serra les dents parce qu’il lui était réellement difficile de verbaliser ce que la Nouvelle-Orléans lui inspirait.

J’ai juste un attachement à ce lieu mais… Probablement je n’y retournerais pas avant quelque temps.

La familiarité y était pour beaucoup mais pas que. De bons souvenirs provenaient de cet endroit et sans savoir comment, la ville – même aujourd’hui – lui inspirait un sentiment de sécurité. Peut-être était-ce pour ça qu’elle y était restée aussi longtemps après le début de la pluie même s’il n’y avait personne pour l’y retenir. Concernant ses plans, surtout avec la mention de Paolo dans le coin. Il était difficile de donner une réponse.

Je crois que je vais rester un moment… Mais… Pourquoi tu n’as pas déjà été voir ?

Elle fronça les sourcils, réellement intriguée par le comportement de Raffaela.

T’as peur qu’il ne soit pas là ?

C’était abrupt comme question.

Tu veux que je m’en charge ? Ça fait très longtemps que je ne l’ai pas vu mais je suis sûre de pouvoir le reconnaitre. Ou au moins de l’entendre.

Il était assez grande gueule, les chiens ne font pas des chats. Elle écarta les mains devant cette évidence qui se formait dans son esprit. La seule explication qui faisait sens pour le moment était que le camp était fermé aux étrangers.

C’est sûr que s’il s’agit d’infiltrer le camp, ce n’est pas toi avec tes talons qui vont pouvoir faire le boulot.

Clairement pas… Raffaela serait même capable de chanter au rythme de ses talons claquant sur le sol pendant la mission.

Code by Silver Lungs & Bibi

Tu continuais de rêver de cette fameuse Colline, de pouvoir y mettre les pieds et pour récupérer ton enfant. Même si tu n’avais aucune notion en combat, même si tu n’étais pas la mieux placer pour une mission de sauvetage, tu voulais le faire. Parce que ton fils, c’était toute ta vie et que ça te tuait de le savoir si proche et d’être coincée ici. Tu en avais parlé à Noah déjà. À Cailean aussi. Ils ne t’avaient rien promis, mais ils n’avaient non plus noyé tes espoirs. Alors tu te contentas de ce que tu (ne) savais (pas) faire le mieux. Tu attendais et tu évitais de réellement t’attarder sur ce sujet. Tu n’arrivais pas à bien maitriser tes émotions et tu devais rester maître de ce que tu ressentais. Constamment. Parler de la Nouvelle-Orléans s’avérait plus simple. Du moins, pour toi. Tu sentais que tu avais pris Kay de court avec ta question. Tu fronças les sourcils légèrement. « Tu es attachée à ce lieu ? Pourquoi ? » Elle n’avait pas eu une enfance facile, une adolescence perturbée. Qu’est-ce qu’elle affectionnait dans cet endroit ?

« C’est beaucoup trop loin. » soufflas-tu dans un premier temps en baissant légèrement la tête. Presque honteuse. « C’est beaucoup trop loin pour quelqu’un comme moi. » Kay avait traversé le pays, rien n’était trop loin pour elle. Mais pour toi, c’était autre chose. Tu n’avais aucune notion de combat. Tu n’avais même pas de notions de survie. « Si je sors, je ne reviendrai pas. » Ça tu le savais au fond de toi. « Les dirigeants de la Tanière viennent de la Colline où ils ont causé une rébellion avant de partir. Disons que les relations entre les deux campements ne sont pas très… amicales. Je ne peux pas aller voir et revenir comme si de rien. » Et s’il n’était pas là ? Tu n’osais même pas y penser. Tu vivais sur l’espoir et ça devait continuer.

« T’en charger ? Tu viens à peine d’arriver et tu serais prête à repartir pour mon fils ? » Est-ce que tu étais vraiment étonnée de cette proposition venant de Kay ? Non pas vraiment. « Prends-le temps d’arriver, de te reposer et nous en reparlerons. » Tu n’avais pas envie de lui dire non dans la seconde, mais tu n’avais pas envie non plus de la jeter dans la bouche du loup. Tu venais de la retrouver, tu voulais profiter de sa présence un maximum. Elle était ta sœur, tu l’avais élevé comme une fille, tu n’allais pas sacrifier l’un de tes enfants pour en retrouver un autre. Tu pourrais sacrifier n’importe qui, mais pas elle.

Un sourire naquit sur tes lèvres alors qu’elle était clairement en train de se moquer de toi. « Ne me sous-estime pas trop. Talons ou pas, je sais être étonnante quand je veux quelque chose. » Tu pinças les lèvres avant que ton regard ne commence à briller légèrement. « D’après les dires, la Colline a des laboratoires avancés. Ça me fait presque rêvé, mais… » Tu haussas les épaules. « L’attachement. » Tu étais ici depuis le début. Depuis le jour 1 (celui qu'on retient) de cet enfer. Avant même que ça s’appelle « La Tanière ». Est-ce que tu étais prête à laisser tout ça derrière toi pour la science…? Tu savais très bien que oui.

@Kay Mariani