Nass ressent pour Léonor un mélange complexe d’affection, de respect, et d’admiration profonde, tissé au fil de leur survie partagée. Depuis deux ans qu’ils luttent ensemble, leur relation a évolué au-delà de l’amitié ou de la simple camaraderie de survie. Il la voit comme une partenaire de combat, une force d’une résilience inébranlable qui a su le soutenir et l’inspirer là où lui-même se sentait parfois vaciller. Mais malgré cette admiration, il porte en lui une frustration teintée de culpabilité, un poids qui vient de sa propre incapacité à croire, comme elle, en la survie de sa sœur jumelle.

Nass est, par nature, méfiant et pragmatique, il voit la survie comme un enchaînement de décisions rationnelles où l’espoir n’a que peu de place. Pourtant, Léonor n’a jamais renoncé à croire en la survie de Zira, et cette détermination l’a, à la fois, fasciné et agacé. Il n’a pas su respecter cette étincelle d’espoir en elle et, au contraire, a tenté de la réprimer, croyant bien faire en la protégeant des illusions et des déceptions. À ses yeux, il voulait la préparer au pire, l’empêcher de s’accrocher à un rêve qu’il jugeait impossible. Mais maintenant qu’ils ont enfin retrouvé Zira, Nass est face à une vérité douloureuse : il a sous-estimé Léonor, et cette découverte le déchire autant qu’elle le rend heureux.

Il sait qu’il lui doit des excuses, car il a souvent été celui qui brisait l’espoir dans son regard. Il regrette de n’avoir pas cru en elle et de lui avoir imposé sa propre peur comme une vérité absolue. Derrière sa carapace de méfiance et de pragmatisme, Nass éprouve pour elle un respect profond et une tendresse sincère. Il admire la force tranquille de Léonor, sa capacité à maintenir un équilibre entre ses convictions et les épreuves qu’ils ont traversées. En veillant sur elle durant le double séisme, il a aussi pris conscience que Léonor représentait plus que de la simple compagnie ou un pilier dans la survie : elle était devenue, pour lui, une présence irremplaçable, un lien à la fois fragile et précieux qu’il craignait de perdre.

Nass n’a pas mis de mots sur ces sentiments, peut-être parce qu’il se refuse encore à s’y abandonner. Mais il sent bien qu’elle est plus que son alliée. Léonor est, en quelque sorte, son ancre, le fil d’espoir auquel il s’accroche malgré ses propres doutes. Il se sait faible sans elle, et il ne ressent aucune honte à reconnaître cette dépendance émotionnelle qu’il cache derrière une apparente force. Son regard sur elle est celui d’une admiration qui frôle l’attachement amoureux, même s’il n’ose pas l’admettre.

Desciption du lien