La main verte

Le soleil était déjà haut dans le ciel et Nolan dut se protéger les yeux pour voir où il allait. Où est ce qu’il allait trouver du Nitrate de potassium ? Ce genre de sac se trouvait surtout en jardinerie et les quelques personnes a qui il avait parlé lui avait conseillé le magasin spécialisé à quelques kilomètres de là. Oui, là il y en aura certainement.

- pff… ces fumigènes ont intérêt à bien marcher comme je veux.

Il resserra la sangle de son sac à dos en calculant les dose qui lui faudrait. Avec 2 sac , il devrait en avoir assez pour les test et pour faire une dizaine de grenades à fumigènes. Mais il en prendra autant que possible. Et si il trouve du sucre en poudre, il en prendra aussi. Son sac était vide, mise à part une gourde remplie et une barre chocolatée dont la date était dépassée depuis plusieurs semaines. Sur le coté était attachée une machette et son 9 mm à l’arrière de son jean.

Habituellement le camp n’acceptait pas qu’il sorte seul du camp… Et il ne l’acceptait toujours pas. Mais Nolan ne pouvait pas toujours attendre le bon vouloir des hauts gradés pour envoyer les récupérateurs. Si les brigands ou les autres camps attaquaient à nouveau, il fallait pouvoir se défendre. Alors depuis quelques semaines, quand il avait besoin de sortir, il sortait par lui-même en faisant le mur. Et il avait un arrangement avec Melvin qui le laissait entrer sans poser de questions en échange de quelques clopes faites maisons.

La jardinerie ne devait plus être très loin maintenant…Mais dans quelle direction aller ? N’ayant pas grandit a Malden , c’était quitte ou double pour Nolan. Il prit le parti de tourner à gauche. La mauvaise décision qui changera radicalement sa journée, puisqu’en en quelques secondes il se retrouvait devant six mutants. Il ne bougea plus d’un poil pendant que le premier infecté venait vers lui, comme pour vérifier qui était ce nouvel arrivant. On ne connaissait pas encore comment fonctionner le cerveau…

Son arrêt était-il vraiment choisi où alors c’était le corps de Nolan qui s’était pétrifié de peur ?

Un hurlement l’aida à se remettre en route. Les six infectés étaient à présent aux trousses derrière l’homme qui s’engouffra dans une ruelle. Son bon sens l’empêcha de sortir son arme à feu. Il n’avait pas besoin d’attirer d’autres mutants…Se sortir de cette situation serait déjà bien périlleuse !
Il tourna à droite pour les semer plus facilement. Gagnant du terrain , il profita d’une voiture retournée et se glissa dans véhicule en espérant se cacher. Mais c’était mal connaitre ces rodeurs qui fonctionnait visiblement aussi aux odeurs car ils s’arrêtèrent net devant la voiture, cherchant un moyen de rentrer dans l’habitacle. Cette deuxième erreur fut fatale. Ici il ne pouvait pas manier correctement sa machette, et son 9mm, bien que chargé de plusieurs balles attirerait encore plus de créatures…

Une pensée funeste lui vint : personne ne retrouvera jamais son corps ici, dans cette voiture, dans une rue d’un Malden détruit. Et un bruit de fracas le sortit de ses pensées. Puis un autre. Tout ce que Nolan aperçu : une paire de bottes, qui fracassait et faisait tomber les zombies comme des marionnettes. Le dernier s’écrasa au sol, puis s’en suivit un silence pesant…jusqu’à ce qu’une brune aux cheveux long se montra. Nolan écarquilla les yeux :

- Mya ?

« Je te laisse cinq secondes pour parler, Melvin. » que je lâche en écrasant le paquet de clopes sous ma botte. Mon ton ne laisse place à aucune interprétation. Je ne suis pas sotte, et je crois qu'il commence à le réaliser. Tout le monde est au courant, de toute façon. Les règles ne sont pas là pour être brisées. Sortir tout seul est dangereux, en plus d'être inconscient. Oh, c'est vachement ironique venant de ma part, je sais. Oliver pourrait certainement mourir de rire à la simple mention de la chose. Mais je me débrouille mieux que la plupart des gens, dehors. Mieux que Nolan, surtout. Melvin m'indique la direction vers laquelle son copain se dirige, et je quitte le camp sans poser plus de questions. Mon flingue est à ma taille, mais j'ai ma hache à la main, et ma matraque à la cheville - comme à l'habitude.

Je ne vais pas mentir, j'aime bien l'idée de ne pas être sous les projecteurs pour les mauvaises raisons, pour une fois. Je ne m'en cache même pas. Mais je suis surtout curieuse de savoir ce qui motive l'ingénieur à sortir de façon aussi téméraire. Qu'est-ce qui ne pouvait pas attendre une équipe d'exploration? Une mission de ravitaillement? Où est l'urgence?

Elle me frappe de plein fouet, l'urgence, quand un hurlement résonne jusqu'à mes tympans. Je me crispe en me venant me coller sur le mur extérieur d'une bâtisse commerciale, pour faire état de la situation. Rapidement, je note la présence rapprochée de ces saloperies de parasites, mais je n'arrive pas à savoir combien ils sont. Je peux reconnaître le type qui se cache dans la voiture renversée, n'empêche. Nolan, en chair et en os. Je roule les yeux au ciel. « C'est une putain de blague. » que je grogne en un souffle, me demandant si la prochaine étape est vraiment nécessaire. Non parce que je pourrais rebrousser chemin et prétendre que je ne l'ai jamais retrouvé. Mais il semble que je ne suis plus cette personne là, aujourd'hui.

Je m'approche avec précaution, n'ayant toujours pas le meilleur champ de vision à travers les autres bagnoles de ce qui devait jadis avoir été un carambolage monstre. Quatre infectés, tous du même côté de la voiture - et visiblement très intéressé par le dîner qui est à l'intérieur de la carrosserie. Je ramasse un morceau de métal par terre - impossible pour moi d'identifier ce que c'est - avant de le lancer plus loin, pour attirer les rôdeurs ailleurs. Deux mordent à l'hameçon, désertant momentanément la voiture tandis que j'enfonce ma hache dans la tête d'un des cons. Sauf que la lame l'épingle contre la bagnole, et je n'ai pas le choix d'utiliser ma matraque pour achever son copain. Les deux autres reviennent ensuite vers moi, je les repousse de quelques coups de pieds avant de reprendre ma hache - non sans un effort considérable. Mon souffle s'accélère, alors que je termine d'envoyer le dernier duo vers une mort un peu plus tranquille.

Sheppard prononce le nom de ma jumelle, et c'est suffisant pour attirer les deux décharnés que j'avais manqué juste avant. Ils reviennent immédiatement vers nous en claquant des dents. Bordel de merde.

« Nolan, sors de là avant de te faire prendre à nouveau! SORS DE LÀ! » Il attend vraiment que je fasse tout le boulot?

« Un peu d'aide, peut-être?! » Je suis bien heureuse d'être dehors à la place de Mya, finalement. Parce qu'elle ne serait clairement pas en sécurité avec lui.