The Hunter and The Prey (Paolo)

Eliana rentrait d'une énième session d'exploration, plutôt fructueuse cette fois-ci, et elle était plutôt heureuse de n'être repartie qu'avec un jean ouvert au niveau du genou. Un accident qui aurait pu être évité lorsqu'elle avait descendu un énième mort en y enfonçant la lame de son couteau directement dans le crâne. Un simple pansement avait cependant fait l'affaire, et il n'y avait pas de quoi en faire un drame. Elle avait conscience qu'on allait vérifier sa blessure, checker qu'elle n'ai pas été mordue, mais la taille et l'apparence de la plaie ne laissait aucun doute quant au fait qu'il s'agissait d'une écorchure sans danger. Ouais, elle était déjà revenue avec quelques bleus, des écorchures, elle avait même reçu une sacrée plaie au bras une fois, mais cela faisait étrangement parti de son quotidien désormais. Elle s'était faite aux blessures, à la douleur, et les petites cicatrices disséminés ici et là sur sa peau prouvaient après tout qu'elle se battait pour rester en vie, et Eliana aimait beaucoup cette perspective. C'était presque plus parlant que les tatouages qu'elle n'avait pas.

Elle était seule aujourd'hui, pas de binôme, pas de groupe, elle n'était pas partie bien loin, et elle était revenue avant que le soleil ne commence à se coucher. Il faisait encore beau aujourd'hui, et c'était presque.. agréable, de marcher ainsi, dans le calme, de 'rentrer à la maison' après une journée de labeur. C'était sa nouvelle normalité, et elle s'y était faite, parce qu'elle n'avait pas le choix.
Et puis... quelque chose brisa le calme ambiant. Eliana elle entendit quelques bruits derrière elle, quelques bruissements, des... bruits de pas aussi ? Arme en main, la jeune femme se retourna à vive allure, tandis que son 9mm braquait... le vide. Pourtant ce n'était pas son imagination, non, les bruits d'animaux, le vent, les bruits de la vie sauvage, elle les connaissait trop bien pour baisser sa garde.

« Hey ! Qui est là ? »

Eliana avait conscience qu'elle était trop proche de la Colline pour que cela soit un intrus, à moins que quelqu'un ait été assez suicidaire pour venir jusqu'ici ? En y pensant... avoir un otage comme monnaie d'échange pour piller un lieu, cela pouvait être un plan. Si seulement cette personne savait que la Colline préférerait certainement éliminer Eliana plutôt que de la voir devenir gênante, elle ne tenterait définitivement pas ce genre de choses. Mais il y avait des inconscients partout.
Mais face à l'absence de réponse, la jeune femme s'apprêtait ensuite à se retourner afin de reprendre son chemin, mais son instinct lui intimait de ne pas bouger, et de lever les mains, et ce bien qu'elle n'avait encore entendu personne. Quelqu'un l'observait, elle en était certaine, elle ne rêvait pas. Ses mains bien visible après avoir rangé son arme, elle reprit la parole d'une voix forte, pour que l'intrus l'entende, mais surtout dans l'espoir d'alerter quelqu'un si cette personne mettait effectivement sa vie en danger.

« Ok, je lève les mains, vous voyez ? On se calme d'accord ? J'ai un sac remplit de médoc et de conserves, si c'est ce que vous voulez, prenez-le, et barrez-vous. »

Elle n'osait pas se retourner, et elle se sentait d'ailleurs un peu stupide, comme ça. Et s'il n'y avait effectivement personne ? C'était un coup à devenir la risée du groupe si quelqu'un la voyait, car il était évident que personne ne se retiendrait de se payer sa tête. Et elle n'avait pas besoin de ça maintenant, elle qui se questionnait encore sur le fait de rester ou non à la Colline n'avait pas besoin de plus d'arguments à charge contre le groupe qui l'avait recueillit.

« Je peux me retourner ou vous allez m'exploser la tête ?  Je vais pas vous mentir que ça m'embêterait pas mal... par rapport au fait que j'aime plutôt bien la vie quoi, malgré tout ce merdier.»

Le sarcasme, c'était sa meilleure arme lorsqu'elle sentait que la situation lui échappait, à risque d'empirer la situation, mais sa façon de penser demeurait la même : Quitte à se retrouver en position de faiblesse, autant ne jamais supplier, ne jamais pleurer, et ne jamais faire cadeau de sa peur à la personne qui la menaçait. Si elle devait crever, ce serait avec classe. Ou au moins, avec un minimum de dignité.