Just a little break [feat. Raffaela]

Voilà un moment que Raffaela était là. Jeune femme qu'il avait trouvé blessé dans la forêt, plutôt pas mal amochée même, tout ça à cause de la Tanière. Les fourbes auraient pu la tuer, elle avait eu de la chance de leur échapper et de tomber sur le groupe de River qui l'avait aidé. Après plusieurs jours à l'infirmerie, elle avait récupéré, c'est une sérieuse commotion qu'elle s'était fait, mais tout allait bien à présent.

Le chef lui avait fait visiter le camp histoire qu'elle ne soit pas perdue et aussi pour qu'elle connaisse son nouvel environnement. Forcément, il lui a montré les endroits ou elle peut aller, spécifiant que certaines zones étaient réservées pour une personnel restreint. La zone de stockage des munitions et armement n'était pas accessible à tout le monde, toujours gardé par quelqu'un par sécurité. Avoir une arme et munition était permis, mais il fallait demander l'autorisation et la personne s'occupant de ça donnait au demandeur. L'autre zone sensible était celle des recherches, mais ça semblait logique, histoire de ne pas déranger les scientifiques et les laisser faire leur boulot en toute tranquillité et pour éviter que quelqu'un ne vienne y faire n'importe quoi. Si elle était elle même dans le milieu de la médecine, elle pouvait comprendre ce genre de règle qui était tout simplement normale.

Le général avait sympathisé avec Miss Mariani, il appréciait grandement discuter avec elle et même passer un peu de temps en sa compagnie. Faut croire que ça lui changeait des militaires avec qui il passait presque 90% de son temps. Aujourd'hui, il rendait visite à la jeune femme, il avait même trouvé dehors, lors d'une sortie, une tablette de chocolat. Attention, c'est hyper rare de trouver ça et il ne l'avait montré à personne, espérant partager ceci avec sa nouvelle protégée. Il la trouva du côté de l'infirmerie, toquant à la porte alors qu'elle était ouverte pour ainsi signifier sa présence. "Bonjour, je ne te dérange pas ?" demande t'il en attendant une réponse avant d'entrer. Il n'y avait pas de malade, donc, elle devrait surement avoir un peu de temps à lui accorder. "Je venais voir comment ça va ? Si tu t'acclimates bien à ton nouvel environnement ?" C'était plus une excuse qu'autre chose, depuis le temps, elle avait déjà du commencer à prendre des repères et se sentir bien ici. "Tu peux prendre une pause ?" questionne t'il quand même, ne voulant pas l'embêter si jamais elle était occupée.

Ta vie avait changé. Peut-être exactement comme tu l’avais pensé, mais suffisamment pour que tu sois certaine du choix que tu avais fait. Certes, ce choix venait avec des responsabilités. Tu n’oubliais pas ce que tu devais à la Tanière, des compte-rendus détaillés sur tout ce qui se trouvait à la Colline, le tout en trouvant ta place dans cet endroit. Pour l’instant, ce n’était pas encore fait. Sans surprise, tu avais été interdite de la zone de stockage. Ce n’était pas plus mal, peut-être que tu savais techniquement te servir d’une arme à feu, mais tu n’avais pas la pratique nécessaire. Tu risquais d’être dangereuse si tu te retrouvais armée. Par contre, tu avais été plus contrariée de te voir écartée de la zone de recherches. Il était sans doute trop tôt pour qu’on te laisse prendre place dans les laboratoires de la Coline. C’était frustrant, tu étais ici pour ça, dans l’espoir de pouvoir changer le monde à ta façon. Tu allais prouver qu’on pouvait te faire confiance et tu pourrais commencer tes propres recherches sur le virus. La meilleure façon de te faire remarquer était de passer du temps avec le chef de la Colline, la personne qui pourrait donner son approbation pour te voir rejoindre les laboratoires. De plus, River était la personne qui t’avait recueilli et qui t’avait pris en charge dès ton arrivée. Le lien n’avait pas été difficile à établir et honnêtement ? Ça te plaisait bien. Tu découvrais un homme intéressant et très cultivé derrière ses grands airs de militaire.

En attendant de pouvoir te faire une autre place sur la base militaire, tu avais été postée à l’infirmerie. Qu’est-ce que tu avais dû te retenir de râler à cette affectation qui te ramenait directement à ton année d’ennui à la Tanière. Tu n’étais pas médecin, tu avais énormément de connaissances, oui, mais ce n’était pas ton domaine. On avait tendance à confondre ton rôle et c’était frustrant… Mais en attendant, tu prenais cette place et tu allais négocier plus tard. C’était mieux au fond. Cette place te passionnait moins, elle te permettait de visiter davantage l’endroit, de noter mentalement tous les détails importants et surtout… de surveiller patiemment le retour de ton fils. Tu savais qu’il était ici, qu’il était en mission à l’extérieur et tu ne faisais qu’attendre son retour pour espérer pouvoir le reprendre enfin dans tes bras.

« Bonjour River. Non bien sûr, tu ne me déranges pas. » Un sourire prit place sur tes lèvres avant que tu ne fasses signe au Général d’entrer. Cette journée s’annonçait déjà plus intéressante que les précédentes. « En toute honnêteté, ce n’est pas vraiment ce que j’attendais, mais je m’acclimate à tout. » Tu n’étais pas réputée pour tenir ta langue, même sous couverture. Ce n’était pas à l’infirmerie que tu te plaisais le plus et tu espérais que le message allait passer. « Ça dépend. Est-ce que je peux prendre une pause Général Attano ? » Un sourire presque complice naquit sur tes lèvres alors que tu laissais sous-entendre qu’il était décisionnaire sur ce point. Sans réellement attendre sa réponse, tu te saisis de son bras pour le guider vers l’extérieur de l’infirmerie. « Et toi ? Comment ça va ? Tout est sous contrôle ? » Dans ce monde, tout pouvait changer tellement vite. Tu n’étais pas spécialement attachée aux gens de cet endroit, mais tu devais t’informer, le faire croire.

Son arrivée surprise se fit en douceur, Raffaela n'étant pas occupée. Faut dire que c'était calme en ce moment à l'infirmerie et c'était tant mieux. S'il n'y a personne, ça va dire pas de blessé et pas de malade. Bon, il y a toujours quelqu'un qui arrive à se faire mal et qui a besoin de soin mineur durant la journée. Vous savez, le fameux coup de marteau sur les doigts, une petite chute... Bref, les choses qui pouvaient arriver avant et qui arrive toujours maintenant. Au moins, il ne dérangeait pas et c'était une bonne chose, le Général n'aurait pas voulu interrompre un soin par exemple. L'infirmerie n'est pas du goût de Mariani, mais elle devra se contenter de ça pour le moment. "Du moment que tu t'acclimates c'est déjà ça pour commencer," répond t'il avec une certaine douceur, mais qui montrait que pour le moment elle allait rester à cette place. Bien sûr que non, il ne laisse pas n'importe qui passer du côté des scientifiques. Si les recherches sont aux yeux de tous "la recherche d'un antidote", les moyens mis en œuvre eux sont secrets. On parle d'utilisation de cobaye humain, qui dit cobaye dit des gens pas vraiment volontaire pour ça. Alors, la faire entrer sans être sûr qu'elle sera prête à franchir cette barrière et garder le silence c'est une autre pair de manche. River a confiance envers les scientifiques déjà présent. Eux même n'ont aucun problème à sacrifier des vivants si c'est pour faire une avancée majeur. Mais le sera t'elle ? Hors de question de passer pour un monstre devant les gens, ceci installerait la peur et ce n'est pas le but. D'autant plus que les autres camps pourraient vouloir les anéantir. Car les vivants qui servent de cobaye sont trouvés dehors, forcément, il y a des chances qu'ils appartiennent aux autres groupes. Du coup, il ne peut pas se louper, sinon ça voudrait dire éliminer Raffaela pour qu'elle ne puisse pas parler... Alors qu'il lui demandait si elle pouvait prendre une pause, elle se levait pour s'approcher de lui, lui demandant la permission. "Je laisse les gens gérer leur temps, c'est toi qui décide, t'étais peut être occupé", suppose t'il ne voulant pas la déranger. Mais vu ce qu'elle avait dit avant, peu de chance qu'elle soit vraiment occupée.

Voilà qu'il se faisait embarquer pour sortir de l'infirmerie et se diriger dehors alors qu'elle lui demandait comment ça allait. "Si je suis là et que j'ai du temps, faut croire que tout va," souligne t'il simplement. La sortie du locale n'était pas loin et l'air frais se fit bientôt sentir dès que la porte fut ouverte. "Ça va, t'as réussi à te faire quelques amis dans le camp ? Je sais que certains sont du genre à rester dans leur coin, mais ils sont pas tous farouche. Je crois que que quelqu'un organise une fois par mois une petite soirée où tout ce qui veulent peuvent se réunir, une bonne occasion de faire des connaissances," l'informe t'il si elle n'était pas au courant. De temps en temps, il lui arrive d'y aller pour montrer sa présence et être proche des gens. "Il y a un banc là bas vers l'arbre, on peut s'y asseoir si tu veux." Même si ce n'était pas encore l'été, qu'il faisait frais et que les feuilles n'était pas au rendez vous, c'était toujours agréable de se poser là. "Parle moi un peu de toi. Quel genre de recherche tu faisais ? Tu es virologue ? Sur quoi tu bossais avant tout ça ?" demande t'il histoire de se renseigner un peu. Une virologue sera forcément utile dans l'équipe, mais avant, il veut voir un peu son parcours et savoir sur quoi elle travaillait.

Tu te contentas d’hocher la tête. Bien sûr, tu t’acclimatais et tu avais bien compris que c’est seulement le temps qui allait te permettre d’obtenir ce que tu voulais. Soit l’accès au laboratoire. Tu n’étais pas équipée pour confronter le Général. Tu avais compris assez rapidement qu’il ne fonctionnait pas de cette manière. Alors pour l’instant, tu avais décidé de jouer le jeu. De prendre la place qu’on te donnait et d’attendre que le temps fasse les choses. Même si ton fort caractère pouvait laisser croire le contraire. Tu savais être patiente. Après c’était une obligation dans ton choix de carrière. Le succès n’arrivait jamais du premier coup.

L’infirmerie n’avait jamais été ton endroit favori. Autant à la Tanière qu’à la Colline. Si tu pouvais t’y échapper, tu te saisissais de la moindre occasion. Certes, sans négliger ton travail bien sûr. Jamais tu n’aurais osé quitter cet endroit si tu avais eu un patient à ta charge. Mais tu n’allais pas attendre mille et une confirmations pour le faire. River te dit que tout allait bien et tu hochas la tête. « C’est une bonne nouvelle. Dans notre monde maintenant, j’ai l’impression qu’il y a plus de mauvais jours que de bons jours. » Tu soupiras. Votre monde avait tellement changé. Tout était devenu plus compliqué et il fallait profiter de chacun instant de tranquillité offert.

Tu dus te retenir d’hausser un sourcil à sa question. Est-ce que tu t’étais faite des amis dans le camp ? Non. Tu n’étais pas à la recherche d’amis. Tu étais très bien comme cela. « Je parlerais davantage de connaissances que d’amis. Via l’infirmerie surtout. » Tu n’avais pas été sauvage, pour une fois. Tu avais tâché de faire bonne impression, mais sans plus. Ce n’était pas avec eux que tu voulais établir le contact. C’était le Général qui t’intéressait. « Une soirée, vraiment ? Et tu te rends à cette soirée Général ? » Tu l’observas de haut en bas avant qu’un sourire taquin ne prenne place sur ton visage. Tu avais un peu de mal à l’imaginer dans ce genre de soirée, mais pourquoi pas après tout ? Tu allais peut-être être agréablement surprise. Ou bien, tu allais peut-être le pousser à t’accompagner ? Qui sait.

Tu l’accompagnas jusqu’au banc sur lequel tu pris place en premier. Tu laissas ton regard scruté l’horizon profitant un instant de cette presque normalité. L’ambiance arrivait presque à te faire oublier ce qui se passait dehors. Presque. Malheureusement pour toi, tu n’oubliais jamais rien. Ton regard se retourna vers l’homme lorsqu’il chercha à en savoir plus sur toi ou plutôt sur ta vocation. « Je suis virologue. Je travaillais dans un petit laboratoire gouvernemental du côté de la Nouvelle-Orléans. Nous étions une petite équipe spécialisée en immunothérapie. Nous utilisions des médicaments spéciaux ou des techniques pour réactiver le système immunitaire dans l’optique qu'il puisse mieux reconnaître et attaquer ces cellules anormales ou malades. » Tu haussas les épaules avant d’ajouter. « On compare parfois notre système immunitaire à une armée qui combat des virus et des bactéries. Nous cherchons à aider cette armée. » Si ça lui permettait d’imaginer un peu plus sur quoi tu avais travaillé. Oh certes, ce n’était pas ton unique projet, mais c’était celui qui avait pris beaucoup de ton temps et de ton énergie. « Il n’y a pas grand-chose à dire sur moi. Mon travail a toujours été une grande partie de ma vie. Mon travail et… mon fils. C’est tout ce qui compte. » Tu pinças les lèvres tandis que tu continuais de le regarder. Tu avais omis volontairement de mentionner Kay. Elle se trouvait dans un camp ennemi, c’était risqué autant pour elle que pour toi. « Tu as des enfants River ? »

Une fois Raffaella prête, ils quittèrent l’infirmerie qui n’avait pas vraiment besoin de personnel pour le moment. C’était calme, aucun blessé ou malade, elle pouvait donc s’absenter. Si quelqu’un rentrait blessé, ils le verront et entendront surement quelqu’un courir chercher de l’aide à l’infirmerie et dans la moitié de la base. Et puis, s’ils passent leur vie à attendre les personnes à soigner, ils ne feront plus rien du tout. C’était l’occasion pour River de discuter un peu avec la jeune femme, nouvelle dans le camp, voir si ça allait et si elle s’acclimatait. Ce n’est pas forcément évident de débarquer alors que presque tout le monde se connaît depuis un bout de temps ici. Si ça allait, elle ne semblait pas s’être spécialement rapproché des autres. Ce n’était que des connaissances à ses yeux. C’est surement encore trop tôt pour qu’elle se soit attachée, ce qui est normal. Si on ajoute l’apocalypse et le fait que n’importe qui pourrait mourir demain, c’est sûr que ça réduit l’envie de faire connaissance. ‘‘Je suis sûr que tu finiras par apprécier certaines personnes, ça prend du temps de nos jours.’’ Le général parla de cette soirée organisée une fois par mois, si des fois ça pouvait l’intéresser. River n’y allait pas vraiment, il faisait une courte apparition une fois de temps en temps, mais ne restait que pour boire un petit verre et il n’y a pas toujours de l’alcool, histoire de quand même se montrer et d’être proche des gens. Pour être aimé et apprécié, il faut bien qu’il donne cette impression d’être accessible et pas juste un énième dirigeant dans son palais dorée qui n’en a rien à foutre des autres. ‘‘« J’y passe en coup de vent d’habitude. Je n’ai jamais à aimé les soirées mondaines avant, autant dire qu’une simple soirée aujourd’hui n’est pas plus ma tasse de thé. Il faut bien quelqu’un pour veiller sur tout le monde quand ils s’amusent.’’

Installé sur le banc sous l’arbre, il débuta sa petite enquête. Son but étant d’en savoir plus sur Rafaela. Une virologue, ce qui est sûr, c’est que sa spécialité pourrait être très intéressant dans la recherche du virus. Il a déjà plusieurs scientifiques sur le coup, mais aucun n’a vraiment cette spécialité. Ceci pourrait être un gros plus de profiter de son expertise. ‘‘Je vois très bien ce que tu faisais. Tu cherchais des médicaments, des vaccins, de quoi lutter contre des maladies et virus. Ce ne doit pas être ce qu’il y a de plus facile à faire comme recherche,’’ suppose t’il, après tout, personne n’avait trouvé de solution contre ce que la pluie faisait aux humains. L’image qu’elle avait utilisé lui plaisait beaucoup, cette idée d’armée pour aider les cellules du corps humain. On dirait qu’elle avait bien choisi ses mots pour que ça colle avec Attano. ‘‘Quand tout ça est arrivé, tu as travaillé sur ce virus, sur comment lutter contre lui et faire en sorte qu’on devienne pas des… des zombies ?’’ demande t’il. Investiguer sur ce terrain était important. Si en plus elle avait des bagages vis à vis de la situation, ça pouvait grandement aider.

Quant à son sujet, elle n’avait pas grand chose à dire, beaucoup de travail dans sa vie, bien qu’elle ait un fils. C’est vrai qu’il avait fait le rapprochement entre les noms de famille sans pour autant poser la question pour le moment. ‘‘Le petit air de famille entre toi et le soldat qui répond au même nom n’est donc pas un hasard ?!’’ demande t’il pour en avoir le coeur net. Une mère et son fils réuni, quel joli hasard, une belle histoire tout ça. ‘‘Est-ce que tu savais qu’il était vivant ?’’ s’interroge t’il. En tout cas, elle était venue au bon endroit en choisissant la colline. La question lui fit bien entendu posé et pour avoir des enfants, on peut dire que MR Attano avait été productif. ‘‘J’ai six gosses. Autant dire une j’ai une petite armée. Mais j’ignore s’ils sont encore vivant. Depuis que tout est parti en vrille, je n’ai aucune nouvelle d’eux. J’espère qu’ils vont bien en tout cas.’’ Qui sait, un jour un de ses fils ou une de ses filles débarquera ici. L’avenir le dira, du moins, il l’espère. ‘‘Est-ce que tu étais… mariée ? Ou juste en couple ? Avant de te retrouver ici ?’’ demande t’il afin de continuer sa petite enquête mais aussi de discuter pour apprendre à la connaître.

Tu te contentas de sourire alors qu’il affirmait que tu allais commencer à apprécier certaines personnes. C’était très loin de ton objectif principal. Tu n’étais pas ici pour rencontrer des gens ou pour te faire des amis. Tu cherchais plutôt des alliés. Des personnes qui, indirectement, allaient t’aider dans ta quête et que tu pourrais ensuite jeter. Mais pour le faire, tu te devais de porter ton masque de la femme gentille, de celle qui cherchait à s’intégrer. Plus tu avais d’information sur chacun des habitants ici, mieux ça serait pour la Tanière.

« Il n’y a aucune recherche simple. C’est un métier dans lequel, il faut savoir s’accrocher. Qu’il ne faut pas avoir peur de recommencer encore et encore. Pour réussir, il ne faut pas refuser l’échec. Ce n’est pas donné à tout le monde » Et avec ton égo presque démesuré, il était presqu’étonnant que tu aies tenu le coup dans cette branche. Pourtant dans le cadre de ton travail, tu étais d’une telle patience. Tu n’avais encore problème à recommencer encore et encore, à tester de nouvelles choses. « Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de travailler sur le virus. J’étais en direction de l’Europe pour un séminaire lorsque la pluie est arrivée. J’étais en escale à Malden et je me suis retrouvée coincée à l’aéroport. » Et si tu avais été chez toi ? Est-ce que tu aurais eu le réflexe de te rendre dans tes laboratoires ? Oui, sûrement. Ton fils étant loin et ta sœur dans un autre pays, cette option aurait sûrement été la seule pour toi. Est-ce que le monde irait mieux si ça c’était passé comme cela ? Tu aimais penser que oui. Que tu aurais changé les choses, mais que tu pouvais le faire maintenant ici. Il n’était pas trop tard. Il te manquait seulement cet accès aux laboratoires qui pouvait changer le cours des choses.

Ta tête se retourna vivement vers River à son affirmation suivante. Tu te figeas un instant tandis que ta respiration se bloqua. Un soldat qui répondait au même nom de famille, un air de famille… Sans que tu ne puisses les contrôler, tu sentis les larmes monter dans ton regard. « Je… Il est vivant ? » Ta voix était montée légèrement dans les aiguës et elle était remplie d’espoirs. Dans un geste presque désespéré, tes mains avaient rejoint la cuisse de River. « Où est-il ? Il est ici ? J’ai besoin de le voir. » L’une des rares personne qui pouvait déstabiliser toutes tes émotions… Ton fils. À cet instant précis, il n’y avait plus de masque, plus de jeux. Seulement une mère qui était prête à tout pour retrouver son enfant. Tout.

« Six enfants ? Oh wow. C’est… Quelque chose. Ils ne t’ont pas trop fait perdre la tête ? » Tu ris. Parfois avec un seul enfant – voire deux si on comptait la garde reprise de Kay, tu avais trouvé ça difficile. Tu n’osais même pas imaginer comment on pouvait élever autant de petits monstres. « Et je suis désolée que tu te retrouves dans l’ignorance. Vraiment. Je te souhaite de tout cœur qu’ils aillent bien et qu’ils sauront retrouver leur chemin. » Tu ne pouvais que lui souhaiter le même instant de bonheur que tu venais de traverser en apprenant que ton garçon était vivant. « Non, je n’ai jamais été mariée. Ça n’était pas une priorité pour moi. Et dans un monde comme le nôtre, ça devient difficile de s’attacher à quelqu’un, tu ne trouves pas ? » Ton regard ancré dans le sien, tu étais curieuse de connaître sa position à ce sujet. Est-ce que l’amour en plein apocalypse était possible ? De ton point de vue, tu parlais plutôt de relations charnelles. Le corps en avait de besoin, mais le reste… « Tu es toujours avec la mère de tes enfants ? Est-ce qu’elle se trouve ici ? » Tu avais un doute sur cette question. Tu avais l’impression que tu serais déjà au courant si c’était le cas. « Est-ce qu’un homme de ta stature a le temps d’avoir quelqu’un dans sa vie ? » Un petit rire t’échappa. Tu le taquinais légèrement sans pour autant cacher que tu voulais flatter son égo, le faire sentir supérieur à toutes les personnes qui se trouvaient ici.