Stuck In The Middle With You (Eddison)

Eddison ne semblait pas vraiment emballé par le prénom qu'on lui avait cité pour l'exploration du jour. Ses sourcils se froncèrent légèrement, trahissant un léger mécontentement. Il n'avait rien contre cette personne en particulier, mais plutôt contre l'idée que ce soit une femme qui prenne part à cette aventure. Oui, le jeune homme était assez misogyne sur certains aspects, ses convictions teintant parfois son jugement et sa manière d'appréhender les situations.

En réalité, l’homme se préoccupait moins de la capacité intellectuelle d'une femme à gérer une expédition que de sa force physique. Une femme pouvait certainement se débrouiller, pensait-il, mais l'exploration pourrait nécessiter de transporter beaucoup de matériel et d'objets lourds, une tâche qui pourrait être freinée par la force physique supposément moindre de la blonde. C'était là une de ses préoccupations sous-jacentes.

Eddison avait pris soin de préparer le véhicule pour l'expédition à venir, vérifiant méticuleusement chaque détail pour assurer la sécurité de tous. Il avait passé des heures à gérer le matériel nécessaire, veillant à ce que rien ne soit laissé au hasard. Des provisions soigneusement sélectionnées, des couvertures chaudes, des duvets supplémentaires au cas où l'exploration tournerait mal et qu'ils devraient passer la nuit à l'extérieur. Dans ce monde post-apocalyptique, l'incertitude régnait en maître, et il était impératif de tout planifier avec minutie. Le destin était devenu bien trop imprévisible depuis cette merde, obligeant chacun à anticiper chaque éventualité pour survivre.

L'homme s'avança vers Eliana qui l'accompagnait aujourd'hui, celle-ci le fixait étrangement du regard, ses yeux semblant chercher quelque chose sur son visage. Il se demanda un instant s'il avait une tache ou une marque inhabituelle. Voyant Eliana secouer légèrement la tête comme pour se reprendre, il ne laissa rien transparaître sur son visage, pourtant sa réaction l’avait amusé intérieurement.

Il savait que sa présence imposante et son attitude réservée pouvaient parfois intimider et déstabiliser les autres, mais cela lui convenait parfaitement. En tant que chef adjoint de la colline, il se devait de conserver une aura de fermeté et d'impénétrabilité. C'était cette réputation qui lui conférait le respect et l'autorité nécessaires pour assumer ses responsabilités. Il savait que dans ce monde post-apocalyptique, montrer la moindre faiblesse pouvait être interprété comme une invitation à être submergé par les défis incessants de la survie. Ainsi, il maintenait cette façade d'homme impassible, prêt à affronter tout ce que l'avenir réservait à la colline.

"Bonjour Eliana," dit-il d'une voix calme et assurée. "Tout est prêt, on y va." Son ton était empreint d'une confiance tranquille, reflétant sa détermination à mener à bien cette exploration, malgré les défis qui pourraient se dresser sur leur chemin.

Eddison escorta Eliana jusqu'à la voiture et prit place du côté conducteur. Ce n'était pas tant que la conduite par une femme le dérangeait, mais il avait une préférence pour garder le contrôle. Il connaissait parfaitement les routes du coin, avec leurs pièges et leurs obstacles, chaque détour et chaque passage difficile étaient gravés dans sa mémoire. C'était comme si la carte de la région était imprimée dans son esprit, lui permettant de naviguer avec confiance à travers les terrains les plus accidentés.

La route se déroulait dans un silence presque palpable, une atmosphère familière pour Eddison. Il n'était pas un grand bavard, et sa tendance au mutisme était connue de ceux qui le côtoyaient. Si la personne assise à côté de lui ne faisait pas l'effort de combler le vide avec des questions ou des sujets de discussion, il ne prendrait pas l'initiative de le faire lui-même. Il préférait laisser le paysage défilant devant eux être le seul bruit de fond, permettant à ses pensées de vagabonder librement dans les méandres de son esprit.

Alors qu'Eliana brisa le silence avec une question, un bruit soudain éclata, perçant les pneus de la voiture d'un craquement sinistre. "Putain" Les doigts d'Eddison se resserrèrent instinctivement sur le volant alors qu'il raffermissait sa prise, son esprit soudain en alerte. Sans un mot, il continua à avancer quelques mètres de plus, pour leur laisser le temps de réagir. Il avait à peine arrêté la voiture que l'homme se mit à agir avec rapidité et sang-froid, aidant Eliana à récupérer le matériel essentiel tandis que ses sens étaient en alerte maximale.

C'était clairement un sabotage. Il avait emprunté cette route la semaine précédente et il n'y avait eu aucun signe de danger imminent. La situation était maintenant critique, mais Eddison se concentrait sur l'action, cherchant un moyen de sortir de cette embuscade avec Eliana en sécurité. C'est alors qu'elle lui fit signe du corps de ferme non loin, et il acquiesça en silence, comprenant immédiatement son intention. Sans un mot, il resserra son sac à dos et ajusta son fusil d'assaut sous son aisselle, prêt à l'utiliser au besoin.

Eddison pressa le pas en compagnie de la blonde, conscient de l'urgence de la situation. Arrivant devant le bâtiment, il prit soin de faire le moins de bruit possible, sachant que chaque son pouvait trahir leur présence. Les fenêtres et les portes étaient barricadées de l'intérieur, mais une fenêtre semblait ouverte à l'étage. Avec une dextérité silencieuse, il retira son sac, glissa son arme dans son dos avec sa sangle, et escalada la petite toiture avec aisance.

Une fois à l'intérieur du bâtiment, Eddison se déplaça avec prudence, scrutant chaque recoin à la recherche de dangers potentiels. Se tenant prêt, il fit exprès de faire du bruit sur le cadre de la fenêtre, attirant ainsi l'attention d'éventuels rôdeurs qui pourraient s'y trouver. Après une minute tendue, un individu attiré par le bruit se manifesta, tombant dans le piège tendu par le militaire.

Sans hésitation, Eddison enfonça son couteau dans la boîte crânienne de l'assaillant, assurant ainsi qu'il ne représenterait plus une menace. Avec précaution, il tira le corps sans vie vers lui et le jeta par la fenêtre, prenant soin d’éviter Eliana.

Eddison redescendit de la toiture, évaluant rapidement la situation. Il décida de ne pas retirer les barricades du bas, sachant que cela assurerait leur sécurité immédiate. S'ils devaient rester dans cet endroit pendant quelques heures ou même quelques jours, ils devaient se préparer à toutes les éventualités.

"On va rester là un petit moment", annonça-t-il à Eliana, sa voix calme mais déterminée. "On a une bonne vue sur la voiture au loin. Je veux voir si c'est juste de la malchance ou une embuscade."

Eddison se positionna de manière à faire une courte échelle à Eliana. "Allez, monte", l'invita-t-il, offrant ainsi à son compagnon de voyage un moyen sûr de rejoindre leur refuge temporaire.

Eddison écoutait d'un oreille sceptique la demoiselle, même si ses dires relevaient de la logique. Malgré ses réticences, il devait admettre qu'elle se révélait efficace dans la prise de décision. En tant qu'explorateur, il reconnaissait l'importance de cette qualité, même si cela lui coûtait d'admettre que cela venait d'une femme. La faisant monter, il la suivit juste après, prenant soin de tirer le rideau occultant derrière lui pour dissimuler leur mouvement.

Il déposa son sac dans un coin sombre de la pièce puis d'un geste habile, il alluma la lampe torche, accrochée à son pistolet, et une lueur vacillante jaillit, dissipant les ombres qui s'étaient emparées de la pièce après qu'il eut tiré le rideau. La clarté vacillante révélait les contours de l'endroit où ils se trouvaient, jetant des reflets dansants sur les murs décrépis. C'était comme si la lumière dévoilait les secrets enfouis depuis longtemps dans les recoins sombres de cet endroit abandonné.

Elianna, à côté de lui, laissa échapper une plaisanterie sur le fait que la scène lui rappelait le film *La Nuit des Morts Vivants*, mais Eddison ne pouvait pas partager son amusement.

La référence cinématographique lui échappait totalement. Toute sa vie, il avait traîné dans les rues, parfois derrière les barreaux de la prison, ou encore en service, mais il n'avait jamais vraiment eu le temps ni l'occasion de s'adonner au plaisir de regarder des films. Les seuls drames auxquels il avait été confronté étaient ceux de la vie réelle, et ils étaient bien suffisants pour lui.

“Si j’en crois les clichés, le premier qui meurt c’est souvent une personne de couleur, non ?” répondit Eddison avec une légère pointe d'humour, avant de reprendre un ton plus sérieux. “Alors, tâchons que cela se termine bien, je n’ai pas l'intention de mourir aujourd’hui.”dit-il son ton empreint d'une résolution inébranlable.

Eddison décida de laisser Elianna explorer une partie du corps de ferme pendant qu'il s'occupait de l'autre. Après tout, elle était exploratrice, habituée normalement à se débrouiller seule. De son côté, il entreprit de fouiller les pièces adjacentes, les yeux et les oreilles aux aguets.

Alors qu'il avançait dans le silence pesant, chaque craquement de plancher semblait résonner comme un écho menaçant. Mais il se rassura en se disant que si jamais Elianna se retrouvait en danger, son cri retentirait à travers les murs délabrés et parviendrait à ses oreilles attentives.

En pénétrant dans une salle de bain aux carrelages écaillés, Eddison ouvrit les placards, y découvrant une petite réserve de médicaments. Bien qu'il ne soit pas médecin, il savait reconnaître l'importance de telles trouvailles, surtout dans des situations d'urgence. Sans hésiter, il attrapa une corbeille à linge abandonnée dans un coin, la vida de son contenu et y jeta les médicaments trouvés. Les médecins de la colline feront le tri.

Après avoir exploré plusieurs chambres, Eddison se retrouva face à une pile de couvertures empilées dans un coin.Utile pour l’hiver. Cependant, une pensée pragmatique s'insinua rapidement dans son esprit.

*Avec la voiture hors service à cause des pneus, cela ne servirait pas à grand-chose de s'occuper à les empiler pour les ramener*, se dit-il, évaluant la situation avec lucidité. Les couvertures étaient certainement précieuses, mais sans moyen de transport adéquat, leur utilité serait limitée.

Avec précaution, Eddison décida de descendre au rez-de-chaussée, prenant soin de marcher lentement et d'observer attentivement les environs. Chaque pas était calculé, chaque coin scruté avec attention. Il se méfiait non seulement des possibles dangers comme les zombies errants, mais aussi des survivants cachés, dont les intentions pouvaient être tout aussi incertaines.

Ses sens étaient en alerte, prêts à réagir à la moindre menace potentielle. Chaque bruit, chaque mouvement dans l'obscurité devenait un indice à évaluer. Il se rappela les leçons apprises au fil des années dans les rues et les prisons : la prudence était leur meilleure alliée.

Alors qu'il avançait avec précaution dans les couloirs sombres du rez-de-chaussée, Eddison se préparait mentalement à affronter tout ce qui pouvait se dresser sur leur chemin, que ce soit un mort-vivant ou un autre survivant cherchant lui aussi à s'assurer sa propre survie.

Eddison entendit un râle étouffé provenant du salon. Se déplaçant avec précaution, il s'approcha en silence, son arme prête à toute éventualité. À sa grande surprise, il découvrit un corps attaché à une poutre, encore frais, loin de l'état de décomposition avancé auquel il s'attendait.

Son entraînement militaire lui permit de garder son calme malgré la surprise. La situation était désormais claire : la personne était récemment transformée. Ses sens en alerte, Eddison scruta les environs, s'attendant à ce que d'autres menaces se cachent dans l'ombre.

La situation semblait de plus en plus inquiétante. Eddison ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'appréhension. Il espérait ardemment que la personne qui avait attaché le corps à la poutre était partie depuis longtemps et ne revenait pas bientôt. Cette découverte sinistre ajoutait une tension supplémentaire à l'atmosphère déjà pesante du lieu abandonné.

Une pensée lui traversa l'esprit, semant le doute : cela pouvait-il être lié à la voiture ? Son instinct de survie lui dictait de rester sur ses gardes. Il avait l'impression que chaque coin sombre recelait un mystère à dévoiler, et il était déterminé à découvrir la vérité, quoi qu'il en coûte.

Eddison mit fin aux souffrances du rodeur en le transperçant de son couteau de chasse, tandis que le bruit des pas d'Elianna descendant les escaliers résonnait dans la pièce. Rapidement, il essuya son couteau sur le vêtement du macchabée, avant de s'avancer vers la demoiselle pour savoir ce qu'elle avait découvert.

Elle secoua la tête avec déception. Mis à part un journal intime, elle n'avait pas trouvé grand-chose. Un soupir d'exaspération lui échappa, mais il se reprit rapidement. Il pointa alors du doigt la corbeille où il avait déposé les médicaments trouvés, lui montrant ses propres trouvailles.

"Ça pourrait être utile," dit-il d'une voix calme.

"Si tu penses que le journal peut nous apporter des réponses, je ne t'empêche pas de le lire, mais reste sur tes gardes," déclara-t-il d'un ton prudent, son regard scrutant les ombres environnantes. Il pointa le faisceau lumineux de sa torche sur le corps inanimé. "Cet homme... Il est transformé depuis peu. Je ne sais pas si la personne ou les personnes qui ont fait ça vont revenir, mais en observant le corps... Il a une cheville brisée, des doigts retournés. Il a été torturé."

Un frisson parcourut son échine à cette réalisation macabre. La cruauté de ce qui avait été infligé à l'ancien habitant de ce lieu abandonné suscitait une vague de répulsion et de méfiance dans son esprit. Ils se trouvaient dans un endroit où le danger pouvait surgir de n'importe où, et cette découverte ne faisait que renforcer leur besoin de rester vigilants.

"Restons concentrés et par pitié, arrête avec le vouvoiement…Franchement, je n'ai pas besoin de ça pour être respecté."

Son expression était empreinte d'une assurance tranquille, réaffirmant sa confiance en lui et en sa capacité à se faire respecter sans avoir besoin de se plier à des conventions sociales dépassées. Pour lui, ce qui importait vraiment, c'était la solidarité et la confiance qu'ils pouvaient partager dans des moments comme celui-ci, bien plus que des formalités de langage.

Eddison laissa Elianna parcourir le journal intime tandis qu'il se dirigeait vers la cuisine. Il ouvrit les placards, scrutant les étagères à la recherche de conserve ou de tout autre aliment non périssable qui pourrait être utile. La lumière de sa lampe torche dansait sur les ustensiles et les étagères vides, révélant l'atmosphère poussiéreuse de la pièce abandonnée.

Chaque bruit de ses pas résonnait dans le silence, contrastant avec le murmure des pages tournées par la blonde dans l'autre pièce. Le militaire se concentra sur sa tâche, fouillant méthodiquement chaque recoin de la cuisine dans l'espoir de trouver des provisions qui pourraient les aider à traverser cette épreuve.

Eddison revint dans la pièce, tenant deux conserves de fruits dans les mains. Il les déposa sur une surface plane, puis regarda avec sa partenaire.

"Alors, tu as trouvé quelque chose ?" demanda-t-il, son regard scrutant le visage d'Elianna en quête de toute indication sur ce qu'elle avait découvert dans le journal intime.

Eddison se tenait aux aguets, son regard rivé sur Elianna qui décrivait ses inquiétudes. Chaque mot qu'elle prononçait résonnait en lui, faisant écho à ses propres pensées. Cette maison qui leur servait de refuge, nichée au creux de nul part, lui semblait de plus en plus suspecte à mesure qu'ils l'exploraient. Il se déplaça furtivement dans la pièce, ses pas feutrés résonnant à peine sur le plancher de bois. Son regard s'attarda sur les détails, chaque objet, chaque recoin.

Les circonstances de leur arrivée, les pneus crevés juste devant cette bâtisse isolée, semblaient bien trop opportunes pour être le fruit du hasard. Les barricades qui entouraient la propriété semblaient moins destinées à protéger qu'à retenir, ne laissant qu'une seule fenêtre accessible à l'étage. Une petite toiture en pente offrait un chemin facile pour quiconque voudrait s'introduire.

Le silence pesant qui régnait dans les pièces, l'absence totale de désordre, tout semblait trop parfait, comme dans une mise en scène bien calculée. Une bouffée d'adrénaline parcourut le corps d'Eddison alors qu'il réalisait l'ampleur du danger qui les guettait. Cette maison n'était pas un havre de paix, mais un piège sournois qui se refermerait sur eux au moindre faux pas.

Un léger sourire se dessina sur le visage d'Eddison, un mélange d'amusement et d'admiration devant la légère plaisanterie d'Elianna sur son apparence physique. Il ne pouvait pas nier qu'elle était une belle femme, et il savait qu'elle ne serait pas épargnée si les individus responsables de l'atroce mise en scène s'attaquaient à elle. Le sourire fugace d'Eddison s'évanouit rapidement alors qu'il se plongeait dans ses recherches, tandis que sa partenaire de malheur se concentrait sur la quête de réponses dans le vieux journal qu'elle avait déniché. Il fouilla méthodiquement chaque coin de la pièce, en attendant.

Une fois quelques trouvailles en main, il rejoignit Elianna pour connaître ses découvertes. Il écouta attentivement chaque détail qu'elle lui livrait, ne laissant échapper aucune information. Chaque mot était crucial dans cette lutte pour leur survie.

"On va remonter, mais avant." Eddison se redressa, son regard scrutant la porte d'entrée. Il remarqua avec une pointe d'admiration que celle-ci n'était pas barricadée, mais simplement verrouillée. C'était une ruse intelligente, un piège dissimulé avec soin pour mieux surprendre leurs adversaires. Mais aujourd'hui, ces individus ne bénéficieraient pas de cet avantage, car le militaire poussa une imposante armoire en chêne massif devant la porte, la bloquant efficacement.

Le bois gronda légèrement sur le sol alors que l'armoire trouvait sa place, scellant leur retraite tout en leur offrant une couche supplémentaire de sécurité. Eddison se retourna vers Elianna. "Au moins, ça ne pourra pas nous arriver dans le dos, ou du moins, on l'entendra venir si ça tente quelque chose."

L’homme dévisagea les médicaments et les conserves avec méfiance. Si ces individus étaient assez retors pour tendre des pièges mortels, il n'avait aucune confiance dans les éléments qu'ils avaient découverts.
Il se détourna du salon, laissant derrière lui les provisions potentiellement empoisonnées. Dans une situation aussi tendue, il préférait ne prendre aucun risque inutile. Chaque objet, chaque aliment pouvait être une menace déguisée.

Les marches des escaliers craquèrent légèrement sous le poids d'Eddison alors qu'il gravissait les marches avec précaution, son arme bien en main, prêt à réagir à la moindre menace. Il ne laissait aucune place à l'hésitation, sa priorité était leur sécurité, la sienne et celle d'Elianna.

Arrivé devant la chambre qui avait été leur entrée dans cette maison piégée, il s'approcha du rideau avec prudence. D'une main ferme mais attentive, il écarta légèrement le tissu pour observer l'extérieur, ses sens en alerte maximale. Il jeta un coup d'œil rapide, scrutant les environs avec une attention acérée, prêt à agir à la moindre menace. Mais il ne bougea pas complètement le rideau, conscient que l'ouvrir entièrement pourrait révéler leur position à d'éventuels ennemis à l'affût.

La voiture toujours en place était un indicateur que les architectes de ce piège n'avaient peut-être pas encore pris position.

"On va attendre," dit-il, sa voix grave résonnant dans le silence oppressant. "On a aucune visibilité du terrain. Si quelqu'un montre le bout de son nez, on le chope, on l'interroge. Pas de pitié."

Son regard se posa sur Elianna, un éclair de détermination brûlant dans ses yeux. "Tu pourras, si tu le souhaites, attendre dans une autre pièce, si c'est difficile d'en tirer des mots," ajouta-t-il, offrant à sa partenaire une porte de sortie face aux horreurs qu’il s'apprêtait à commettre. "Sache que je ferai des choix fatidiques pour qu'on reparte d'ici en vie."

Il n'y avait aucune trace de compassion dans ses paroles, juste une ferme résolution à survivre coûte que coûte. Dans ce monde ravagé par l'apocalypse, les règles avaient changé, et Eddison était prêt à franchir toutes les lignes pour assurer leur survie. La pitié était un luxe qu'ils ne pouvaient plus se permettre.
les avaient changé, et Eddison était prêt à franchir toutes les lignes pour assurer leur survie. La pitié était un luxe qu'ils ne pouvaient plus se permettre.

Alors qu'Eddison scrutait l'horizon avec une concentration feinte, son regard s'égara involontairement vers Elianna, qui s'acharnait à lui délivrer un exposé sur la psychologie humaine. Le soleil, encore haut dans le ciel, projetait ses rayons éblouissants sur le paysage environnant, créant des jeux de lumière sur les feuillages verdoyants.

Un soupir las s'échappa des lèvres d'Eddison, comme une exhalation de son agacement contenu. Oui, elle ne le comprenait pas. Oui, il était prêt à tout pour survivre, même s'il devait composer avec une partenaire aussi obstinée et bien intentionnée soit-elle. Les souvenirs de son passé tumultueux, marqué par la violence et la cruauté, lui revenaient en mémoire tandis qu'il tentait de se concentrer sur les paroles de la jeune femme.

"Tu vois, Elianna, tu as raison ne se connaît pas vraiment, toi et moi," commença-t-il d'une voix teintée d'irritation contenue. "Nous sommes comme deux étrangers dans un monde en perdition. Mais crois-moi, lorsque je te dis que je ferais tout pour retourner à la colline, je le pense. Je le ferais."

Alors qu'Eddison scrutait l'horizon avec une concentration feinte, il retroussa lentement sa manche, révélant ainsi un tatouage sombre ornant son bras. C'était son premier tatouage, celui de son gang. Les motifs étaient chargés d'une symbolique lourde, une mémoire vive de son passé tumultueux. Il n'en était pas fier, mais il savait que chaque ligne tracée sur sa peau racontait une partie de son histoire.

"En tant que flic, tu devrais reconnaître ce symbole, blondie," déclara-t-il d'un ton sec, marquant ainsi la frontière entre son passé trouble et son présent.

Un silence pesant s'installa entre eux, tandis que ses paroles résonnaient dans l'air chargé d'électricité. Eddison ne détourna pas le regard, fixant Elianna avec une détermination sans faille. "Si je dois torturer, je le ferai sans aucune hésitation," continua-t-il, ses mots résonnant comme un écho glacial dans le crépuscule naissant. "Tuer est le cadet de mes soucis. Je n'ai pas compté combien j'ai tué depuis le début de cette merde, mais il vaudrait mieux que je n'en garde pas le compte.Je sais écouter, mais ne compte pas sur moi pour te conseiller ou te prendre dans mes bras."

Il prononça ces paroles avec une fermeté qui ne laissait place à aucune équivoque. Dans son regard sombre, il y avait une lueur de compréhension mêlée à une distance calculée, comme s'il se tenait sur la ligne fine entre l'empathie et la protection de ses propres frontières émotionnelles.

Alors qu'un silence pesant s'installait à nouveau entre eux, Eddison remarqua du coin de l'œil le mouvement d'une femme se dirigeant vers l'entrée de la maison, tentant apparemment de pénétrer à l'intérieur. Son attention se détacha momentanément de la conversation avec Elianna, son regard se figeant sur cette intrusion inattendue.

Elianna, de son côté, semblait engagée dans une réponse à cette situation, ce qui tendit encore davantage le militaire. Pourquoi prenait-elle des initiatives de cette nature sans le consulter ? Ses pensées étaient interrompues par le mouvement furtif de deux silhouettes à proximité.

Sans plus attendre, Eddison se retourna brusquement, constatant qu'Elianna avait déjà quitté sa position à ses côtés pour ouvrir la porte à la femme. Sans réfléchir, il la suivit rapidement, saisissant Elianna par le bras avec une force implacable lorsqu'elle se retrouva à sa portée.

"À quoi tu joues ?!" murmura-t-il avec une intensité bouillonnante de colère contenue, son regard lançant des éclairs. La tension était palpable entre eux, comme une tempête sur le point d'éclater dans l'air déjà lourd de la soirée.

"Tu aurais pu attendre un minimum," répliqua-t-il d'une voix chargée de frustration contenue, son regard perçant transperçant celui d'Elianna. "Tu aurais pu remarquer qu'il y a deux autres personnes qui traînent aux alentours, si ce n'est plus, surtout après que j'ai abandonné la seule fenêtre qui nous donnait une visibilité vers l'extérieur."

Sa voix était empreinte d'une inquiétude voilée, mêlée à une pointe d'exaspération. Dans l'obscurité grandissante, leurs silhouettes semblaient se fondre dans l'ombre.

Le cri déchirant de la femme à l'extérieur résonna à travers la porte, empreint de panique et de détresse. Ses sanglots semblaient authentiques, mais Eddison maintenait toujours fermement le bras d'Elianna, l'empêchant de s'approcher de la porte. La tension dans la pièce était palpable, l'atmosphère chargée d'incertitude et de danger imminent.

"Par pitié..." commença-t-elle à dire, mais ses mots furent interrompus brutalement par une détonation assourdissante. Un silence lourd s'abattit sur la pièce, rompu seulement par le son sinistre du liquide rougeâtre qui commençait à se répandre sous la porte, tachant le sol de la pièce.

Des impacts de balles éclatèrent soudain, faisant exploser des éclats de lumière à travers les fenêtres, perforant les murs et éclaboussant la pièce de lumière et de chaos.

"Putain..." murmura Eddison, sa voix empreinte de frustration et de colère impuissante face à la violence soudaine qui s'abattait sur eux. Mais avant même qu'il ne puisse réagir pleinement, son instinct de survie prit le dessus.

Sans hésitation, il poussa Elianna au sol, la protégeant de son propre corps alors que les impacts de balles résonnaient au-dessus d'eux. La pièce tremblait sous la force des tirs, comme si le chaos lui-même avait envahi leur refuge précaire.

Tel un tir de règlement de compte, les balles semblaient chercher leur cible avec une précision mortelle, remplissant l'air de danger et de terreur.

Une balle avait entaillé son biceps mais, l'adrénaline pulsait dans les veines d'Eddison, étouffant momentanément toute sensation de douleur. Alors que les tirs cessaient enfin, il posa sa main sur la bouche d'Elianna, lui faisant signe de rester silencieuse. Dans un silence oppressant, il roula sur le côté, son arme pointée dans la direction de la porte, prêt à riposter à la moindre menace.

Le souffle retenu, ils attendirent, la tension palpable dans l'air étouffant de la pièce. Le temps semblait s'étirer infiniment, jusqu'à ce qu'un cri déchirant résonne au loin.

"Rodeur en approche ! Une vingtaine !"

"Faut qu'on dégage," dirent les voix des hommes à l'extérieur, chargées d'urgence et de menace. "De toute manière, il n'y a plus de bruit à l'intérieur. On a dû réussir à les plomber. On reviendra plus tard."

Les bruits de pas s'éloignèrent peu à peu, se fondant dans les ténèbres de la nuit. Pour une fois, entendre qu'une petite horde approchait apportait un sentiment de soulagement à Eddison. Il savait que les rôdeurs ne pouvaient pas entrer. La bâtisse était barricadée, parsemée de balles, certes, mais il leur semblait impossible qu'un zombie réussisse à rentrer. Dans ce sanctuaire temporaire, ils pouvaient prendre un moment pour reprendre leur souffle, évaluer la situation et élaborer un plan pour la suite.

Tournant sa tête vers Elianna, Eddison se redressa légèrement, une lueur d'inquiétude dans son regard sombre. "Tu n'es pas blessée ?" demanda-t-il d'une voix empreinte de préoccupation.

Son ton était calme mais chargé d'une sollicitude évidente. Dans l'obscurité de la pièce, son regard scrutait les contours du visage d'Elianna, cherchant le moindre signe de douleur ou de blessure.