Event n°1 - Groupe 8

Les mots. Puissants vecteurs d’une pensée, d’un idéal encore à atteindre. Les mots étaient puissants, assez puissants pour leur faire oublier les précautions. Leur faire affronter le danger. C'était Samuel James qui lui avait parlé d'une trouvaille près du Refuge, que Murphy avait voulu inspecter. Une piste de solution donnée par des mots. Des mots qui menaient au danger. Et quel danger que celui qui grondait à l’extérieur. Menaçant. Terrifiant. Le changement dans la pression atmosphérique avait été soudain. Aucune chance de rentrer à la Colline à temps. Eddison allait lui en vouloir. C’était lui qui avait accompagné la rousse dans ses dernières sorties, elle appréciait bien la présence du militaire, mais voilà qu’il n’était pas disponible et qu’elle avait décidé de quitter quand même. Elle entendait déjà les réprimandes. Si… Non pas de si, elle allait rentrer. Et Thomas aussi. Elle jeta un regard désolé à son compagnon d'infortune. Nul doute que le jeune ingénieur devait regretter, à l’instant, de l’avoir accompagnée dans cette sortie. Car le temps pressait. Et aucune chance de retourner à la Colline à temps.

Un frisson. Le froid. L’effroi. Si Murphy avait été soulagée quand Thomas lui avait montré le vieux bâtiment - qu’elle reconnut comme étant un lycée, ils avaient presque tous la même forme dans ce pays - voilà qu’elle regrettait à présent cette cachette. Mais ils n’avaient eu d’autres choix. Les heures passent. La nuit aussi. Murphy ne perd cependant pas la notion du temps. Elle n’arpente que peu les lieux avant de trouver un local qui lui semble un peu plus approprié, mais ce faisant, elle calcule avec attention chaque détail qu’elle peut percevoir. Assise dans le fond d’un local, elle frissonnait. « Faudrait trouver un moyen de se réchauffer… » réfléchis-t’elle à haute voix. Le local où elle s’était posée avec Thomas était à l’étage. Elle avait sursauté quelques heures plus tôt quand le fracas de la vitre éclatant sous le poids de la neige, le craquement de la structure de bois, le doux bruit d’une possible et lente descente vers les enfers. Mais il ne s’agissait, pour le moment, que d’une seule fenêtre. Avec un peu de chance… « Tu penses que ça va tenir le coup ? » demande t’elle à Thomas, les yeux levés vers le plafond. Après tout, si le rez-de-chaussée était maintenant enseveli par endroit - il y avait peut-être une autre sortie, elle n’avait pas tout explorer dans cet endroit, mais rien ne laissait présager que ce serait un chemin praticable à la fin de cette tempête - rien ne lui assurait que le toit allait également tenir le coup. L'ingénieur devait le savoir mieux qu'elle. Un nouveau craquement se fit entendre. Différent cette fois. Murphy bondit sur ses pieds, lançant un regard terrifié à Thomas, sans pour autant perdre son sang froid. Voilà déjà plusieurs heures qu’ils s’étaient réfugiés dans le vieux bâtiment. Plusieurs heures à attendre que la tempête se calme à l’extérieur. Et pourtant… « Nous ne sommes pas seuls… »

Opportunités.
Dans ce monde-là, comme dans l’ancien, tout est bon à prendre quand il s’agit de grandir, d’évoluer ; de survivre. D’habitude, ce n’est pas Thomas qui sort hors de la Colline, mais les explorateurs, les anciens militaires, en bref, les costauds. Non pas que Lewis est un faible, mais sa place est à l’intérieur du camp, à créer pour l’avenir. Ce jour-là, Thomas se devait d’être présent pour analyser, sur place, les matériaux dans le secteur. C’était un lieu encore non exploré du groupe, mais qui avaient été trouvé quelques jours plutôt.

Si, au départ, tout semblait se dérouler de la meilleure des façons, ce n’était sans compter sur la météo et ses caprices. En effet, le changement dans la pression atmosphérique avait été soudain et avait pris tout le monde de court. La troupe de survivants avaient fini par se séparer en plusieurs groupes, à différents endroits. S’ils avaient fait un aller, ils n’allaient pas pouvoir faire le retour. En tous cas, pas pour le moment.

Accompagné par Murphy, Thomas avait soumis l’idée de se réfugier dans un bâtiment ressemblant à un ancien lycée. Cet endroit n’était pas le meilleur, car bien trop vaste. Lewis en avait bien conscience, mais il n’avait que ça sous la main. Alors, à deux, ils avaient réussi à franchir l’entrée principale pour ensuite s’aventurer à l’intérieur. Mais pas trop loin. Non. Il ne fallait pas aucun risque, car cet endroit, bien trop grand, pouvait cacher bien trop de mauvaises surprises.

Thomas regarde sa montre. Il constate que le temps passe. La nuit est tombée. Le duo décide de se poser dans un petit local, au premier étage. Ce n’est pas vraiment un endroit propice pour y passer la nuit, mais au moins, le local n’a qu’une seule entrée, qu’une seule sortie, et donc, par conséquent, moins de risque de se faire surprendre par un quelconque danger.

« Il faut faire un feu, car je ne peux pas nous imaginer passer toute la nuit comme ça. »

Thomas soupire. Il lance un regard vers sa coéquipière, puis constate qu’elle semble bien plus touchée par ce froid glacial. Alors, il enlève sa veste, puis lui tend.

« Tiens, si ça peut aider. »

Lewis affiche un léger sourire malgré le petit nuage blanc qui sort de sa bouche, signe que la température est vraiment basse. En t-shirt manches longues, le jeune homme se frottent les bras avec ses mains, puis lance un regard vers les hauteurs suite aux propos de Murphy.

« Les fondations semblent solides, mais c’est un vieux bâtiment, alors je ne vais pas te dire que ça va tenir toute la nuit… Pour être honnête, je pense qu’à un moment donné, il va falloir bouger, et… »

Un fracas dans la nuit.
Puis un silence terrifiant.

Les regards se croisent.
Ils ne sont pas seuls, dit-elle, dans un léger murmure.
Thomas fronce les yeux, car ce bruit, il ne l’aime pas. Cet endroit, il ne l’aime pas. En fait, c’est cette nuit qu’il n’aime pas du tout. Et le pire dans tout ça, c’est que la nuit commence à peine… Alors, d’un geste assuré, Lewis attrape son arme à feu. Il s’adosse au mur de l’entrée du local.

Le danger est proche.
Mais à quoi ressemble-t-il vraiment ?
Si l’extérieur est signe de mort, l’intérieur n’est pas pour autant signe de vie.

Tu avais décidé de sortir pourquoi ? Parce que pourquoi pas après tout… ce n'était pas un brouillard menaçant qui allait t'empêcher de sortir quand même… et puis ta femme était, elle aussi, sortie. Vous vous étiez laissées après un petit déjeuné et un bisou échangé, chacune avait pris un chemin différent, toi, tu voulais de nouvelles pièces possibles ou peu importe ce que tu pourrais trouver en espérant ne pas tomber sur des indésirables ou des inconnu'es bien en forme.

Tu ne pensais pas que le dangereux et menaçant brouillard épais allait arriver si vite et en plus tu avais trainé dehors parce que tu savais que danse cette zone il y avait des choses intéressantes, ce n'était pas ta première excursion ici, enfin en solo si. Tu soupirais, tu ne t'étais assez couverte, c'est récurant chez toi ça, tu fais avec mais voir le brouillard approcher te rendais juste un peu plus tendue. Tu ne pouvais pas faire demi-tour, mais tu ne voulais pas non plus rentrer dans les locaux qui menaçaient clairement de te tomber dessus à tout moment.
C'est donc en soupirant et te frottant les bras pour te réchauffer que tu te rapprochas des portes avant que l'inévitable te tombe vraiment dessus. Est-ce que tu étais seule ? Tu ne le savais pas et pour le moment le plus urgent étais de se mettre à l'abri et tête en l'air que tu étais n'avais pas pris de quoi te défendre surtout que tu apprenais à te défendre avec ta femme... quel enfer allait t'attendre, tu n'allais pas tarder à le savoir.

Tu avais pour la peine ramassée des babioles, tu faisais donc un bruit pas possible… Tant pis, ça brillait, c'était inévitable que ça ne finisse pas dans tes poches. Pour te défendre, tu n'avais qu'un bout de bois un peu humide, ça fera peut-être l'affaire. Dans tes ruminements, tu ne vis pas la personne non loin de toi et la bouscula… Tu t'excusas dans un juron avant de remarquer que cette personne, tu l'avais déjà vu au Refuge, mais impossible de remettre son prénom...
-"Merdee- Pardon, je n'ai pas fait exprès, tout va bien ?"

Tu frottais ta tête dans un énième soupire, cela faisait 20 minutes que tu n'avais pas soupiré, un record pour le moment. En relevant la tête vers ta camarade d'infortune tu étais presque sûre de l'avoir déjà vu, mais est-ce que tu lui avais déjà parlé plus que juste un salut de loin par politesse, tu ne savais pas. Ce n'était pas le meilleur moment pour faire connaissance, mais pour le moment, vous alliez devoir coopérer vu la merde blanche qui allait vous tomber dessus. En vous engouffrant dans le bâtiment, tu remarques que rester en bas n'allait pas être possible, mais que monter n'était pas non plus la meilleure solution, mais pour l'instant, elle était l'option la plus sûre. Tu priais juste intérieurement que vous ne tomberiez pas sur des animaux ou pires, d'autres personnes.
Pour le moment, la solution était de survivre. Comment ? Bonne question, en se serrant les coudes, tu regardas ta camarade dans l'espoir de voir si elle, elle avait une quelconque idée de quoi faire. Parler ce n'était pas ton truc, il va falloir se faire violence pourtant.. mais pas pour le moment, plus tard peut-être.

Une envie de sortir plus que présente, rester enfermer n’était pas une chose que j’appréciais bien au contraire. Malheureusement pour l’heure je le regrettais, un changement de température, la météo qui se fait capricieuse, seul un vieux bâtiment en ruine une envie aucunement présente d’y pénétrer, mais le besoin de le faire était plus que présent, quand il faut y aller…. Mon regard qui se pose un peu partout me faisant oublier le temps d’un instant le monde qui l'entourait, une collision imprévue un grognement que je laisse entendre avant de me retourner pour observer qui était la personne qui m’était rentrer dedans. Un visage qui ne m’est pas inconnu, un nom qui s’impose, une mémoire qui fonctionne simplement pour me le rappeler, mais pas une personne que je côtoie au quotidien. Je me doute, y pas de mal des paroles lancer tel un automate, une neutralité qui m’est propre et ce depuis longtemps offrent au gens une distance malgré moi. Toi ? Sait-on jamais elle aurait pu se faire mal.

Mon regard se tourne de nouveau sur ce qui nous entours et un soupire se fait entendre Quand faut y aller nul doute que le but était similaire au miens s’abriter au vu du temps et si l’on ne voulait pas crever geler. Un regard qui une nouvelle fois se pose partout, une arme que je garde dans les mains pour pouvoir agir si jamais il le fallait. Une évidence rester ici n’était pas une bonne idée, pourtant sortir n’était pas non plus une option Nous devrions essayer de voir à l’étage rester ici m’enchante pas surtout que la neige va pas être une partie de plaisir…même si monter non plus La fin souffler plus pour moi même, doucement a monter surveillant que l’autre jeune femme me suivait. Putain il caille Ca va aller ? Une demande sans pour autant tourner mon regard sur elle. Ma main était toujours sur mon arme comme une impression que je ne devais pas l’enlever. Le 1er étage était dans un état tout aussi déplorable On va essayer de trouver une pièce où se poser notre palace temps que ca se calme paie la gueule du palace.

Elle ne s’était pas opposée quand Thomas avait désigné le vieux bâtiment comme refuge potentiel. Le blizzard approchait et ils n’avaient pas le luxe de chercher une autre solution. Mais maintenant qu’elle frissonnait, assise sur le sol du lycée délabré, Murphy regrettait presque cette décision précipitée. Même si c’était assurément plus sécuritaire d’être entre les murs du lycée qu’à l’extérieur dans la tempête. La remarque de Thomas est sensée, ils ne peuvent pas passer la nuit dans le froid comme ça. Cependant, la rouquine n’est pas convaincue à l’idée de faire un feu. Elle soupire.

« Il va falloir surveiller la porte pour ne pas se faire surprendre par des rôdeurs… »

Parce que Thomas avait raison. Ils ne pouvaient pas rester dans ce froid éternellement. Elle tente de se relever pour rassembler des objets en bois dans le local. Elle observe le sol sous ses pieds. Le plancher était recouvert
de tuiles de vinyle, ça ne devrait donc pas brûler. Mais alors qu’elle entame ce mouvement pour se relever, elle voit son compagnon retirer sa veste pour la lui tendre. Murphy secoue négativement la tête.

« Thomas… »

Elle sait bien, la rouquine, que son ami est un gentleman. Il va avoir froid s’il se départi de cette veste, elle ne veut pas être responsable du rhume qui va suivre. Elle est déterminée à s’opposer à cet acte de gentillesse, mais son regard croise les prunelles foncées du jeune homme. Elle veut s’y opposer, elle ne veut pas qu’il ait froid à sa place. Mais le regard du jeune homme lui fait tout de suite comprendre que c’est un combat qu’elle ne pourra pas gagner. Alors elle se résigne et enfile la veste, histoire de lui faire plaisir.

« Mais promets moi que si tu as trop froid, tu me le dis. »

Un fracas.
Un silence.

Elle lui lance un regard apeuré. Il devient trop dangereux d’allumer un feu maintenant. Elle fait un signe de la tête à Thomas. Non. Non on ne sort pas. Le local est facile à défendre, autant rester ici pour la nuit.

Les heures passent, lentement. Trop lentement pour elle. Murphy refuse de fermer l’oeil. Pas cette nuit. C’est trop risqué. Les heures passent. Le froid semble être moins mordant. Peut-être que la neige à l’extérieur est assez dense pour faire un certain isolant autour du lycée. Lorsque le soleil commence à pointer entre les carreaux du local, Murphy se sent un peu moins tendu. Un peu plus rassurée, jusqu’au moment où elle constate que cette tempête n’est pas terminée.

Mais ils sont encore vivants. Et le plafond tient toujours au-dessus de leur tête.
Seulement, elle a faim. Elle a soif. Et quelque chose lui dit qu’elle n’est pas la seule. Murphy offre un sourire las à Thomas.

« Tu penses qu’il y a une cafétéria dans ce lycée ? Peut-être qu’il y a des bouteilles d’eau qui sont encore intactes ? »

Leur local est un bon endroit pour rester en sécurité. Mais ils ne peuvent rester là éternellement.