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(Aiden & Miria) The two of us and the stars

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The two of us and the stars
Miria Brown
La rousse regardait le plafond de cette chambre depuis deux heures déjà, incapable de s’endormir. La nuit était déjà bien avancée, mais depuis qu’elle avait quitté l’hôpital après la garde, il lui était impossible de fermer les yeux. La chirurgienne peinait à comprendre où était sa place dans ce monde. Il y a quelques semaines encore, elle était dans leur cabane familiale avec ses frères et sœurs, à les protéger, prendre soin d’eux. Mais à présent, Miria les voyait à peine, travaillant à l’hôpital presque à longueur de journée, le manque de personnel se faisant très souvent ressentir. Sans compter les patients qui étaient bien différents de ceux qu’elle avait connus auparavant. Certains étaient malades à cause de la pluie, d’autres à cause de morsures et certains autres.. Des maux qu’elle ne pouvait soigner, faute de médicaments, de matériels ou de compétences. Etait-ce ça être en guerre ? Avoir les compétences et voir des patients mourir sans pouvoir faire quoi que ce soit ? Avec tout cela, ses nuits étaient bien trop courtes. Enfilant un pull, prenant son anorak, habitude de toujours avoir peur de cette pluie, Miria sortie de la chambre.

Depuis quelque temps, elle avait pris l’habitude de se balader dans la base, surtout pour se changer les idées. Si les gardes et surveillants avaient eu du mal au début, ils avaient fini par comprendre que la rousse ne faisait que prendre l’air et son statut de médecin lui permettait de se balader un peu comme elle le souhaitait, enfin, c'était ce qu’elle se disait. Comme souvent, elle alla près de l’héliport, lieu surplombant les alentours, donnant cette impression que le monde n’était pas totalement perdu le temps que la lune s’était levée. Mais pour la première fois, elle n’était pas seule. Ce n’était pas un militaire, il s’agissait d’un patient, quelqu’un qui avait passé beaucoup de temps entre les murs de l’hôpital. Se raclant la gorge pour signaler sa présence, elle resserra ses bras autour d’elle. « Bonsoir… » Sa voix était presque tremblante, se rendant compte à nouveau que sa vie était toujours aussi compliquée avec sa timidité, même dans un monde aussi détruit que le leur. « Puis-je me joindre à vous pour admirer les étoiles ? » Elle ne lui demandait pas pourquoi il était là. Elle le savait. Qui pouvait réussir à dormir paisiblement dans ce monde lorsque l’on avait conscience de la cruauté qu’était devenue leur vie ?

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The two of us and the stars
@Miria Brown  & Aiden Blackwood
“Le poète fait abstraction de la réalité, alors, ce rêveur compte les étoiles et va même jusqu'à les imaginer.” - Giacomo Bardi
Il fait frais. Tu es allongé. Et il y a des lumières scintillantes au-dessus de ta tête. Tu les observes attentivement, comme si elles étaient ta porte de sortie. Ton seul et unique moyen de t’échapper d’ici. De cette pièce. Cette salle qui est aux premières loges de tes supplices. Tu ne quittes pas des yeux les points lumineux. Tu bloques littéralement, comme hypnotisé par leur éclat. C’est beau. Oui, le spectacle que t’offre ces boules étincelantes est beau. Magnifique. Le contraste entre cette splendeur et la douleur que tu sens se répandre dans ton corps est grandiose. La différence est saisissante. Elle te morcelle encore davantage que les fissures créent par le liquide qu’on t’injecte dans les veines. Tes muscles se disloquent, ta bouche se tord dans une grimace de souffrance tandis que tes prunelles s’illuminent face à l’incroyable magnificence des pétillements accrochés au plafond. Tes poings se serrent alors que, dans ton estomac, vient naître une angoisse grandissante. Vas-tu pouvoir sortir d’ici un jour ? Est-ce que cette douleur va cesser ? Pourras-tu revoir le visage de ta fille ou le sourire de sa mère ? Seras-tu en mesure de corriger tes erreurs, de gommer tes bêtises, de rattraper tes bourdes ? Tu n’as aucune réponse. Pourtant, tu te concentres sur une que tu espères possible, réalisable, accessible : oui. Dans l’effervescence des lumières, tu discernes les yeux rieurs d’Ava. Dans le bruit de pas à côté de toi, tu entends la voix timide d’Alexandra.

Mais ce n’est pas cette voix qui te ramène sur terre en te saluant. Ton visage se tourne, et tu peux ainsi apercevoir une jeune femme. Rousse, pas brune. Elle n’est pas celle à laquelle tu pensais. Et elle te fait comprendre que tu ne te trouves pas là où tu le pensais, « Les étoiles ? ». Il n’y a pas de murs autour de toi. Pas de plafonnier aussi aveuglant que porteur d’échappées sauvages. Il n’y a pas de médecins. Ou si. Il y a elle. Il te semble l’avoir déjà vu non loin du laboratoire, avec une blouse blanche sur le dos. Est-ce que… Est-ce qu’elle vient te chercher à nouveau ? Ils t’ont dit que tu ne leur étais plus utile, que tu pouvais retrouver ta vie d’avant. Ou presque. Ta vie avant les expériences, mais pas celle d’avant la pluie. Celle-ci, elle n’existe plus. A-t-elle existé ? N’est-elle pas le fruit de ton imagination ? N’est-ce pas ton cerveau qui la crée afin de te sauver des derniers mois ? Aiden, tu as du mal à discerner le vrai du faux, la réalité du rêve. Tu n’es plus sûr de savoir qui tu es, qui tu as été et qui tu dois être. Peut-être que cette petite fille aux boucles blondes et aux yeux bleus n’est qu’un songe. Peut-être cette jolie brune aux traits si doux n’est qu’une chimère. Tu ne veux pas le croire, tu veux continuer à te perdre dans ce passé qui n’a peut-être jamais été le tien. Il est trop beau pour que tu ne te résoude à l’abandonner.

« Je vous en prie, prenez place. », tu parles calmement, ta voix n’est qu’un murmure alors que tu regardes derrière elle avant de basculer ta tête sur le côté afin de t’assurer que personne d’autre n’arrive à contre sens pour te prendre en étau. Tu n’es pas serein, Aiden. Tu ne l’es plus depuis que tu as retrouvé un semblant de liberté. Tu crains qu’ils ne viennent te récupérer. Tu n’es pas sûr d’être apte à recevoir de nouvelles doses. A l’inverse, tu aimerais en recevoir d’autres. De temps à autre, ton corps en réclame. Des spasmes le traversent tandis que tes doigts deviennent tremblants. Ta bouche est sèche, ta peau tiraille, tes yeux piquent et tu as toutes les peines à respirer. Tu connais ces symptômes. C’est le manque. Tu l’as déjà combattu une fois. La bouteille t’appelait, mais ce n’était rien en comparaison. Désormais, tout est décuplé.

Évitant l’herbe pouvant être humide, tu t’es installé à même le sol. Sur le goudron de l’héliport. L’arrière de ton crâne repose directement sur le bitume et des petits cailloux roulent entre tes phalanges depuis l’arrivée de ton invitée surprise. Tu n’es plus réellement toi-même depuis quelque temps et le silence s’immisce dans la conversation. Avant, tu aurais lancé un sujet à la volée. Tu te serais montré avenant et agréable. Cet homme, tu veux le retrouver. Tu dois le retrouver pour espérer découvrir qui tu étais et pouvoir déceler ta vie de tes rêves, « Vous venez souvent ici? ». Tu as une nouvelle fois pivoté ton visage vers elle, tes yeux fatigués la scrutant alors que tu as l’impression de faire un effort surhumain en lui posant cette question. « Qu’est-ce qui vous amène dans le coin ? », comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop. Ton ton a pris une teinte de curiosité mêlée à une légère pointe d’humour ; comme si elle avait moult choix ou possibilités d’endroit où trouver un peu de tranquillité dans ce camp…



   
(c) princessecapricieuse