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Les fantomes du passé

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La nuit commence à tomber et le ciel devient menaçant alors que je ne sais même pas où je suis. Je peste dans l’écharpe rugueuse qui me couvre une partie du visage sans vraiment me protéger du froid vif de cette fin d’automne, tout comme le reste de mes vêtements. Mon manteau, trop grand, sur un pantalon qui ne me tient à la taille que grâce à une ceinture et un pull a capuche d’homme ne me sauve pas plus des claquements de dents.

Je crois que j’ai juste envie de pleurer. Seul le fait que j’ai pu entendre un peu la voix d’Ava me donne le courage de continuer d’avancer dans ces rues inconnues, pavées de maisons abandonnées qui se ressemblent toutes, sursautant au moindre bruit alors que je n’ai qu’un bâton comme arme. De toute façon, je me suis déjà prouvée que je n’étais pas douée pour me défendre, comme survivre seule. Je maudis un peu plus les bons samaritains alors que la lumière décline trop pour espérer rentrer avant la nuit a la tanière. Pour quel besoin ils avaient besoin de me faire grimper dans cette voiture pour me parler, me menacer, recueillir des informations qu’ils ont estimé trop maigres ?  Je tremble encore de leur façon de me dire que la prochaine fois qu’ils auront a se déplacer, si je ne suis pas plus réactive, ca sera Silas qui viendra en personne. Pour eux je ne vais pas assez vite. Ils ont oublié que je suis médecins, pas espionne et encore moins pushing ball. La claque que je me suis prise pour avoir osé essayer de leur expliquer m’a presque sonnée. Au moins, avais-je pu avoir quelques secondes ma fille au talkie avant d’avoir été littéralement jetée au milieu de nulle part.

Et donc, me voilà, boitant, la joue douloureuse, la peur au ventre de croiser un contaminé ou de ne pas retrouver mon chemin et avec cette horrible sensation d’être épiée. Surement un effet de mon esprit qui voit des menaces dans toutes les ombres tout en s’inquiétant de la suite. Qu’est ce que je vais bien pouvoir raconter a ceux de la tanière pour expliquer mon absence ? Sans compter Jordan qui va paniquer de ne pas me voir revenir avant la fermeture des portes. Il fait trop sombre pour continuer à avancer. Je décide un peu trop au hasard d’entrée dans une maison pour m’abriter pour la nuit, mesurant à quel point je ne suis pas dégourdie. Il fait froid, je ne sais même pas allumer un feu ni comment faire pour survivre a cette nuit dans un endroit aussi ouvert. En fait c’est horriblement sale, tout est retourné, je ne sais même pas si j’oserais m’assoir au sol tellement ca me répugne. Si j’hésite a chercher un autre endroit, je change vite d’avis en entendant les première goute de pluie. Je suis coincée ici.

Je prends sur moi et commence a essayer de déblayer un coin quand je me redresse et comprends mon erreur qui risque de me couter cher : je n’ai pas vérifié que j’étais bien seule dans cette maison. Lorsque j’entends le grognement, il est trop tard. Je pousse un hurlement quand je me sens attrapée par un infecté. J’ai ce réflexe inouïe de lui mettre le bâton au niveau de la mâchoire alors que ces doigts morts ne déchirent que le tissu de mon manteau. Je me débats pour tenter de me dégager, nous faisant basculer au sol. Je me sens rouler loin de loin avant que ma tête heurte le sol et que je me sente sombrer dans les limbes malgré l’urgence de ne pas rester immobile. Impossible de luter alors que ma vision se trouble sur cette silhouette qui claudique lentement vers moi. Peut être, avant de perdre conscience, ai-je cru voir une deuxième ombre en mouvement, mais cela ne fait qu’ajouter a la finalité de mon sort. Mes dernières pensées sont pour Ava, que ma mort va forcément condamner…

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Les fantômes du passé
@Alexandra Fisher  & Aiden Blackwood
“Les choses les plus attendues arrivent souvent par surprise.” - Pierre Lemaître / Au revoir là-haut
Cela fait des mois que tu n’as pas mis un pied en dehors de la base militaire. Quand tu es arrivé en ce lieu, tu avais l’espoir chevillé au corps. Celui insensé de trouver un endroit sûr, paisible. Celui est encore plus fou de, peut-être, pouvoir voir des visages familiers. En toute logique, ton frère aurait dû être ici. Son bataillon avait forcément été déployé et son camp de base était forcément au milieu de ces entrepôts. Mais non, pas d’Oliver. L’espoir le plus dingue que tu as nourri était celui concernant la famille que tu as construite. Alexandra et Ava. La jeune femme partageant ta vie depuis de nombreuses années et la petite fille qui était venue égailler votre quotidien, tu étais persuadé de les trouver là. Pourquoi ? Parce qu’il t’arrive d’être utopiste, Aiden. De rêver éveillé et de croire fermement que le monde regorge de merveilles, de miracles en tout genre et de cet optimisme qui ne te quittait jamais avant. Aujourd’hui, tu as perdu cette petite part de toi qui s’efforçait de voir la vie en rose. Malgré tes travers, malgré tes soucis, tes débordements ou tes tourments, tu t’évertuais à ne pas te morfondre. Désormais, la vie, tu la vois plutôt en rouge sang ou en noir ténèbres, parfois en blanc froid, glacial et aseptisé d’un laboratoire. La Colline a eu cet effet sur toi. Elle t’a changé. Démoli. Dézingué en quelque sorte. Tu n’es plus que l’ombre de toi-même et tu n’es même plus certain de pouvoir discerner le vrai du faux dans les méandres de tes propres souvenirs. As-tu réellement été amoureux ? Es-tu vraiment devenu père ? As-tu existé en dehors de ces essais cliniques, de ces injections, de ces cachets avalés de force et de ces menaces faites clairement ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tout est embrouillé, confus.

Tel un fantôme, tu erres dans les rues de Malden. Tu as eu l’autorisation de sortir d’entre les murs, ou plutôt, tu as pris l’autorisation de sortir d’entre ces murs qui t’étouffent. Le salut, tu ne l’as pas trouvé là-bas. Le salut, tu ne penses pas être en mesure de le trouver. Tu ne penses plus en être capable et, surtout, tu ne penses plus qu’il existe. Tu as trop perdu pour continuer à rêver. Tu as tout perdu avec cette épidémie. La pluie a été dévastatrice. Elle a tout emporté sur son passage. Les bons moments, les mauvais ; à présent, tout se mélange pour ne former qu’un tout indissociable et insupportable. Alors oui, tu as pris le risque de te munir d’un arc et d’aller gambader dans la ville devenue aussi morte que ceux qui l’habitent encore. De toute façon, tu n’as plus rien à perdre. Plus rien du tout. Même ton esprit ou ton corps ne t’appartiennent plus tout à fait. Tu n’es qu’un pantin désarticulé dans un monde de savants fous, alors si la fin survient plus vite que ce qui était initialement prévue alors ce ne sera pas bien grave.

D’ailleurs, lorsque les premières gouttes tombent du ciel, tu hésites à te mettre à l’abri. Et si… Oui, et si tu te laissais submerger ? Si l’eau ruisselait sur ton corps, si ton visage se trempait de cette horreur qui transforme les gens en monstres ? Peut-être que la souffrance s’amoindrirait après être devenue l’une de ces créatures inhumaines et dénuée de sentiments. Peut-être pourrais-tu recommencer à vivre dans l’insouciance d’un décharné. Pourtant, il doit te rester une once d’espérance en toi puisque tu cours te mettre au sec avant que le déluge ne prenne tous ses droits. Tu entres sans réfléchir dans une maison qui ressemble étrangement à celle que tu partageais, il n’y a pas si longtemps que ça avec les deux femmes de ta vie. Le mobilier est retourné, les placards ouverts et vides pour la plupart. Oh oui, elle ressemble métaphoriquement parlant à la vie que tu as laissée derrière toi en partant pour cette expédition périlleuse mais nécessaire. Un bordel sans nom. Un capharnaüm du tonnerre.

En parlant de tonnerre… Tandis qu’il gronde à l’extérieur, tu entends du remue-ménage dans la pièce d’à côté. Toi, tu es resté dans l’entrée. Comme la carcasse inerte que tu es, tu n’as pas bougé et tu es resté planté là. Tout simplement. Puis, soudain, c’est un cri qui parvient à tes oreilles. Il est rapidement suivi par un grognement et par une agitation confuse. Il se trame quelque chose. C’est mû par une curiosité et un instinct te faisant cruellement défaut depuis quelque temps que tu pénètres dans ladite pièce. Tes yeux s’écarquillent en voyant une jeune femme prise en guerre avec un infecté. Il la malmène. Elle lutte avec son bâton tandis que tu restes immobile durant plusieurs secondes. Il faut que tes prunelles perçoivent la demoiselle au sol, le visage livide et les paupières se fermant pour que tu réagisses. Tu décoches une flèche. Une seule et unique. Elle arrive en plein dans la tempe de la bête qui, autrefois, était un homme. Tu vois sa silhouette s’effondrer, juste à côté de celle que tu penses être encore bel et bien vivante. Les gestes qui suivent, tu les fais rapidement, comme s’ils te venaient naturellement ; tu te précipites vers les deux inconnus, tu t’assures que l’un a sombré véritablement vers une mort certaine, tu l’éloignes en le mettant dans un coin de la pièce avant de retourner en courant vers la jeune femme.

« Vous m’entendez ? », tu prends son pouls. Elle respire. Tu lâches un soupir. Il n’y aura pas un mort de plus en cette fin d’après-midi. Tu repères une déchirure sur son manteau et tu vérifies que le coup porté par le décharné n’a pas transpercé le tissu. Définitivement, il n’y aura pas de mort supplémentaire. Tu lâches un nouveau soupir avant de retirer ta veste et de la glisser en boule sous la tête de la jeune femme. C’est à ce moment-là que tu vois son visage. Que tu le vois vraiment. Entièrement. Parfaitement. « A… Alex ? », ce n’est pas possible. Tu es endormi et tu vas te réveiller en sursaut comme à chaque fois que tu la vois. Mais non, rien. Tu clignes des yeux plusieurs fois, mais tu es toujours dans cette maison en vrac, dans cette pièce plongé dans la pénombre. Tes doigts se déposent sur son front, ils glissent sur sa joue, ils redessinent le pourtour de ses lèvres jusqu’à ce que tu te persuades que ta mémoire doit te jouer des tours. Si ça se trouve, Alexandra ne ressemble absolument pas à cette femme. Si ça se trouve, Alexandra n’a jamais existé.

Il faut que tu t’éloignes. Que tu remettes tes pensées en ordre et que tu fasses le vide dans ta caboche cabossée. Tu pars donc en exploration. Tu vérifies la sécurité de la baraque. Au rez-de-chaussée, personne. À l’étage, personne. Pas de vivant, pas de mort en dehors de celui gisant sur le sol du salon. Tu amasses un maximum de papier, de vieux journaux, d’album photos ; tout ce que tu trouves pouvant être brûlé. Tu attrapes une grande casserole qui, par bonheur, est encore présente dans l’un des meubles de la cuisine et tu retournes dans la pièce que tu as initialement quittée. Là, dans le fait-tout, tu allumes un feu avec les moyens du bord et tu t’assois à une distance raisonnable de la demoiselle qui fait jaillir des souvenirs incertains. D’ici, tu peux vérifier que sa poitrine se soulève en un rythme normal et constant tout en esquivant une panique sans doute inévitable si tu discernes trop précisément ses traits fatigués.

« La belle au bois dormant se réveille. »
, tu fais de l’humour, voilà qui n’est pas arrivé depuis des lustres. « Ne paniquez pas, je suis là en ami. », tu t’es levé en voyant ses paupières papillonner, et tu t’es reculé davantage afin de ne pas l’inquiéter. Tu poursuis donc rapidement, d’une voix nettement moins assurée qu’au début, « Vous avez pris un méchant coup sur la tête, redressez-vous doucement sinon la Terre va tourner. ».

Bon sang, qu’est-ce qu’elle peut ressembler aux images qui t’ont permis de tenir durant les longues heures – les longs jours – d’expériences qui t’ont été infligées. Mais ton cerveau refuse de croire que c’est possible. La chute serait trop vertigineuse s’il se trompait. Jamais tu ne te relèverais de la déception de t’être fait des films pareils. Alors, finalement, tu fermes ton clapet et tu te contentes de la fixer sans détourner le regard. Hypnotisé par les reflets des flammes dansantes sur son visage.



   
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@Aiden Blackwood  & Alexandra Fisher
“La surprise est l'épreuve du vrai courage.” - Aristote
Dans les brumes de l’inconsciente, je sens vaguement qu’on me bouge, qu’on me parle. Il me faut un certain temps avant que je trouve la volonté de braver les brumes de néants qui m’entourent. Petit a petit, je reviens a moi, je ressens la douleur au niveau de mon crane comme je devine la chaleur dansante d’une flamme non loin de moi. Je crois, aussi, entendre la voix de mon Aiden, sans me rappeler que je ne l’entendrais plus jamais pour de vrai. Toutes ces petites choses sont comme de fugaces liens qui me sortent doucement de ma torpeur.  L’effort pour tenter d’ouvrir mes paupières me semble surhumain, pour autant je finis par réussir ce qui semble être un exploit.

Puis, soudain, mon cerveau se relance et avec lui la panique me submerge. Je ne sais plus ou je suis, ni ce qui s’est passé, mais je vois une silhouette masculine. Il n’en faut pas plus pour que toutes les fibres de mon être se tendent dans un sursaut d’urgence. Je ne suis pas seule, je suis en danger, on va me faire du mal, j’aurais beau supplier, on me traitera comme un objet que l’ont peu maltraiter à sa guise. Malgré la fatigue et  la souffrance, je tente de me relever aussi précipitamment que maladroitement, avant de retomber, brutalement sur le derrière. Je ne sais pas ce qui me fait le plus grimacer de douleur entre mon crane qui menace d’exploser et le choc sur mon postérieur, la terreur que je ressens ne me laisse pas le loisir de me poser la question. Je recule comme je le peux, les fesses au sol, jusqu’à me retrouver le dos au mur.  Le souffle court, horrifiée de l’accablante réalité qui me revient, je pose mon regard de bête traquée sur l’homme en face de moi.

« NE ME TOUCHEZ PAS !! »

L’air a beau avoir du mal a entrer dans mes poumons comme je suis peut être complétement désorientée, je sais que me débattrais de toute mes forces faute d’être en capacité de fuir. Il me faut quelques secondes pour réaliser que l’homme a l’air de garder ses distances, du moins, pour le moment, que ce n’est pas Silas ou un de ses amis. Je tente de me souvenir de ses mots, mais, plus que leur sens c’est sa voix qui ne cesse de danser dans mon esprit. Sa façon de parler, aussi, m’est douloureusement familière, sauf que celui a qui je pense ne peut pas être là. Mes yeux s’habituent assez a la luminosité de la flamme pour que je puisse discerner ses traits et mon cœur s’arrête tant les traits que je devine ressemblent à ceux d’un fantôme.

« Ai.. Aiden ? »

Est-ce un tour de mon esprit ? Une conséquence du coup reçu a la tête ? Suis-je encore inconsciente a rêver de lui. Combien de nuit ai-je oublié sa mort pour devoir la revivre au petit matin ? Combien de fois me suis-je dis que je n’avais plus de larmes a verser pour mieux découvrir de nouvelles réserves toujours inépuisables pour lui. Ma voix sonne presque comme une supplication alors que je me d’école doucement du mur :

« C’est… c’est bien toi ? »


Je sais que c’est impossible, qu’il est mort à Boston, qu’il ne reviendra jamais, pourtant, cela ne m’empêche pas d’avoir besoin d’y croire alors qu’une larme coule sur ma joue.

« Tu… tu es vivant ? »





   
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@Alexandra Fisher  & Aiden Blackwood
“Les choses les plus attendues arrivent souvent par surprise.” - Pierre Lemaître / Au revoir là-haut
Tu observes quelques instants la jeune femme endormie en te demandant si tout ceci est bel et bien réel. Puis tu tournes les talons. Sans doute est-ce plus raisonnable de t’éloigner. Tu n’arrives plus à discerner le vrai du faux. Ce visage… Son visage… Il t’est si familier que ta tête se met à bourdonner. Ton imagination a été débordante durant les douloureuses expériences que tu as subies, et en sortant de ce fichu laboratoire, il t’a été plus simple de te persuader que les images t’ayant bercées n’étaient que ça. Que le fruit de ton imagination. Cette vie inventée a été salutaire. Elle t’a permis de tenir, de rester vivant et de t’accrocher à un infime espoir. Mais rien de tout ceci n’est ta réalité, n’est-ce pas ? Rien n’a existé. Ni Alexandra, ni Ava. Peut-être que les Blackwood eux-même ne sont que des faits de ton esprit. As-tu réellement assisté à la mort de ta grande sœur ? As-tu véritablement abrégé ses souffrances en créant un trou béant au fond de ton âme ? Es-tu vraiment ce mec aussi con, ce gars incapable de voir la chance qu’il a et qui s’évertue à détruire tout le bonheur qu’il a pourtant réussi à construire ? Non. Si. Punaise, tu aurais pu choisir mille vies, et tu en as choisi une où tu es un parfait imbécile ! Pourquoi ? Tu as décidé d’arrêter d’y penser à cette question. À ce moment-là, tes idées étaient bien trop embrouillées pour trouver une réponse claire et logique. Et aujourd’hui ? À présent, tu n’as pas retrouvé toute ta lucidité. La preuve en est que tu continues à vivre dans un monde qui n’a sûrement jamais existé. Te voilà à buguer littéralement sur un visage aux traits te rappelant tes songes. Tu deviens dingue. Totalement fou à lier.

La demoiselle se réveille. Les yeux ouverts, rien dans ses prunelles ne permet de chasser les souvenirs saugrenus que tu penses – ou pas – avoir vécus. Mais sa réaction te démontre à merveille que tu fais fausse route. Tu lui as dit de ne pas faire de geste brusque, et puisqu’elle a paniqué en voyant un inconnu dans la pièce, elle a fait tout le contraire. Elle ne te connaît pas. D’ailleurs, refusant que tu la touches, elle te hurle dessus. Elle te crie cela alors que tu n’as pas bougé d’un millimètre. Assis de l’autre côté de la casserole dans laquelle tu as allumé un feu, seul un de tes bras se lève dans sa direction pour tenter un geste rassurant, « Je… Je ne vous ferais pas de mal. ». Ta voix s’est faite un peu blanche, mais ton teint pâlit encore plus alors qu’elle reprend la parole en employant ton prénom.

Ta bouche s’ouvre, aucun son n’en sort. Elle se referme tandis que la brune semble s’apaiser et retrouver un semblant d’équilibre. Tu la fixes toujours. Incapable de dire un mot alors que défilent des souvenirs, des images que ton cerveau inventent. Tu en es convaincu – tu t’en es convaincu. Combien de chance y a-t-il pour qu’elle ait fantasmé la même vie que toi ? Proche du néant. Mais tu as perdu ton optimisme habituel. Tu ne crois plus que le monde peut regorger de miracles. Ce que tu sais, c’est que ta tête ne tourne plus rond, et, soudain, tu comprends tout. Tu es dans ta chambre. À la Colline. Et là, maintenant et tout de suite, tu es en train de rêver. Si ça se trouve, ils t’ont ramené au labo, ils t’ont injecté une nouvelle substance et ton subconscient fait ce qu’il peut pour t’empêcher de sombrer davantage dans la folie. Est-ce que tu dois rentrer dans le jeu de ta cervelle ? Est-ce que la chute n’en sera pas encore plus douloureuse ? Et si, cette fois-ci, tu essayais de lutter afin d’éviter de t’écraser comme une merde en remettant les pieds sur Terre ?

« Non. », ta réponse est nette. Elle est tranchante malgré ton regard apeuré. Tu n’as toujours pas lâché des yeux la jeune femme, et ta négation peut s’adresser à ses trois questions. Non, tu n’es pas Aiden, alors que si. Non, ce n’est pas toi, parce que tu ne sais même plus qui tu es. Non, tu n’es pas vivant, car tu n’es plus qu’un automate, plus qu’une enveloppe vide.

Dans la pénombre, tu discernes la larme qui dégringole sur sa joue. Cette vision te vrille l’estomac. Elle te fend le cœur. Tes yeux quittent enfin sa silhouette pour se déposer sur tes mains. Ces dernières sont tremblantes. Est-ce que ton inconscient te rendrait aussi fébrile ? Comment est-ce qu’un scénario inventé de toute pièce peut te mettre autant mal à l’aise et te décontenancer de la sorte ?

« Vous avez une blessure à la tête. », tu te répètes, tu le lui as déjà dit. Dans un geste rapide, tu te relèves. Ce fut trop vif, tu peux sentir ton crâne te lancer et le temps de quelques secondes, la pièce vacille sous tes pieds, tes doigts viennent s’apposer sur tes tempes pour calmer le tourbillon. Tu attends de retrouver une vision claire avant d’attraper une trousse que tu as déposée sur une étagère, puis tu plantes à nouveau tes azures dans les prunelles de la demoiselle, « J’ai trouvé ceci en farfouillant pendant que vous vous reposiez. ». Comme s’ils écorchaient ta trachée, tes mots s’enchaînent lentement. Tu reprends ton souffle, parce que cette conversation, aussi étrange soit-elle, te donne le sentiment de courir un marathon, « Si vous me laissez faire, je peux recoudre la plaie à l’arrière de votre crâne. ». Tu fais un pas en avant, puis tu te stoppes en te rappelant sa réaction et son geste de recul à son réveil. Il pleut encore dehors, il pleut à torrent, et vous allez devoir partager cette maison jusqu’à la prochaine accalmie. Tu n’as donc pas envie de cohabiter avec quelqu’un qui a peur de toi. Surtout pas si elle doit revêtir cette apparence qui te bouleverse tant. Tu frissonnes alors que tu remarques une chose surprenante ; si c’est ton cerveau qui t’envoie cette brune, pourquoi n’a-t-il pas changé de film quand tu as bousculé ses plans ?



   
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Les fantômes du passé
@Aiden Blackwood  & Alexandra Fisher
“La surprise est l'épreuve du vrai courage.” - Aristote
Mes yeux ne cessent de parcourir ce visage que je connais par cœur, s’arrêtant, malgré moi, sur les fines différences de l’homme rieur qui avait partagé ma vie. Les petites rides qui n’étaient pas là, les cernes, ses joues creuses mais surtout, son regard. La lueur de malice n’y brille plus, ni elle, ni tant d’autres. Toujours incertaines quant au fait que je sois bien avec Aiden, que je ne sois pas en train de fantasmer sa présence alors que je sais qu’il est mort. De mes lèvres tremblantes, le cœur serré autant de cet espoir fou de l’avoir retrouvé que de l’appréhension de revivre sa mort, je me risque à LA question. Si je pense percevoir une réaction encourageante en prononçant son prénom…la suite me glace. Ce « non » si froid, si nette, prononcé sans hésitation me brise un peu plus le cœur. Je répète idiotement, comme si je n’arrivais pas a comprendre tant la déception est ingérable :

« Non… ? »

Je reste à le regarder, perdue, alors que son « non » raisonne en moi comme si on me frappait, encore et encore. Les larmes coulent encore plus et j’ai du mal à réprimer la crise de sanglot qui menace. Avec un détachement qui ne ressemble pas à mon Aiden, il m’explique ma blessure. Je lui fais un geste de la main pour signifier que je suis désolée alors que, pudiquement, je me tourne le temps de reprendre un semblant de contrôle sur mes tremblements et ma respiration. Je m’essuie les yeux et arrive à lui expliquer, tant bien que mal, avec une voix brisée par la douleur.

« Je… je suis désolée… vous… vous ressemblez a vous y méprendre a mon ancien conjoint. Mais… ce n’est pas possible. Je… je crois que je deviens folle. »


Si j’ai une minute d’appréhension quand il s’approche, je ne panique pas. Le fait qu’il porte les traits de l’homme que je n’ai jamais cessé d’aimer joue peut-être beaucoup au fait que je reste calme. Je finis par hocher la tête en grimaçant de douleur.  

« Allez y… je… merci… »


Je me mets de coté pour lui faciliter l’accès a ma blessure en me disant que s’il avait voulu me faire du mal, ça serait déjà fait. Pour tromper la tension qui m’habite, la souffrance de ce deuil que je dois, a nouveau vivre et aussi pour faire taire cette idée folle d’un « et si » qui refuse de me laisser en paix, je tente de lui parler :

« Je… je peux vous demander votre nom ? »

Pourtant, aussi réel qu’a l’air cet homme, aussi ressemblant de celui que j’aurais voulu épouser, je n’imagine pas une seconde le retrouver en vie sans qu’il ne me parle d’Ava. Même si lui avait cessé de m’aimer, même s’il allait en épouser une autre, il tenait a sa fille, ca, j’en suis sure.




   
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@Alexandra Fisher  & Aiden Blackwood
“Les choses les plus attendues arrivent souvent par surprise.” - Pierre Lemaître / Au revoir là-haut
Tu as fui, Aiden. Sous ta réponse aussi tranchante que nécessaire pour ne pas te laisser sombrer dans ta rêverie, tes yeux ont lâchement quitté ceux de la jeune femme. Juste une fraction de seconde. Comme si continuer à la regarder tout en assénant cette vérité qui te semble la bonne était trop difficile, trop douloureux. C’est le cas. Le fruit de ton imagination te paraît si réel que dire ce non t’est compliqué. Tu as l’impression que des litres et des litres de javel sont enfoncés de force dans ta bouche et qu’ils descendent dans ta trachée en brûlant tout ton être. Et cette sensation désagréable n’est rien à côté de celle que tu ressens quand tu relèves la tête et que tes prunelles se redéposent sur le visage de cette inconnue aux traits si familiers. Tu détestes voir les larmes sur ses joues. Tu ne supportes pas cette lueur de déception que tu perçois. Tu… Tu devrais t’excuser. Tu as été sec et sans appel alors que… Peut-être, enfin… Si ça se trouve, tu es bel et bien cet Aiden dont elle a mentionné le prénom. Tu es peut-être vivant et prêt à recevoir le cadeau que t’offre la vie. Tu pourrais te réjouir de vos retrouvailles miraculeuses et… Non. Tout ceci n’existe pas. Elle n’est pas Alexandra. Elle n’a pas de petite fille aux boucles d’or prénommée Ava qui l’attend non loin d’ici. Vous n’avez jamais vécu ensemble. Elle… Et toi. Rien. Il n’y a rien. Ce n’est que ton esprit fatigué et malmené qui te joue des tours. Finalement, tu restes buté sur cette unique possibilité. Ta vie n’est qu’un mensonge, qu’une illusion et tout ce que tu penses te souvenir n’a très certainement jamais existé.

Pourtant, tu es là. Face à elle. Elle existe. Elle est réelle, ça, tu en es certain. Si tu étais en train de rêver, tu te serais déjà réveillé. En sursaut et en sueur, tu te serais redressé dans ton lit inconfortable et tu te demanderais si l’action s’est un jour véritablement déroulée ou si tu n’as fait que l’inventer. Bref. Tu n’es pas plongé dans un rêve. Cette jeune femme est ici, avec toi, et elle est blessée. Tes réflexes d’avant reviennent donc, il est indispensable de panser sa plaie avant qu'elle ne s’infecte et créée des conséquences désastreuses.

Une petite trousse à pharmacie en main, tu as fait un pas dans sa direction avant de t’arrêter pour lui laisser le temps de se reprendre. Tu les vois bien ses épaules qui se soulèvent trop rapidement et tu l’entends sa respiration qui est bien trop saccadée. Sans trop savoir pourquoi, tu as envie de la prendre dans tes bras. Pour la rassurer. Pour lui dire que tout ira bien. Pour lui donner un peu d’espoir et pour qu’elle comprenne que tu es avec elle. C’est stupide, tu ne la connais pas, n’est-ce pas ? Tu… Bon sang, Aiden, t’es plus paumé que paumé.

« Je... »
, tu glisses un sourire sur tes lippes. Un sourire sincère, l’un de ceux que tu n’as servi à personne depuis des lustres. Il est un mélange de tristesse, de compassion, de compréhension, d’incompréhension, d’étonnement et de sympathie. Tu mets totalement de côté ta froideur d’un peu plus tôt quand tu lui réponds dans un naturel déconcertant, « Je crois qu’on devient tous un petit peu fou depuis quelque temps. ». Puis tu prends la mesure de ses paroles. Tu ressembles à son conjoint. À son ancien conjoint. La coïncidence est énorme. Elle, elle ressemble à la jeune femme hantant tes rêves et toi, tu ressemblerais à l’homme ayant partagé sa vie jadis ? Tu perds le peu de superbe que tu viens de gagner et c’est avec une timidité qui ne peut que la faire douter sur ton identité que tu la questionnes, « Je peux me permettre de vous demander ce qui lui est arrivé ? ». Bafouillant, tu es hésitant, « C’est totalement déplacé et intrusif, je m’en excuse. On… On a tous perdu des proches et… Enfin… Parfois en parler ça peut soulager ». Tu profites de votre conversation pour te rapprocher et tu opines du chef quand elle te donne l’autorisation de la soigner. Apparemment, discuter lui permet de se calmer et de ne pas avoir envie de se réfugier dans un coin de la pièce comme à son réveil.

Assis à même le sol, tu utilises ta gourde d’eau purifiée pour nettoyer la plaie avant de sortir de l’antiseptique de la trousse à pharmacie. Tu ne préviens pas des picotements, préférant continuer à bavarder pour lui changer les idées, « Je peux me lancer en premier si vous voulez. ». Ta voix a retrouvé son timbre habituel. Comme si te retrouver dans la position du soignant te rendait confiant et sûr de toi. Tout te paraît si simple et évident à l’instant. Pourtant, tu viens de lancer un pavé dans la mare. Qu’est-ce que tu vas lui raconter alors que, toi-même, tu n’es pas sûr de ce qui est vrai et de ce qui est faux. Raconter ta vie, ou ce que tu penses être ta vie, à une parfaite inconnue peut s’avérer dangereux. Dans les temps qui court, moins les gens en savent sur toi, moins ils ont de choses dont ils peuvent se servir pour te nuire. Cette vision du monde t’est horrible, mais elle est malheureusement nécessaire à présent. Attrapant une aiguille et un fil, tu te persuades que si tu veux qu’elle reste calme, tu dois continuer à parler, et donc t’ouvrir un minimum à elle. De toute façon, tu n’es pas obligé de lui dire tous les détails, tu peux rester vague et ne pas t’étendre sur tout ce qui reste encore un gros point d’interrogation pour toi, « Je ne sais pas trop à quel moment je me suis retrouvé si esseulé. Je suis à peu près certain d’avoir dû me séparer de ma femme et de ma fille un peu après la première pluie, mais je n’arrive pas à me rappeler distinctement pourquoi. ». Tu mens, Aiden. Tu t’en souviens, tu n’es simplement pas sûr que ce soit la réalité, « Ça me paraît assez dingue de les avoir quittées pour aller aider des inconnus. Pourtant, c’est une jolie raison, vous ne trouvez pas ? Je ne sais pas trop si ça fait de moi davantage un crétin ou un abruti fini... ». Tu fais le dernier point de suture avec de l’humour saupoudré d’un peu d’auto dénigrement. Tu es totalement paumé, Aiden. Tu peines à déceler le vrai du faux, l’imaginaire de la réalité, mais là, avec cette jeune femme à tes côtés, tu redeviens un peu celui que tu étais avant tout ça. Tu prodigues des soins, tu dis des bêtises, tu es confiant, presque serein et tu n’hésites pas à te dévoiler même si cela peut te desservir. Tu la fais passer avant toi. Sa santé t'importe plus que ton propre bien être.

Tu as terminé ta tâche, mais tu as tout de même envie, ou besoin, d’en savoir plus. Tu ne sais pas l’expliquer, alors tu lui souris toujours en espérant qu’après tes confidences, elle se sente suffisamment à son aise pour se confier. La pluie à l’extérieur ne semble pas prête à s’arrêter, et maintenant que sa plaie est refermée, il serait dommage de passer le temps qu’il vous reste ensemble à vous regarder en chien de faïence. Mais, une fois encore, tu perds toute ton assurance alors qu’elle te questionne. Ton nom. Elle te demande ton nom. Pou… Pourquoi ? Tu ne connais pas le sien. Et elle… Elle le sait déjà. Elle l’a dit tout à l’heure. Mais… D’ailleurs, comment… ? Et puis, tu as nié un peu plus tôt. Tu lui as dit que ce n’était pas ton prénom. Ta réponse pouvait être pour une autre de ses questions, mais comment va-t-elle réagir si tu lui dis que tu t’appelles Aiden ? Va-t-elle revoir en toi son ancien conjoint ? Et si… Puta*n, tu ne sais pas quoi faire. Si ça se trouve, tu t’appelles Jean Eude. Après tout, si ta femme et ta fille n’existent pas, Aiden n’a peut-être aucune existence non plus. Les médicaments et les transfusions ont peut-être totalement modifié tes souvenirs ou…

« Aiden. », le regard braqué sur son profil, tu te lances en rangeant à l’aveuglette la paire de ciseaux dont tu t’es servi pour couper le fil tandis que tu murmures. La pulpe de tes doigts vient effleurer sa mâchoire alors que la tienne tressaute légèrement, « Je m’appelle Aiden. Et vous… Vous ressemblez étrangement à un de mes rêves. ». Tes yeux s’écarquillent. Tu fais preuve d’une audace qui ne te ressemble pas, ou plutôt, qui ne te ressemble plus. Rapidement, tu te recules en glissant sur le sol puis tu te relèves en époussetant tes fesses, « Pardon, je… Oubliez ça.». Tu n'oses plus la regarder, tes prunelles s’accroche donc à la flamme qui vacille dans la casserole, « Je commence à avoir faim, et la cuisine a été vidée depuis longtemps. Je vais aller jeter un coup d’œil chez le voisin, il lui reste peut-être de quoi grignoter. ». Tu dis n’importe quoi, il pleut encore dehors et tu ne vas pas sortir pour aller piller la maison d’à côté. D’ailleurs, tu n’as pas bougé. Aucun mouvement n’a été fait en direction de la porte, tu t’es contenté de t’éloigner et de te lever comme si tes paroles venaient de te faire un électrochoc.



   
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“La surprise est l'épreuve du vrai courage.” - Aristote
Le maigre sourire qui s’affiche sur ses lèvres me foudroie presque sur place. Il n’aura fallu que ce fugace rayon de soleil sur ce visage qui était presque toujours rieur pour que mon cœur s’arrête.  C’est lui… c’est mon Aiden, j’en suis presque sûre. Rendue muette par cette révélation, je reste a le dévisager, avisant des légères différences sur ses traits tout en notant toutes les similitudes qui me permettent d’être toujours plus certaine que je suis bien avec celui avec qui je voulais passer mon existence. La gorge sèche, quand il me dit qu’on devient tous un peu fou, je ne peux qu’acquiescer, non sans grimacer de douleur.

Je me tourne pour le laisser faire, essayant de calmer les sanglots qui me secouent encore, tout en cherchant à comprendre ce qui se passe. Si c’est lui, pourquoi ne pas me le dire ? Je me sens plus perdue que jamais et redoute le fait d’être en train d’agoniser quelques par, mon esprit divaguant vers Aiden, alors que j’abandonne, malgré moi, Ava a son sort. Je suis incapable de lui répondre quand il me demande ce qui est arrivé à mon pompier… ma gorge est bien trop serré et je n'arrive pas a faire le vide dans ma tête. Il est mort et pourtant je suis sure qu’il est bien là, en chaire et en os.

J’essaye de ne pas gigoter pendant qu’il me suture avec habilité. Les pompiers ne savent pas suturer, ça n’est pas dans leur formation, c’est moi qui avais appris a Aiden et je devine presque ses gestes, cette technique, celle que je lui ai transmise. Sauf que ce n’est pas possible. Aiden est mort… c’est moi qui veux espérer. Pour tromper le feu de l’aiguille dans mes chairs déjà meurtries, je me concentre sur ses paroles et, une fois de plus, je n’entends que ce que je veux entendre. Quand il me confirme son prénom, je me retourne pour lui offrir un regard suppliant et plein de détresses. Mes prunelles vertes se plongent dans ses yeux bleus comme pour voir son âme. Il me demande comment je m’appelle, je me mordille la lèvre inferieur avant de lui répondre, d’une petite voix qui ne laisse pas la place au doute :

« Tu le sais je crois… »

Presque paniquée, je me redresse un peu trop vite quand il se lève et parle de partir je ne sais où, faire je me fiche de quoi. Je n’ai pas su le retenir une fois, j’ai passé tant de mois à regretter de ne pas avoir fait plus pour qu’il reste avec nous, en sécurité. Ma main se pose sur sa main et la serre.

« Reste… reste avec moi… s’il te plait… »

Il y a tellement de fragilité dans cette supplique alors que je me rapproche doucement, presque avec précaution de lui, sans savoir détacher mes yeux des siens. Mon cœur sait, il est sûr. Que je rêve ou non, c’est lui. Ma main libre et hésitante se pose sur son coeur tout doucement et je ferme les yeux pour entendre son battement, deviner la chaleur sous son vêtement. C’est un des sons les plus beau du monde avec celui du cœur d’Ava. Je finis par réouvrir les yeux pour lui chuchoter :

« Enlève ton haut Aiden… »

J’ai envie de le noyer de questions, de lui expliquer tout ce que je pense savoir, de me blottir contre lui, de l’étouffer de ces baisers dont je n’ai plus le droit, mais avant, mon esprit a besoin d’une dernière vérification pour enfin écouter ce que mon cœur lui hurle.





   
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@Alexandra Fisher  & Aiden Blackwood
“Les choses les plus attendues arrivent souvent par surprise.” - Pierre Lemaître / Au revoir là-haut
Quand tu lui demandes ce qui est arrivé à son conjoint, elle reste silencieuse. Elle s’est tournée pour te laisser libre accès à son crâne, là où se trouve la blessure à suturer et tu ne vois donc plus son visage. Tu devines néanmoins son malaise. Il ne t’est pas difficile de faire preuve d’empathie et de compréhension, d’autant qu’elle vient de t’expliquer que ton apparence la déboussole. Dans ce monde rempli de tristesse, de morts et de désolation, tu ne peux que te mettre à sa place. Tu sais quel effet cela fait de perdre des êtres proches. Tu en as perdu aussi. Tu crois. Tu es convaincu que ton esprit t’a joué des tours durant longtemps, t’envoyant dans une réalité plus belle afin de ne pas sombrer totalement dans la folie, cependant, bien que les visages qu’il t’a montrés soient faux, tu sais que tu as forcément vécu des pertes. Tu es dans le brouillard, Aiden. Mais tu n’as pas vécu seul toute ta vie, et le simple fait de ne pas savoir ce que sont devenus les tiens – hypothétiques ou non – te donne la nausée.

Le fait est que, pour toi, tout ceci n’est qu’illusion. Les souffrances liées au manque de ta famille ne sont que factices. Pour elle, c’est différent. C’est pourquoi tu ne vous laisses pas dans le silence. Tu le combles de tes mots en espérant que cela l’aide. Que cela l’aide à ne pas se focaliser sur l’aiguille traversant sa chaire, mais également que cela l’aide à se sentir moins seule dans son désarroi. Plus tu parles, et plus tes rêves énoncés te paraissent réels. Sans doute trop puisque tu te prends au jeu en te montrant familier, effleurant sa peau et dévoilant ton prénom. Ce même prénom que la brune a murmuré. Ce prénom que tu sais être celui de l’homme qu’elle a perdu. Tu le savais, tu aurais dû le garder pour toi. Tu as merdé. Tu le réalises dès qu’elle assure que tu connais déjà son nom alors qu’elle vient de planter ses prunelles dans les tiennes.

Tu te recules. Tu te relèves. Tu paniques. Tu te détestes de lui infliger une telle torture qu’est celle de l’espoir. Parce que oui, tu l’as vu cette lueur au fond de ses yeux. Ses pupilles brillaient de cette joie improbable de retrouver un mort en vie alors que toi, tu es persuadé de n’être qu’une coquille vide, de n’être nullement celui qu’elle croit voir. Tu n’es rien. Tu n’es personne. Tu n’es qu’une enveloppe devenue inutile. Tu n’es qu’une douleur géante qui aurait mieux fait de se faire coudre la bouche.

Ensuite, tu t’excuses pour ton geste déplacé et tu cherches rapidement une échappatoire. Mais c’est trop tard. L’espoir est une arme trop puissante et elle se resserre autour de ta main tandis que l’inconnue s’y agrippe pour te retenir en suppliant. Elle capte encore ton regard et tu n’as pas la force de la repousser, « D’accord, je… Je reste. ». Comme si tu avais le choix… Les trombes d’eau qui s’abattent sur la ville choisissent pour toi. Cependant, tu pourrais t’éloigner. Mettre de la distance entre vous et tenter de la convaincre de ce dont tu es persuadé. Tu n'es pas lui. Tu vas le faire, Aiden. Vraiment, tu vas le faire. Mais lorsqu’elle brise votre jeu de regard si intense en fermant ses paupières, tu manques de suffoquer alors que sa seconde main se dépose sur ton torse. Il te faut quelques secondes pour réussir à remettre les pièces du puzzle en ordre et faire calmer ton myocarde, « Je ne suis pas… Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire espérer quoi que ce soit. ».

Puis la sentence tombe. Cette fois-ci, tes yeux s’écarquillent. Tellement que tu crains de voir tes globes oculaires sortir de leurs orbites alors qu’elle te demande de te déshabiller. Ta bouche s’ouvre et se ferme à plusieurs reprises sans qu’aucun son n’en sorte. Elle… Elle n’est pas sérieuse, si ? Tu as un mouvement de recul, mais sa main enserrant la tienne te retient, la façon dont elle te regarde également. Tu pourrais parier que la couleur ainsi que la profondeur de ses pupilles ont changé et ce murmure… Bon sang cette voix, ce ton de supplique à chaque fois qu’elle te parle depuis que tu lui as donné ton nom, ça te transperce.

« Il fait froid et... », voici l’excuse la plus bidon qui soit. Ton toi d’avant ne se serait pas fait prier pour se mettre à moitié nu face à elle, mais là… Tu n’es plus toi et elle n’est plus elle et… Et tu ne sais pas où elle veut en venir avec cette demande qui te semble particulièrement cavalière et saugrenue. Ton torse, ton dos... Tout ton corps est marqué des expériences que tu as subies durant de longs mois, alors entre la honte de te dévoiler et la conviction qu’elle fait fausse route, tu es persuadé que rien ne va dans cette situation. Elle va dégringoler de tellement haut quand elle se rendra compte que tu n’es pas celui qu’elle croit que tu es… La simple idée de devoir ramasser la jeune femme à la petite cuillère dans les secondes à venir te fige totalement sur place. Pourtant, une fois encore, tu finis par flancher sous la force de son regard.

Ta poitrine se soulève rapidement alors que tu te saisis délicatement de son poignet pour lui faire lâcher sa prise et pouvoir faire doucement glisser ta veste polaire sur tes bras pour la laisser choir au sol. « Je préfère vous prévenir, ce… Ce n’est pas très beau à voir. », attrapant les pans de ton sous-pull, tu le fais passer par-dessus ta tête, la peau de tes avants-bras se retrouvant à présent à l’air libre. Les yeux fuyants, tu frissonnes en cherchant à dissimuler les stigmates derrière ton dos en te contorsionnant, « Vous voulez voir quoi ? ». Tu as bien compris que sa demande n’a rien à voir avec une envie de te regarder lui faire un strip-tease. Sans doute que son conjoint à un signe distinctif ou n’importe quoi qui lui permettrait de s’assurer que tu es bel et bien cet homme.

« Je lui ressemble tant que ça ? », tes yeux se sont relevés vers son visage tandis que tu te mordilles l’intérieur de la joue. Est-ce qu’il est possible de partager des rêves avec quelqu’un ? Quelqu'un qu’on ne connaît pas qui plus est ? Comme une transmission de pensée ou un truc du genre ? Tu t’es tant persuadé que rien n’était vrai, que tu en viens à te poser la seule question qui te semble plausible, « Vous venez de la Colline ? ». Et si elle avait été aux griffes des scientifiques ? Peut-être qu’un de leur traitement expérimental a eu des effets secondes insoupçonnés et que ta voisine de chambré et toi partagés désormais vos songes. Ça expliquerait pourquoi ton visage lui est si familier et pourquoi le sien te l’est également. Vous vivez dans un film d’horreur depuis que les décharnés ont débarqué, pourquoi ne pas ajouter un peu de magie à votre univers déjà dézingué ?



   
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Son physique, sa voix, son odeur… tout est mon Aiden, pourtant, il y a quelques choses qui me déstabilise dans son attitude, pas seulement son regard ou sa façon de me dire qu’il ne me connait pas, mais aussi dans sa gestuelle. C’est lui sans être tout à fait lui. Pour autant la seule chose dont je doute a cet instant, alors que la douleur, est toujours vive c’est de moi et ma perception. Je ne cache pas mon soulagement quand il accepte de rester. De route façon, j’aurais été incapable de le laisser partir. Je reste a le regarde avec intensité alors que je lui souffle la seule façon d’être sure, la seule de souffrir une nouvelle fois : que cela soit parce qu’Aiden est vraiment mort ou seulement parce qu’il veut le rester a mes yeux. Face a sa protestation, je ne me contente de réitérer ma demande avec une voix suppliante.

« … s’il te plait, retire ton haut… »

Je ne me rends même pas compte que ma main est toujours crispée sur son poignet, comme si le lâcher me ferait perdre, a nouveau, celui que je rêvais d’épouser. C’est sans me brusquer qu’il me se libérer de moi pour commencer a ôter son manteau. Quand il me dit que ce n’est pas beau à voir, je ne suis pas certaine de comprendre. Il a toujours été l’incarnation de la beauté a mes yeux, puis, je me souviens qu’il a été laissé pour mort et m’imagine les pires cicatrices du monde. Je me contente d’hocher la tête avec conviction. Quoiqu’il se cache sous ses vêtements, je dois le voir mais je ne suis clairement pas prête. Dans mon esprit ce son des cicatrices de blessures, de combats, de feu… rien a voir avec ce qui se dévoile alors que son manteau et son pull tombent.

J’ai du mal a avaler ma salive alors que ce ne sont que ses bras et avant-bras. Ca ressemble a de multiple petites brulures et cicatrices faites avec une régularité malsaine pour certaines. Des aiguilles mail retirées et posées encore et encore ayant créée des durillons peut être ? De la peau mal soignée avec des escarres ? Impossible a dire. Quant a ses brulures, je n’en avais vues qu’aux urgences c’était des marques de taser électrique. Je vois bien sa gêne, pour autant c’est avec cet instant de médecin que mes doigts vont vers ces marques pour les effleurer :

« C’est… Aiden…. Tu… qu’est ce qu’on t’a fait ? Il… il s’est passé quoi ? Qui t’a fait ca ? »

Le monde est il devenu fou au point que lui aussi était piégé avec des gens comme les bons samaritains ? Sa question me ramène au moment présent et je sursaute presque. Ce que je veux voir ?

« Tu as des grains de beauté dans le dos, en forme de rectangle. Je… est ce que je peux regarder ?»


Je vais dans son dos avec précaution guettant le moindre refus avec appréhension. En fait je ne suis pas certaine que je serais capable de continuer a vivre sans avoir de certitude. L’espoir qui est déjà en train de m’étouffer m’achèvera s’il est avec un cortège de « et si », alors, s’il est faux, il vaut mieux le faire taire tout de suite que plus tard ou il sera devenue ma planche de salue. J’ai un maigre sourire a sa question et c’est pas ce reflexe d’une vie de conditionnement que je lui réponds par une autre question :

« Et moi, est ce que je ne ressemble pas a quelqu’un que tu connais ? »

Je soulevé doucement le pan de son t shirt avec cette crainte affreuse que ca ne soit pas lui, que je me sois trompée a force de rêver de le retrouver. C’est presque sans faire attention que je lui réponds « non » a sa question alors que le tissu dévoile de plus de plus de chairs meurtries, couvertes de marques odieuses. Impossible de rester de marbre en voyant ces traces de ce qui a dû être un martyr, je sens mes mains trembler autant de rage que de peine. Et puis, enfin, le bas de son épaule se dévoile et je retiens mon souffle :

« Oh Mon Dieu ! »

Mes doigts froids passent sur la peau chaude du jeune homme, effleurant avec tendresse ce rectangle que je connais si bien alors que les larmes reviennent, mais cette fois, ce ne sont pas celles de la peur ou de la souffrance. Je mets quelques seconde a réaliser a vraiment être sure de ce que mes yeux caressent autant que mes doigts, puis, sans prévenir, je l’enlace, me retrouvant contre son dos et incapable d’arrêter mes pleurs.

« Je t’ai cru mort !! Aiden !! Pardon ! Pardon mon amour… Oh Mon Dieu, tu es là ! Tu es bien là ! avec Ava ont a tellement prier pour toi. Je t’aime, tu m’as tellement manqué… pardon… pardon….»

La suite est coupée par des sanglots qui me serrent trop la gorge. Impossible de faire plus que m’excuser et lui répéter que je l’aime alors que je m’étouffe presque dans mes pleurs. Mon cerveau est sous le choc et je ne peux que m’accrocher a ce miracle sans être capable de penser a quoique soit d’autre.




   
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