[ FB ] Dreaming of a white christmas (( Ft. Olivia ))

New York, 21 décembre 2031.

Elle sentait encore ses doigts brûler sous la chaleur de ses gants. Mya avait passé la journée à répéter un morceau compliqué pour le concert auquel elle participait le lendemain. Elle voulait s’assurer que le tout allait être parfait. Une pression qui ravivait son âme. Incertaine même de savoir si les attentes élevées émanaient du public, de ses mentors ou encore simplement de son propre désir d’atteindre la perfection. La tête encore dans les partitions, elle était rentrée rapidement à l’appartement qu’elle partageait avec sa soeur pour y déposer son violoncelle. Sa jumelle allait sans doute rouspéter en voyant l’instrument dans l’appartement, mais Mya ne pouvait se résoudre à le laisser dans les locaux de répétition. Par chance pour la première née des deux, la musicienne avait quelque chose de prévu en soirée et donc, n’aurait sans doute pas le temps de travailler son morceau. Le calme était donc de mise dans l’espace de vie qu’elles partageaient.

Dehors, la neige tombait doucement, donnant une ambiance festive aux rues de la ville déjà bien décorées pour le temps des fêtes qui approchait plus rapidement que Mya ne l’aurait voulu. Elle ne savait pas ce qu’Oliver avait prévu cette année. Elle ne savait pas non plus que que leur soeur aînée ou encore Aiden allaient faire cette année. Elle s’était demandé, pendant un instant, si elle ne préférait pas aller passer le temps des fêtes en famille, mais comme tout le monde semblait encore être éparpillé aux quatres coins de leurs petites vies, Mya avait prit un contrat en or avec l’orchestre de New York. Une chance qu’elle ne pouvait refuser, sachant qu’on lui offrait même quelques solos durant le concert. Elle savait que sa famille le lui pardonnerait (mais ne se doutait absolument pas qu’elle regretterait amèrement ce choix quelques mois plus tard). Alors marchant dans les rues, elle tentait de ne pas laisser les chants de Noël que les chorales improvisées scandaient dans les rues prendre le dessus sur sa propre partition, qui roulait en boucle dans sa tête. Elle souriait aux gens qui passait, admirant les décors illuminés de l’endroit.

Mya s’arrêta quelques instant dans un petit café pour récupérer deux boissons chaudes avant de se diriger vers Central Park. Elle savait qu’elle était attendue, mais ne savait pas son retard s’élevait à combien de temps. Un sourire étira ses lèvres à l’instant où elle aperçut la silhouette (ô combien magnifique) de son amie, debout, l’attendait sous la neige qui tombait doucement. Mya senti une certaine chaleur monter dans son corps et senti, bien malgré elle, ses joues rougir. Incapable de cacher son sourire elle s’approcha de la demoiselle.

« Liv ! Je suis tellement désolée pour le retard. Tiens, pour me faire pardonner. » Elle lui tendit le breuvage chaud, qu’elle savait être le favori de son amie. Puis la tira dans une étreinte de salutations. reculant d’un pas, la musicienne souriait toujours. « Alors, comment a été ta journée ? » Mya était heureuse, de pouvoir passer du temps avec Olivia. Tout lui semblait toujours plus simple quand la demoiselle était avec elle.

New York, 21 décembre 2031.
Assise à Central Park, sur un banc, je patiente en attendant mon amie Mya. Je sais qu’elle a de grosses journées elle aussi. De mon côté, j’ai fini ma garde dans la nuit et j’ai pu dormir toute la matinée, avant de me lever. J’adore mon métier mais parfois il est vrai que le rythme de vie est difficile. Mais je suis heureuse de sauver des vies. Je ne regrette pas mon changement de vie. Et le côté ingénierie, je le travaille sur mon temps libre. Je m’éclate même. Je ne me suis jamais sentie aussi épanouie, et je suis tellement heureuse ici à New York. J’ai rencontré des gens formidables, dont Mya. C’est une musicienne tellement talentueuse, j’aime beaucoup l’écouter. Je l’ai vu jouer sur scène une fois, et je l’ai trouvé magnifique, si belle. Et la musique m’a transporté. Je me souviens avoir pleuré, ce jour là, et surtout d’avoir été trop fière. C’est d’ailleurs assez drôle lorsque je la traîne à des concerts de métal et de rock, à côté de ça.

La neige tombe depuis quelques jours déjà, et j’adore ça. Je suis au fond de moi une grande enfant, qui attend la première neige l’hiver et qui est prête à sortir dehors pour tournoyer sous les premières chutes. J’adore être assise sur le rebord de la fenêtre de mon petit salon, avec un thé et la regarder tomber. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de sortir avec Mya, et me voilà dehors, à observer les rues festives et décorées. Les fêtes approchent et je ne vais pas rentrer chez moi cette année, je travaille. Mes parents le comprennent parce que mon frère a le même métier et qu’ils savent que je suis heureux.

Je regarde au loin la patinoire. Quelle idée j’ai eu d’aller faire du patin à glace alors que je n’en ai jamais fais et que je me suis plusieurs fois ramassé en rollers. Je finis par me lever , pour laisser le banc à un petit couple de personnes âgées et je leur souris. J’aime penser qu’un jour je pourrais vivre la même chose. Je lève mon regard et je vois Mya au loin, et je ne peux m’empêcher de sourire. Mon corps entier se réchauffe et mon cœur veut fuir de ma poitrine. Elle est si belle. Je frissonne des pieds à la tête en réalité. Je m’approche de la jeune femme et je souris lorsqu’elle arrive face à moi.

 « Salut Mya ! C’est pas grave ne t’en fais pas. » Je viens embrasser sa joue avec douceur lorsqu’elle m’étreint contre elle. Je la laisse ensuite s’écarter et je respire l’odeur du thé dans le gobelet, et il sent divinement bon.  « Merci pour la boisson. » Je souris en prenant une petite gorgée et je réponds à sa question.  « J’ai pas mal dormi vu que j’ai terminé cette nuit, et toi ? Tu as répété j’imagine ? » Je prends la main dans mon amie, pour l’écarter du chemin alors qu’un vélo arrive puis je décide de l’entraîner doucement jusqu’à patinoire.  « Je te préviens, je tiens pas sur mes pieds. »

New York, 21 décembre 2031.

Si elle avait été nerveuse alors qu’elle entrait dans Central Park pour rejoindre le point de rendez-vous fixé par son amie, mya senti ce poids s’évaporer à l’instant même où elle posait les yeux sur la silhouette de la jeune qui attendait. Alors qu’Olivia se penche vers elle pour embrasser sa joue, Mya se fait prendre d’assaut par le parfum de la pompière. Une odeur qu’elle reconnaîtrait entre toutes. Et sans réellement comprendre pourquoi, ça l'apaise un peu. Elle n’était pourtant pas plus tendue qu’à l’habitude - une répétition n’était jamais facile, mais elle en avait connu des pires - mais cela n’a pas empêché la magie d’Olivia d’opérer. Sereine. Apaisée. Détendue. Et elle se sent rougir, comme si l’idée même de trouver que son amie avait une odeur agréable était une mauvaise chose. Comme si c’était une pensée qu’elle n’aurait pas dû avoir concernant son amie.

La neige tombait toujours alors qu’elle observait Olivia. Mya était tout de même surprise d’avoir réussis à trouver en la jeune femme une telle amie. Certes, la musicienne était sociable, adorable, mais tellement prise par la musique et surtout, tellement attachée à sa soeur jumelle, qu’elle se faisait des amis, mais surtout des gens avec qui sa soeur s’entendait bien (ou alors des gens de l‘orchestre). Douce mélodie. Enfant fragile. Mya avait des amis, certes, mais elle était facilement blessée alors elle avait toujours fait attention à la proximité qu,elle accordait aux gens. Des amis certes. Mais pas nécessairement des gens en qui elle avait pleinement confiance, malgré sa grande naïveté. Enfant fragile. Elle en avait conscience. Olivia était une bouffée de fraîcheur. Cette personne qui la sortait de la musique.  Cette personne qui lui apportait une certaine joie qu’elle n’avait pas vu ailleurs. Et Mya valorisait beaucoup cette amitié.

Elle donne sa boisson à Liv et prend une gorgée de son propre chocolat chaud. Avec la neige, une boisson chaude était agréable, mais comme la musicienne voulait avoir une bonne nuit de sommeil, elle évitait la caféine à tout prix. Elle hoche la tête à la remarque de son amie avant de reprendre la parole. « Tu me connais si bien ! Le concert arrive à grand pas. » Elle sourit, laissant deviner qu’elle sous-entendait qu’elle ne pouvait pas s'accorder un moment de repos, il fallait qu’elle soit au top. Mais en même temps, elle respirait la musique, alors ce n’était pas un fardeau pour elle. C’est à ce moment que Olivia lui prit la main pour la tirer hors du chemin. Le cycliste passa près d’elles à toute vitesse. Mya laissa échapper un petit merci, alors que son regard croisait les prunelles émeraudes de son amie. Elle la suivit alors jusqu'à la patinoire. « T’en fais pas, je te laisserai pas tomber ». Elle lui sourit doucement. Mya était heureuse qu'Olivia lui ait proposé cette activité. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas enfilé des patins, mais c’était quelque chose qu’elle avait toujours aimé. Elle passe à la location pour payer et récupérer une paire de patins à glace et les enfile rapidement. Elle s’assure que les lacets sont biens serrés avant de se relever. Elle lance alors un regard espiègle à son amie. « prête ? » Avec un sourire, Mya s’élance sur la glace, mais alors qu’elle tente de se retourner pour voir si Olivia la suit, elle perd l’équilibre et ne tarde pas à chuter, assise sur la glace. Elle éclate d’un rire franc en regardant Olivia. Par chance que d’elles deux, c’était Mya qui tenait le mieux sur ses patins.

New York, 21 décembre 2031.
Je suis très heureuse de voir Mya ce soir. On n’a pas eu l’occasion de se voir beaucoup ces derniers temps alors je suis contente de passer la fin de journée et la soirée avec elle. J’embrasse sa joue avec douceur pour l’accueillir. Elle est un peu en retard mais je ne lui en veux pas, je sais qu’elle est tout aussi prise que moi en ce moment et pour avoir assister à de nombreuses répétitions, je sais que la musique lui prend beaucoup de temps.  

La neige tombe et j’aime toujours ça malgré que cela peut être dangereux et pourtant je suis une enfant lorsqu’elle se met à tomber. Je regarde Mya en revenant à la réalité et je souris. Ça me fait drôle que l’on soit amies. On est si différentes. Elle est sociable, adorable, et pourtant si discrète, alors que je suis plutôt solitaire, brute de décoffrage et je me fais toujours remarquée même sans le vouloir. On se complète assez bien. Et le petit plus, c’est que je m’entends avec sa sœur jumelle, ça aide sûrement. Si Mya se plonge corps et âme dans la musique, je me plonge dans l’adrénaline. J’ai pas énormément d’amis alors je la garde précieusement. Et je n’ai d’ailleurs aucune envie de me prendre la tête et comme je sais qu’elle n’aime pas ça non plus, c’est tout bénef.

Je prends la boisson chaude qu’elle m’offre en la remerciant et je m’en bois une gorgée. Il est très bon et ça fait du bien. Je souris lorsqu’elle dit que je la connais bien. C’est vrai. En général, lorsqu’elle disparaît de la circulation c’est qu’elle est dans ses répétitions pour un concert.  « Tu vas m’inviter j’espère ? Sinon… ça va me mettre en colère. » Je ris légèrement parce que je ne suis pas sérieuse et elle le sait. Mais j’aime la voir jouer, je la trouve magnifique lorsqu’elle est concentrée, et je connais chacune des mimiques de son visage. Sa lèvre inférieure légèrement pincée, ses sourcils quelque peu froncés. Son corps gît pour la musique qui sort de son instrument, il suit le rythme, il s’embrase. Je secoue légèrement la tête pour me sortir ces pensées de la tête et je la tire en arrière en voyant un cycliste nous foncer dessus. Je garde sa main dans la mienne et je nous entraîne jusqu’à la patinoire.  « J’espère sinon je boude. » Je ris légèrement, en avançant aux côtés de de la jeune femme.

Une fois nos patins en main, je les enfile, et je les lace bien à mes pieds. Je me mets ensuite debout et je me tiens au rebord pour marcher jusqu’à la glace. Je ris aux éclats en voyant Mya tomber et je m’élance pour la rejoindre. Je tremble légèrement les bras écartés. Je parviens à m’arrêter mais je tombe à moitié sur elle. J’éclate de rire en me redressant légèrement et je renvoie mes cheveux en arrière pour dégager mon visage.  « Désolée, j’ai pas réussi à garder l’équilibre en freinant. » Je me redresse doucement alors que mon visage se retrouve proche du sien. Je retiens légèrement mon souffle alors que mon regard se pose brièvement sur ses lèvres qui me font réellement envie. Son rire me fait fondre, et je me liquéfie de l’intérieur tellement ce son sonne si beau à mes oreilles.

New York, 21 décembre 2031.

Quelle activité plaisante que d’aller patiner avec Olivia. Mya n’était pas habituée - malgré plusieurs hivers maintenant passé à New York - à ce sport. D’autant plus qu’elle n’avait jamais été une athlète. Mais elle avait toujours su garder son équilibre - à sa grande surprise - et était donc confiante. Elle avait tenté de rassurer Olivia, de lui dire qu’elle ne la laisserait pas tomber, et comptait bien tenir cette promesse. Elle avait voulu se montrer confiante. La présence de son amie lui laissait croire qu’elle était invincible, qu’elle pouvait tout faire, et c'était un drôle de sentiment. Un que la jeune Blackwood ne comprenait pas encore.

Alors qu’elle marchait en compagnie de son amie, allant vers la patinoire, Mya laisse échapper un rire léger, cristallin, à la remarque de son amie. Elle relève les yeux vers cette dernière, les flocons blancs collés dans les cheveux de Liv lui donnait un air angélique et soulignaient l’éclat de son regard. Tant de différences entre elles, comme tous ces flocons qui sont uniques en leur genre. Et pourtant, si Mya n’avait jamais cru pouvoir se lier d’amitié avec une personne, quelqu’un qui lui donnerait ce même sentiment de confiance qu’elle avait envers sa fratrie, Olivia lui avait prouvé qu’elle avait tord. La musicienne sourit doucement. « Je ne pensais pas que c’était le genre d’événement qui s’intéresserait ? » Le ton de la jeune femme avait une pointe de moquerie. Toutes deux savaient que la menace de Davis n’était pas réelle, qu’elle ne lui en voudrait pas. Mais si elle voulait venir, Mya lui ferait mettre une entrée de côté avec grand plaisir. Même si elle était encore incertaine si la présence de Liv’ dans l’audience avait tendance à la rendre plus nerveuse ou à l’apaiser. C’était une combinaison des deux. Et à la dernière remarque de Liv’, la jeune Blackwood leva les yeux au ciel avec un air faussement irrité. « Mais c’est quoi toutes ces menaces aujourd’hui ? » Elle rit en compagnie de la pompière alors qu’elle se remettaient en route.

Terminant de nouer ses lacets, Mya s’avança sur la glace avec une confiance visible. Une trop grande confiance même, oubliant le fait qu’elle n’avait pas encore enfilé de patins cette saison. Un faux pas. La jeune femme tombe alors sur la glace, la chute un peu douloureuses sur les fesses, mais rien de bien grave. Elle a un peu honte par contre, de voir sa promesse partir en fumée si rapidement. Mya entend cependant le rire de son amie qui se rapproche et elle relève les yeux juste à temps pour la voir arriver - jambes et bras écartés dans une tentative de garder son équilibre - jusqu’à elle. La seconde suivante, Olivia s’écroule. Mya laisse échapper un nouveau rire. Alors que Liv se dresse, Mya, toujours assise au sol, la regarde replacer ses cheveux. Son regard croise les prunelles de l’autre femme. Elle sent le temps se susprendre. D’un geste lent, sans quitter Olivia des yeux, Mya replace une mèche de cheveux qui, malgré les efforts de son amie, lui collait toujours à la joue. Elle glissa doucement la mèche derrière l’oreille d’Olivia. Un sourire en coin apparaissant lentement sur ses lèvres. Pendant cette seconde, Mya eut l’impression qu’elles étaient seules au monde.

Réalisant son geste, la musicienne se releva avec empressement. « Mais t’inquiète, c’est moi qui n’ait pas tenu ma promesse ! » Elle éclata de rire, un rire franc, visant à dissiper le malaise qu’elle ressentait face à son propre comportement. Une fois sur ses pieds, elle tend la main à son amie, l’invitant à se relever aussi. « Seconde tentative ! Cette fois, on va tenter de rester debout ! »