(Alexandra & Isabella) Life is always a test

Life is always a test

Isabella Park

Ce matin-là, encore une fois, la brune avait l'impression de se lever pour faire la même chose que la veille. Les journées se ressemblaient et commençaient à devenir mortellement ennuyeuse, bien qu'elle fasse de son mieux pour ne rien laisser paraître. L'ancienne star avait réussi à trouver une petite place dans ce monde affreux qu'elle peinait à supporter. Parfois Isabelle n'était pas bien et se demandait pourquoi continuer avec tout ce qui se passait. La brune n'avait jamais mis les pieds dehors, avait à peine vu à quoi ressemblait un cadavre ambulant. Elle ignorait si Jae, son garde du corps, avait toujours fait en sorte de la préserver de ça, mais dans le fond elle lui en était reconnaissante. Les descriptions de ces corps décharnés qu'elle entendait dans le restaurant était bien suffisante pour traumatiser son esprit encore trop faible pour ce monde. Isabella avait parfaitement conscience qu'elle était dépendante des autres, surtout de Jae, l'une des rares personnes en qui elle avait confiance, le seul qui la connaisse d'avant tout ça. Regardant son téléphone éteint sur la petite table de la chambre, elle quitta finalement sa chambre pour se rendre au restaurant. Comme chaque jour, elle allait s'enfermer dans les cuisines puis elle aiderait à servir les repas puis dans l'après-midi, elle suivrait le gars fabricant l'alcool pour qu'elle continue d'apprendre. Affichant un sourire de façade, elle avance dans ces couloirs qu'elle connait par cœur à présent, sa main sur le petit canif toujours accrochée à sa taille, au cas où.

Arrivée dans le restaurant, la coréenne salua quelques personnes assises à des tables, certains passaient presque leur journée ici à parler de rien. Pourtant, il y avait bien peu de choses intéressantes qui se passaient dans le camp, enfin, c'était ce qu'elle préférait se dire. La brune n'allait jamais eu marché, mais elle avait entendu parler que parfois, il y avait des bagarres avec les membres d'autres groupes. La brune détestait cela. Le moindre signe de violence l'effrayait et elle était contente de pouvoir compter sur un homme aussi fidèle que Jae pour la protéger. Quand elle y réfléchissait, l'ancienne idole se demandait pourquoi il continuait à la protéger. Etait-ce par habitude ? Par besoin d'avoir l'impression que rien n'avait changé ? Pour protéger la seule chose qui lui restait de son passé ? Isabella ne lui avait jamais posé la question par peur qu'il se réveille et qu'il arrête de veiller sur elle. Égoïstement, elle était contente qu'il était là pour la sauver. Terminant de nettoyer les pommes de terre, elle les plongea dans une grande marmite de cantine avant de faire chauffer le tout. Un soupir s'échappa de ses lèvres en se rendant compte qu'il restait encore de la vaisselle de la veille. La brune se mit donc à nettoyer les verres derrières le bar, observant chaque personne qui se trouvait dans ce qu'était le restaurant. Il n'y avait que des visages connus, bien que pour une partie, elle ne leur avait adressé que des salutations polies. La brune avait tendance à faire attention à qui elle adressait la parole, sachant pertinemment qu'elle était une sorte de spectacle pour certains.

HRP : Libre, qui veut y répondre est le bienvenu !

Je n’ai pas encore vraiment communiqué sur le fait que j’ai été chirurgien pédiatrique avec une expérience des urgences assez atypique du fait de mon parcours. Je ne sais pas pourquoi j’ai peur de le dire, peut être que mon séjour chez les bons samaritains, a être considérée comme un simple outil, quand on a besoin de soins ou d’assouvir de vils instincts, me donne envie d’être prudente.

En attendant, je suis incapable de rester oisive, ca a toujours été un de mes travers, au même titre que cette maniaquerie dont je ne me rends même pas compte. En fait, c’est peut-être même pire depuis « la fin » du monde. A croire que c’est ma façon a moi d’avoir l’impression de garder un semblant de contrôle. Habile de mes mains, je ne manque pas de me proposer pour les petits bricolages et comme je me sais bonne cuisinière, je suis très souvent entre le responsable cuisine et ses casseroles. Des années passées dans les restaurants, a attendre la fin de service de maman, passant le temps en observant et, parfois, en pouvant essayer quand les commis avait pitié de la petite fille avec eux, m’ont beaucoup appris. C’était, d’ailleurs, souvent une blague récurrente entre Aiden et moi de lui dire que si on goutait a ma cuisine, on voudrait m’épouser. Ceci dit en passant, ca n’a pas trop marché avec lui.

Le responsable de la cuisine n’est pas méchant, mais il a une vue très arrêtée sur trop de choses, n’est pas ouvert au changement, fait preuve de laxisme et j’en passe. Évidemment, mes critères sont faussés car j’ai cette fâcheuse manie de vouloir prendre les choses en mains quand elles ne vont pas dans mon sens. J’ai un peu trop eu l’habitude devoir composer avec des chirurgiens a l’ego surdimensionné pour ne pas savoir gérer, tout en douceur et avec le sourire. Depuis ce matin, il est épuisant avec ses longs discours sur le fait que sans crème il ne peut rien faire de convenable tout en laissant une pagaille partout où il passe. D’ailleurs, je repasse systématiquement derrière, c’est impensable de laisser une cuisine dans cet état.

Je ne le prends pas de front, comme a mon habitude, c’est en souriant et en douceur, lui donnant presque raison a quelques suggestions près, oubliant un peu trop ma place, que j’arrive à le faire infléchir. Persuadé que c’est son idée a lui, il finit par quitter son poste pour tenter de trouver des aromates. Au moins, pendant ce temps, j’ai les champs libres pour rattraper ses bêtises. Il y a bien quelques regards amusés des autres présents qui ont assisté a la scène et ne manquent pas de voir ma grimace quand je goute a la soupe qu’il a mis a mijoter. C’est pas terrible mais rattrapable.

Quand je cherche des yeux des bonnes ames pour m’aider, mes quelques semaines ici ont déjà assez marqué les esprits quant a mes exigences. Tout le monde se trouve une occupation. Je repère une jeune femme qui lave la vaisselle. Étrangement, elle n’a pas l’air d’être un peu isolée par rapport aux autres. En fait, a part des regards en coin, je ne crois pas avoir vue des membres de la tanière interagir avec elle.

« Salut, tu veux bien m’aider à sauver nos repas ? J’aurais besoin d’un coup de mains pour gérer les légumes, faire une sauce avec les œufs et les morceaux de viande, sans compter que j’ai vue de quoi faire des pattes, sans farine certes, mais je crois que j’ai un plan. Si on épaissi sa soupe on pourrait tenté une sorte de lasagne de légumes en gratin… »

C’est rare que je parle autant et je réalise que, prise dans mon enthousiasme, je ne lui ai pas laissé en placer une.

« Excuse moi, je m’emporte souvent dès que je parle de cuisine. Je ne t’ai même pas demandé ton prénom. »

Surement que d’autre aurait pu la reconnaitre. Pour ma part, je n’ai jamais trop regardé la télé et le peu que je le faisais, c’était pour me passer en boucle mes vieux films préférées. Je lui tends chaleureusement la main.

« Moi c’est Alex… »

Life is always a test

Isabella Park

@Alexandra Fisher

Auparavant, Isabelle n’avait jamais touché le moindre verre ou fait le ménage ou la cuisine. Sa famille était célèbre dans le milieu de l’entertainment coréen, de l’argent par millions de wons qui a toujours coulé à flot, comme si la fontaine ne pouvait jamais s’épuiser. Alors, elle avait beaucoup appris depuis le début de l’apocalypse, cherchant à faire des choses de ses mains plutôt que de rester bloquée entre les quatre murs qui lui servaient de chambre. La brune suivait les conseils pour la cuisine, apprenait tout ce qu’elle pouvait apprendre, comme un moyen d’oublier tout ce qui se passait, un moyen de croire que tout allait bien. Parfois, elle se permettait de mettre quelques paillettes sur ses yeux pour les meilleurs jours, souvenirs futiles des temps où son nom était connu pour ses vocalises ou ses pas de danse. Un temps révolu depuis une éternité. Perdue dans ses pensées, elle posa le verre qu’elle venait d’essuyer sur l’étagère quand une brune s’approcha d’elle. Se penchant vers l’avant pour la saluer, réflexe de ces coutumes qu’elle ne voulait pas oublier, Isabella fut contente d’être bilingue pour comprendre les paroles de la femme malgré la vitesse avec laquelle elle parlait.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l’ancienne idole, comprenant que, comme elle, son interlocutrice avait appris à se complaire dans les petites choses de la vie à présent, comme la cuisine. « Ce n’est rien. » souffla-t-elle quand la brune s’excusa. Ses yeux se posent sur sa main et Bella la serra doucement, n’étant pas habitué à cette coutume. « Isabella… Mais tous ceux qui me connaissent m’appelle Bella. » Enfin, peu de personne la connaissait. Bien qu’elle fasse partie du décor, peu de personne était ce qu’on pouvait appeler des amis. Sans compter que sa relation avec Jae était parfois vu d’une manière étrange. Elle termina d’essuyer le dernier verre et se tourna vers Alex, accrochant le torchon à sa taille. « Je ne suis pas très bonne pour les recettes, mais je peux t’aider si tu me dis quoi faire. » Comme depuis toujours. Isabella ne prenait que de rares décisions, toujours obligée de suivre ce qu’on lui disait pour atteindre le niveau d’exigence qui régissait son monde. « Depuis quand es-tu ici ? » Isabella avait beau être ici depuis le début de l’apocalypse, elle ne connaissait pas encore tout le monde, bien qu’elle soit certainement l’une des personnes qui était au contact de beaucoup de monde.