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Living Memories - Noah Evans

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Aurora Lane
Aurora Lane


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Living memories

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Aurora Lane  ϟ  Noah Evans .

Ce matin, pendant un instant, bref, fugace, j’ai cru en ouvrant les yeux que j’avais fait un mauvais rêve. Comme un souffle d’espoir qui prend au coeur, j’ai souhaité avoir inventé ces derniers mois. Un cauchemar, monté de toute pièce par mon imagination trop débordante. J’y ai vraiment cru, en voyant ce hublot devant moi. C’est comme si j’émergeais d’une banale sieste, pendant un long courrier. Mais l’avion n’a pas décollé, et je n’ai pas rêvé. Je suis toujours sur ce tarmac vide, et je me suis simplement endormie sur ce siège de première classe, bien plus confortable que mon nouveau lit. Le pic d’espoir s’essouffle aussitôt et le retour à la réalité est bien décevant. Je n’ai alors qu’une envie, me rendormir pour oublier. J’accorde à mes volontés une tentative, me tourne, me blottis à nouveau contre le dossier matelassé, ferme les yeux, mais il semblerait que le temps soit écoulé. C’est déjà un miracle d’avoir réussi à dormir une nuit complète, je ne peux pas trop en demander. Mon corps a pris son dû, mais ma tête, elle, se sent toujours aussi épuisée. Je doute que ça s’arrange un jour. Pas tant que le monde sera tel qu’il est en tout cas. Un problème auquel je n’ai su apporter qu’une seule solution : enclencher le mode automatique et mettre un pied devant l’autre.

Plutôt que de baigner dans ma déception plus longtemps, je me décide à me lever et me mettre en mouvement. Il n’y a que ça pour occuper mon esprit. Je pourrais me morfondre toute la journée sur ce siège, mais une grande partie de moi refuse de s’y confronter alors à choisir, un coup de pied au cul reste préférable. Je n’ai pas emporté ma montre avec moi, alors je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est mais à en juger par la position du soleil, je ne peux pas me vanter d’avoir été matinale. Je descends les marches de l’appareil pour retrouver la terre ferme et presse le pas pour rejoindre le bâtiment. En partant, je me note dans un coin de la tête de revenir plus souvent par ici. Si le calme d’une cabine me permet de trouver le sommeil, ce serait dommage de ne pas saisir l’opportunité. Même si je me doute que je ne dois pas être la seule à venir trouver refuge sur les pistes, loin de l’animation de l’aéroport. Il faut dire que ces couloirs deviennent rapidement une fourmilière et je ne suis pas encore habituée à vivre avec autant de monde au même endroit. La colocation en petit groupe était déjà éprouvante parfois, alors je m’attends à tout ici. Le nombre fait la force alors disons que c’est un mal pour un bien. J’attends tout de même de voir comment vont se passer les prochaines semaines.

Je file jusqu'à ma chambre pour me changer et préparer mes affaires. Mon binôme doit sûrement déjà m’attendre. Je n’ai jamais été très ponctuelle de toute manière, il va devoir s’y faire. J’essaie tout de même de minimiser la casse en m’activant. Je n’ai que peu d’affaires à embarquer, le reste n’ayant pas bougé de mon sac depuis la dernière expédition. Je suis donc rapidement dehors, à parcourir le labyrinthe qu’est cet aéroport jusqu’à l’entrée principale. En chemin, j'aperçois la personne à la tête des expéditions sur le camp, et je sens que si je passe devant elle, ce sera comme passer devant le proviseur après une énième connerie. Elle va vite apprendre à me détester. Je décide donc d’appliquer la vieille technique de l’évitement, en priant pour qu’elle ne m’ait pas repéré avant. Je me faufile comme je peux, jusqu’à ce que sa voix résonne. « C’est maintenant que t’arrive ? T’étais passée où ? Ton binôme t’attends. Tous les autres sont déjà partis. » Je ne prends même pas la peine de m’arrêter et secoue la main. « J’y vais, j’y cours. » répondis-je, avec ce faux air contrit de bonne élève. Je fuis pour m’épargner le discours que je connais déjà, sur l’importance de partir tôt et profiter de la lumière du jour. Je ne suis pas d’humeur pour les leçons de morale aujourd’hui.

Quand j’arrive devant les grilles de l’entrée, le pas pressé, je m’affaire à quelques petits réglages, notamment les sangles de mon sac. Si je vais le porter toute la journée, autant rendre l’exercice plus confortable. J'aperçois au loin un homme adossé au pilier alors j’en déduis rapidement qu’il s’agit de mon binôme. Je n’y accorde pas plus d’un bref regard et ne me pose pas vraiment de questions puisque je m’attends à voir la même personne que les précédentes. Je vérifie une énième fois mon arme et mes munitions, sans lever le nez, et annonce à l’approche de mon coéquipier un banal “Désolé pour le retard.”. Pure politesse. En réalité, on ne peut pas dire que je sois vraiment désolée, mais si ça permet d’apaiser l’attente et que ça m’évite un sermon tout le long du chemin, je me plie volontiers à l’exercice. La dernière chose que j’ai envie, c’est qu’on me pompe le peu de patience qu’il me reste.

Je finis par relever le menton, prête à dire “aller, on y va”, mais la surprise me fait ravaler ma phrase. L’incompréhension ride aussitôt mon front, et mes sourcils se froncent. Qu’est-ce qu’il fout là lui ? Il est où l’autre ? Je cherche autour de moi, au cas où je me serais trompée mais à part les gardes, il n’y a personne d’autre avec un sac, prêt à partir. Il me faut bien quelques secondes pour comprendre que c’est bien lui mon binôme, et que personne d’autre ne m’attend. Pour autant, mon cerveau refuse de l’accepter. « C’est une blague… » Je ris jaune. Noah. Il fallait évidemment que ce soit Noah. Je devais m’y attendre. J’étais pourtant suffisamment têtue pour me persuader qu’il me suffisait de l’éviter indéfiniment pour que tout se passe bien. En réalité, c’était la seule option que j’avais trouvé en découvrant qu’il était ici, qui n’impliquait pas de l’affronter. Il n’y a rien à dire. Plus rien à dire. Depuis longtemps déjà. Alors je ne voyais pas l’intérêt. Il vit sa vie et je vis la mienne, pas vrai ? C’était ma stratégie. J’étais loin d’avoir anticipé ce cas de figure et je perds soudain toutes les certitudes que je m’étais créées pour ne pas replonger dans ce passé-là. Un passé qui fait irruption soudaine dans mon présent. « Elle est passée où l’autre grande perche qui me servait de binôme la semaine dernière ? »




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Noah Evans
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Lorsque la première pluie est tombée, jamais je n’aurais pu croire la tournure qu’allait prendre le monde si on m’avait conté cette histoire. Mes premières pensées étaient allées à mes proches, mais aussi et malgré tout à mes deux meilleurs amis d’enfance. La situation s’était rapidement dégradée, tellement vite que tout le monde avait déserté ses responsabilités. J’avais un peu de chance de savoir me défendre, mais souvent la nuit, je revois les personnes se faire attaquer devant moi, j’entends encore les hurlements de peur, de douleur, et ils me réveillent en sursaut, comme aujourd’hui. Je suis paralysé dans ce lit, je ne peux pas bouger malgré que je sois réveillé et j’ai envie de hurler pour que mon corps bouge à nouveau. Je déteste ces moments. Et pourtant, ça m’arrive presque tous les jours ces derniers temps ayant pour seule compagnie ces hurlements qui retentissent dans mon esprit. C’est peut être pire que de voir les morts. Et lorsque tout revient peu à peu à la normale, je suis nauséeux, et surtout fatigué.
C’est comme ça que je me retrouve devant le miroir, à observer ma mine de déterré, avec un morceau de tissu et une bouteille d’alcool fabriqué artisanalement. Autant dire que ça bourre autant que ça décape. Depuis ma rencontre avec Oliver il y a quelques jours, je soigne la blessure que j’ai dans le dos. Un miroir que je garde toujours dans mon sac pour regarder parfois sans me montrer, s’est brisé et m’a blessé dans le dos. Alors je nettoie la plaie comme je peux, j’y colle un pansement de fortune et je m’habille. Je sors rarement avec un binôme mais aujourd’hui on m’en a assigné un, pour récupérer quelque chose de spécial pour le camp et qui a perdu son propre binôme. Enfin, il est en très mauvais état à l’infirmerie. Et pour l’avoir vu, il est en effet pas très en forme. Il a été surpris par la pluie alors qu’il était hors du bâtiment. On ne sait pas ce qu’il trafiquait, et pour le moment il est incapable de nous le dire. Je ne saurais dire si c’est frustrant ou inquiétant. Car tout le monde sait que lorsque les nuages sont épais, les sorties doivent être annulées si on est aux alentours ou alors se réfugier à l’abri si l’on est en extérieur.
Bon, le seul avantage à tout ça c’est que je peux laisser Lois, mon malinois, se reposer. Il marche bien mieux mais au moins sa patte aura le temps de vraiment guérir. On est un peu inséparables lui et moi alors ça me fait toujours un petit pincement au cœur de le laisser. Je prends mon sac, et je le glisse sur mon épaule. Je récupère également mes armes, et mon sabre dans son fourreau. Je prends et enfile ma veste militaire, seul vêtement que j’ai gardé de la catastrophe avec mes chaussures qui sont solides. Elle tient pas assez chaud pour l’hiver mais pour la saison actuelle elle fait à peu près l’affaire. Une fois prêt, je quitte la chambre. Je me dirige à l’entrée du camp et je discute avec un de la sécurité, puisque mon binôme n’est pas encore arrivé. Je m’adosse contre le pilier de la clôture et je patiente les bras croisés, en jetant des coups d’œil à ma montre. Après une vingtaine de minutes à attendre je me décide à partir seul d’ici 10 minutes. Je regarde au loin, la ville fantôme, la ville morte qu’est devenue Malden. Soudain j’entends la voix qui s’excuse du retard et elle me sort de mes pensées, même si je suis un peu lent. Je me redresse en glissant mes mains sur les sangles de mon sac à dos, et je regarde la personne qui vient d’arriver. Et je croise son regard au même moment. Si elle réagit par c’est une blague je demeure silencieux.
Aurora. Je savais qu’elle se trouvait ici, je sais presque tout en ma qualité de co chef du camp. Mais je l’ai ignoré jusqu’à présent. Chaque fois que son nom était évoqué je renvoyais vers d’autres personnes. Je n’avais aucune envie d’être en sa compagnie en réalité. Et visiblement elle non plus, ce qui me suffisait.  Lorsque j’entends sa question, qui me ressort de toutes mes pensées, je réponds simplement.  « Il est à l’infirmerie. Donc soit tu peux le rejoindre, même si je ne te vois pas pleurer sur son sort puisque personne compte, soit tu peux bouger un peu ton cul pour qu’on y aille. » Je prends la route, sans attendre réellement. De toute façon, elle fait ce qu’elle veut. Elle a toujours fait ce qu’elle voulait sans se soucier des autres. Moi amer ? A peine. Je marche tranquillement une main sur la sangle de mon arme. Je compte bien ramener ce que l’on est censé aller chercher. Et le silence ne me dérangera absolument pas.

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Depuis plusieurs mois maintenant, je me suis mise un point d’honneur à garder le passé sous scellé. Beaucoup de personnes s’y accrochent, comme un moyen de tenir et affronter le présent, mais de mon côté, je fais tout pour ne pas m’y replonger. Je ne veux pas de la nostalgie, de la douleur, du choc avec la réalité. La vie que j’avais n’existe plus alors si je veux avancer, je ne peux pas me permettre de la pleurer. Se retrouver confronté à une situation de constante survie et d’urgence aide le cerveau à se concentrer sur l’essentiel. Il n’y a que les moments de calme qui représentent mon enfer. Et les visages du passé. Leur mémoire forme des brèches et ce qu’on croyait si bien cloisonné, n’est plus qu’à une pensée de s’échapper. J’en étais jusque-là préservée au sein de mon groupe. Hors de la ville, les visages n’étaient pas aussi nombreux. Et puis nous sommes arrivées ici, avec Jordan. Je ne mentirais pas. En découvrant que Noah était ici et en vie, cette partie de moi si bien enfouie s’en est réjouie. Malgré tout ce qui nous oppose aujourd’hui, je n’aurais jamais souhaité qu’il lui arrive malheur. Savoir qu’il avait survécu était donc une bonne nouvelle. Pour autant, il ne reste plus rien de ce que l’on a pu partager, comme amis ou comme amants. Alors je me suis contentée de suivre mon chemin et d’ignorer sa présence. Je pense qu’il a adopté la même technique et c’est peut-être mieux ainsi. Des inconnus qui se croisent sans s’arrêter, sur qui le regard ne s’arrête plus, voilà ce qu’on est devenu. Dans un monde pareil, où tout le monde a perdu quelqu’un, je trouve ça d’une grande tristesse de repousser ceux qui restent. Mais c’est comme ça que je survis. Devenir imperméable aux émotions et aux souvenirs, c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour ne pas me noyer.

Je ne pensais pas me retrouver dans une situation qui me contraindrait de renouer un quelconque contact avec lui. Oui, plutôt utopique comme pensée. L’idéalisme n’aura pas duré longtemps entre mon arrivée et cet instant. J’aurais préféré celui qui m’avait accompagné la semaine dernière. Il n’était pas très loquace mais ça me convenait. Je savais au moins à quoi m’attendre. Tandis que là, c’est une autre paire de manches. Alors forcément, mon premier réflexe c’est de contester. Intérieurement, je refuse, je ne veux pas. Je peux mais je n’ai aucune envie de m’aventurer sur cette pente. Et je vois bien que lui non plus. Il n’est pas plus enchanté que moi de me voir, et c’est réciproque. Alors pourquoi s’infliger ça, hein ? Naturellement, je demande où se trouve mon binôme de la dernière fois. Ce serait une solution bien plus acceptable. A un détail près. Il m’apprend que mon sauveur est à l’infirmerie et ça met aussitôt fin à tout espoir de changer de partenaire.

Il ne lui faut pas longtemps avant de me mettre une première cartouche. Ça m'arrache un rire nasal, tant ça ne me surprend pas. Bien loin de me vexer pour si peu, je lui retourne le compliment. « Et ben ça nous fait un point commun. » répondis-je avec un sourire alors qu’il commence déjà à partir. Non seulement il n’est pas content de me voir, mais il transpire encore plus la rancœur. Ça me surprend sans me surprendre. Ça fait déjà quelques années après tout, mais tel que je le connais, il a la rancune tenace. Seulement si ses paroles tranchantes sont censées réveiller un quelconque sentiment de culpabilité chez moi, il risque d’attendre longtemps. Je pourrais lui adresser le même reproche puisque je n’ai jamais assez compté pour le faire rester. Mais évidemment, c’est moi qui joue le mauvais rôle, parce que c’est moi qui ai pris la décision de partir. Je l’accepte mais qu’il ne s’attende pas à des regrets de ma part. Je sais très bien pourquoi j’ai mis fin à notre relation et il le sait tout autant. Si ça fait de moi la méchante de son histoire, alors tant pis.

Finalement, après ces mots-là de sa part, je me ressaisis. Ma fierté et mon esprit de compétition se réveillent. Je ne vais pas fuir. Je vais affronter cette journée, peu importe ce qu’elle me réserve. Si elle doit se passer dans le silence, ça me va. Je peux encaisser ses piques et sa mauvaise humeur. J’ai encaissé bien pire après tout, non ? Je me mets donc en marche, rattrapant la distance pour revenir à sa hauteur. J’en profite pour remettre les choses à leur place. « Et non, je ne vais pas pleurer sur son sort. Si je devais pleurer sur le sort de tous les malheureux qui ont été touchés ou qui se sont fait bouffer, je serais déjà morte déshydratée. C’est pas le premier et ça sera pas le dernier alors me sort pas la carte du Saint homme parce que ça m’étonnerait que tu lâches ta larme à chaque mec qui revient pas. » Ce genre de leçon de morale me passe bien au-dessus et je n’ai aucun mal à admettre que le sort de cet homme, bien que regrettable, ne m’affecte pas. Pour que ça m’affecte, il aurait fallu qu’on soit proche et c’est loin d’être le cas. Des gens sont blessés ou meurent tous les jours depuis la première pluie. Pour survivre, on ne peut pas se permettre de s’arrêter et de tous les pleurer. Le chagrin a sa façon de vous engloutir et si on le laisse faire, on finit par emprunter le même chemin que tous les autres.

Maintenant que tout est clarifié, je me recentre sur ce la raison de notre présence en ces rues. « Bon. On va où et chercher quoi aujourd’hui ? » Le mieux c’est encore de s’en tenir à la mission et rester “professionnels”. J’ai loupé le briefing alors je n’ai pas d’autre choix que de poser la question. Je ne suis pas sûre d’obtenir une réponse mais ça vaut le coup de tenter.


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Depuis la catastrophe je n’ai plus vraiment pensé à ma vie d’avant. Enfin j’essaie. Parce que les dernières années n’ont été faites que de souffrance. Ma rupture avec la femme que j’aimais, le bombardement, et l’apocalypse. J’ai perdu mon meilleur ami, ma sœur, Aurora. Et tous les changements brutaux que l’on a pu vivre ont été très difficiles pour moi. Je n’arrivais plus à trouver mes repères, jusqu’à ce que je trouve Alana. Je me suis raccroché à cette ado comme à une bouée de sauvetage. Elle n’a pas été la seule que j’ai sauvé ce jour là, quand ces types ont essayé de la tuer, je me suis sauvé également. J’ai enfoui tout ce que j’ai pu ressentir comme je l’ai toujours fais d’ailleurs, et j’ai continué à avancer. Mais me retrouver face à la personne qui a ce pouvoir de me briser en mille morceaux m’a tellement déstabilisé. Alors j’ai fais ce que je sais faire de mieux, l’éviter, et ne lui adresser aucune parole. Je l’ai ignoré, même si je devais croiser son chemin. Je me suis aussi rendu compte que mon cœur souffrait encore. Je l’ai relégué au stade d’inconnu, pour me protéger, malgré l’épaisse carapace que je me suis érigé au fil des années.

Alors en me retrouvant face à elle, pour partir en expédition, me fait presque bouillonner de colère à l’intérieur, mais je ne laisse rien paraître. Plus froid encore qu’un iceberg. Si son ancien binôme n’est pas tué par la pluie il se pourrait que je l’y jette à nouveau. Je ne tarde d’ailleurs pas à être cinglant et je m’en fiche un peu. J’ai juste envie de me mettre en route, de finir notre mission, de rentrer et de m’éloigner d’elle.  « Le seul point commun que l’on puisse avoir toi et moi, c’est de vivre ici, c’est tout. » Je n’ai aucune envie de parler de ce que l’on pourrait avoir en commun. Elle a été assez claire à l’époque il n’y a plus rien. Je suis le méchant qui est parti, mais à qui elle n’a pas demandé de rester. Prendre le risque de déserter de l’armée dans une véritable motivation à part mes propres sentiments était trop risqué. Ça a toujours été sa solution, de fuir, alors si elle se sent soulagée de m’avoir laissé tomber, grand bien lui fasse. Je commence à avancer pour partir, parce qu’on a déjà prit du retard sur la journée et que je n’ai pas forcément envie de passer la nuit dehors, même si à ce rythme c’est ce qui risque d’arriver.

J’entends des pas un peu précipités derrière moi, signe qu’elle rattrape son retard. Je marche vite, enfin à grandes enjambées. Je tiens mon arme et j’avance de manière assez déterminée. Je ne la laisserai pas gâché ma journée de toute façon. Je la laisse prendre la parole et briser le silence qui s’est installé entre nous. Je me retiens même de soupirer.  « Je m’en contre fous Aurora. Je me contre fous de tout et de tout le monde tu te rappelles ? » Ce n’est pas vraiment vrai, mais ce sont les mots qui ont été employés lors de notre rupture. Elle ne devrait pas l’avoir oublié. Et en réalité, je me fous de ce mec. La façon dont il s’est retrouvé à l’infirmerie ne laisse aucun droit à la compassion, surtout que cela aurait pu affecté d’autres personnes. Je n’ai pas de scrupules à me foutre de sa mort si elle arrive. Je regarde droit devant nous, je scrute chaque possible mouvement, chaque coin de rue. Je sais que l’on avance vers un endroit où les rôdeurs se sont amassés. Seul j’aurais eu plus de chance d’être discret mais on avait tenu à me coller un coéquipier. Je m’apaise au fond de moi, pour garder ma concentration. De toute façon rien ne vaut de ressentir ce qu’elle peut réveiller chez moi.  « Une pièce importante pour le générateur de l’infirmerie. Si tu n’étais pas arrivée en retard et que tu avais été au débrief tu le saurais. »

Au prochain carrefour on va devoir tourner à droite. Mais vu la rue, je préfère m’assurer que le chemin est libre. Je ralentis le pas jusqu’à m’arrêter près du mur perpendiculaire à notre chemin. Je tourne la tête vers la rue de droite, et il y a seulement deux rôdeurs devant nous et rien à gauche. Je relâche mon arme au profit du sabre que je porte dans le dos, et je le tire de son fourreau. Je m’avance rapidement pour débarrasser notre chemin de ces deux charognes, et je secoue le sabre avant de l’essuyer sur la guenille que porte le cadavre ambulant. Je reprends la route comme si de rien était. Même si mes gestes sont secs. Je grimpe le mur de voiture qui a autrefois servi de barrage, et une fois sur le toit je regarde devant nous. Une partie de la rue s’est effondrée, et à la couleur du sol je dirais qu’il y a eu une explosion. Un camion citerne est couché, perce même et le contenu doit être dans ce trou, et vu les charognes en bas, ce doit être les survivants réfugiés en sous sol ou ceux qui se trouvaient à proximité et qui n’ont pas eu la chance de mourir avant une pluie. Notre chemin est barré mais hors de question de contourner et de perdre du temps alors que la pièce est devenue presque vitale. Je me retiens de taper le toit de la voiture de colère.  « On va passer par les toits. Ils sont pas très éloignés, on va sauter. »

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Ses réponses me font doucement sourire. Ah Noah… On a peut-être changé ces dernières années, on ignore peut-être beaucoup de choses l’un sur l’autre, mais tu ne m’auras pas là-dessus. Après Ethan, il est sûrement celui qui me connaît le mieux sur cette foutue planète. Les années sont peut-être passées, mais je n’ai pas oublié comment il est. Il croit se montrer froid et impénétrable mais il est simplement blessé et sa colère crie pour sortir et s’exprimer. Il préférerait effacer tout, oublier s’il en avait le pouvoir, dissiper tout ce qui pouvait nous lier pour revenir aux prémices, quand nous n’étions que deux banals inconnus l’un pour l’autre. Aussi fort que tu veuilles rembobiner, Noah, tu sais comme moi que ça ne marchera pas. « Oh on sait tous les deux que c’est pas le seul, mais ça te tuerait de l’admettre. » répondis-je simplement. A sa différence, je n’ai aucun problème avec les faits. Je commence même à penser que de nous deux, il est celui qui regrette le plus ces retrouvailles inattendues. Nos postures sont différentes. Il est sur la défensive, le mot qui blesse, quand je m’en tiens à la nonchalance. Mais je ne prends ça pour acquis. La journée va être longue et à tout moment, la vapeur peut s’inverser. Le compte à rebours semble lancé. Qui sera le premier à craquer ?

Je me mets en route et m’en remets aux informations qu’il a concernant notre chemin. J’en profite pour clarifier sa petite pique concernant mon ancien coéquipier d’exploration et une fois de plus, sa réponse me fait sourire. J’ai envie de répondre, ça démange doucement, mais je préfère me taire et conserver mon calme. C'est ma meilleure défense. Ce serait dommage de craquer si vite. Pourtant, quand il me dit ça, c’est à Ethan que je pense et ça, ça me fait bouillir. Cette carrière pour laquelle il a choisi de tout sacrifier, où est-ce qu’il était cet uniforme quand mon frère en avait besoin en zone de quarantaine ? Non. Stop. Je respire un coup et chasse tout ça de mon esprit, pour me concentrer sur notre mission. Je ne peux pas me montrer distraite à l’extérieur. Je m’enquiers alors de ce que nous sommes venus chercher, et il n’en manque décidément pas une pour me faire un reproche. On croirait entendre mon père adoptif. Toujours un truc à redire. En effet, si j’avais été au débrief, je ne poserais pas la question. Une fois de plus je fais le choix du silence, préférant ignorer ce genre de sermon ridicule.

Une pièce de générateur. Super. Ils n’avaient pas quelque chose de plus simple à trouver qu’on en finisse ? Non, évidemment. Il fallait que ce soit une pièce aussi importante que rare. Autant dire que je n’ai aucune idée d’à quoi cet élément ressemble et encore moins à quoi il sert, alors on va s’en tenir au guide. Ça m'apprendra à louper les briefings. Au moins, il a l’air de savoir où aller pour la trouver, et c’est déjà bon signe. Je fronce toutefois les sourcils quand je le vois se diriger directement vers deux infectés, avec une simple lame à la main. Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne même pas ? Par habitude, j’attrape tout de même mon arme, prête à tirer au besoin, mais il a l’air de se débrouiller très bien tout seul. Et le voilà qui grimpe sur des voitures, tandis que je me plante là, à regarder Spiderman, une main sur la hanche. Le chemin a l’air bloqué à en juger par son visage qui se crispe un peu plus. Il suggère alors de passer par les toits. Que dis-je, il ordonne. Par pur esprit de contradiction, j’ai envie de proposer une alternative moins casse gueule, comme contourner par exemple, mais je m'abstiens, faute d’accord trouvé avec mon côté tête brûlée. Les toits ce sera alors. « En voilà une idée. » Je ne me fais pas prier et n’attends même pas qu’il redescende pour grimper sur l’escalier en façade du bâtiment. Je le vois comme une alternative plus rapide pour atteindre le sommet, plutôt que de passer par l’intérieur, et perdre du temps à s’assurer qu’un invité surprise ne va pas sortir de derrière une porte. Grimpant les marches de cette tour de métal deux par deux, je finis par atteindre le dernier étage. Je comprends en prenant de la hauteur ce qui bloquait le passage. Je m’approche finalement du bord, pour évaluer la distance et le précipice qui sépare les deux immeubles. C’est faisable, en prenant un peu d’élan. J’attends tout de même qu’il me rejoigne avant de m’élancer. « Je vais commencer à croire que tu cherches à te débarrasser de moi, Evans. »



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J’ai la sensation quand même que cette catastrophe a rempli ma vie d’ironie. Je ne me suis jamais vu père avec ce que j’ai vécu et je me retrouve à élever une adolescente. Et surtout à l’aimer plus que ma propre vie. Je pensais que mon passé ne reviendrait plus m’embêter et voilà que je le prends de plein fouet en cette matinée. Et honnêtement il a fallu que je me retienne de toutes mes forces pour ne pas lâcher un long râle d’exaspération. Lorsqu’elle réplique ces mots après les miens, je la toise.  « Oh mais je sais qu’on a un passé ensemble Aurora. Mais j’aurais préféré qu’il n’ait jamais existé. » Je me mets en route après ça, et je laisse ma colère se temporiser. Visiblement on est sur les nerfs quand je vois son visage se serrer juste après que l’on ait évoqué son compagnon de sortie. Et le pire c’est que ça ne me fait ni chaud ni froid. Et ça me fait du bien de l’envoyer un peu bouler, ça apaise la douleur sourde qui se réveille dans ma poitrine.

On avance enfin et ça me fait du bien, je garde deux bons mètres de distance avec elle, ça m’évite de devoir lui parler et ça limite la conversation. Je défoule ma colère sur deux décharnés sur notre chemin et ça me fait beaucoup de bien. Heureusement j’ai mon sang froid, car sinon je serais encore en train de les frapper à coup de lame au lieu d’avancer. Je me rappelle de cet effondrement sur la route mais je me demande l’ampleur de celui-ci. A mon avis, ça sent mauvais, mais je ne pourrais en juger qu’après avoir vu. Je grimpe sur une voiture et je regarde en bas. Je pince mes lèvres à ce que je vois. Évidemment il faudra un jour s’en occuper pour assurer la sûreté du camp. J’observe autour de nous, et je secoue la tête. Je prends la solution de passer par les toits, parce que je n’ai pas envie de perdre du temps plus que celui qu’on a perdu avec son retard. Elle commence à grimper l’échelle de la façade et je descends de la voiture pour la suivre. Je les grimpe rapidement en arrivant sur le toit. Je réajuste mon sac.

Je regarde l’effondrement avec hauteur et je n’aime vraiment pas ça. Les morts sont nombreux là dedans, et s’il y a trop de bruit à proximité, ça risque de les attirer et ça peut rapidement former une horde. Je regarde ensuite le toit d’en face. Je n’ai pas d’appréhension particulière pour ce saut, mais je ne peux m’empêcher de sourire lorsqu’elle prononce ces mots. Je me tourne alors vers elle et je hausse les épaules.  « À toi de pas te rater. Sinon tu peux redescendre, faire le tour ou rentrer. Ça m’apaiserait peut être, de te voir souffrir. » Je m’élance alors , et je saute sur le toit en face de nous. Je me réceptionne aisément dans une roulade pour ne pas me faire mal. Il restera encore un toit à sauter et visiblement il est plus éloigné, mais ça ne me fait pas peur. Je m’avance pour évaluer la distance. Ça fait un sacré écart comparé au précédent. Je l’attends, surtout quand j’entends sa réception derrière mon dos. Je retire mon sac de mon épaule, avant de le lancer de l’autre côté, peut être un peu plus fort que je n’aurais dû. Je patiente jusqu’à ce qu’elle arrive à mes côtés.  « Lance ton sac de l’autre côté, et saute ensuite. »

Je prends de l’élan et je donne une impulsion sur le bord du toit pour me propulser au dessus du gouffre. J’atterris lourdement de l’autre côté. Mon souffle est légèrement coupé mais je me redresse assez rapidement. J’observe alors la jeune femme, de l’autre côté. Je suis quand même légèrement tenté de partir sans elle. Mais je n’en fais rien. Je suis près du toit et je patiente. Et malgré mes paroles précédentes, je tends le bras, parce que je suis prêt à la rattraper s’il le faut. Parce que je suis comme ça, j’ai beau la détester, la haïr du mal qu’elle m’a fait, il n’en reste pas moins que c’est elle.
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Alors on en est là. A souhaiter que le passé ait été un autre, à rêver que les bons, les mauvais moments, jusqu’au dernier souvenir que l’on a ensemble, puissent s’effacer. J’ai été si mauvaise que ces années d’amitié, d’amour, rien ne mérite d’être gardé ? Ses mots sont durs, tranchants et probablement longuement réfléchis. Je ne peux pas lui en vouloir, j’ai accepté ce mauvais rôle à l’instant où j’ai pris la décision de tout arrêter. Pour autant, c’est une phrase qui cherche à faire mal. Je ne réagis pas, je ne veux pas rentrer dans ce jeu-là, ce jeu où ça m’atteint, alors je laisse couler. Mais ces phrases sont comme du poison. Elles trouvent leur chemin, s'insinuent dans l’esprit, et elles y restent jusqu’à ce qu’elles contaminent tout ce qui les entoure. Je passe, mais ça reste. Et je ne sais pas combien de cartouches de ce genre je vais réussir à encaisser aujourd’hui, sans rendre les coups.

Il avance, prends de la distance, décide seul, rien qui me surprenne jusque là. Je me contente de suivre, faute de pouvoir prendre la tête de ces recherches. Si j’avais assisté au briefing, j’aurais au moins pu partir de mon côté, et le laisser baigner dans sa colère qu’il affectionne tant. Le meilleur aurait trouvé la pièce manquante et on se serait épargné ces joutes verbales ridicules. J’en tirerais au moins une bonne leçon : mettre un réveil. En attendant, je suis coincée avec lui, bien que ça semble plus irrespirable pour lui que pour moi. Il suggère de passer par les toits alors je m’exécute et grimpe la première. J’attends qu’il me rejoigne, prenant la mesure de distance entre les deux bâtiments. C’est faisable, mais le droit à l’erreur n’est pas acceptable. La chute ne pardonnerait pas alors pas question de se louper. Le défi me plaît autant que le risque m’attire. J’en profite même pour plaisanter un peu, et je vois qu’il ne manque pas une occasion de me mettre sous l’eau. Un rire nasal m’échappe. Je dois dire que je suis plutôt amusée par toutes ces révélations et l’adrénaline qui monte me rend tranchante. Je devrais peut-être me taire, ne pas envenimer les choses, mais l’envie de répliquer est trop forte. Il saute le premier avec succès et je réponds alors « Pourquoi, tu l’as pas assez fait ? » Ça sort comme ça vient, avec plus de légèreté que ça ne le devrait. Je lui succède, en sautant à mon tour, avant d’ajouter « Non, c’est vrai, j’oubliais, c’est ton monopole. »  

Il lance son sac sur le second toit et s’élance à nouveau. La distance est plus grande entre les deux bâtisses et augmente le risque. Pour autant, je suis bien trop animée par la conversation pour m’en préoccuper. Le brin de colère qui ne demande qu’à se manifester et que je garde précieusement sous contrôle me donne au moins la force nécessaire pour jeter mon sac de l’autre côté. « On va vite savoir si tu vas être exaucé. » Je recule de plusieurs mètres, pour être sûre d’avoir l’élan nécessaire pour traverser en un seul morceau. Je n’y réfléchis pas à deux fois, je ne laisse pas à la peur le temps de s’installer dans mes pensées, et je m’élance. Je mets autant de vitesse que je peux dans mes jambes et saute dans le vide. Une seconde à peine de suspens avant que mes jambes ne touchent le sol. Je ne veux pas de sa main tendue, pas après ce qu’il vient de me dire, alors je fais en sorte d'atterrir plus loin. Ma réception est mauvaise, mais je parviens à rester sur mes deux jambes et retrouver mon équilibre sans chuter. Une de mes chevilles accuse le coup, mais c’est suffisamment léger sur l’instant pour que je l’ignore. Au lieu de ça, je vais me planter devant lui, tournant le dos au vide que je viens de franchir. « Tu veux ta vengeance Evans ? Qu’est-ce que t’attends ? Fais-moi mal, vas-y. » Je claque son torse avant d’ouvrir grand les bras. « Crache ta haine, débarrasse-toi de ton cauchemar, tu verras, ça ira mieux après. Fais-le une bonne fois pour toutes qu’on en parle plus. »

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J’ai tellement le cœur douloureux que je ne peux pas m’empêcher de lui dire que je regrette. Pourtant ça n’a jamais été le cas, mais à cet instant même, si. J’aurais même préféré crever au champ de bataille plutôt que de revivre tout ce que j’ai pu subir lorsqu’elle m’a quitté. Alors oui, ça me sort naturellement. Et encore je trouve que c’est soft. Mais je cherche à lui faire du mal et avec ça je sais que c’est réussi. Et à moi, ça me fait du bien. Ça soulage ma colère que de voir la sienne monter. Et ça m’aide à reprendre la route.

J’avance devant elle, je m’en fiche qu’elle traîne. Elle fait ce qu’elle veut, elle peut partir, faire le tour, rentrer. Elle fait son choix. Elle avait qu’à être là, et si je ne peux pas ramener la pièce je sais que j’y retournerai. J’ai aucune envie de me trouver à ses côtés, et je me fiche qu’elle le sente. Je suggère de passer par les toits, et elle s’exécute. Je la laisse monter la première, et je la rejoins rapidement en haut, grimpant l’échelle rapidement. Je balance cette pique d’un naturel qui m’étonne moi même lorsqu’elle émet l’idée que je veux me débarrasser d’elle. J’entends son rire nasal alors que je saute sur le premier toit. Je m’avance un peu et je regarde autour de nous. Ses mots me font sourire, et je finis par dire.  « Quelle répartie. Mon monopole, wow. Si seulement la faute n’était pas partagée. Parce que j’ai envie dire que quand on est malheureux, on le dit, on ne se tait pas, mais c’est vrai que ça c’est ton monopole, ne rien dire et fuir. »

Je balance mon sac plus fort que prévu sur l’autre toit, et il fait un peu de bruit ce qui résonne. Je prends de l’élan et je m’élance jusqu’au second toit. J’atterris un peu durement mais sans dommages. Je pousse son sac du chemin, près du bord du toit, pour dégager le passage. Je reviens ensuite sur mes pas et je me rapproche du bord, pour la réceptionner si besoin.  « Oh chouette alors ! » Ma voix est remplie d’un sarcasme que je n’avais pas eu depuis si longtemps. Elle atterrit plus loin et sa cheville ploie légèrement à la réception. Mais elle atterrit. Je me rapproche de mon sac. Mais elle vient se planter devant moi. On est au bord du toit et facilement visible à l’œil nu mais si ça lui fait plaisir qu’on soit deux cibles ambulantes. Je la regarde alors qu’elle s’énerve, et lorsqu’elle frappe mon torse, je dégoupille en la poussant en arrière. Ma main attrape son poignet alors qu’elle bascule dans le vide et je la maintiens, en la regardant.  « Tu sens le vide autour de tes pieds ? C’est ce que tu m’as laissé en m’abandonnant aussi lâchement. Pourtant je te ferais jamais de mal.. » Je respire profondément en essayant de ne pas céder à ces excès d’émotions que j’essaie de contrôler pour ne pas perdre les pédales.  «  Pourquoi tu ne m’as pas demandé de rester hein ? Pourquoi faut-il toujours que tu choisisses de fuir plutôt que d’affronter ce que tu ressens ? Tu n’as de cesse de rejeter la faute sur moi, mais t’as jamais pris le temps de discuter réellement, c’était toujours ce que tu voulais toi, mais est ce que tu t’es posé la question de ce que je risquais en désertant l’armée comme ça ? »

Et en cet instant je me fais peur, je le réalise, alors je la soulève pour la faire remonter sur le toit, sans vraiment la ménager et je la relâche en m’éloignant d’elle comme si elle avait la peste. Puis je ferme les yeux brièvement avant de lui balancer.  « Jusqu’à 10 ans de taule mais tu en avais rien à foutre. Il n’y avait que toi qui comptait et que ce que tu voulais. » Je me dirige jusqu’à mon sac , et j’ouvre la première poche et je finis sortir une boîte que je gardais depuis toutes ses années. J’en sors la bague que j’avais acheté en compagnie d’Ethan deux semaines avant qu’elle me quitte.  « Voilà la solution que j’avais trouvé avant d’être rappelé sur le champ de bataille dans l’urgence. Mais t’as préféré fuir lâchement, alors fous moi la paix maintenant. Je suis pas celui qui a refait sa vie. Laisse moi avoir mal d’avoir perdu la femme que j’aimais. Laisse moi être en colère ! »

J’ai hurlé ces derniers mots, alors que mon visage est déformé par la colère et la tristesse que je peux ressentir. Je me retiens de lui jeter l’anneau dessus mais je me contente de le remettre comme ça dans mon sac, et je me barre en emportant celui-ci, pour rejoindre les escaliers vu qu’il n’y a pas d’échelle, enfin celle-ci est cassée. Mais la porte est bloquée et je m’emporte finalement sur elle, en la frappant de mes poings. J’y mets une telle force que je sens mes phalanges craquer dangereusement. Je n’arrive même pas à émettre un grognement de douleur, et pourtant j’ai mal, mais je ne sais pas si c’est mon cœur ou mes poings qui sont les plus douloureux. Je craque littéralement. Il n’aura pas fallu longtemps, mais je manque aussi tellement de sommeil que c’était couru d’avance. Elle est ma plus grande faiblesse, et aussi ma plus grande force mais je me suis perdu depuis notre rupture.
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Je pourrais continuer comme ça toute la journée, à se jeter des piques sans jamais entrer dans le fond du sujet, juste pour voir qui tiendra le mieux face aux reproches. Seulement une partie de moi est agacée par les non-dits qui planent sous ces phrases blessantes. Alors plutôt que de m’en tenir à ignorer, rester calme, je décide de rentrer dedans avec les deux pieds. Qu’on balaie ce sujet une bonne fois pour toute. Cette fois je réplique, car je sais qu’il ne va pas rester silencieux, que si je le pousse à gueuler un coup, il ne va pas se faire prier. Je provoque, cherche la réaction, et elle ne se fait pas attendre. Au fond, je ne dis que ce que je pense tout haut. Je pourrais y mettre des formes, mais non seulement ce n’est pas mon fort, et ça irait d’autant plus à l’inverse de l’effet que je cherche à avoir. Il a le monopole de la souffrance car il est persuadé qu’il est le seul à avoir souffert de cette situation. Évidemment, celui qui part c’est celui qui ne ressent rien. Si seulement. Je ne m’embarrasse même pas à rétorquer quelque chose, par pur besoin de contradiction, puisqu’il a raison et je ne m’en cache pas. Fuir, ça a toujours été ma façon de faire. Je n’ai jamais clamé mon innocence dans notre rupture non plus. Il n’y a même pas de débat à avoir là-dessus.

Ce n’est peut-être pas le bon lieu pour entamer une telle discussion, au regard de l’environnement hostile qui nous entoure mais aujourd’hui, je m’en carre. L'affect et les explorations ne font pas bon ménage. Il me fait baisser ma garde et même oublier le monde qui nous entoure, comme si revenir sur le passé était plus important que notre sécurité. Seulement je me dis que peut-être, en sortant tout le venin qu’il a à cracher, le reste de la journée ne sera plus ponctué de phrases visées, disséminées ça et là. Là, peut-être, on pourra se concentrer sur la mission. Beaucoup d’incertitudes pour peu d’espoir, mais on ne gagne qu’en tentant sa chance.

D’aucuns diraient que je cherche les emmerdes. Et bien souvent, quand je les cherche, je les trouve. Il veut me voir souffrir ? Allez, vas-y. J’ouvre les bras, me laisse faire, et on verra à quel point il est sérieux. Je le prends aux mots au même titre que je prends un risque. Pourtant, au fond de moi, je suis confiante. Je n’ai pas grand chose à perdre, et plus que tout, j’ai confiance. Les années ont beau s’être creusées entre nous, j’aurais toujours confiance en lui. A tort, ou à raison, ça ne dépend que de lui finalement. Et il flirte avec la limite. Repoussée soudainement dans le vide, mon cœur loupe un battement avant de s’emballer. Il me retient, à bout de bras, comme seul décisionnaire de ce qui peut m’arriver à présent. Le jeu devient dangereux, et il me suffit d’un coup d'œil en bas pour en prendre toute la mesure. Par réflexe de survie, je me tiens à ce même bras qui me menace et j’ai envie de jurer. J’ai envie de l’insulter, le traiter de fou, d’idiot, tandis qu’il me lance une salve d’interrogations et de reproches. Des secondes qui s’écoulent, pourtant ça me parait de longues minutes avant qu’il ne se décide à me remonter. Quand je touche à nouveau le sol, je prends une longue bouffée d’air, comme si j’étais restée en apnée. Je reste silencieuse mais lui continue. Et plus il en dit, moins je comprends. Pour autant, je ne l’arrête pas.

De son sac, il sort une boîte pour appuyer sa tirade. Un petit écrin, où seule une bague trouve sa place. Une bague qui se transforme en couteau, droit au cœur. Je ne comprends pas pourquoi il me montre ça maintenant, encore moins pourquoi il la transporte avec lui. Elle est sûrement censée éveiller mes regrets, mais c’est plutôt de la tristesse qui se manifeste. Je le laisse crier sa colère, s’emporter sur cette porte, tandis que je le relève doucement, pour reprendre mon sac. Les pensées se bousculent dans ma tête et je tente d’y mettre de l’ordre avant d’ouvrir la bouche. Quand j’y arrive, j’ai un rire qui m’échappe. « Tu comprends toujours tout de travers, c’est fou. » C’est la seule conclusion à laquelle j’en viens après tout ce qu’il vient de me dire. « Je t’ai jamais rien demandé Noah. Ni de déserter, ni de refuser ton déploiement, pas même de rester. S’il y avait à ce point que moi qui comptait, que j’étais si égoïste que tu le décris, je l’aurais fait, au contraire. Mais ça aurait été injuste de te demander de choisir entre moi et ton boulot. Donc non, je t’ai pas dit de rester et encore moins d’aller en taule. T’oublies que je te connais, et si je t’avais demandé de changer d’affectation, pour une unité fixe, t’aurais pas été heureux. Tu vivais pour ça. Et même si t’avais changé d’avis en cours de route, le seul à pouvoir prendre cette décision c’était toi. Pas moi. Alors me reproche pas de ne pas t’avoir supplié, t’aurais fini par m’en vouloir pour t’avoir contraint à le faire. » Ses reproches n’ont pas de sens à mes yeux, alors je ne peux qu’essayer de rectifier. Et il m'apparaît alors tout aussi important de réexpliquer pourquoi j’ai pris la décision de partir, même si ça appartient au passé. « En attendant, moi j’avais deux choix. Rester et vivre en garde alternée avec ton régiment, me projeter avec quelqu’un qui sera probablement pas là pour les anniversaires, pour Noël, pour une naissance, ou qui sera plus jamais là tout court dans le pire des scénarios. Ou alors j’acceptais que toi et moi on avait pas les mêmes envies pour notre futur. » Je repense alors à sa bague, et ajoute : « Elle aurait arrangé quoi cette bague, dans tout ça ? J’aurais eu l’immense honneur qu’on vienne frapper à ma porte un jour, un gosse sur les bras, pour m’annoncer que je suis veuve c’est ça ? T’as choisi cette vie Noah, pas moi. Je préférais encore partir que te demander de changer ta vie pour moi, ça aurait été bien hypocrite. On avait pas les mêmes projets, et même si ça me butait de l’admettre, c’était sous notre nez quand même. Je t’aime de la façon la plus égoïste qui soit, Noah, mais je préfère encore te voir heureux sans moi que malheureux avec moi. » C’est peut-être la conclusion qui explique le mieux ma décision. Maintenant, il en fait ce qu’il veut, ça n’a plus vraiment d’importance aujourd’hui puisque nos vies passées n’existent plus. Tout ce qu’il reste c’est ça. Une ville fantôme, la mort et ses survivants.

Je me concentre alors de nouveau sur notre mission, et jette un coup d’œil autour de moi pour trouver de quoi faire levier pour la porte, avant qu’il en se fasse la deuxième main dessus. Il y a quelques barres de fer rouillées dans un coin alors je vais en prendre une et la lui apporte. Je veux bien tenter mais il aura surement plus de force que moi. Après tout, il vient de le montrer.

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La journée promet d’être longue en réalité. Sa seule présence me rend fou de rage. Je la déteste tellement. Même moi je n’ai pas idée à quel point en réalité. Et je suis terriblement agacé d’être en sa compagnie. Oui je cherche à ignorer le passé, à l’oublier, sauf que là c’est impossible. Je n’ai pas forcément la rancune facile mais là, c’est un euphémisme. Et en plus elle me titille pour me faire sortir de mes gongs et ce n’est tellement pas le bon moment. Je suis rempli de fatigue et de colère et je sais très bien que je peux mal réagir. J’ai toujours eu du mal à contrôler mes émotions lorsqu’elles se mettent à déborder et ça m’angoisse, ce qui ne fait qu’en rajouter une couche. Le pire c’est que je sais qu’elle essaie de me pousser à bout, elle a toujours fait ça. Ça a toujours été comme ça mais aujourd’hui je n’en ai pas envie. Je n’ai vraiment pas la patience. Elle n’a qu’à fuir comme elle sait le faire et le foutre la paix. Mais aujourd’hui visiblement elle n’en a pas envie. Génial.

Je continue mon ascension pour regagner notre route. Je n’ai pas envie de traîner. Déjà qu’à ce rythme on risque de devoir dormir dehors, et j’ai aucune envie. Parce que cela voudrait dire être à ses côtés. Si j’avais su ce matin que c’était avec elle que j’allais devoir passer ma journée, je serais parti avant qu’elle ne soit arrivée. Ça m’aurait sûrement épargner cette colère qui monte en moi au fur et à mesure. Plus je suis exaspéré, plus cette dernière est palpable.

Elle commence à me pousser à bout, et là je la reconnais bien. La Aurora qui cherche toujours les problèmes. Et quand je suis au bord de la perte de contrôle, je le fais peur. Mais je ne réalise pas forcément non plus sous le coup de la colère. Et c’est comme ça qu’elle finit suspendu dans le vide. On doit avancer, mais elle semble vouloir en découdre et nous voila dans cette situation. Pourtant je sais que ma main ne la lâchera jamais, tel une mâchoire de fer qui se referme sur son poignet. Je m’entends m’énerver, hausser le ton. Elle voulait que je crache mon venin, et bien elle y a le droit. Je lâche ce que j’ai sur le coeur. Parce qu’il y en a un paquet et surtout un paquet de douleur qui ne demande qu’à s’exprimer. Elle n’a pas idée combien celle-ci est encore bien présente malgré les années. C’est tellement dur pour moi, de me retrouver face à elle en ce moment même. Je ne peux pas dire que je suis malheureux qu’elle soit en vie, mais j’aurais sûrement préféré ne jamais la recroiser. Enfin au fond de moi, la savoir en vie et en bonne santé apaise cette terreur de savoir mes proches morts, mais je suis encore trop en colère pour écouter cette partie là.

Je la ramène en haut avec l’aide de ma seconde main, et je recule lorsque je suis certain qu’elle est sur la terre ferme, comme si son contact me brûlait la peau. Je m’approche de mon sac et je sors cette fameuse bague de la poche avant. Ce petit objet pèse tellement lourd dans mes bagages depuis des années, il est temps de lui enlever sa signification. Je hurle ce qui a besoin de sortir de mon cœur, de ma tête avant de reprendre mes affaires et je me dirige vers la porte. Mais celle-ci est bloquée. Et je me défoule dessus. Mes poings frappent le métal, et ça me fait du bien en réalité. Le métal s’enfonce sous mes coups, mais ma peau aussi s’abîme et commence à se fendiller un peu plus à chaque coup. Je n’arrive plus à me calmer et j’ai besoin de m’en aller avant d’exploser. Je me retourne vivement vers elle lorsqu’elle prend la parole. Plus je l’écoute parler, plus je suis en colère.  « Tu n’as jamais rien demandé mais tu m’as fais payé ma carrière Aurora, c’est tout comme. Qu’est ce que tu en sais ? Qu’est ce qui te dit que j’aurais été malheureux de quitter ce que je faisais ? Qui es-tu pour savoir ce qui peut être mieux pour moi ? Tu as juste choisi la facilité, tu as choisi de fuir comme tu le fais tout le temps. Arrête de vouloir passer pour la bonne samaritaine. » Je suis froid dans mes paroles même si le ton de ma voix trahi ma colère et la tristesse. J’ai le doigt pointé vers elle, tandis que je m’exprime. Après tout c’est ce qu’elle voulait depuis le début. Je secoue la tête en fermant brièvement les yeux pour ravaler une réplique cinglante.  « Cette bague était censé exprimer l’amour que j’avais pour toi, elle était censée te montrer que peu importe ce que je pouvais avoir dans ma vie tu aurais toujours celle que j’aurais choisi en première. Alors arrête de dire que tu ne voulais pas me demander de changer ma vie, parce qu’en décidant de te barrer c’est toi qui a choisi pour moi. Ne viens pas me dire que tu préférais que je sois heureux sans toi plutôt que malheureux avec toi, parce que t’étais celle que je choisissais, ça a toujours été toi. T’as juste préféré te barrer plutôt que de prendre le risque de t’engager, ou de peur d’être rejetée. »

Je frappe la porte de mon pied en lâchant un grognement de rage, et elle ne bouge que légèrement. Un cliquetis se fait entendre, comme si une chaîne avec un cadenas se trouvait derrière. Si c’est le cas, je ne suis pas sûr qu’on pourra le faire sauter. Je réajuste mon sac sur mes épaules. Putain que je déteste l’ironie de ce monde. Je m’approche du bord pour regarder plus bas. Il y a une sortie, mais plutôt dangereuse. Alors quand elle me tend sa barre de fer, je tente, on ne sait jamais.  « Une fois en bas, chacun ira de son côté. » Je plante la barre sous la porte un peu vivement sous les nerfs, et je fais levier avec ma force pour essayer de la sortir des gongs, mais elle ne bouge presque pas. Quelque chose la bloque. Je la frappe de rage avec la barre , avant de lancer celle-ci dans le vide.

Je me dirige vers le bord, et je m’agenouille pour regarder plus bas. La chute peut être risquée mais tant pis. Je finis par me suspendre dans le vide, et je m’assure d’être bien calé avant de lâcher le rebord du toit. Il doit y avoir presque 3 mètres jusqu’au balcon. Je suis grand mais il reste quand même une bonne distance. Je tombe lourdement sur le dos, après que mes jambes flanchent. Je grimace légèrement, car malgré tout mon sac m’a coupé le souffle. Je me relève rapidement et je comprends pourquoi la porte du haut est fermée. Il y a je ne sais combien de rôdeurs dans le bâtiment, je les vois à travers la fenêtre. Je suis tenté de partir en la laissant se démerder, mais je la ferais descendre, pour ensuite partir de mon côté. A elle de choisir si elle saute et que je la rattrape ou si elle choisit de faire demi tour et de se débrouiller de l’autre côté.

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C’est toujours comme ça. Les années ont passé mais les disputes semblent être toujours les mêmes. Un dialogue de sourds. Je ne sais même pas pourquoi je m’évertue à revenir sur le passé, pour lui expliquer ma décision. Ça ne réécrira pas l'histoire. Seulement ça m’agace de le laisser croire à toutes les conneries qu’il débite. Je ne m’attends pas à ce qu’il me pardonne, ce n’est pas ce que je demande. J’espère seulement rétablir une partie de la vérité qu'il semble ne pas avoir : la mienne. Les raisons qu’il me prête sont loin d’être les miennes alors je remets les choses au clair avec cet espoir persistant et tenace qu’il m’entendra un jour. Quand il me répond, je comprends que ça ne sera pas aujourd'hui, et ça me contrarie. « Tu sais ce qui m’agace avec toi ? C’est que tu parles comme si t’avais forcément raison, comme si la seule vérité possible c’était la tienne. Donc t’as décrété que j’étais la plus grande des connasses, la pire des égoïstes, donc en s’en tient là. Quoi que je dise, quoi que je fasse, tu changeras pas d’opinion puisque t’es tellement persuadé de tout savoir. »

Je sais que je devrais m’en tenir à ça, m’arrêter là, ne pas insister davantage. Seulement il n’est pas le seul de nous deux à être borné. Une partie de moi à envie de partir et laisser cette discussion où elle en est : nulle part. L’autre, en revanche, ne supporte pas de laisser passer une telle incompréhension. Et comme toujours, je ne prends pas le temps de peser les pours et les contres, ou évaluer si ça vaut la peine d’être approfondi. Les mots sortent de ma bouche sans que j’ai à les mettre en ordre. « T’as écouté ce que je viens de dire ou tu fais encore le sourd ? Je suis pas partie pour te faire payer ta carrière, je suis partie parce que je voulais pas de cette vie ! Donc je devais faire quoi, hein ? Aller me faire foutre et faire semblant d’être la femme la plus heureuse du monde quand je voyais mon mec partir à l’autre bout du monde pendant des mois, sans savoir si j’allais le revoir ? Parce que c’est sûr que la vie des femmes de tes collègues, c’était très beau à voir hein ! Entre celles qui font semblant de sourire toute la journée mais qui chialent dans leur lit tous les soirs, et les autres qui vont se taper le premier venu parce qu’elles se sentent seules la moitié de l’année. De vrais exemples ! Oh mais non, bien sûr, j’aurais dû te dire de rester, pour que tu arrêtes ta carrière et qu’à la moindre dispute, tu puisses me le remettre sur la gueule. En effet, très tentant comme perspective ! » Je m’emporte et c’est le point où je ne voulais pas arriver. C’est toujours dans ces moments-là qu'on finit par se dire des choses qu’on regrette. Seulement je n’arrive pas à m’arrêter. J’en ai trop dit. Alors je ne lui laisse pas le temps d’en placer une, j’enchaîne. « Toutes ces années t’as jamais pris la décision de rester, c’est bien parce que t’en avais pas envie, non ? Donc viens pas me mettre sur la gueule aujourd’hui que j’aurais dû te forcer à rester, ou que je savais pas vraiment ce dont t’avais envie. Parce que si c’était vraiment ce dont t’avais envie, on aurait pas cette discussion. Tu savais très bien ce que j’en pensais, à chaque fois que tu m’annonçais que tu partais, on se disputait. Toi qui a horreur de l’abandon, j’aurais pensé que tu savais un minimum ce que ça faisait. »

La bague revient finalement sur le tapis, et une fois de plus, il parle à ma place. Je pousse un soupir alors que mes épaules retombent d’un cran, atterrée par ce dialogue qui ne mène à rien. Je pédale dans le vide et je désespère. Malgré tout, je continue à me battre, sans aucun but ni victoire. « J’avais pas besoin de savoir que tu m’aimais, ça je le savais déjà. L’amour a jamais été un problème. L’engagement non plus. Putain je viens de te dire que je me voyais avoir des gosses avec toi, ça te suffit pas, ça? J’avais pas peur d’être rejetée non plus, j’avais peur de me retrouver seule Noah. Parce que c’est ce qui arrivait constamment. Les premières fois, ça allait, c’était long mais supportable, et puis nos retrouvailles me faisaient oublier l’attente. Mais plus tu partais et plus ça me laissait avec ce sentiment amer. J’étais dans des montagnes russes. Quand t’étais là, t’étais ma drogue du bonheur, tout allait bien, et puis quand t’étais plus là, j’avais le contre-coup des doses que j’avais prises. Combien de fois je t’ai vu te faire sauter la cervelle dans mes rêves. Tu crois qu’on vit nos meilleures vies quand on vous attend ? C’est une boule au ventre constante, aucun appétit, aucune envie. C’est surveiller son téléphone, suivre les infos en boucle, répéter à Ethan tous les jours la même question, et prendre peur dès qu’il a une voix étrange au téléphone. C’est compter les jours. C’est sourire en facetime et faire semblant que t’es heureux, alors que tu l’es pas. C’est te sentir seul en te levant le matin et en te couchant le soir. C’est pleurer dans ton lit, pas trouver le sommeil, et quand tu le trouves, laisser ton imagination faire le job. C’est prendre de la coke pour tenir la journée parce que t’as pas dormi de la nuit et être défoncé le week-end pour oublier. C’est se rendre compte qu’il y a personne, dès que t’as la moindre petite victoire à célébrer. C’est aimer mais c’est avoir mal de le faire. » Je suis presque à bout de souffle quand je conclus sur ces mots. Je les regrette aussitôt car je ne voulais pas m’étaler là dessus. D’autant que je sais déjà comment il va les interpréter et me répondre. Alors j’anticipe et rajoute : « Je te le reproche pas, je te le fais pas payer non plus, je te le dis seulement pour t’expliquer que j’arrivais plus. » Ma voix se tarit et redevient plus calme. Cette dispute m’épuise car je sais qu’elle ne mène à rien. Aucune amélioration, aucune avancée à la clé. Je parle dans le vent, et plus je débite, plus je m’en rends compte. A un tel point que je suis fatiguée de le faire. J’en ai assez de me battre avec lui. Alors je capitule. L’animosité dans ma voix s’évapore, pour laisser place à une neutralité contrôlée. « C’est drôle parce que je déblatère, je m’acharne à expliquer, mais je sais que t’es trop buté sur ton ressenti et que tu t’en tapes. Donc tu sais quoi ? Oublie tout ce que j’ai dis. T’as raison. Je suis la plus grande des garces. Je l’ai toujours été, après tout. On va s’en tenir là. »

On s’accordera au moins sur un point aujourd’hui, chacun ira de son côté. La porte ne s’ouvre pas, alors il cherche une autre alternative pour passer. Je le laisse se débrouiller, car je sais déjà que je ne le suivrai pas. « Je fais demi-tour. T’as pas besoin de moi pour la pièce. » Je le laisse descendre par la façade et continuer son chemin comme bon lui semble. Notre binôme est contre productif pour mener à bien la mission alors je préfère encore partir.


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Je ne sais même pas pourquoi je me suis dis que ça valait le coup de partir avec elle, j’aurais mieux fais de refuser dès que je l’avais aperçu. Je savais très bien que c’était une mauvaise idée, mais je n’ai pas écouté cette partie de mon instinct et à cet instant je le regrette, amèrement. Elle reprend rapidement la parole, et je me retiens très fort de soupirer, mais je lève les yeux au ciel. Lorsqu’elle termine sa phrase je réplique.  « T’es convaincu aussi de ta vérité puisque je t’aurais forcément blâmé de m’avoir demandé d’arrêter hein. Laisse moi rire un peu. Ahahaha. T’es exactement pareille.» Je secoue la tête en continuant ce que je fais. Je fais preuve de patience et de retenue mais plus elle parle et plus je perds ce que je m’efforce de retenir.

Je sais très bien qu’elle ne s’arrêtera pas à cela, qu’elle va bientôt continuer. Et j’ai vraiment envie de me tirer d’ici. Et ça ne tarde pas d’ailleurs. La voilà qu’elle reprend la parole, et je m’arrête dans mes gestes parce que je suis clairement ahuri, par ce qui peut sortir de sa bouche. Je me retiens de m’arracher les cheveux, et je tente de respirer pour ne vraiment pas m’énerver. Si elle ne prend pas la peine de réfléchir à ses mots, je n’en prends pas non plus la peine pour les miens. Lorsqu’elle termine sa tirade, je serre les poings et je secoue la tête. Je suis partagé entre la tristesse, la colère et le regret.  « Tu ne veux pas me faire payer ma carrière ? Mais réveille-toi Aurora, c’est exactement ce que tu as fais dans tous les cas ! Tu ne voulais pas de cette vie mais tu ne t’es pas non plus battue pour qu’elle change. T’as juste fuis, oui je le redis, t’as juste fuis comme tu le fais toujours. Et arrête de me balancer que je t’aurais blâmer pour m’avoir fait arrêter quand tu ne veux pas que je juge tes vérités.  » Je décompose chacun de mes mots sous la colère, ma voix porte, et j’en ai rien à faire, elle me rend névrosé à cet instant. Je ne prends même pas de nouvelles respirations, je suis parti sur ma lancée.  « Alors juste parce que l’on se disputait je devais cesser de partir ? Il n’y aurait plus aucun militaire dans ce monde si c’était le cas. Je n’avais pas envie d’arrêter oui, parce que j’aimais ce que je faisais. Ce n’est pas pour autant que je n’aurais pas arrêté si tu me l’avais demandé. Tu parles jamais de ce que tu ressens, tu gueules, tu fuis mais tu ne parles pas. »

Je reparle également de cette bague, qui m’a pesé tellement d’années, et je m’apprête à la remettre. On tourne en rond dans cette conversation, et plus ça va, moins j’y ai de coeur à participer. Honnêtement, je préfère m’en aller. Je la laisse reprendre la parole. Et c’est là que je tombe de haut. Avec ce qu’elle me balance à la gueule. Mon cœur s’émietter totalement, alors que mes yeux brulent. Je déglutis difficilement. Je reste incapable de parler durant quelques instants, car je n’arrive pas à trouver mes mots. Je finis par lâcher un rire.  « T’as préféré nous détruire plutôt que de te barrer avant. Finalement tu t’es assurée que je souffre autant que tu as pu souffrir de mes absences. Je n’ai jamais souffert de ne pas être à tes côtés c’est vrai. » Je secoue la tête en reprenant mon sac sur mes épaules. Je n’ai plus rien à dire en réalité. Vraiment plus. Je m’éloigne légèrement, pour marcher vers le rebord lorsqu’elle reprend la parole. Je me retourne vers elle, avant de dire.  « Tu ferais mieux de te taire, tu t’enfonces. Si tu ne me reprochais rien, tu aurais mieux fais de la fermer. » Je jette la bague en direction des autres toits de rage, puis je me dirige vers le rebord du toit. Je m’y arrête pour évaluer la distance à sauter.  « C’est ça. » Je ne réplique rien de plus, si elle voulait finir de me détruire, elle avait fait ce qu’il fallait.

Je saute en bas, mais ma réception est mauvaise et je m’écrase contre le métal, le sac à dos me coupant le souffle. Je sais que ce n’est pas lié qu’à la chute. Et c’est pourquoi je reste quelques instants allongé là, le regard perdu dans le vide. J’essuie rageusement la larme qui quitte mon œil droit, alors que mes dents se serrent entre elles, prêtes à se fissurer sous la force de mes mâchoires contractées. Elle ne me suivra pas, alors je finis par me relever, difficilement, comme si 10 kilos de ciment coulait dans mes veines. Je descends les escaliers de secours, et je m’éloigne de cet endroit.

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Je le trouve de mauvaise foi. C’est si facile de crier haut et fort qu’il ne m’aurait jamais reproché d’avoir demandé qu’il soit assigné dans une autre unité. Dans la pratique, je suis convaincue que ça serait arrivé un jour. Il a toujours su taper où ça fait mal dans nos disputes et aujourd’hui en est un bon exemple, puisqu’il me remet tout sur la figure. Je suis la grande méchante de son histoire, et je n’ai droit à aucune circonstance atténuante, aucune compréhension de sa part. Il est aveuglé par lui-même, son ressenti, sa souffrance. Et dès que j’essaie de me défendre, rétablir ce que j’ai vécu moi aussi, il prend tout pour un reproche. Cette discussion ne mène à rien, comme toujours. Aujourd’hui ou il y a trois ans, ça aurait été le même résultat.

J’écoute ses reproches les uns à la suite des autres, et s’il y a des choses dont je ne me suis jamais cachée, comme ma tendance à fuir ou à me taire, il y en a d’autres que j’ai du mal à comprendre. « Me battre ? Et explique moi c’était quoi la bataille à mener ? Te forcer à rester c’est ça ? » Il n’y avait pas de bataille. Juste deux visions de nos vies qui n’allaient pas ensemble. Il aurait fallu dans un cas comme dans l’autre que l’un de nous fasse une concession pour rejoindre l’autre. Et avec les années j’ai réalisé que je n’étais pas capable de continuer à m’adapter à son rythme, alors je n’allais certainement pas lui demander de faire ce que je n’ai pas su faire moi-même. Et ça, il a du mal à le comprendre. Il reste buté sur le fait que j’ai tout fait de travers, que j’ai préféré fuir plutôt que de parler. Dans bien des situations, j’ai fuis, et je l’assume, seulement là, ça n’a rien à voir. J’ai retourné le problème dans tous les sens, mais quelle que soit l’hypothèse, l’un de nous deux aurait été malheureux.

Je rigole doucement quand je l’entends confirmer ce que je dis depuis tout à l’heure et qu’il présumait il y a une minute que je n’en savais rien. Je le connais assez pour savoir qu’il aimait son travail et qu’il n’avait aucune envie de changer d’unité. Il n’a pas rejoint l’armée pour être derrière un bureau ou former les plus jeunes. Alors pourquoi est-ce que j’aurais exigé qu’il change ça ? « Tu vois, tu me donnes raison toi-même. T’aimais ce que tu faisais, t’avais pas envie d’arrêter, c’est bien ce que je disais. Du coup je t’aurais empêché de faire ce que t’aime et tu crois que ça m’aurait convenu comme solution ? J’aurais vécu la conscience tranquille tu crois ? Évidemment, comme je suis égoïste, j’aurais pas eu de problème à ce niveau, pas vrai ? » L’ironie transparaît dans mes propos. C’est ma façon de démonter ses arguments ridicules à mon sujet. L’histoire qu’il s’est fait dans sa tête n’a rien de la réalité.

Cette fois, on bascule le problème ailleurs. Maintenant on passe au reproche suivant, celui qui me rend coupable de ne pas parler, de ne pas dire ce que je ressens. Je ne m’en offusque pas, j’ai toujours été comme ça. Je n’ai aucun intérêt à chercher à prouver le contraire. Seulement si je ne l’ai pas fait, cette fois, c’est encore et toujours pour cette même raison qu’il n’est pas foutu d’entendre. « Si j’avais dis tout ça à l’époque, ça aurait été l’équivalent de te mettre le couteau sous la gorge pour que tu ne sois plus déployé. Seulement je voulais pas que t’arrêtes ce que t’aimais parce que je te l’avais demandé. Parce que ok, peut-être que tu ne me l'aurais pas reproché, mais moi je me le serait reprochée. C’est si difficile à comprendre ou quoi ? » Si j’en parle aujourd’hui, c’est que ça n’a plus d’importance. Le monde a fait en sorte que le passé soit prescrit. Seulement un instant il me reproche de ne rien dire, et la minute d’après, le voilà qui me demande de me taire. « Pourquoi ? Ça te plait pas de l’entendre ? Faudrait savoir. Tu dis que je parle pas, que je dis pas ce que je ressens, bah tu l’as maintenant. »

Comme mes explications ne lui plaisent pas, il lui faut trouver quelque chose d’autre, une autre justification à ajouter aux charges qui me sont reprochées, pour que tout finisse par peser en sa faveur. Parce qu’il faut bien qu’il y ait un méchant dans l’histoire. Alors sa grande imagination fini par m’attribuer des raisons sorties de nulle part, sans aucun sens ni logique, tout ça pour me rendre encore plus détestable qu’il me dépeignait déjà. J’ai un rire qui m’échappe mais je ne suis pas amusée. Je peine à croire ce qu’il me dit et à quel point il s’enfonce dans la mesquinerie pour tout me mettre sur le dos au bout du compte. Son histoire montée de toute pièce est aussi stupide que blessante. Qu’il insinue que tout était calculé pour lui faire du mal me dégoûte. D’un ton froid, je lui réponds alors : « Évidemment, c’est forcément ça. Pourquoi est-ce qu’il en serait autrement, hein. C’est ce que font toutes les garces. On attend que vous soyez bien amoureux et on tape là où ça fait mal. Briser des coeurs c’est notre passe-temps favori. Te faire souffrir c’était mon plan secret depuis le début, évidemment. Satan réincarnée. » Je secoue la tête, atterrée par tant de connerie. « Mais t’as raison, continue à te faire des films, tu vas décrocher le titre de la connerie là. » Cette discussion ne mérite plus que je me batte pour faire valoir mon point de vue. Il n’écoute rien et a déjà rendu sa sentence. Alors je tourne les talons, dégoûtée par son attitude, et le laisse se débrouiller pour la suite de la mission.


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